mercredi 28 février 2018

Contagion, isolement et biopolitique dans le Londres victorien

Contagion, Isolation, and Biopolitics in Victorian London

Matthew Newsom Kerr


Palgrave Macmillan
2018
370 pages
ISBN 978-3-319-65767-7

This book is a history of London’s vast network of fever and smallpox hospitals, built by the Metropolitan Asylums Board between 1870 and 1900. Unprecedented in size and scope, this public infrastructure inaugurated a new technology of disease prevention—isolation. Londoners suffering from infectious diseases submitted themselves to far-reaching forms of surveillance, removal, and detention, which made them legible to science and the state in entirely new ways. Isolation on a mass scale transformed the meaning of urban epidemics and introduced contentious new relationships between health, citizenship, and the spaces of modern governance. Rich in archival sources and images, this engaging book offers innovative analysis at the intersection of preventive medicine and Victorian-era liberalism.

Enquête judiciaire et expertises médico-légales au XVIIIe siècle

Les vestiges du crime. Enquête judiciaire et expertises médico-légales

Une conférence de Michel Porret

Le jeudi 29 mars 2018, 9h00 à 16h00


Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale
Ministère de la Sécurité publique
Édifice Wilfrid-Derome
1701, rue Parthenais, 12e étage
Montréal (Québec) H2K 3S7


Grand spécialiste en histoire de la justice, du droit de punir et de la médecine légale dans l’Europe des Lumières, Michel Porret sera chercheur invité au GRHS du 26 au 30 mars 2018.

À cette occasion, une collaboration entre le GRHS et le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) du Québec permettra de croiser la recherche en histoire moderne avec les pratiques concrètes et bien réelles des experts à qui, aujourd’hui, on confie la plus large part de l’enquête criminelle. Fondé en 1914 par Wilfrid Derome, le LSJML fut le premier laboratoire de sciences judiciaires d’Amérique du Nord et constitua le modèle du laboratoire créé par le FBI 15 ans plus tard. Le 29 mars 2018, avant une conférence offerte par Michel Porret sur l’expertise judiciaire et l’enquête judiciaire au XVIIIe siècle, une visite des installations du laboratoire permettra aux participants d’être témoins de l’expérience concrète de la science judiciaire et d’échanger avec les experts de la médecine légale, de la biologie ADN, de la toxicologie, de la chimie judiciaire, des incendies et explosions, de la balistique et des écritures.

Pour participer à cette journée de travail, compte tenu des places limitées, il sera nécessaire de communiquer avec le GRHS pour son inscription.


Michel Porret est professeur d’histoire moderne à l’Université de Genève et directeur de l’équipe Damoclès dont les recherches sont consacrées à l’histoire du crime et de la justice. Il est l’auteur de très nombreuses études sur le droit de punir et la médecine judiciaire dont, entre autres travaux, Sur la scène du crime. Pratique pénale, enquête et expertise judiciaires à Genève (18e-19e siècle), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2008.

L'histoire dans la cité

L'histoire dans la cité

Appel à communications

71e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française
18 au 20 octobre 2018, Drummondville (UQTR)

Le climat social actuel est marqué par des tensions politiques exacerbées et multiformes, par des usages ouvertement problématiques de l’histoire et de la notion de vérité, ainsi que par la multiplication des mobilisations citoyennes. Ce climat donne matière à réflexion, mais il est aussi une interpellation pressante pour tous ceux qui, comme en histoire, travaillent à jumeler la recherche de vérités et leur signification sociale. Il invite donc historiennes et historiens à relancer le débat sur leur rôle dans la société, de même que sur les usages sociaux de l’histoire et les rapports qu’elle entretient avec le politique. Dans le cadre du congrès de l’IHAF en 2018, nous souhaitons reprendre les discussions que ces questions ont suscitées pour considérer plus largement, sous toutes ses facettes, l’histoire dans la cité et en renouveler les analyses.
Question nationale, lutte des classes, féminisme et autres mouvements sociaux, les historien.nes de l’Amérique française ont, à différentes époques, fait leurs les combats contemporains. Ce travail se poursuit par l’analyse des enjeux touchant la déviance et la délinquance, l’indigence et la marginalité socio-économique, ainsi que différentes formes de discrimination, par exemple en fonction de la race ou de l’orientation sexuelle. Si l’intégration de ces préoccupations se fait parfois au risque de compromettre les fondements scientifiques de la démarche historienne, elle demeure aux yeux de plusieurs un gage de pertinence de leur travail. De quelle façon avons-nous discuté, vécu, résolu ou négocié les tensions entre l’engagement politique et les impératifs de scientificité de notre discipline ?
Depuis longtemps aussi, pour asseoir leur légitimité sociale, plusieurs ont porté l’histoire hors des murs et des réseaux universitaires. Certains se sont investis dans l’histoire locale et régionale et dans la mise en valeur du patrimoine culturel. D’autres, praticien.nes de l’histoire publique, se sont mis au service de communautés et d’institutions diverses, au même titre que le faisaient aux XIXe et XXe siècles des érudits locaux et les premières sociétés savantes et littéraires. Plus récemment, les outils numériques offrent de nouveaux véhicules, et des nouvelles manières de faire, qui assouvissent cette volonté de diffusion et de construction d’une histoire engagée. Quel bilan faisons-nous de ces expériences et des échanges qu’elles créent? Dans quelle mesure influencent-ils la pratique historienne?
Enfin, le recours à l’histoire par le social et le politique est large et multiforme. Appelés à la barre à titre d’experts, les historien.nes sont parfois aussi invités à cautionner les politiques mémorielles d’un gouvernement. Ils sont par ailleurs plus que jamais présents dans l’espace public, sollicités par les médias pour apporter aux enjeux contemporains le recul d’une perspective historique, plus souvent sans doute pour faire de l’histoire un objet de consommation rapide. Quelles questions éthiques ou épistémologiques ces demandes, qui s’inscrivent de plus en plus dans la pratique contemporaine de l’histoire, soulèvent-elles ? À ce titre, comment l’histoire se distingue-t-elle des autres disciplines des sciences sociales ? Quelles incidences ont-elles sur notre société, en même temps que sur l’autonomie de la discipline, sur la recherche et l’historiographie ?
Le thème L’histoire dans la cité se prête à l’analyse de thématiques variées, dont voici quelques exemples :
• La mémoire comme droit, devoir, ou activisme éducationnel
• Histoire publique, commémoration et patrimoine matériel
• Expertise historique et arène juridique
• Médias et mises en scène de l’histoire
• Enseignement de l’histoire
• Ingérence politique dans la recherche
• Inclusion et exclusion
• Connaissance historique, sources et militantisme
Le comité vous invite à soumettre des propositions de communication ou de séance avant le 31 mars 2018. Les propositions hors thème, portant sur l’histoire de l’Amérique française, seront également considérées. Pour soumettre vos propositions, visitez la page web de l’IHAF sous l’onglet « Congrès » et sélectionnez le formulaire pour les communications individuelles. Pour les responsables de séance, sélectionnez plutôt le formulaire pour les propositions de séances. Le comité privilégie les communications portant sur des résultats de recherche. Le comité se réserve le droit de restructurer les séances en fonction de la cohérence générale du congrès.
Pour toute question, contactez :
- Stéphane Castonguay, président du 71e Congrès de l’IHAF : ihaf2018@uqtr.ca
- Jean-François Cantin, coordonnateur IHAF : ihaf@ihaf.qc.ca
Stéphane Castonguay, président du comité organisateur
Département des sciences humaines, Université du Québec à Trois-Rivières

mardi 27 février 2018

Le retour de la peste

Le retour de la peste: Nouvelles recherches sur les épidémies en Europe et en Méditerranée, XIVe-XIXe siècles

Annales de démographie historique 2017/2 (n° 134)



Isabelle Séguy, Guido Alfani
La peste : bref état des connaissances actuelles

Samuel Cohn Jr.
Plague violence and abandonment from the Black Death to the early modern period

Stuart Borsch, Tarek Sabraa
Refugees of the Black Death: Quantifying rural migration for plague and other environmental disasters

Idamaria Fusco
The importance of prevention and institutions. Governing the emergency in the 1690-92 plague epidemic in the Kingdom of Naples

Isabel Moll, Pere Salas Vives, Joana María Pujadas-Mora
Vers une nouvelle modernité sanitaire : l’épidémie de peste de Majorque en 1820

Bourse de doctorat sur le genou d'Oxford

Fully-funded Cultural Institute PhD Studentship
 
Call for applications


A collaborative doctoral project in the history of medicine between the Centre for HPS at the University of Leeds and the Thackray Medical Museum.

Fully-funded Cultural Institute PhD Studentship

University of Leeds and Thackray Medical Museum

"The ‘Oxford Knee’: From Local Collaborations to Global Surgical Dominance, 1966-present"

Supervisors: Dr James Stark and Professor Graeme Gooday

Drawing on extensive archives at the Thackray Medical Museum in Leeds, the student will explore and explain how a chance collaboration between medicine and engineering led to a device which dominates global markets. Drawing on oral histories with practitioners and patients, correspondence, medical literature, newspapers and company records, the project will provide the first complete history of the Oxford Knee, helping us to understand how medical innovations become “successful” and the social impact of changing practices in orthopaedics.

The project is especially suited to candidates with an interest in the history of medicine or technology in the twentieth century, medical humanities, modern British history, business history, science and technology studies, science communication or medical sociology. The successful applicant will be able to shape the project in line with their interests, but research might address questions such as:

1. What processes/mechanisms lay behind the commercialisation of the Oxford Knee? How did these function to move the device from laboratory to the clinic?

2. What were the social impacts of the expanding use of the Oxford Knee? How have changing demographics influenced surgical practices?

3. What were the distinctive features of the development, application and impact of the Oxford Knee when compared to other orthopaedic procedures, such as total hip replacement?

4. How can an understanding of innovations such as the Oxford Knee shed new light on the development and adoption of contemporary innovations in medicine and surgery?

Background
In 1966 John O’Connor, a lecturer in engineering, met with John Goodfellow, consultant orthopaedic surgeon, in Oxford to discuss their mutual interest in joints. Goodfellow was interested in human joints, but O’Connor had up to this point mainly worked on the structural joints of aeroplanes. Ten years later and they had established a rich collaboration which resulted in the first ‘Oxford Knee’ being implanted into a patient in June 1976. Over subsequent decades the Oxford Knee was modified a number of times, both in its construction and clinical application, and it is now the most widely-used partial knee replacement in the world.

Where you’ll be based
The PhD studentship will be based jointly at the University of Leeds in the Centre for the History and Philosophy of Science and the Thackray Medical Museum. The Leeds HPS Centre has a very active graduate programme, including currently around 30 HPS research students, ten of whom are Collaborative Doctoral Awards holders. The wider School of Philosophy, Religion and History of Science, within which HPS is located, has strong affiliations with the interdisciplinary Centre for Medical Humanities, and offers a stimulating interdisciplinary environment for postgraduate research. You will also have the opportunity to discuss the project with researchers working in the field of bioengineering at Leeds, providing contemporary context to the historical case study.

Thackray Medical Museum
Founded in 1997, the Thackray Medical Museum holds one of the UK’s most significant collections of over 70,000 historic medical objects and texts. Their exhibitions cover a wide range of historical subjects, with particular emphasis on the social history of medical and surgical practice. The Museum has recently received a first-round funding pass for £1.6million from the Heritage Lottery Fund for its Healthy Future redevelopment project and from 2018-22 will be a National Portfolio Organisation supported by Arts Council England.

The findings of this CDA will provide a key platform for the Museum’s revised interpretation strategy and major gallery redevelopment, including a new focus on medical technology and innovation. It will also contribute significantly to public and professional understandings of the Thackray’s collections and their importance.

Funding and Support
Home-EU fees will be paid as part of the scholarship along with a maintenance grant at the same level as UK Research Councils (in the first year, at least £14,553). The project start date will be 1 October 2018, and the successful applicant will be able to undertake study on a full- or part-time basis.


How to Apply
To make an application, please submit the following:

• Curriculum vitae (no more than 2 sides of A4)

• Sample of writing (3,000 words max)

• Names and contact details of two academic referees

• A covering letter including a 500-word research proposal on the above project

For further details, or to informally discuss the studentship, contact lead supervisor Dr James Stark. Please send applications to J.F.Stark@leeds.ac.uk by 9 March 2018. Interviews will be held in late March/early April.

Mises en récit et corps souffrant

Mises en récit et corps souffrant : perspectives croisées

Appel à articles

Revue Corps[1]

Ce numéro a pour finalité de croiser les regards autour d’un même objet : le corps souffrant, à travers les récits qu’en font les personnes elles-mêmes, ainsi que leur politisation.

La mise en récit du corps souffrant permet d’inscrire dans une certaine cohérence biographique l’expérience de la souffrance : les évènements sont systématiquement analysés pour tenter de donner du sens à la vie dans sa continuité[2]. Ce travail de reconstruction est à la fois personnel et social, produit au contact de proches, de groupes de personnes et d’institutions. Les différents types de récits de souffrance (oraux ou écrits, élaborés ou non dans des groupes, collectés lors d’entretiens biographiques, etc.) interrogent sur l’acte de se mettre en récit et sur la trame politique des récits de soi. En effet, quels espaces de communicabilité permettent la production de récits relatifs à la souffrance vécue ? À qui sont-ils destinés, dans quel but ? Dans quelle mesure peut-on parler du passage d’un récit singulier à un récit collectif ? Quelles narrations, en particulier autour du rapport au corps, se trouvent — ou non — privilégiées afin de (se) mobiliser dans l’espace public ? Comment restituer ces formes dans les contextes historiques, sociaux et politiques, qui les façonnent ?

Pour répondre à ces questions, ce numéro thématique fera appel à plusieurs disciplines (notamment littéraire et sociologique, mais également anthropologique, philosophique, narrative studies, etc.) autour d’un programme de recherche apparemment commun, afin de voir quelles sont les différences méthodologiques qui peuvent apparaître, mais aussi les questions qui sont réciproquement soulevées.

Par ailleurs, les contributions des chercheur-e-s, mais aussi des acteur-trice-s de terrain (soignant-e-s, travailleurs sociaux, etc.) et des narrateur-trice-s (blogueurs, écrivains, etc.) sont les bienvenues.

Il s’agira également d’approcher ces questions sous des angles variés, notamment grâce aux travaux empiriques issus de différents pays.

Déploiement du programme de recherche

1 – Récits et agency 

Pourquoi mettre en récit et partager l’expérience du corps souffrant ? S’agit-il d’une tentative de réajustement et de gestion d’une identité mise à mal, d’un outil de reconstruction ? Ou, s’agit-il plutôt de l’expression d’une volonté de réappropriation de son corps ? En effet, ce type de récit peut être, dans le cas des personnes malades, une « entreprise de résistance » qui montre « ce que peut vivre un individu devenu, pour la science et pour presque tous, un objet englué, paralysé » (Danou, 2008 : 191) par les effets de la maladie sur le corps et par la prise en charge médicale : la narration devient alors un moyen d’affirmation de soi face à la maladie et à la menace de mort et permet se réapproprier son corps et d’affirmer son identité face à la dépersonnalisation due à la prise en charge médicale.

D’autre part, lorsque l’annonce de la maladie intervient brusquement, le processus de biographisation (Delory, 2014 : 16) peut permettre de donner une forme et un sens à cet évènement et de l’inscrire dans un parcours de vie. Dans les récits du corps souffrant s’engage alors une reconstitution des différentes étapes de l’expérience de la souffrance et une quête de l’origine des maux. La mise en intrigue et l’établissement d’une chaîne de causalité entre les évènements (Ricoeur, 1985) peuvent également faire émerger les conditions d’injustices et d’inégalités sociales qui pèsent sur la biographie des personnes malades, ainsi que les marges d’action qui leur sont laissées. Cette opération peut donc être un moyen d’empowerment, en particulier lorsque la souffrance est incomprise par le corps médical et reste invisible aux yeux des bien-portants (Rossi, 2017). Ce numéro se propose d’interroger comment la mise en récit de la souffrance et son partage expriment une demande de reconnaissance, tant au niveau médical que social.

2 – Récits et narration communautaire 

Les narrations, bien qu’élaborées individuellement, s’inscrivent dans un espace social qui leur préexiste et qui les façonne. L’étude de ces récits soulève les enjeux de l’intersubjectivité des acteurs et interroge la manière dont la mise en récit de soi contribue à la sédimentation de groupes, par la visibilisation d’expériences communes.

De nombreux récits biographiques sont produits par des personnes qui racontent leur parcours, leurs histoires et leurs souffrances auprès de pairs partageant une expérience commune ou similaire. Par exemple, au sein des groupes de parole où la mise en récit de soi tient une place prépondérante, le narrateur s’adresse au groupe et raconte son histoire aux autres participants. Lorsque ces groupes sont à visée thérapeutique, ils se basent sur un principe d’entraide entre pairs. Les travaux sur les usages de la mise en récit de soi dans les groupes de self help (Humphreys, 2000 ; McIntosh & McKeganey, 2000) montrent comment les histoires de vie personnelles participent à l’instauration et à la perduration, voire également à la justification d’une communautarisation par la narration — et ce par une influence réciproque entre histoires singulières et histoires collectives.

À travers cet exercice de mise en récit face au groupe, les personnes sont amenées à reconstruire leurs souvenirs. Halbwachs souligne l’importance d’autrui dans le processus de mémorisation. Les « cadres sociaux de la mémoire » rendent possible une « mémoire collective » : « Le plus souvent, si je me souviens, c’est que les autres m’incitent à me souvenir, que leur mémoire vient au secours de la mienne, que la mienne s’appuie sur la leur » (Halbwachs, 1994 : 6). Ce processus de mémorisation est également appuyé par le partage d’une trame narrative commune qui favorise le passage à la mise en récit d’expériences subjectives souvent décrites comme indicibles[3].

Ces mises en récits permettent aux groupes sociaux la revendication de leur existence à travers la narration de leurs expériences communes. Le processus identificatoire à l’œuvre pose la question du caractère ontologique de ces communautés et de leur(s) histoire(s) commune(s) écrite(s) à la première personne. Si ces récits visent un affranchissement des discours produits sur eux et une réappropriation de la parole des sujets, la place de la maladie ou de la souffrance sociale prépondérantes dans les récits augmente le risque de cristalliser l’identité des narrateurs dans un statut de victime, ce qui renforce dès lors les rapports de domination déjà établis. Les savoirs produits dans le cadre de ces narrations communautaires, en tant que savoirs situés, interrogent les rapports entre les différents savoirs produits sur la santé. La subjectivation par la mise en récit à travers l’expression d’un « je » peine à dépasser le statut d’objet, celui de « corps souffrant », dès lors qu’il est contraint dans un processus identificatoire prédéfini.

Ce numéro visera à interroger la place des récits dans la constitution de communautés. Qu’est-ce qui constitue une communauté narrative ? Comment s’articulent travail biographique, processus de mémorisation et revendications communautaires ? Quels sont les tensions et rapports de pouvoir qui traversent ces récits ? Dans quelle mesure, ces narrations favorisent-elles l’émancipation du narrateur ou au contraire contribuent-elles à son aliénation au groupe ? Quels types de savoirs émanent de ces récits et de quelle manière sont-ils mobilisables par les communautés ?

3 – Récits et politisation

Dans le prolongement des deux premiers axes, la narration peut être une ressource pour se rassembler et donner de la visibilité à une condition de souffrance. Ainsi, interroger le rôle du travail biographique dans les mobilisations collectives permet de rendre compte des motifs qui sont invoqués comme motivation à se regrouper avec d’autres personnes concernées par les souffrances et transformations corporelles (Hamarat, 2016). Pensons, dans le cas des personnes malades, à la publication des récits de personnes atteintes de fibromyalgie luttant pour la reconnaissance de leur maladie (Barker, 2002), ou encore aux récits visant à dénoncer les maladies associées à des causes environnementales (Brown et al., 2004). Ces travaux interrogent le rôle des narrations dans la « biosocialité » (Rabinow, 2010), soit la façon dont « (…) de nombreux groupes se forment et construisent désormais leur identité sociale en relation avec une maladie, un trouble ou une expression génétique particulière, et assoient leur revendication d’ordre politique sur la base de cette bio-identité[4] » (Bergeron, Castel, 2014 : 334).

Individuellement et collectivement, pourquoi et comment raconter, partager l’expérience de la souffrance ? Quelles sont les formes que prennent ces narrations ? À qui s’adressent-elles, avec quels effets recherchés ? Quelles sont les formes d’expression les plus légitimes, en fonction des instances, pour « faire reconnaître (…) la souffrance comme souffrance » (Moscoso, 2016 : 19), pour (se) mobiliser dans l’espace public ? Quel risque d’invisibilisation de certaines expériences fait courir le passage du récit singulier au récit collectif, du récit autobiographique au récit institutionnel ? Comment restituer ces formes dans les contextes historiques, sociaux et politiques, qui les façonnent ?

Outre le déploiement de terrains de recherche empirique sur ces questions relatives à l’intersubjectivité et à la politisation de la souffrance, nous souhaitons encourager les discussions méthodologiques relatives à ce sujet. À titre d’exemples, peuvent être discutées les modalités d’articulation entre les niveaux individuels et collectifs dans ces récits ou encore la difficulté à prendre en considération les récits marqués par les silences, la temporalité non chronologique ou encore les incohérences internes. La posture et l’engagement vis-à-vis du terrain pourront également être interrogés, en particulier les manières dont le chercheur-e interagit avec ses narrateur-trice-s, éprouve les souffrances de l’autre, et en quoi cette affectation participe du processus de connaissance.

Enfin, les contributions des chercheur-e-s, mais aussi des acteur-trice-s de terrain (soignants, travailleurs sociaux, etc.) et des narrateur-trice-s (blogueurs, écrivains, activistes, etc.), sont les bienvenues.



Modalité de soumission et calendrier

Les articles soumis ne doivent pas faire l’objet de publication dans une autre revue ou actes de colloque.

Les propositions d’articles devront comporter la présentation de l’objet de recherche, la problématique, la méthodologie et/ou les questionnements épistémologiques ; elles devront contenir un titre, un résumé de 2500-3000 signes comprenant, une bibliographie indicative. Merci d’indiquer en tête de page : les prénom et nom, fonction et appartenance institutionnelle des auteurs, l’adresse électronique à utiliser pour les échanges.

Toutes les propositions sont à envoyer avant le 2 avril 2018 à l’adresse suivante : recits.corpssouffrants@gmail.com

La réponse du comité de préparation du dossier sera transmise avant le 28 avril 2018.

Les articles définitifs seront attendus pour le 3 décembre 2018 pour une publication prévue en avril 2020. Le format attendu des articles est de 20 000 à 30 000 signes (espaces compris).


Bibliographie indicative

ANDRIEU B. (2015), Malade encore vivant, Editions du Murmure, coll. « Borderline ».

BARKER K. (2002), « Self-Help Literature and the Making of an Illness Identity: The Case of Fibromyalgia Syndrome (FMS) », Social Problems, volume 49, n°3, pp. 279-300.

BERGERON H., CASTEL P. (2015), Sociologie politique de la santé, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige Manuels ».

BROWN Ph., ZAVESTOSKI S., MCCORMICK S., MAYER B., MORELLO-FROSCH R., GASIOR ALTMAN R. (2004), « Embodied health movements: new approaches to social movements in health », Sociology of Health and Illness, vol. 26, n°1, pp. 50-80.

BUTLER J. (2007), Le récit de soi, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Pratiques théoriques ».

CHARON R. (2015), Médecine narrative – Rendre hommage aux histoires de maladie, Paris, Sipayat.

DANOU G., et al. (2008), Peser les mots : littératures et médecine, Actes du colloque du 8 avril 2008, Limoges, Lambert-Lucas.

DELORY-MOMBERGER Ch. (2014), De la recherche biographique en éducation. Fondements, méthodes, pratiques. Paris, Téraèdre.

DOS SANTOS M. (2016), « La “douzième étape : transmettre le message”. Différentes formes de pair-aidance dans des structures d’addictologie en France, en Suisse et au Québec », in Demailly L., Garnoussi N. (dirs.), Aller mieux, Presses Universitaires du Septentrion, pp.373-387.

EPSTEIN S. (1995) « The Construction of Lay Expertise: AIDS Activism and the Forging of Credibility in the Reform of Clinical Trials », Science, Technology & Human Values, vol. 20, no 4, pp. 408‑437.

EPSTEIN S. (2001), La grande révolte des malades ? Histoire du sida 2, Paris, Seuil, « Les empêcheurs de penser en rond ».

FRANK A.W. (2013 [1995]), The Wounded Storyteller – Body, Illness, and Ethics, Chicago, University of Chicago Press.

GOOD B. (1998), Comment faire de l’anthropologie médicale ? Médecine, rationalité et vécu, Le Plessis-Robinson, Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance, « Les empêcheurs de penser en rond ».

Halbwachs M. (1994), Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel.

HAMARAT N. (2016), « Travail de construction de soi dans les trajectoires d’engagement : l’exemple d’une association de malades atteintes d’un cancer du sein », in Derbez B., Hamarat N., Marche H., (dir.), La dynamique sociale des subjectivités en cancérologie, Toulouse, Editions érès, coll. « Cancers et psy(s) ».

HAVERCROFT B. (2012), « Questions éthiques dans la littérature de l’extrême contemporain : les formes discursives du trauma personnel », Cahier du CERACC, Université de Toronto, n°5, pp. 20-34.

HAWKINS A. H. (1999), « Pathography: Patient narratives of illness », Western Journal of Medicine, vol. 171, n°2, pp. 127-129.

HUMPHREYS K. (2000), « Community narratives and personal stories in Alcoholics Anonymous », Journal of community psychology, vol. 28, n°5, pp. 495-506.

LAPLANTINE F. (2015), « Légitimité du récit dans les sciences sociales », Enjeux contemporains d'écriture, Vie sociale, n°9.

LEJEUNE Ph. (1998), Les brouillons de soi, Paris, Seuil.

McINTOSH J., McKEGANEY N. (2000), « Addicts’ narratives of recovery from drug use: constructing a non-addict identity », Social Science & Medicine, vol. 50, n°10, pp. 1501-1510.

MEMMI D. (2003), Faire vivre et laisser mourir. Le gouvernement contemporain de la naissance et de la mort, Paris, La Découverte.

(dir.) MILEWSKI V., RINK F. (2014), Récits de soi face à la maladie grave, Limoges, Lambert-Lucas.

MOSCOSO J., Histoire de la douleur. XVIème-XXème siècle, Paris, Les prairies ordinaires, 2015.

PICHON P., TORCHE T. (2008), S’en sortir... : accompagnement sociologique à l’autobiographie d’un ancien sans domicile fixe, Saint-Etienne, Publications de l’Université de Saint-Etienne.

RABINOW P. (2010), « L’artifice et les Lumières : de la sociobiologie à la biosocialité », Politix, vol.23, n°90, pp. 21-46.

RICŒUR P. (1985), Temps et récit Tome III, [Le temps raconté], Paris, France, Seuil.

ROSSI S. (2017), « Récits de personnes atteintes du cancer : de l’expérience de la maladie à la connaissance partagée », Le sujet dans la cité, n° 6, 2017, p. 139-151.

(dir.) TRAÏNI Ch. (2015), Émotions et expertises. Les modes de coordination des actions collectives, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.


Comité de préparation du dossier

DOS SANTOS Marie, Post-doctorante, Cermes3, Université Paris Descartes.

HAMARAT Natasia, Doctorante – Aspirante F.R.S.-FNRS, Centre METICES – Université́ libre de Bruxelles.

ROSSI Silvia, Docteure en Études Italiennes, CRIX – Centre de Recherches Italiennes, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / CIRBE, Collège international de recherche biographique en éducation.


[1] Pour une présentation de la revue, voir : http://www.cnrseditions.fr/collection/304___corps

[2] Voir notamment Ricœur (1985), sur les logiques d’ipséité et de mêmeté.

[3] Par exemple, les récits empruntés au mouvement des Alcooliques Anonymes sont toujours construits sur un même modèle : le récit débute toujours par la lune de miel avec le produit (l’alcool), puis c’est l’engrenage qui est décrit et enfin le moment où le narrateur touche le fond, point nodal qui le conduit ensuite à la rencontre avec les AA et au rétablissement (Dos Santos, 2016).

[4] Sur la « bio-identité », voir aussi Epstein 2001.

lundi 26 février 2018

Curieuses histoires d'apothicaires

Curieuses histoires d'apothicaires

Barbeau, Gilles


Éditeur : Septentrion
Format : Broché
Pages : 160
En librairie le 6 mars 2018
EAN : 9782894489291



De la préhistoire jusqu’à nos jours, des hommes et des femmes ont déployé des trésors d’ingéniosité, de savoir-faire et de connaissances pour trouver de nouvelles substances médicamenteuses et faire de la préparation de médicament une science à part entière. Curieuses histoires d’apothicaires nous relate les étonnantes trouvailles de ces individus qu’on appelait pharmacopoles, alchimistes, apothicaires ou pharmaciens et qui, sans moyens et souvent grâce à la chance, ont fait beaucoup pour le bien-être de l’humanité.

Une plante à la mode dans la Grèce antique est encore proposée pour les crampes. Un onguent divin préparé par des apothicairesses soigne toutes les blessures. Une comtesse donne son nom au premier antibiotique végétal. Une trahison nous révèle l’ingéniosité d’un pharmacien qui met sur le marché un médicament pour le coeur. Un homme d’affaires pharmacien trouve de l’iode en nettoyant un chaudron. Ce sont quelques-unes des histoires palpitantes qu’on retrouve dans ce récit historique abondamment illustré.

AUTEUR(S)

Professeur émérite de l’Université Laval, Gilles Barbeau est l’ancien doyen de la Faculté de pharmacie. Il enseigne l’histoire de la pharmacie à l’Université du troisième âge de Québec (UTAQ) et à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval. Il est lauréat en 2017 du Prix Parmentier décerné par la Fédération internationale d’histoire de la pharmacie.

Nouvelles perspectives en histoire de la surdité

New Perspectives in Deaf History

Call for Papers


This call for papers is for a multi-volume series, with one volume focusing on the histories of deaf people outside the United States and at least one volume focusing on U.S. histories. The editors welcome essays on deaf history from a wide range of subfields and disciplines from U.S. deaf histories, transnational histories, the Global South, and other geographical locations. Essays should be historically focused but can originate from related fields such as deaf studies, film studies, art history, literature, anthropology, politics, and sociology. Topics that tie issues of race, class, and gender to deaf history are especially of interest. This includes the histories of deaf people of color, deaf disabled people, and deaf blind people. Topics that focus on mid to late 20th century deaf histories including the Deaf President Now movement are especially encouraged. This book series is under review at a university press. Accepted proposals will be assigned to an appropriate volume and publication date will vary according to volume order of publication.

Interested individuals are encouraged to submit a brief proposal of approximately 500 words explaining the topic, thesis, and major sources to be used in the article. A three line author biography should be included with the proposal.

Proposal deadline: March 1, 2018

Notification of acceptance of proposals will be made by April 1, 2018 and contingent on publisher's acceptance of book proposal. Accepted chapters should be about 5,000-8,000 words and citations will be in the Chicago Manual of Style, 16th edition.

Submit proposals to the editors:

William T. Ennis, assistant professor, History, Gallaudet University

Brian H. Greenwald, professor, History, Gallaudet University

Joseph J. Murray, associate professor, ASL and Deaf Studies, Gallaudet University



Contact Info:

William T. Ennis: william.ennis@gallaudet.edu

Brian H. Greenwald: brian.greenwald@gallaudet.edu

Joseph J. Murray: joseph.murray@gallaudet.edu

Bourses de recherche à Dublin

Fellowships at the Edward Worth Library, Dublin

Call for applications


The Edward Worth Library, Dublin, is offering one research fellowship (duration one month), to be held in 2018, to encourage research relevant to its collections. The Worth Library is a collection of 4,300 books, left to Dr Steevens’ Hospital by Edward Worth (1676-1733), an early eighteenth-century Dublin physician. The collection is particularly strong in three areas: early modern medicine, early modern history of science and, given that Worth was a connoisseur book collector interested in fine bindings and rare printing, the History of the Book. Research does not, however, have to be restricted to these three key areas. Further information about the collection and our catalogues may be found on our website:

http://www.edwardworthlibrary.ie/Home-Page


The closing date is Monday 26 March 2018.

For further details and application procedures please contact:
Dr Elizabethanne Boran,
Librarian,
The Edward Worth Library,
Dr Steevens’ Hospital,
Dublin 8,
Ireland


E-mail: elizabethanne.boran@hse.ie

dimanche 25 février 2018

Dernier numéro du E.SFHM

E.SFHM 2

Autopsie du Larynx gigantesque du Docteur Auzoux
Pierre Léon Thillaud, Yves Glon

Le musée de l’Écorché d’anatomie du Neubourg
François Dubosc

“Sur les terres d’Auzoux : Saint-Aubin d’Écrosville et Le Neubourg”
Pierre Léon Thillaud

Les modèles d’anatomie clastique du Dr Auzoux (1797-1880). Étude, restauration et mise en valeur
T. Appelboom, L. de Merode, M. Gouriveau, A.-S. Hanse

Sur les traces du Docteur Auzoux à l’université de Liège
Mélanie Cornélis, Geneviève Xhayet

Les modèles de champignons en plâtre… du Docteur Auzoux ?

Exercices du corps et représentations du corps dans la culture italienne

Corpore Sano. Exercices du corps et représentations du corps dans la culture italienne.  

Appel à contributions

Revue Italies n° 23

Le volume vise à étudier le thème du sport dans la littérature, les arts, l'histoire, les médias et les langages de l'aire culturelle italienne, du Moyen Âge à nos jours.

Afin d'inclure toutes les périodes, nous ne limiterons pas le terme de « sport » à son sens actuel qui remonte au XIXe siècle. Nous inclurons ainsi toutes sortes d'« activités et exercices physiques » liés au loisir, au combat, à l'éducation du corps (comme la chasse, les joutes, l'alpinisme, etc.) tout en soulignant leurs spécificités.

Le sujet pourra être envisagé de façon diachronique pour comprendre l'évolution de la pratique sportive, pourront également être étudiées les implications idéologiques et politiques du sport. Dans un autre registre, on pourra analyser les représentations du sport en littérature et dans les arts ainsi que la figure de l'artiste sportif sans oublier les différents supports employés pour comprendre s'il y a une spécificité de l'écriture du sport et sur le sport ; enfin on pourra s'intéresser aux mots du sport et aux langages sportifs.

Vous pouvez envoyer vos propositions à Judith Obert responsable du numéro (judith.obert@univ-amu.fr) et à Perle Abbrugiati Directrice de la revue (perle.abbrugiati@univ-amu.fr) jusqu'au 30 avril 2018.

Les axes de recherche envisagés sont :

1) Approche diachronique des exercices du corps
- Évolution de la notion de « sport », d'exercice physique. Des « ludes », aux compétitions internationales professionnelles, en passant par le « déport » des classes privilégiées.
- Sport et éducation. Evolution de la pratique sportive. Sport comme art de vivre structurant l'existence. Sport comme divertissement populaire.
- La place des femmes dans le sport : pratique, organisation, pouvoir décisionnel.
- Lieux du sport.

2) Sport et idéologie
- Politique et sport, politique sportive. La place du sport dans la société.
- Sport et travail, sport et temps libre
- Contextes idéologiques, utilisation du sport à visée idéologique.
- Sport en temps de guerre et de conflit

3) Représentations du sport :
- Œuvres centrées sur le sport/œuvres incluant la pratique sportive. La représentation du sport dans la littérature/les arts : quels sens lui confère-t-on ? Quelle place a-t-il ? Structure-t-il la narration ? Le sport comme source d'inspiration.
- Nouvelles divinités. Sport comme dépassement de soi, sportif comme figure du champion, du héros, du combattant.
- Le sport et les compétitions comme métaphores de l'existence
- Le cinéma et le sport (cinéma documentaire et de fiction)
- L'artiste sportif. Lien entre pratique sportive personnelle et écriture/art. L'écrivain sportif, le sportif écrivain.

4) Supports du sport :
- Littérature sportive ? Y a-t-il un genre (comme pour la littérature de voyage, le roman historique....) ?. Ecriture du sport : traités définissant les codes qui régissent la pratique sportive.
- Journalisme sportif
- Sport et media (radio, télévision, jeux vidéos, réseaux sociaux)

5) Les mots du sport
- terminologie sportive, langage sectoriel, les métaphores sportives.
- traduction de langages sportifs.


Calendrier prévisionnel :

- décembre 2017 : appel à contribution
- avril 2018 : envoi des propositions
- mai 2018 : examen des propositions par le comité de rédaction
- septembre 2018 : remise des articles, sous réserve d'expertise par le comité de lecture.
- parution : second semestre 2019.

Responsable : Judith Obert EA 854 CAER AMU
url de référencehttp://caer.univ-amu.fr/le-laboratoire/ 

samedi 24 février 2018

Une histoire culturelle de l'électroencéphalographie

Brainwaves: A Cultural History of Electroencephalography 

Cornelius Borck


Series: Science, Technology and Culture, 1700-1945

Hardcover: 346 pages
Publisher: Routledge; 1 edition (January 31, 2018)
Language: English
ISBN-13: 978-1472469441



In the history of brain research, the prospect of visualizing brain processes has continually awakened great expectations. In this study, Cornelius Borck focuses on a recording technique developed by the German physiologist Hans Berger to register electric brain currents; a technique that was expected to allow the brain to write in its own language, and which would reveal the way the brain worked. Borck traces the numerous contradictory interpretations of electroencephalography, from Berger’s experiments and his publication of the first human EEG in 1929, to its international proliferation and consolidation as a clinical diagnostic method in the mid-twentieth century. Borck's thesis is that the language of the brain takes on specific contours depending on the local investigative cultures, from whose conflicting views emerged a new scientific object: the electric brain.

Bourse en histoire de la médecine familiale

2018 Sandra L. Panther Fellowship in the History of Family Medicine

Call for applications


The Center for the History of Family Medicine (CHFM) is proud to announce its eighth annual Fellowship in the History of Family Medicine. Now renamed the Sandra L. Panther Fellowship in the History of Family Medicine in honor of former AAFP Foundation executive director Sandra L. "Sandy" Panther, interested family physicians, residents, students, other health professionals, historians, scholars, educators, scientists and others are invited to apply.

The successful applicant will be awarded a fellowship grant in an amount of up to $2,000 to support travel, lodging and incidental expenses relating to research on a project of their choosing dealing with any aspect of the history of General Practice, Family Practice, or Family Medicine in the United States. The fellowship will be awarded directly to the individual applicant and not to the institution where he or she may be employed.

The deadline to apply is by 5:00 PM (CDT), Saturday, March 31, 2018. All applications will be reviewed in April, with the Fellowship award announced by May 31, 2018.


Complete fellowship rules, application forms, and instructions are available online through the Center’s website at the following link:

http://www.aafpfoundation.org/chfmfellowship

Housed at the national headquarters of the American Academy of Family Physicians (AAFP) and administered by the AAFP Foundation, the CHFM serves as the principal resource center for the collection, conservation, exhibition, study and dissemination of materials relating to the history of Family Medicine in the United States. The CHFM collection includes decades of documents, photographs, artifacts, and memorabilia that are professionally cataloged and preserved in a climate-controlled environment.


Contact Info:

Don Ivey, MPA
Manager
Center for the History of Family Medicine
11400 Tomahawk Creek Parkway
Leawood, KS 66211
Telephone: (800) 274-2237, ext. 4420
Fax: (913) 906-6095
E-mail: chfm@aafp.org

Contact Email:

chfm@aafp.org

URL:

http://www.aafpfoundation.org/chfmfellowship

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vendredi 23 février 2018

Philosophie et médecine dans la période de formation de l'islam

Philosophy and Medicine in the Formative Period of Islam


Edited by Peter Adamson and Peter Pormann

Publication date: 26 January 2018
Series: Warburg Institute Colloquia
Number of pages: 316
Dimensions: 241 x 171
ISBN: 978-1-908590-54-1
Institute: Warburg Institute




Many of the leading philosophers in the Islamic world were doctors, yielding extensive links between philosophy and medicine. The twelve papers in this volume explore these links, focusing on the classical or formative period (up to the eleventh century AD). One central theme is the Arabic reception of Greek figures who worked on medicine or medical topics, including Hippocrates, Aristotle and Galen. Several of the luminaries of philosophy in the early Islamic world are also studied, including Abū Bakr al-Rāzī, al-Fārābī, and Avicenna. Conversely, the volume also includes research on the use of philosophical ideas in medical authors, including ʿAlī ibn Riḍwān. Attention is also given to the connections between medicine and Islamic theology (kalām). As a whole, the book provides both a survey of the kinds of work being done in this relatively unexplored area, and a springboard for further research.


Introduction
PETER ADAMSON AND PETER E. PORMANN

Philosophical Topics in Medieval Arabic Medical Discourse: Problems and Prospects
PETER E. PORMANN

Hippocrates of Cos in Arabic Gnomologia
OLIVER OVERWIEN

Length and Shortness of Life Between Philosophy and Medicine: The Arabic Aristotle and his Medical Readers
ROTRAUD HANSBERGER

Al-Ǧāḥiẓ, Falsafa and the Arabic Hippocrates
JAMES MONTGOMERY

Early Kalām and the Medical Tradition
GREGOR SCHWARB

Abū Bakr al-Rāzī on Vision
PAULINE KOETSCHET

The Consolations of Philosophy: Abū Zayd al-Balḫī and Abū Bakr al-Rāzī on Sorrow and Anger
PETER ADAMSON AND HANS HINRICH BIESTERFELDT

Beyond the Disciplines of Medicine and Philosophy: Greek and Arabic Thinkers on the Nature of Plant Life
AILEEN DAS

Al-Ṭabarī and al-Ṭabarī: Compendia between Medicine and Philosophy
ELVIRA WAKELNIG

Cosmic, Corporeal and Civil Regencies: al-Fārābī’s anti-Galenic Defence of Hierarchical Cardiocentrism
BADR EL-FEKKAK

The Small Canon of Medicine (al-Qānūn al-ṣaġīr fī l-ṭibb) Ascribed to Avicenna
RAPHAELA VEIT

ʿAlī ibn Riḍwān on the Philosophical Distinction of Medicine
HANS HINRICH BIESTERFELDT

Dimensions thérapeutiques de la parole dans l’Antiquité

Dimensions thérapeutiques de la parole dans l’Antiquité : des représentations poétiques aux réactions émotionnelles

Journées d’étude

Jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018
UNIL - IHM

De la poésie épique à la poésie mélique et à la tragédie, de la rhétorique à la philosophie, la puissance et le pouvoir du logos ont été non seulement reconnus par les auteurs antiques, mais étudiés et utilisés. Dès Gorgias, le pouvoir persuasif du logos est associé aux émotions qu’il suscite, unissant ainsi analyse rhétorique et analyse émotionnelle. Les Anciens ont parfaitement reconnu le pouvoir émotionnel du discours et de la parole, ils l’ont diversement décrit ou analysé. A leur suite, les philologues et commentateurs contemporains ont discuté les conceptions antiques dans des approches historiques, comparatistes ou plus cognitives qui se sont multipliées ces dernières années dans le contexte des études sur les émotions. Mais peu d’études ont posé la question des réactions émotionnelles d’un public moderne à la lecture ou à l’écoute des textes poétiques antiques. Peut-on comparer, pour l’écoute ou la lecture d’un même texte, nos émotions à celles des Anciens ? Quelle peut-être la pertinence d’une telle question et confrontation ? Et pourquoi la poésie antique continue-t-elle d’émouvoir ?
Dans le cadre du présent atelier, nous avons choisi de reprendre l’analyse des effets émotionnels du discours, en partant notamment d’Homère et de Virgile, pour examiner en particulier la question du pouvoir apaisant et consolateur de la parole dans le contexte du deuil. Outre les conditions d’énonciation et de réception, deux aspects de ce processus consolateur méritent une attention particulière: premièrement, la forme et la thématique de l’histoire ou du discours adressés aux héros en deuil ou en souffrance ; deuxièmement, les effets eux-mêmes de l’interaction verbale entre le locuteur et l’auditeur. Quels éléments (expérience partagée, construction d’une mémoire commune, rôle des pleurs) jouent un rôle prépondérant dans la gestion de la souffrance ?
En partant de ces remarques et dans une perspective comparatiste, l’atelier et la table ronde veulent examiner si les effets thérapeutiques de la parole observés dans la poésie grecque se retrouvent dans la poésie latine et s’ils peuvent avoir une validité dans le monde contemporain. Quelles sont les formes de parole bénéfique (parole chantée, consolatoire, témoignages biographiques, etc.) ? Est-ce que l’augmentation de la douleur à travers la parole constitue une étape inévitable du deuil ? Est-ce que cette augmentation contribue à l’apaisement de la souffrance ? Avec quels moyens le langage poétique représente-t-il le profit émotionnel de la parole ? Peut-on parler d’une «thérapie» par les mots chez les poètes Grecs ? Comment évaluer l’impact émotionnel de la poésie homérique sur des publics contemporains ? Peut-on parier sur un pouvoir thérapeutique de la poésie homérique dans nos sociétés ? Si oui, comment ?


Jeudi 8 mars, 14h-17h30
Bâtiment Amphimax, salle 412, Univeristé de Lausanne
Président de séance: Vincent Barras

14h00-14h15 Accueil

14h15-14h45 David Bouvier, Université de Lausanne Quand les lecteurs modernes parlent de leurs émotions à la lecture de l’Iliade

14h45-15h15 Discussion

15h15-15h45 Vasiliki Kondylaki, Université de Lausanne Paroles apaisantes entre ennemis: Achille et Priam dans le chant XXIV de l’Iliade

15h45-16h15 Discussion

16h15-16h30 Pause café

16h30-17h00 Douglas Cairns, Université d’Edinburgh, Vision, Visualization, and
Emotional Contagion: Some Conceptual and Methodological Issues

17h00-17h30 Discussion

Vendredi 9 mars 2018, 9h-17h
Institut des Humanités en Médecine, salle colloque, Lausanne

Président de séance: David Bouvier

09h00-09h30 Damien Nelis, Université de Genève, Readers, emotions and the
interpretation of Vergil’s Aeneid

09h30-10h00 Discussion

10h00-10h30 Sophia Papaioannou, Université Nationale et Capodistrienne
d’Athènes, Telling of War, telling of oneself: war narratives as
identity narratives in the Aeneid

10h30-11h00 Discussion

11h00-11h15 Pause café

11h15-11h45 Chiara Thumiger, Université de Warwick, The power of the voice:
different forms of therapy of the word in ancient Greek medicine
(Communication via skype)

11h45-12h15 Discussion

12h15-14h00 Repas de midi

Président de séance: Vasiliki Kondylaki

14h00-14h30 Julie Delaloye, CHUV, Que peut la poésie dans le monde de la
médecine contemporaine?

14h30-15h00 Discussion

15h00-16h30 Table ronde. Quelles émotions pour quels « modernes » ? Lire et
entendre la poésie ancienne aujourd’hui

16h30-17h00 Vincent Barras, CHUV-Université de Lausanne, Que viennent faire
les humanités en médecine?

Organisation scientifique: Vasiliki Kondylaki (vasiliki.kondylaki@UNIL.ch), David Bouvier (david.bouvier@UNIL.ch),
Vincent Barras (vincent.barras@chuv.ch)

Contact: Adrian Spillmann, Institut d’Archéologie et des Sciences de l’Antiquité, secretariat-asa@UNIL.ch
Alba Brizzi, Institut des Humanités en Médecine, ihm@chuv.ch

jeudi 22 février 2018

Recherche sur la sexualité humaine

Lettres biologiques. Recherche sur la sexualité humaine


Présentées par Yves Gingras


Boréal
Parution : 6 février 2018, 280 pages
ISBN-13 : 9782764625194
29.95 $ / 22.00€


Avec ce volume, les Éditions du Boréal rendent accessibles au grand public un ensemble de textes inédits du frère Marie-Victorin. Ces textes, que le scientifique nommait lui-même ses « lettres biologiques », sont tirés d’une correspondance qu’il a entretenue pendant plus de dix ans, de 1933 à 1944, avec celle qui était son assistante à l’Institut et au Jardin botaniques de Montréal, Marcelle Gauvreau. Formant un tout cohérent, ils contiennent ses réflexions et enquêtes sur la sexualité. On y voit Marie-Victorin aborder un champ d’études nouveau à une époque où la morale dominante rendait impensable toute discussion publique sur le sujet. 

La publication de ces lettres s’imposait, car elles représentent une contribution importante à l’histoire de la sexualité au Québec et à celle de la vie religieuse. En effet, les sources sur la vie intime des religieux sont rares, et tout ce qui touche à la sexualité est resté tabou jusqu'aux années 1960, au Québec comme ailleurs en Occident. Si ces lettres risquent encore de choquer de nos jours, c’est parce qu’elles présentent une vision de la vie sexuelle et du célibat bien éloignée de celle d'aujourd'hui. Elles nous rappellent la « grande noirceur » qui entourait alors les questions sexuelles et nous permettent de mesurer le chemin parcouru depuis. 

Ces lettres intéresseront autant l’historien que le psychologue ou le psychanalyste, car elles nous font découvrir une amitié profonde et spirituelle entre un homme et une femme, fondée sur une relation à Dieu qui barre la route à une relation physique que les deux savent impossible. Elles intéresseront également un public plus vaste, en ce qu’elles permettent de poser des jalons essentiels dans la trajectoire d’un intellectuel qui a profondément influencé la société québécoise par sa liberté d’esprit et de parole ainsi que son désir de secouer les conventions. 


L'activisme en santé reproductive et sexuelle

Reproductive and sexual health activism, c.1960-present

Call for Papers

17-18 July, 2018
University of Strathclyde,Glasgow


Over the last decades, there has been significant scholarly research into the history of reproductive and sexual health activism globally. Scholars have explored the impact of activist and grassroots groups in contexts where governments have failed to address reproductive and sexual health. In particular, the field has developed considerably in the US, where a number of important studies have emerged to examine diverse issues including feminist health, AIDS, LGBT, abortion and black health activism, and the importance of gender, race and class when considering these histories. In the European context, there has been important research into related issues, such as infertility and assisted reproduction, but new resources, including recently catalogued archives as well as digitisation and oral history projects have not been fully exploited. While there have been valuable histories of feminist activism outside the US, these have not emphasised reproductive health. Histories of reproduction, meanwhile, have tended to neglect activism.
This workshop will bring together historical research on reproductive and sexual health activism in any geographical context (c.1960-present). In particular, workshop participants will discuss methodologies for approaching the history of reproductive and health activism and consider how historical scholarship might be meaningfully utilised as a form of activism.
The workshop aims to address the following key questions:
  • What have been the stories of individuals involved in reproductive and sexual health activism?
  • How has reproductive and sexual health activism been influenced by questions of gender, race and class?
  • What are the best ways to uncover the history of reproductive health activism?
  • How can histories of activism reshape big stories in social and cultural history?
  • Can academic scholarship function as activism?
  • What do historians have to offer present-day activists and policy-makers?
  • How can a global perspective enrich local histories of activism and vice versa?
Please send a 200-300 word abstract and brief biography to Dr Laura Kelly (L.e.kelly@strath.ac.uk) and Dr Jesse Olszynko-Gryn (jo312@cam.ac.uk) by Friday, 13 April, 2018. Papers from early-career scholars, contributions offering inter-disciplinary perspectives or abstracts from individuals outside the academy are particularly welcome.

mercredi 21 février 2018

Rêver au XIXe siècle

Rêver au XIXe siècle

Romantisme n° 178 (4/2017)

Collectif
03/01/2018
EAN : 9782200931445
Format : 160 x 240 mm
Pages : 170







Jacqueline Carroy
Introduction

Alexandra Besson
Rêveries astronomiques : la pluralité des mondes dans le rêve chez Edward Young, Jean Paul Richter, Novalis et Gérard de Nerval

Nathalie Ravonneaux
« Ainsi j'ai vu, ainsi je raconte » Prestiges des sommeils de la raison dans Gaspard de la Nuit

Ségolène Le Men
Les rêves en vignettes, de Grandville à Hervey de Saint-Denys

Florence Vatan
Gustave Flaubert ou l'alambic des rêves

Nathalie Richard
Les fantômes d'Antinoé. Rêves, archéologie et résurrection des morts autour de 1900

Andreas Mayer
Des rêves et des jambes : le problème du corps rêvant (Mourly Vold, Freud, Michaux)

Yvonne Wübben
Les rêves d'Arthur Schnitzler. Histoire d'un journal posthume (1875-1931)

Jacqueline Carroy
Des milliers de rêves... clés des songes, casuistiques et collections

Bibliographie

Frankenstein

Rencontres Frankenstein

Appel à communications


Fondation Dosne-Thiers
23-24 novembre 2018

2018 est le bicentenaire de la première publication, anonyme, de Frankensteinou le Prométhée modernepar Mary Shelley: c’est l’occasion d’interroger les postérités d’une œuvre majeure du XIXesiècle, qui a été constamment réécrite et réinventée depuis. 

En effet, Frankenstein est rapidement devenu un des grands mythes littéraires de la modernité, avant que son intégration à la culture médiatique, en particulier par le biais du cinéma, l’inscrive progressivement dans une circulation à la fois sérielle–qu’il s’agisse des films de James Whale avec Boris Karloff, devenu le visage du monstre pour le grand public1, ou de six tomes de l’œuvre romanesque de Jean-Claude Carrière sous le pseudonyme de Benoît Becker2 –et transmédiatique3 : Frankenstein s’est en effet décliné au théâtre quelques années après la première publication en 1818, puis sur divers supports textuels ou cinématographiques, jusqu’aux séries qui le mettent encore en scène comme personnage (Penny Dreadful4) ou qui explorent les transformations du corps et le transhumanisme (Real Humans5). C’est sur cette réception multiforme que les Rencontres Frankenstein proposentde se pencher, en faisant place aux différentes facettes du mythe, à la diversité de leur réappropriation et à la variété des supports médiatiques (textuels, iconographiques, cinématographiques, ludiques) de ces réécritures. 

Le roman de Mary Shelley offre en effet, par plusieurs biais, une riche matière susceptible de donner lieu à desappropriations diverses. D'abord, la construction complexe du texte, qui croise récit et discours et oppose plusieurs points de vue, en fait un texte ouvert, qui peut engendrer des relectures personnelles, faisant par exemple pencher le texte, tantôt en faveur du monstre, tantôt du côté de son créateur. Frankensteinest égalementau croisement de plusieurs genres (gothique oufantastique) tout en se présentant comme une œuvre classique (roman philosophique ou épistolaire dans la tradition littéraire des Lumières): cette ambivalence en fait le creuset de formes génériques inédites, que les réécritures s’emploient à développer à partir du modèle de Shelley.Dans son histoire de la Science-fiction, Brian Aldiss pose ainsi que Frankensteinest le roman fondateur du genre6, tandis que d’autres études sont consacrées à la transposition comique du destin de la créature7.

À ce foisonnement textuel et générique s'ajoute une riche histoire éditoriale qui sert de prélude à des transpositions variées. C’estd’abord Mary Shelley elle-même qui retravaille son récit: après une première publication anonyme en 1818, puis une 

adaptation théâtrale de son roman par Richard Peake8, elle leréédite sous son nom en 1823, avant l’ultime version de 1831, qu’elle dote d’une préface.À l’histoire éditoriale complexe du roman répond ensuite celle de ses traductions, illustrations et éditions diverses, qui sont autant de manière d’accompagner et d’orienter la réception du texte.

Enfin, l'importance qu'a pris le mythe de Frankenstein fait du roman le support de lectures critiques, qui touchent au domaine littéraire, mais le dépasse également. Le roman est en effet lu à travers un prisme idéologique et politique, qui est du reste au cœur de certaines de ses transpositions. Certainscritiques ont démontré que Mary Shelley défendait la manière dont les femmes pourraient mener des réformes sociales par la sympathie, surtout au sein de la famille, en s’opposant à la fois à la doxades Lumières défendue par son père William Godwin et à l’individualisme violent du héros romantique (illustré par exemple dans les œuvres de son mari Percy Shelley). À ce titre, son roman sert de matrice au modèle de la femme-auteur, qui a marqué fortement lesréécritures comme les réceptions critiques sensibles àla question féminine9.

La figure de Frankenstein est également fréquemment convoquée par les discours scientifiques et philosophiques qui cherchent à évaluer la place de la technique dans nos vies et à mettre en valeur les ambiguïtés de la notion de progrès scientifique: au-delà de la seule sphère artistique, Frankenstein et son monstre sont bien devenus incontournables pour penser notre modernité.

LesRencontres Frankensteinentendent s’inscrire dans le sillage des commémorations effectuées en 2016, pour le bicentenaire de l’écriture du roman10, en prolongeant donc la réflexion du côté de la constitution et de la réception du mythe après sa publication. Ce travail commun permettra de compléter les travaux en langue française sur Mary Shelley et Frankenstein, quiont longtemps été bien moins nombreux que l’abondante bibliographie critique en langue anglaise qui leur est consacrée. 

Les communications pourront ainsi se décliner dans les axes thématiques suivants:

1- Frankensteincomme carrefour générique: fantastique, gothique et science-fiction
  • Sources, précédents, genèsedu roman
  • De Prométhée au savant fou: réécritures d’un mythe
  • Un modèle pour la science-fiction

2- Mary Shelley, auteur de Frankenstein: modèle de la femme-auteur?
  • La femme-auteur et la «maternité» littéraire
  • Les émules féminines de Mary Shelley

3- Transpositions éditoriales: supports, images, traductions
  • Traductions, réception européenne puis mondiale du roman
  • Éditions successives, stratégies éditoriales, collections
  • Illustrations: couvertures,affiches de films.

4- Réécritureset adaptations : fonctions et enjeux
  • Transpositions, adaptations, pastiches et parodies
  • Intertextualité, sérialité, transmédialité
  • Avatars de la créature
  • Une métaphore politique et ses actualisations(Lumières, Révolution, violences)
  • La fin d’un mythe? Valeurs de la commémoration

5- Progrès scientifiques et questionnements éthiques
  • Les expériences électriques en littérature
  • Les détournements du paradigme prométhéen
  • L’homme-machine
  • Le corps et ses prolongements, le transhumanisme
  • Frankenstein dans les discours scientifiques et l’imaginaire des sciences

6- Texte et discours: 
  • Les lectures de Victor Frankenstein, celles de la créature
  • Le langage et l’éloquence de la créature, les usages de la rhétorique classique dans le roman
  • Frankenstein: les glissements du nom

Comité scientifique 
- Ada Ackerman
- Jean-François Chassay
- Victoire Feuillebois
- Aurélien Langlois
- Matthieu Letourneux
- Emilie Pézard
- Isabelle Safa



Les propositions de communications sont à adresser à Isabelle Safa ou à Victoire Feuillebois jusqu’au 31 mars à l’adresse suivante:bureaudeliaisonxix@gmail.com



1 James Whale, Frankenstein(1931) et The Bride of Frankenstein(1935).

2 Benoît Becker, La tour de Frankenstein, Le pas de Frankenstein, La nuit de Frankenstein, Le sceau de Frankenstein, Frankenstein rôde, La cave de Frankenstein, éditions Le Fleuve Noir, 1957-1959.

3 Matthieu Letourneux, Fictions à la chaîne. Littératures sérielles et culture médiatique, Seuil, 2017.

4Série anglo-américaine entrois saisons créée par John Logan et Sam Mendès, diffusée pour la première fois sur Showtime de 2014 à 2016. 

5 Série suédoise en deux saisons écrite par Lars Lundströmdirigée par Harald Hamrell et Levan Akin, diffusée pour la première fois en 2012 et 2013. 

6 Brian Aldiss, “The Origins of the Species: Mary Shelley”, in Billion Year Spree: The True History of Science Fiction, Garden City, Doubleday, 1973 disponible en ligne http://knarf.english.upenn.edu/Articles/aldiss.html; Brian Stabelford, “Frankenstein and the Origins of Science Fiction” disponible en ligne : http://knarf.english.upenn.edu/Articles/stable.html

7 Voir notamment Marie-Louise Kohlke et Christian Gutleben (éd.), Neo-Victorian humour. Comic subversions and unlaughter in Contemporary historical Re-visions, Brill Rodopi, Boston, 2017.

8 Richard B. Peake, Presumption or the Fate of Frankenstein, 1823.Shelley assiste à la représentation de cette pièce en trois actes à l’English Opera House le 29 août 1823 et écrit que le spectacle obtient un «succès prodigieux». 

9 Voir par exemple Christine Hivet, Voix de femmes : roman féminin et condition féminine de Mary Wollstonecraft à Mary Shelley, Presses de l'Ecole Normale Supérieure, Paris, 1997.

10Voir notamment le site http://www.frankenstein2016.ch/manifestations

mardi 20 février 2018

La mort périnatale

Morts avant de naître. La mort périnatale

Catherine Rollet, Gaëlle Clavandier, Nathalie Sage Pranchère, Philippe Charrier, Vincent Gourdon 

Presses universitaires François-Rabelais
Perspectives historiques
PRIX: 24€
NOMBRE DE PAGES: 444 PAGES
ISBN: 978-2-86906-659-5


Issus d’une fausse couche ou morts au seuil de l’existence, les enfants morts avant de naître ont toujours été placés dans une position ambiguë. Leur présence absente convoque tout à la fois leur famille et la communauté endeuillée, les règles de droits et les usages funéraires, les rituels séculiers et religieux. 
Riche des acquis de l’archéologie, de l’histoire, de la démographie et de la sociologie, cet ouvrage sur la mort périnatale donne, à rebours des travaux axés sur la santé publique ou le deuil, la priorité à la gestion des corps, aux modes d’enregistrement et au vécu familial pris dans son acception large, trois dimensions au poids crucial sur le destin de ces fœtus et mort-nés.

Les cultures matérielles des communautés urbains de savoir

Workshop on the material cultures of urban knowledge communities, 1500-1800


Call for papers


Histories of early modern science and technology have been transformed in recent decades by an engagement with artefacts, materials, and diverse practitioners and sites of knowledge production.

This workshop seeks to explore the connections between scientific knowledge - broadly understood as learned natural knowledge, experimental inquiry, technical know-how, and perhaps experiential craft skills - and material cultures in early modern cities. We are interested in how the built and material environments of cities impacted upon knowledge creation, display, and dissemination, and the ways in which scientific material cultures shaped contemporary understandings of the urban or civic.

We welcome papers on urban knowledge cultures that engage with:

          material and visual cultures
          object collections
          materials and materiality
          makers/practitioners
          the material fabric of sites of epistemological production
          urban infrastructure projects and associated technologies (e.g. fortifications, bridges, river management)
          innovative methodological approaches to early modern material cultures and epistemic contexts
          approaches to teaching ‘scientific’ material cultures.                                                                             

We particularly encourage contributions that enrich our understanding of urban ‘scientific’ networks of exchange, and vernacular practices and knowledge cultures.

This workshop will be held on Friday 6th July 2018 at the University of Kent, Canterbury. This event is part of the Leverhulme Trust-funded Metropolitan Science project (https://metsci.wordpress.com) in the Centre for the History of the Sciences.

To propose a twenty-minute paper, please send a title and abstract of no more than 300 words, to J.Kilburn-Toppin-551@kent.ac.uk by 23rd March 2018. Please send any queries to the same address. We intend to pre-circulate papers.

There is no registration fee for this workshop. We will offer support for travel to postgraduate students whose papers are accepted for the workshop.

Organised by Rebekah Higgitt, Noah Moxham, and Jasmine Kilburn-Toppin.