A l’ombre des fumées pétrochimiques. Couloirs de la chimie et santé environnementale
Appel à communications
Colloque international – Lyon, 28 et 29 Novembre 2019
Ce
colloque propose d’étudier des industries chimiques, dont l’activité
s’est fondée sur l’usage de substances dérivées de combustibles
fossiles, en portant l’attention aux effets sanitaires et écologiques de
ces activités sur les territoires et les sociétés locales. Au XXe
siècle, les activités pétrochimiques ont façonné les territoires où
elles s’installent. Non seulement leur édification impose la
construction de vastes réseaux d’infrastructures connexes, mais elle
rend possible la production de nouvelles substances dont la fabrication
exige des dérivés du charbon ou du pétrole. Dès leur mise en
fonctionnement, les nuisances générées par ces industries sont
perceptibles par les sociétés locales. Ces activités sont rapidement
accusées de provoquer des troubles de santé, par les travailleurs comme
par les riverains. Si la conflictualité reste souvent latente, elle
s’est exprimée parfois avec violence, en particulier lorsque sont
survenus des « débordements industriels » spectaculaires qui ont brisé
la discrétion des pollutions chroniques. Jusqu’à nos jours, cette
conflictualité peut aussi s’exprimer avec véhémence lorsque la
désindustrialisation rompt l’accord tacite qui pouvait exister entre les
travailleurs et l’entreprise dont ils tiraient leur revenu. La fin de
l’activité industrielle peut révéler les effets écologiques et
sanitaires, nourrir le ressentiment des riverains affectés et créer des
mobilisations qui se nourrissent parfois d’une réactivation de la
mémoire des désastres.
Dès
lors, les enquêtes sur les conséquences sanitaires de l’industrie
contribuent à la recomposition des rapports sociaux sur les territoires
industriels. Ces enquêtes de santé répondent à une demande sociale
forte, provenant des travailleurs et des riverains exposés aux
pollutions chroniques. La production de ces savoirs peut se donner pour
objectif de remédier aux lacunes d’une science non-produite ou d’alerter
sur la potentialité pathogène d’une usine lorsque des riverains mènent
une enquête d’épidémiologie populaire, voire instaurer le doute sur les
effets de certaines substances afin d’éviter l’adoption de régulations
contraignantes pour l’activité des entreprises. Ce processus s’inscrit
dans un contexte conflictuel : les savoirs sont ainsi discutés,
contestés, controversés.
Les
autorités publiques jouent un rôle ambigu, tantôt régulatrices, tantôt
soutiens des industriels. Ce rôle est fonction de l’intensité des
interpellations des différents groupes d’intérêts, mais aussi de
l’implication des agents dans ces dossiers ou d’opportunités politiques
(lorsque des controverses médicales s’imposent dans le débat public,
lorsque des conflits surviennent entre le pouvoir municipal et le
pouvoir national, etc). Ainsi, l’administration peut faciliter la
production de savoir pour rendre visible et lutter contre certaines
pollutions. Les échelles d’analyse de l’action publique peuvent
s’articuler comme elles peuvent s’opposer entre elles : les conclusions
des expertises sanitaires provenant d’institutions publiques nationales
peuvent ainsi contredire des enquêtes conduites avec le soutien des
autorités municipales. Malgré des phases de controverses véhémentes,
l’attention aux enjeux sanitaires est marquée par des discontinuités
fortes sur ces territoires : les conclusions des enquêtes sont parfois
oubliées pendant plusieurs décennies, menant à la répétition d’enquêtes
identiques. Ces processus d’oubli actif participent à la fois à la
production d’une ignorance sur les effets sanitaires de l’industrie et
au maintien des accommodements locaux qui assurent la pérennité de
l’activité industrielle, en dépit de ses nuisances.
Les
études monographiques sur les « couloirs de la chimie », à travers le
monde, tendent à se multiplier en interrogeant la désignation
indigène de ces territoires, ainsi de la « Cancer Alley » ou des « Toxic
Corridors » américains, ou du « Triangolo della morte » sur le littoral
sicilien. Ces mots décrivent tous des districts dont la fonction
industrielle s’est construite ou renforcée au XXe siècle, dans la foulée
d’investissements massifs dans des infrastructures permettant
l’expansion de la chimie de synthèse fondée sur des dérivés de
combustibles fossiles. Non seulement ces aménagements induisent un
impact environnemental et sanitaire, mais ils créent aussi un phénomène
de dépendance dont ces districts peinent à se déprendre.
Toutefois,
les comparaisons entre les territoires pétrochimiques européens et
nord-américains restent rares. En rassemblant des études menées dans
différents territoires pétrochimiques, ce colloque entend poser les
jalons d’une histoire comparée des couloirs de la chimie. En se
démarquant des histoires qui prennent pour acquise l’équation entre la
consommation croissante d’énergie fossile et la prospérité des
territoires, ce colloque invite à mettre l’impact sanitaire de
l’industrie au cœur des récits portant sur la pétrochimie. Pour cette
raison, ce colloque accordera un intérêt particulier aux communications
proposant de revisiter l’histoire des enquêtes de santé qui portèrent
sur les territoires industriels, ainsi qu’aux communications permettant
un dialogue étroit entre chercheurs en sciences sociales et chercheurs
en santé publique. Trois axes principaux sont soumis à la discussion :
- Le premier axe invite à étudier
la manière dont les industries pétrochimiques façonnent des
territoires, en composant avec les conflits portant sur leurs enjeux
sanitaires. Par l’ampleur des infrastructures connexes qui lui sont
nécessaires, la présence d’une raffinerie sur un territoire participe
ainsi à la recomposition des rapports sociaux dans les municipalités qui
l’entourent. Les activités de la chimie métamorphosent le territoire en
érodant les arrangements sociaux existants entre groupes sociaux : les
accords portant sur la gestion des ressources naturelles se trouvent
altérées par la présence industrielle (eau, air, terre). Malgré le
répertoire d’action déployé par l’industrie pour se rendre acceptable
auprès de la société locale en dépit de ses risques (par la création
d’emplois, la contribution à la fiscalité municipale, ou les
compensations financières des plaignants lors d’épisodes de pollutions),
les enjeux fonciers et la question sanitaire constituent les motifs
d’une opposition d’une fraction des riverains et des travailleurs : elle
devient probablement l’obstacle récurrent à la production d’un
consentement unanime des acteurs locaux à la présence industrielle. Les
communications devront permettre de mieux caractériser socialement les
groupes qui se montrent concernés et contribuent à définir les contours
des enjeux sanitaires, à l’échelle des territoires. Il s’agira de
comprendre quelles sont les ressources des travailleurs et des
travailleuses qui parviennent à contester les nuisances de l’industrie
dont ils tirent leur revenu, tout en éclairant les ressorts de la
construction d’une préoccupation parmi les riverains lorsqu’ils dressent
le constat de troubles de la santé. Le rôle des proches de ces
travailleurs dans la mise en visibilité des maladies industrielles
mérite une attention particulière. A ce titre, il est important
d’interroger la manière dont les rapports de genre structurent la
formulation des enjeux de santé environnementale dans les territoires de
la pétrochimie.
- Le deuxième axe vise à caractériser
plus précisément les temporalités dans la construction de la visibilité
et de la prise en charge des impacts sanitaires et écologiques de la
pétrochimie. En rupture avec une histoire des industries
énergétiques dont le récit suit l’évolution des stratégies d’entreprises
qui s’imposèrent sur le marché, ce colloque invite à réintroduire des
temporalités plus heurtées. Ainsi, les maladies industrielles et les
conséquences écologiques de l’industrie deviennent souvent visibles
après un temps de latence. Il convient ainsi d’éclairer la manière dont
ces effets différés sont pensés et pris en charge par les travailleurs
et leurs organisations ; comment les professions de santé composent avec
ces durées dans la réalisation des enquêtes sanitaires ; et dans quelle
mesure ces temps de latence modifient les stratégies industrielles. De
plus, les études de longue durée portant sur un territoire contribueront
à construire une chronologie pour mieux cerner les « régimes du risque
industriel » successifs, c’est-à-dire les rapports sociaux et les
systèmes de régulation des risques de santé qui prédominent dans une
période donnée et un lieu donné.
- Un troisième axe proposera de mieux caractériser
les savoirs sanitaires produits, la manière dont ces savoirs alertent
sur une ou des substances, et dont ces savoirs sont mobilisés dans la
transformation des pratiques de régulation des risques industriels.
Il s’agira d’une part d’interroger les disciplines mobilisées pour
produire des savoirs sur les effets sanitaires de l’industrie. Ainsi,
alors que l’hygiène industrielle se donnait pour ambition d’étudier les
effets des substances sur la santé des travailleurs dans l’entreprise,
les enquêtes menées à l’échelle des territoires contestent cette
démarcation entre l’intérieur et l’extérieur des espaces de travail. Il
s’agira d’autre part de repérer les confrontations entre démarches
d'épidémiologie universitaire et d'épidémiologie populaire. Bien que
celles-ci puissent sembler moins robustes quant à l'administration de la
preuve, elles contribuent à pointer des phénomènes épidémiques et à
alerter à leur sujet des chercheurs qui, autrement, seraient restés à
distance de ces situations sanitaires. Ces deux formes d’épidémiologie
interrogent également la manière de fabriquer des régulations, dans la
mesure où l’épidémiologie universitaire est régulièrement mobilisée dans
l’action publique pour déceler des clusters de maladies liées à
l’industrie, alors que l'épidémiologie populaire se donne pour objectif
d'établir des pratiques de précaution pour prévenir l’exposition à des
substances dont le caractère pathogène est soupçonné.
Ainsi,
entre les pratiques des riverains, des universitaires, des élus du
territoire ou bien encore des représentants des agences publiques, une
diversité d’approches est indéniable. Il s’agit de les étudier et de les
confronter pour mieux comprendre la lente et sinueuse histoire de
l’impact sanitaire des infrastructures pétrochimiques sur lesquelles
repose une grande partie des modes de vie et de consommation
contemporains.
Les langues de travail seront l’anglais et le français.
Les
propositions de communication doivent inclure le nom du ou des
chercheurs, un court CV, et une proposition de 400 mots maximum. Les propositions de communications doivent être envoyées avant le 15 mai 2019.
Les
auteurs seront informés peu après le 15 juin 2019. Le comité
d’organisation prendra en charge les frais de logement pendant la
conférence, et les auteurs pourront aussi demander la prise en charge
d’un montant raisonnable pour les coûts de transports s’ils en ont la
nécessité.
Il sera demandé aux participants de faire parvenir un texte de travail (environ 30.000 caractères) avant le 31 octobre 2019.
Colloque soutenu par la Fondation de France.
Comité d’organisation
Renaud Bécot (Post-doctorant en Histoire contemporaine, LARHRA, Lyon)
Stéphane Frioux (Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Lyon 2 & IUF, LARHRA)
Gwenola Le Naour (Maître de conférences en Science politique, Sciences Po Lyon, Triangle)
Vincent Porhel (Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Lyon 1, LARHRA)
Comité scientifique
- Laura Centemeri (Chargée de recherche, Sociologie, CNRS - CEMS-EHESS Paris)
- Emilie Counil (Chargée de recherche, Epidemiologie, INED - Paris)
- Anne Dalmasso (Professeure en Histoire contemporaine, Université Grenoble Alpes - LARHRA)
- Xavier Daumalin (Professeure en Histoire contemporaine, Université Aix-Marseille – Directeur de l’UMR TELEMME)
- Philippe Davezies (Professeur émérite en médecine et en santé au travail, Université Lyon 1)
-
Pierre Fournier (Professeure en Sociologie, Université d'Aix-Marseille –
Directeur du Laboratoire méditerranéen de sociologie, LAMES)
- Julie Henry (Maître de conférences en philosophie, Ecole Normale Supérieure Lyon – Triangle)
- Anne Marchand (Post-doctorante en Sociologie et Histoire, Université Paris 13, Giscop 93)
- Pascal Marichalar (Chargé de recherche, CNRS - IRIS - Paris)
- Emmanuel Martinais (Chargé de recherche, ENTPE et EVS-Rives - Lyon)
- Geneviève Massard-Guilbaud (Directrices d’études, EHESS - CIRED - Paris)
- Judith Rainhorn (Professeure en Histoire contemporaine, Université Paris 1 - Centre d'Histoire Sociale)
- Christopher Sellers (Professeur en Histoire contemporaine, Stony Brook University - New York)
-
Kayo Togawa (Chercheure, Section de l’Environment, Centre international
de recherche sur le cancer, Organisation mondiale de la santé)
Bibliographie indicative.
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