dimanche 31 mars 2019

Une histoire sociale des industries textiles en Angleterre

When the Air Became Important: A Social History of the New England and Lancashire Textile Industries 

Janet Greenlees

Series: Critical Issues in Health and Medicine
Hardcover: 264 pages
Publisher: Rutgers University Press; None edition (March 15, 2019)
Language: English
ISBN-13: 978-0813587967
 

In When the Air Became Important, medical historian Janet Greenlees examines the working environments of the heartlands of the British and American cotton textile industries from the nineteenth to the late twentieth centuries. Greenlees contends that the air quality within these pioneering workplaces was a key contributor to the health of the wider communities of which they were a part. Such enclosed environments, where large numbers of people labored in close quarters, were ideal settings for the rapid spread of diseases including tuberculosis, bronchitis and pneumonia. When workers left the factories for home, these diseases were transmitted throughout the local population, yet operatives also brought diseases into the factory. Other aerial hazards common to both the community and workplace included poor ventilation and noise. Emphasizing the importance of the peculiarities of place as well as employers’ balance of workers’ health against manufacturing needs, Greenlees’s pioneering book sheds light on the roots of contemporary environmentalism and occupational health reform. Her work highlights the complicated relationships among local business, local and national politics of health, and community priorities.

Couloirs de la chimie et santé environnementale

A l’ombre des fumées pétrochimiques. Couloirs de la chimie et santé environnementale

Appel à communications

Colloque international – Lyon, 28 et 29 Novembre 2019


Ce colloque propose d’étudier des industries chimiques, dont l’activité s’est fondée sur l’usage de substances dérivées de combustibles fossiles, en portant l’attention aux effets sanitaires et écologiques de ces activités sur les territoires et les sociétés locales. Au XXe siècle, les activités pétrochimiques ont façonné les territoires où elles s’installent. Non seulement leur édification impose la construction de vastes réseaux d’infrastructures connexes, mais elle rend possible la production de nouvelles substances dont la fabrication exige des dérivés du charbon ou du pétrole. Dès leur mise en fonctionnement, les nuisances générées par ces industries sont perceptibles par les sociétés locales. Ces activités sont rapidement accusées de provoquer des troubles de santé, par les travailleurs comme par les riverains. Si la conflictualité reste souvent latente, elle s’est exprimée parfois avec violence, en particulier lorsque sont survenus des « débordements industriels » spectaculaires qui ont brisé la discrétion des pollutions chroniques. Jusqu’à nos jours, cette conflictualité peut aussi s’exprimer avec véhémence lorsque la désindustrialisation rompt l’accord tacite qui pouvait exister entre les travailleurs et l’entreprise dont ils tiraient leur revenu. La fin de l’activité industrielle peut révéler les effets écologiques et sanitaires, nourrir le ressentiment des riverains affectés et créer des mobilisations qui se nourrissent parfois d’une réactivation de la mémoire des désastres.
Dès lors, les enquêtes sur les conséquences sanitaires de l’industrie contribuent à la recomposition des rapports sociaux sur les territoires industriels. Ces enquêtes de santé répondent à une demande sociale forte, provenant des travailleurs et des riverains exposés aux pollutions chroniques. La production de ces savoirs peut se donner pour objectif de remédier aux lacunes d’une science non-produite ou d’alerter sur la potentialité pathogène d’une usine lorsque des riverains mènent une enquête d’épidémiologie populaire, voire instaurer le doute sur les effets de certaines substances afin d’éviter l’adoption de régulations contraignantes pour l’activité des entreprises. Ce processus s’inscrit dans un contexte conflictuel : les savoirs sont ainsi discutés, contestés, controversés.
Les autorités publiques jouent un rôle ambigu, tantôt régulatrices, tantôt soutiens des industriels. Ce rôle est fonction de l’intensité des interpellations des différents groupes d’intérêts, mais aussi de l’implication des agents dans ces dossiers ou d’opportunités politiques (lorsque des controverses médicales s’imposent dans le débat public, lorsque des conflits surviennent entre le pouvoir municipal et le pouvoir national, etc). Ainsi, l’administration peut faciliter la production de savoir pour rendre visible et lutter contre certaines pollutions. Les échelles d’analyse de l’action publique peuvent s’articuler comme elles peuvent s’opposer entre elles : les conclusions des expertises sanitaires provenant d’institutions publiques nationales peuvent ainsi contredire des enquêtes conduites avec le soutien des autorités municipales. Malgré des phases de controverses véhémentes, l’attention aux enjeux sanitaires est marquée par des discontinuités fortes sur ces territoires : les conclusions des enquêtes sont parfois oubliées pendant plusieurs décennies, menant à la répétition d’enquêtes identiques. Ces processus d’oubli actif participent à la fois à la production d’une ignorance sur les effets sanitaires de l’industrie et au maintien des accommodements locaux qui assurent la pérennité de l’activité industrielle, en dépit de ses nuisances.
Les études monographiques sur les « couloirs de la chimie », à travers le monde, tendent à se multiplier en interrogeant la désignation indigène de ces territoires, ainsi de la « Cancer Alley » ou des « Toxic Corridors » américains, ou du « Triangolo della morte » sur le littoral sicilien. Ces mots décrivent tous des districts dont la fonction industrielle s’est construite ou renforcée au XXe siècle, dans la foulée d’investissements massifs dans des infrastructures permettant l’expansion de la chimie de synthèse fondée sur des dérivés de combustibles fossiles. Non seulement ces aménagements induisent un impact environnemental et sanitaire, mais ils créent aussi un phénomène de dépendance dont ces districts peinent à se déprendre.
Toutefois, les comparaisons entre les territoires pétrochimiques européens et nord-américains restent rares. En rassemblant des études menées dans différents territoires pétrochimiques, ce colloque entend poser les jalons d’une histoire comparée des couloirs de la chimie. En se démarquant des histoires qui prennent pour acquise l’équation entre la consommation croissante d’énergie fossile et la prospérité des territoires, ce colloque invite à mettre l’impact sanitaire de l’industrie au cœur des récits portant sur la pétrochimie. Pour cette raison, ce colloque accordera un intérêt particulier aux communications proposant de revisiter l’histoire des enquêtes de santé qui portèrent sur les territoires industriels, ainsi qu’aux communications permettant un dialogue étroit entre chercheurs en sciences sociales et chercheurs en santé publique. Trois axes principaux sont soumis à la discussion :
-        Le premier axe invite à étudier la manière dont les industries pétrochimiques façonnent des territoires, en composant avec les conflits portant sur leurs enjeux sanitaires. Par l’ampleur des infrastructures connexes qui lui sont nécessaires, la présence d’une raffinerie sur un territoire participe ainsi à la recomposition des rapports sociaux dans les municipalités qui l’entourent. Les activités de la chimie métamorphosent le territoire en érodant les arrangements sociaux existants entre groupes sociaux : les accords portant sur la gestion des ressources naturelles se trouvent altérées par la présence industrielle (eau, air, terre). Malgré le répertoire d’action déployé par l’industrie pour se rendre acceptable auprès de la société locale en dépit de ses risques (par la création d’emplois, la contribution à la fiscalité municipale, ou les compensations financières des plaignants lors d’épisodes de pollutions), les enjeux fonciers et la question sanitaire constituent les motifs d’une opposition d’une fraction des riverains et des travailleurs : elle devient probablement l’obstacle récurrent à la production d’un consentement unanime des acteurs locaux à la présence industrielle. Les communications devront permettre de mieux caractériser socialement les groupes qui se montrent concernés et contribuent à définir les contours des enjeux sanitaires, à l’échelle des territoires. Il s’agira de comprendre quelles sont les ressources des travailleurs et des travailleuses qui parviennent à contester les nuisances de l’industrie dont ils tirent leur revenu, tout en éclairant les ressorts de la construction d’une préoccupation parmi les riverains lorsqu’ils dressent le constat de troubles de la santé. Le rôle des proches de ces travailleurs dans la mise en visibilité des maladies industrielles mérite une attention particulière. A ce titre, il est important d’interroger la manière dont les rapports de genre structurent la formulation des enjeux de santé environnementale dans les territoires de la pétrochimie.
-        Le deuxième axe vise à caractériser plus précisément les temporalités dans la construction de la visibilité et de la prise en charge des impacts sanitaires et écologiques de la pétrochimie. En rupture avec une histoire des industries énergétiques dont le récit suit l’évolution des stratégies d’entreprises qui s’imposèrent sur le marché, ce colloque invite à réintroduire des temporalités plus heurtées. Ainsi, les maladies industrielles et les conséquences écologiques de l’industrie deviennent souvent visibles après un temps de latence. Il convient ainsi d’éclairer la manière dont ces effets différés sont pensés et pris en charge par les travailleurs et leurs organisations ; comment les professions de santé composent avec ces durées dans la réalisation des enquêtes sanitaires ; et dans quelle mesure ces temps de latence modifient les stratégies industrielles. De plus, les études de longue durée portant sur un territoire contribueront à construire une chronologie pour mieux cerner les « régimes du risque industriel » successifs, c’est-à-dire les rapports sociaux et les systèmes de régulation des risques de santé qui prédominent dans une période donnée et un lieu donné.
-        Un troisième axe proposera de mieux caractériser les savoirs sanitaires produits, la manière dont ces savoirs alertent sur une ou des substances, et dont ces savoirs sont mobilisés dans la transformation des pratiques de régulation des risques industriels. Il s’agira d’une part d’interroger les disciplines mobilisées pour produire des savoirs sur les effets sanitaires de l’industrie. Ainsi, alors que l’hygiène industrielle se donnait pour ambition d’étudier les effets des substances sur la santé des travailleurs dans l’entreprise, les enquêtes menées à l’échelle des territoires contestent cette démarcation entre l’intérieur et l’extérieur des espaces de travail. Il s’agira d’autre part de repérer les confrontations entre démarches d'épidémiologie universitaire et d'épidémiologie populaire. Bien que celles-ci puissent sembler moins robustes quant à l'administration de la preuve, elles contribuent à pointer des phénomènes épidémiques et à alerter à leur sujet des chercheurs qui, autrement, seraient restés à distance de ces situations sanitaires. Ces deux formes d’épidémiologie interrogent également la manière de fabriquer des régulations, dans la mesure où l’épidémiologie universitaire est régulièrement mobilisée dans l’action publique pour déceler des clusters de maladies liées à l’industrie, alors que l'épidémiologie populaire se donne pour objectif d'établir des pratiques de précaution pour prévenir l’exposition à des substances dont le caractère pathogène est soupçonné.
Ainsi, entre les pratiques des riverains, des universitaires, des élus du territoire ou bien encore des représentants des agences publiques, une diversité d’approches est indéniable. Il s’agit de les étudier et de les confronter pour mieux comprendre la lente et sinueuse histoire de l’impact sanitaire des infrastructures pétrochimiques sur lesquelles repose une grande partie des modes de vie et de consommation contemporains.


Les langues de travail seront l’anglais et le français.
Les propositions de communication doivent inclure le nom du ou des chercheurs, un court CV, et une proposition de 400 mots maximum. Les propositions de communications doivent être envoyées avant le 15 mai 2019.
Les propositions seront envoyées simultanément à renaudbecot@gmail.com et stephanefrioux@yahoo.fr
Les auteurs seront informés peu après le 15 juin 2019. Le comité d’organisation prendra en charge les frais de logement pendant la conférence, et les auteurs pourront aussi demander la prise en charge d’un montant raisonnable pour les coûts de transports s’ils en ont la nécessité.
Il sera demandé aux participants de faire parvenir un texte de travail (environ 30.000 caractères) avant le 31 octobre 2019.


Colloque soutenu par la Fondation de France.


Comité d’organisation
Renaud Bécot (Post-doctorant en Histoire contemporaine, LARHRA, Lyon)
Stéphane Frioux (Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Lyon 2 & IUF, LARHRA)
Gwenola Le Naour (Maître de conférences en Science politique, Sciences Po Lyon, Triangle)
Vincent Porhel (Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Lyon 1, LARHRA)

Comité scientifique
- Laura Centemeri (Chargée de recherche, Sociologie, CNRS - CEMS-EHESS Paris)
- Emilie Counil (Chargée de recherche, Epidemiologie, INED - Paris)
- Anne Dalmasso (Professeure en Histoire contemporaine, Université Grenoble Alpes - LARHRA)
- Xavier Daumalin (Professeure en Histoire contemporaine, Université Aix-Marseille – Directeur de l’UMR TELEMME)
- Philippe Davezies (Professeur émérite en médecine et en santé au travail, Université Lyon 1)
- Pierre Fournier (Professeure en Sociologie, Université d'Aix-Marseille – Directeur du Laboratoire méditerranéen de sociologie, LAMES)
- Julie Henry (Maître de conférences en philosophie, Ecole Normale Supérieure Lyon – Triangle)
- Anne Marchand (Post-doctorante en Sociologie et Histoire, Université Paris 13, Giscop 93)
- Pascal Marichalar (Chargé de recherche, CNRS - IRIS - Paris)
- Emmanuel Martinais (Chargé de recherche, ENTPE et EVS-Rives - Lyon)
- Geneviève Massard-Guilbaud (Directrices d’études, EHESS - CIRED - Paris)
- Judith Rainhorn (Professeure en Histoire contemporaine, Université Paris 1 - Centre d'Histoire Sociale)
- Christopher Sellers (Professeur en Histoire contemporaine, Stony Brook University - New York)
- Kayo Togawa (Chercheure, Section de l’Environment, Centre international de recherche sur le cancer, Organisation mondiale de la santé)




Bibliographie indicative.

Salvatore Adorno, “L’area industriale siracusana e la crisi ambiantale degli anni Settenta”, Salvatore Adorno e Simone Neri Serniri (dir.), Industria, ambiente e territorio. Per una storia ambientale delle aree industriali in Italia, Bologna, Il Mulino, 2009, p. 267-316.
Madeleine Akrich, Yannick Barthe, Catherine Rémy (dir.), Sur la piste environnementale : Menaces sanitaires et mobilisations profanes, Paris, Presses des Mines, 2010.
Barbara Allen, Uneasy alchemy: citizens and experts in Louisiana’s chemical corridor disputes, Cambridge (Ma.), MIT Press, 2003.
Barbara Allen, “From Suspicious Illness to Policy Change in Petrochemical Regions: Popular Epidemiology, Science, and the Law in the U.S. and Italy”, Soraya Boudia and Nathalie Jas (dir.), Powerless Science? Science and Politics in a Toxic World, Oxford, Berghahn Books, 2014, p.152–169.
Barbara Allen, Yolaine Ferrier, Alison Cohen, “Through a Maze of Studies: ‘Health Questions and Undone Science’ in a French Industrial Region”, Environmental Sociology, 3(2), 2016, p. 134–144.
Barbara Allen, "Strongly Participatory Science and Knowledge Justice in an Environmentally Contested Region”, Science, Technology, & Human Values, 43(6), 2018, p. 947–971.
Christelle Avril et Pascal Marichalar, « Quand la pénibilité du travail s’invite à la maison », Travail et Emploi, n° 147, 2016.
Thomas Belton, Protecting New Jersey's Environment : From Cancer Alley to the New Garden State, New Brunswick (NJ), Rutgers University Press, 2010.
Brian C. Black, Karen R. Merrill, Tyler Priest (dir), “Oil in American History. A Special Issue”, Journal of American History, Vol.99/1, 2012.
Brian Black, Crude Reality. Petroleum in World History, New York, Rowman & Littlefield, 2012.
Laura Centemeri et Xavier Daumalin (dir.), Pollutions industrielles et espaces méditerranéens, XVIIIe-XXIe siècle, Paris, Karthala, 2015.
Emilie Counil, Emmanuel Henry, « Frontières disciplinaires et tensions entre savoirs académiques et connaissances issues du terrain dans la production de savoir et d’ignorance en santé et travail », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé, 20-1, 2018 [En ligne, consulté le 8 mai 2018]
Nathalie Jas et Soraya Boudia (dir.), Powerless Science ? Science and politics in a toxic world, New York, Bergahn, 2014.
Phil Brown, « Popular Epidemiology and toxic waste contamination : lay and professional ways of knowing », Journal of Health and Social Behaviour, 3, 1992, p. 267-181.
Phil Brown et Edwin Mikkelsen, No Safe Place. Toxic Waste, Leukemia and Community Action, Berkeley, University of California Press, 1990.
Xavier Daumalin, « La création du Secrétariat permanent pour les problèmes des pollutions industrielles Fos/étang-de-Berre. Tournant environnemental ou optimisation d’une ambition industrielle (1971-1985) ? », Rives méditerranéennes, à paraître.
Elena Davigo, Il movimiento italiano per la tutela della salute negli ambienti di lavoro (1961-1978), Thèse d’histoire, Université de Florence, 2018.
François Duchêne, Léa Marchand, David Desaleux, Lyon, vallée de la chimie. Traversée d'un paysage industriel, Lyon, Éditions Libel, 2015.
Cécile Ferrieux, Les couloirs du risque : les milieux industriels et le gouvernement local des risques dans la vallée de la chimie, Thèse de sciences politiques, Université Lyon 2, 2015.
Séverine Frère, Hervé Flanquart (dir.), La ville et ses risques : habiter Dunkerque, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2017.
Scott Frickel, Sahra Gibbon, Jeff Howard, Joanna Kempner, Gwen Ottinger, David J. Hess, “Undone science : Charting social movement and civil society challenges to research agenda setting”, Science, Technology & Human Values, 35/4, 2010, p. 444-473.
Anne-Marie Granet-Abisset et Stéphane Gal (dir.), Les territoires du risque, Grenoble, PUG, 2015.
Emmanuel Henry, Ignorance scientifique et inaction publique. Les politiques de santé au travail, Paris, Presses de Sciences Po, 2017.
David J. Hess, Alternative Pathways in Science and Industry : Activism, Innovation and the Environment in the Era of Globalization, Cambridge, MIT Press, 2007.
François Jarrige et Thomas Le Roux, La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel, Paris, Le Seuil, 2017 (Forthcoming translation, The MIT Press).
Nathalie Jas, Soraya Boudia (dir.), Toxicants, Health and Regulation since 1945, Londres, Pickering & Chatto, 2013.
Paul Jobin, Maladies industrielles et renouveau syndical au Japon, Paris, éditions de l'EHESS, 2005.
Gwenola Le Naour, Aux marges de l’action publique, Mémoire pour l’habilitation à diriger des recherches en science politique, Université de Strasbourg, 2017
Thomas Le Roux (dir.), Risques industriels. Savoirs, régulations, politiques d’assistance, fin XVIIe-début XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.
Thomas Le Roux et Michel Letté (dir.), Débordements industriels. Environnement, territoire et conflit (XVIIIe-XXIe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Anne Marchand, Reconnaissance et occultation des cancers professionnels : le droit à la réparation à l’épreuve de la pratique (Seine-Saint-Denis), Thèse d’histoire, Université Paris Saclay, 2018.
Gerald Markowitz et David Rosner, Deceit and Denial. The Deadly Politics of Industrial Pollution, Berkeley, University of California Press, 2002.
Emmanuel Martinais, « L'emprise du risque sur les espaces industriels », Valérie November, Marion Penelas, Pascal Viot (dir.), Habiter les territoires à risques, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires Romandes, 2011, p. 101-119.
Geneviève Massard-Guilbaud et Richard Rodger (dir.), “Reconsidering Justice In Past Cities : When Environmental and Social Dimensions Meet”, Environmental and Social Justice in the City : Historical Perspectives, Isle of Harris, White Horse Press, 2011.
Geneviève Massard-Guilbaud et Charles-François Mathis (dir.), Sous le soleil. Systèmes et transitions énergétiques du Moyen Âge à nos jours, Paris, éditions de la Sorbonne, 2019.
Naomi Oreskes et Erik Conway, Les Marchands de doute, Paris, Le Pommier, 2012 ;
Gwen Ottinger, Refining Expertise: How Responsible Engineers Subvert Environmental Justice Challenges, New York, New York University Press, 2013.
Joseph Pratt, Martin Melosi, Kathleen Brosnan (dir.), Energy Capitals: Local Impact, Global Influence, Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 2014.
Tyler Priest et Michael Botson, « Bucking the Odds: Organized Labor in Gulf Coast Oil Refining », Journal of American History, vol. 99, nᵒ 1, 2012, p. 100-110.
Robert Proctor et Londa Schiebinger (dir.), Agnotology. The Making and Unmaking of Ignorance, Stanford University Press, 2008.
Myrna Santiago, The ecology of oil: environment, labor, and the Mexican Revolution, 1900-1938, New York, Cambridge University Press, 2006.
Christopher Sellers et Joseph Melling (dir.), Dangerous Trade. Histories of Industrial hazards across a globalized world, Philadelphia, Temple University Press, 2012.
Annie Thébaud-Mony, Philippe Davezies, Laurent Vogel, Serge Volkoff (dir.), Les risques du travail. Pour ne plus perdre sa vie à la gagner, Paris, La Découverte, 2015.
Frank Uekötter and Uwe Lübken (dir.), Managing the Unknown. Essays on Environmental Ignorance, New York, Berghahn, 2014.
Richard White, « ''Are You an Environmentalist or Do You Work For a Living ?'' : Work and Nature », William Cronon (dir.), Uncommon Ground. Rethinking the Human Place in Nature, New York, Norton, 1996.

samedi 30 mars 2019

L'expérience Vrocho

L'expérience Vrocho à Nice. Controverses et résistances du quotidien au cœur de l'évolution des normes

Xavier Riondet


Éditeur Presses universitaires de Rouen et du Havre
Support Livre broché
Nb de pages 330 p. Bibliographie . Notes .
ISBN-13 9791024012858



Au carrefour de l'histoire et des sciences de l’éducation et de la santé, cet ouvrage porte sur la réception d’une expérience corporelle que le thérapeute naturiste grec Vrocho (1892-1936) initia en France dans les milieux naturistes et pédagogiques des années 1930. Cet autodidacte de la culture corporelle trouva dans les pédagogues un auditoire intrigué et parfois des fidèles convaincus. En s’inscrivant dans une contre-histoire des sciences contemporaines de l’éducation, cet ouvrage revient sur les répercussions philosophiques, pédagogiques et politiques de cette aventure collective, met en exergue l’extrême porosité des réseaux scientifiques, pédagogiques, médicaux et politiques pendant l’entre-deux-guerres et relit certaines pensées pédagogiques au prisme des questions du corps, de l’écologie et du politique. Ce regard sur un épisode oublié peut être l’occasion d’observer ce qu’est devenu l’éducateur contemporain, et ce qu’il ne peut plus être.




Les espaces de l'éducation physique et sportive

Les espaces de l'éducation physique et sportive (XIXe-XXe siècle)

Appel à communications

Les 10 et 11 octobre 2019

CETAPS (EA 3832) - Boulevard Siegfried
Mont-Saint-Aignan, France (76)

La Société française d’histoire du sport (SFHS), qui organise les Carrefours d’histoire du sport tous les deux ans, a impulsé en 2013 la tenue régulière de Journées d’étude. Celles-ci invitent les chercheurs en histoire des activités physiques à approfondir une thématique précise. Après Reims (2013 & 2017), Rennes (2014), Valence (2015) et Caen (2016), la prochaine Journée d’étude se tiendra à Rouen les 10 et 11 octobre 2019.
État des lieux et problématique

Depuis les années 1970, l’éducation physique a fait l’objet d’une attention toute particulière dans l’historiographie française. De très nombreux aspects de cette discipline scolaire ont été étudiés d’un point de vue historique, qu’il s’agisse des contenus d’enseignement, des finalités de l’EP, des textes officiels, de la formation des enseignants, de l’innovation pédagogique, du sport scolaire, etc. Néanmoins, le cadre spatial de l’éducation physique et du sport éducatif a rarement été questionné en tant que tel, alors même que la question spatiale est une préoccupation importante dans l’historiographie du sport. La rencontre de Rouen propose ainsi aux chercheurs, mais aussi aux acteurs de la discipline, de réfléchir à la question des espaces de l’éducation physique et sportive dans l’histoire.

Cette 6e Journée d’étude de la SFHS questionnera les pratiques de l’espace au sein de l’EPS du 19e siècle à nos jours. Ainsi, les manières de faire avec l’espace et de le prendre en compte offrent l’opportunité de renouveler les questionnements sur la discipline scolaire.

On s’intéressera d’abord à la manière dont l’espace est mobilisé dans les discours des acteurs de l’EPS pour répondre aux finalités et enjeux de la discipline. Elément déterminant des conditions d’enseignement, les espaces sont concernés par la formulation d’une politique nationale comme par la gestion quotidienne des équipements dans les établissements scolaires. Il est donc question de s’interroger sur la manière dont les acteurs de la discipline prêtent aux espaces un rôle sur la transmission d’une culture et la formation physique, intellectuelle et morale des élèves.

La construction de rapports à l’espace participe de la singularité de la discipline parce qu’il est l’enjeu même de l’enseignement corporel. Toutes les « compétences propres » de la discipline supposent un travail de l’espace de pratique ; la maitrise des déplacements dans un espace de nature ou aquatique, comme la conduite d’une confrontation dans un espace standardisé ou encore la réalisation d’une acrobatie font de l’espace un enjeu d’enseignement. Ces espaces dédiés à l’enseignement de l’EPS se caractérisent par leur diversité. Ils sont pour les enseignants autant de contraintes que d’opportunité, ils traduisent des conceptions et représentations qui concernent l’air, l’eau, le vide, le confort et la sécurité, la santé… On peut aussi lire dans les installations sportives des stratégies aménagistes et des hiérarchies entre les établissements et les académies.

Enfin, les espaces de l’EPS ne se réduisent pas qu’aux espaces de pratique parce qu’ils sont aussi des espaces de vie, qui accueillent ou non des activités physiques. Ainsi, les espaces quotidiens de l’EPS s’érigent dans les vestiaires, comme dans « la salle des profs d’EPS » souvent logée dans le gymnase, comme dans les trajets avec les autres espaces de l’Ecole. Ils interrogent, comme l’ensemble des espaces scolaires, le bien-être à l’Ecole et leur contribution au vivre ensemble.

Prises ensemble, les contributions permettront ainsi de retracer cette histoire de l’EP(S) et de l’éducation par le sport sous l’angle original de ses espaces.
Présentation du champ d’étude et contributions attendues

La thématique de l’éducation physique et du sport éducatif concerne évidemment l’EP(S) scolaire française, mais elle inclut plus largement l’ensemble des programmes éducatifs qui ont pu être développés dans différentes nations. Contrairement à la plupart des méga-événements sportifs éphémères, l’éducation physique ou sportive s’inscrit essentiellement dans le temps long de l’apprentissage et dans des structures locales ou nationales (l’institution scolaire, le club sportif, les mouvements de jeunesse, les centres de loisirs, l’Armée, etc.). Ce sont ces espaces du quotidien qui permettent la réalisation d’une ambition éducative et qui structurent un projet de société, parfois consacré à l’occasion d’événements qui célèbrent les résultats du travail éducatif réalisé. 

Axe 1 – L’espace construit de l’EP : aspects techniques, urbanistiques et architecturaux
1.1. Evolution générales des caractéristiques physiques des espaces de l’EP
Cette journée d’étude sera tout d’abord l’occasion de questionner comment les projets éducatifs ont permis la construction et la transformation d’espaces dédiés à l’éducation physique et sportive. Alors que les philanthropes allemands ont été parmi les premiers éducateurs à accompagner leurs élèves en dehors de l’école dans la perspective d’une éducation intellectuelle et corporelle, l’image de l’éducation physique scolaire du XIXe siècle reste attachée à celle d’enfants alignés dans leur salle de classe, dans une cour ou dans un gymnase. Elle pose la question de l’intégration du mouvement à l’école et de la remise en cause de l’ordre scolaire (fondé notamment sur l’assignation d’une place pour chaque élève). A travers l’évolution des pratiques sociales et des aspirations éducatives, se pose la question de l’intégration – ou de la non intégration - des espaces de l’EPS à l’espace scolaire. Comment se traduisent leurs évolutions, du détournement d’espaces scolaires sans qualités spécifiques à la construction de gammes d’équipements spécialisés, en passant par l’utilisation d’espaces péri-scolaires ? On posera également la question du développement durable et de l’accessibilité pour tous.
1.2. Modèles locaux, territoriaux et ambitions nationales
La création d’espaces pour l’éducation physique est aussi largement dépendante des politiques de construction d’équipements sportifs en France. Au XIXe siècle déjà les stations balnéaires intègrent les espaces de pratique physique à leur logique de développement. Dans l’entre-deux-guerres, certaines municipalités ont œuvré en Europe pour allier pratique sportive compétitive et éducation physique au sein de mêmes équipements. En France, des municipalités « rouges » de la banlieue parisienne ou d’autres grandes villes françaises, ont également construit des équipements sportifs qui profitent à l’EP.

Les caractéristiques techniques, urbanistiques et architecturales des espaces utilisés pour l’éducation physique et le sport éducatif traduisent les attentes des maitres d’ouvrage. Ainsi, au niveau national, les lois-programmes des années 1960-70 ont durablement marqué l’intégration du sport dans l’EP française. Auparavant, et au niveau européen, l’agencement et l’utilisation de l’espace dans les nouvelles écoles de formation des cadres, comme l’Ecole supérieure d’éducation physique de Berlin, le Fort carré d’Antibes ou le Forum Mussolini à Rome, donnent de nombreuses indications sur les objectifs pédagogiques assignées à l’exercice physique et sportif. De même, la construction d’infrastructures municipales en Italie fasciste illustre parfaitement la volonté d’éduquer la population au sport dans une perspective de création d’un Homme nouveau. Au final, que traduisent les caractéristiques matérielles des équipements en termes d’attentes sociales et politiques de l’EP ? Au niveau national et au-delà, quelles politiques ont été développées par les institutions d’Etat ou les institutions sportives pour accorder une place matérielle à l’éducation par le sport ? La présente rencontre sera aussi l’occasion d’analyser les effets pédagogiques et le devenir de ces espaces emblématiques du passé qui constituent un patrimoine vieillissant.
Axe 2 – Utilisation des espaces, diversification des contenus d’enseignement et innovations pédagogiques
2.1. Espaces de l’EP et normes sociales
La question des espaces peut aussi être appréhendée sous l’angle des contenus d’enseignement. On pourra ainsi questionner les pratiques et les sports utilisés pour l’éducation physique afin de préciser en quoi les caractéristiques spatiales ont répondu aux objectifs pédagogiques de la séance d’éducation physique. Par extension, il sera intéressant de voir en quoi les propriétés matérielles expriment ou renforcent certaines normes sociales relayées par l’éducation physique. Comment les espaces de l’éducation physique contrôlent-ils les corps ? Que révèlent-ils sur les discriminations sexuelles dans le cadre scolaire? Comment le cadre sportif compétitif a-t-il été reçu dans l’institution scolaire et comment l’idéal olympique s’est-il imposé avant que l’espace normé du sport soit remis en cause par les acteurs de l’éducation physique ? Ainsi, comment des innovations pédagogiques – à l’instar des emblématiques Républiques des sports et stages Maurice Baquet – ont proposé de nouvelles organisations et gestion de l’espace pour moderniser l’enseignement ? On pourra enfin aborder la question des espaces en termes d’habiter pour analyser les manières dont les élèves composent avec l’espace d’EP, un espace hors les murs de l’école (stade, piscine). Quel vécu celui-ci induit-il pour les élèves ? Cela pose plus globalement la question des territorialités scolaires, l’EP étant en soit un territoire spatial spécifique au sein de l’espace scolaire.
2.2. L’espace comme ressource pédagogique
L’évolution des espaces de l’éducation physique dans l’histoire illustre par ailleurs une modification des gestes travaillés par les élèves et il est possible d’analyser l’histoire de l’EP au travers de l’utilisation de l’espace comme ressource pédagogique. En quoi l’intégration des jeux à l’Ecole a-t-elle modifié les usages de l’espace scolaire ? On pourra tout particulièrement interroger le rôle des espaces normés du sport et l’espace incertain du plein air et de la pleine nature dans la perspective d’analyser les ruptures pédagogiques qu’ont constituées les activités pratiquées dans ces cadres (hébertisme, demi-journée de plein air, ski, sport collectifs, sports individuels, etc). Finalement, on pourra interroger comment les contenus d’enseignement ont pu intégrer la question de la gestion du risque dans les activités physiques.
Propositions de communication

La taille des résumés doit être entre 250 et 350 mots. Les résumés doivent présenter la thématique abordée, la problématique, les sources et les éléments de conclusion. Les éventuelles références bibliographiques seront limitées et listées après le résumé (Ces références sont inclues dans le nombre de mots).

Caractéristiques de présentation : titre (Times NR, 12 pts, centré) ; auteur(s) (Times NR, 12 pts,droite) ; résumé (Times NR, 12 pts, justifié). Pas de mots en gras, pas de soulignement.
Interligne simple.Deadline : les résumés sont à envoyer pour le 1er avril 2019 aux adresses suivantes daphne.bolz@univ-rouen.fr ; charly.machemehl@univ-rouen.fr; christophe.pecout@univrouen.fr
Publication des résultats de la Journée d’étude

Une publication des résultats est envisagée sous forme d’ouvrage ou de numéro spécial d’unerevue référencée. Une expertise des propositions sera réalisée et indiquée dans la publicationfinale. Les participants seront informés de l’évolution du projet.
Dates importantes
1 avril 2019 : date limite pour l’envoi des résumés
10-11 octobre 2019 : Journée d’étude à l’Université de Rouen Normandie
30 novembre 2019 : date limite pour l’envoi du texte en vue de la publication
Lieu de la manifestation
La Journée d’étude se tiendra à l’Université de Rouen Normandie sur le campus de Mont-Saint Aignan.
Tarifs d’inscription
Des indications sur les tarifs d’inscription seront données au printemps 2019.
Contacts
Daphné Bolz (daphne.bolz@univ-rouen.fr), Charly Machemehl (charly.machemehl@univrouen.fr), Christophe Pécout (christophe.pecout@univ-rouen.fr)

vendredi 29 mars 2019

Le legs de Mirko Grmek

Médecine, science, histoire. Le legs de Mirko Grmek


Sous la direction de Pierre-Olivier Méthot


Éditions matériologiques
Collection : Histoire des sciences et des techniques 
29 Mars 2019 
282 p.
ISBN 978-2-37361-150-2




L’œuvre du médecin et historien d’origine croate Mirko Grmek (1924-2000) représente un moment incontournable de l’histoire des sciences et de la médecine de la seconde moitié du XXe siècle.
S’installant à Paris au début des années 1960, Grmek travaille aux côtés de Fernand Braudel, Pierre Huard, René Taton, Georges Canguilhem et Alexandre Koyré, puis devient professeur-chercheur aux États-Unis et directeur d’études à la Sorbonne. Personnage imposant par son savoir scientifique et sa connaissance des principales langues européennes, il participe à l’essor de l’histoire de la médecine et des sciences grâce à ses nombreux travaux sur la nature du vieillissement, le rôle de la quantification dans les sciences biologiques, l’histoire des maladies, l’œuvre de Claude Bernard, dont il reste l’un des plus grands spécialistes. Annonçant le « tournant pratique » en philosophie des sciences, Grmek renouvelle l’épistémologie de la découverte scientifique et les méthodes d’investigation en histoire des sciences. Éditeur fondateur de la revue History and Philosophy of the Life Sciences, son héritage se prolonge dans le cadre de l’école internationale en histoire de la biologie à Ischia, en Italie.
Que retenir aujourd’hui de cette œuvre couvrant l’histoire des concepts scientifiques de l’Antiquité à la période contemporaine ? Comment décrire cette méthode historique qu’il a préconisée ? À quel courant de pensée la rattacher ? Quelles voies nouvelles Grmek a-t-il tracées dans l’histoire des sciences biologiques ? Quelle est la singularité de son regard sur la science, la médecine, les techniques et leur historiographie ? Rassemblant des études récentes en français sur Mirko Grmek, cet ouvrage collectif se propose de dessiner les contours de son legs d’historien et de philosophe de la médecine et des sciences.



Introduction, Pierre-Olivier Méthot (Université Laval), page 5 Mirko D. Grmek et l’histoire de la médecine et des sciences au XXe siècle


Partie I. Héritages, tensions et oppositions

Chapitre 1, Alexandre Klein (Université Laval), page 65 Quelle place pour Mirko D. Grmek, élève de Georges Canguilhem, dans l’historiographie médicale française ?

Chapitre 2, Ghyslain Bolduc (Université de Montréal), page 79 Mirko Grmek face à Karl Popper : défendre la valeur épistémologique de l’histoire des sciences


Partie II. Conceptualisation historique et contemporaine des états pathologiques

Chapitre 3, Pierre-Olivier Méthot (Université Laval), page 113 De la pathocénose aux maladies émergentes : production, circulation et transformation conceptuelles

Chapitre 4, Gérard Lambert (Centre Cavaillès), page 151 Des maladies en réseau : la notion « d’interconnexion » dans l’hypothèse de la pathocénose chez Mirko Grmek


Partie III. Recherches sur le vieillissement et la physiologie

Chapitre 5, Jérôme Brousseau (Université Laval), page 189 La sénescence et la mort des individus sont-elles utiles à l’espèce ? Regards sur la théorie du vieillissement de Mirko D. Grmek

Chapitre 6, François Duchesneau (Université de Montréal), page 219 Grmek et l’invention théorique chez Claude Bernard


Épilogue, Jacalyn Duffin (Queen’s University), page 239 De la médecine à l’histoire : Mirko Grmek, mon maître

Santé à la mine

Santé à la mine. Acteurs et systèmes de soins

Journées d'étude

Les 4 et 5 avril 2019 à Lewarde (France)


Le Centre Historique Minier organise un colloque international Santé à la mine. Acteurs et systèmes de soins, les 4 et 5 avril 2019 à Lewarde (France). Les enjeux de santé liés aux mondes miniers ont en effet fait l’objet ces dernières années d’une attention renouvelée de la part de l’histoire et des sciences sociales : c’est en particulier le cas de la silicose. Ils constituent en même temps, à l’échelle mondiale, autant de questions très contemporaines, incontestables enjeux d’avenir. Ce colloque rassemblera 25 intervenants français et étrangers et aura pour objectif de proposer des communications sur la législation, la définition de la maladie, les outils et acteurs des politiques sanitaires ou encore les mobilisations sur les questions de la santé.

Jeudi 4 avril 2019
9h30 : Accueil des participants
10h00-10h45 : Ouverture officielle

Introduction scientifique
10h45-13h15 : Définition et mise en œuvre d'une législation

Alfredo Menéndez-Navarro, professeur d’histoire des sciences, Université de Grenade (Espagne) La gestion de la santé des mineurs à l’époque préindustrielle : le cas des mines de mercure d’Almaden au XVIIIe siècle

Jean-Paul Gaschignard, conservateur en chef des bibliothèques et Rodolphe Hernandez, médiateur, Parc-musée de la mine du puits Couriot, Saint-Étienne (France) De la loi de 1810 à la Fédération des mineurs de France : la santé des mineurs de la Loire, entre initiatives de l'État, des compagnies minières et de leurs ouvriers

Maria-Giovanna Musa, archiviste, Sezione Storia Locale di Carbonia et Mauro Villani, directeur du Centro Italiano della Cultura del Carbone (Italie) La Législation sur la sûreté et la santé dans les lieux de travail en Italie : implications dans le bassin carbonifère du Sulcis (Sardaigne sud-ouest)

Estelle Kouokam Magne, anthropologue, Centre pour la gouvernance des industries extractives en Afrique francophone (Cameroun) Les constructions sociales du risque sanitaire dans les entreprises d’exploitation minière au Cameroun

13h15 Déjeuner au restaurant Le Briquet

14h30-16h30 : Définition et périmètres de la maladie
Dr Michel Vincent, ancien chef de service pneumologie, ancien expert médical de l’ERC Grant

Silicosis de Sciences-Po Paris (France) Les conséquences en 2018 de la définition tronquée de la silicose établie lors de la Conférence de Johannesburg de 1930 sur certains enjeux de santé publique

Sreeparna Chatterjee, doctorante en histoire, Université de Pondichéry (Inde) Politiques de déni : l’histoire des maladies dans les mines de charbon de l’Inde coloniale

Aron Cohen, professeur de géographie humaine, Université de Grenade et Agustin Fleta, professeur associé de sociologie, Université de Séville (Espagne) La silicose comme objet de contentieux en Espagne : approche par la jurisprudence des contours et des pratiques des risques du travail (de 1936 aux années 1970)

16h45-18h15 : Visite guidée de l’exposition Houille… ouille, ouille ! La santé dans les mines du Nord-Pas de Calais et visite libre des expositions permanentes du Centre Historique Minier

18h15 Retour à Douai


Vendredi 5 avril 2019
9h00-12h00 : Outils et acteurs des politiques sanitaires

Alain Forti, conservateur du Bois du Cazier, Marcinelle (Belgique) Hypocrite Hippocrate ou une certaine vision de la médecine de fond

Raphaël Baumard, directeur-adjoint des Archives nationales du monde du travail, Roubaix (France) La santé des mineurs à travers leurs dossiers individuels

Sophie Richelle, chercheuse post-doctorante en histoire (PDR-FNRS), Université Libre de Bruxelles (Belgique) Du sanitaire au politique : les bains-douches dans les Charbonnages Belges

Francesca Sanna, doctorante en histoire et civilisations, Université Paris-Diderot, (France) La valeur de la santé. Imaginer, évaluer et prendre en charge la maladie professionnelle dans les mines méditerranéennes de la Compagnie minièrede Penarroya pendant l’entre-deux-guerres

Eric Geerkens, professeur en histoire, Université de Liège (Belgique) La politique de prévention de la silicose dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre (Belgique, c.1945-c.1970)

12h00 Déjeuner au restaurant Le Briquet

13h15-15h45 : Entre sensibilisation et mobilisations

Ben Curtis, historien, Université de Wolverhampton (Royaume-Uni) Que ferait un mineur blessé sans… un tel syndicat ? Le syndicat national des mineurs et l’incapacité de travail dans le bassin houiller du sud du pays de Galles, 1947–1994 

Irene Díaz Martínez, historienne, Archives des sources orales pour l'histoire sociale des Asturies (AFOHSA), Université d’Oviedo (Espagne) De la mobilisation à la création de l’Institut national de la silicose des Asturies, Espagne. Le développement de la sécurité au travail dans le secteur minier pendant le franquisme

Aurélie Philippe, doctorante en histoire contemporaine, Université Paris 13 (France) Le Comité des Houillères et la santé à la mine (années 1900-années 1930)

Geneviève Brisson, professeur et anthropologue de l’environnement, Université du Québec à Rimouski (Canada) Peut-on être à la fois citoyen et travailleur minier dans un milieu d’extraction dit occidental ? Le cas des risques à la santé à Malartic (Abitibi, Québec Canada)

16h00-17h15 Table ronde : Les enjeux territoriaux, économiques, publics et sanitaires de la santé

17h15-17h30 Conclusions du colloque

17h45 Retour à Douai

jeudi 28 mars 2019

La réception de Galien

Brill's Companion to the Reception of Galen

Editors: Petros Bouras-Vallianatos and Barbara Zipser 



Series:Brill's Companions to Classical Reception, Volume: 17
Publication Date: 28 March 2019 
ISBN: 978-90-04-39435-3 
DOI: https://doi.org/10.1163/9789004394353




Brill’s Companion to the Reception of Galen presents a comprehensive account of the afterlife of the corpus of the second-century AD Greek physician Galen of Pergamum. In 31 chapters, written by a range of experts in the field, it shows how Galen was adopted, adapted, admired, contested, and criticised across diverse intellectual environments and geographical regions, from Late Antiquity to the present day, and from Europe to North Africa, the Middle and the Far East.
The volume offers both introductory material and new analysis on the transmission and dissemination of Galen’s works and ideas through translations into Latin, Syriac, Arabic, Hebrew and other languages, the impact of Galenic thought on medical practice, as well as his influence in non-medical contexts, including philosophy and alchemy.

Arts et sciences en amateurs

Arts et sciences en amateurs

Appel à contributions


Le conseil de rédaction de la revue Romantisme a décidé de programmer un numéro spécial consacré aux amateurs en arts et en sciences au XIXe siècle, sous la direction de Nathalie Richard (Le Mans Université, TEMOS CNRS) et Christian Joschke (Université Paris Nanterre)

Les propositions d’articles (deux pages avec une bibliographie de quelques titres) doivent leur être adressées à Nathalie RICHARD (nathalie.richard(at)univ-lemans.fr) avant le 30 avril 2019.

La date de remise des articles qui auront été acceptés est fixée au 1er janvier 2020.

On assiste depuis quelques années à un renouveau de l’historiographie des amateurs. Les études portent surtout sur le présent, autour des sciences participatives (Houllier et Merilhou-Goudard 2016) et des pratiques artistiques (par exemple Babé 2012), et sur l’époque moderne (par exemple Guichard 2008, Smith 2016). Les travaux paraissent plus éparpillés – et plus rares – pour le XIXe siècle. De plus, peu de publications tiennent ensemble les formes artistiques et scientifiques de l’amateurisme. Ce numéro sera l’occasion d’esquisser un panorama de l’amateurisme au XIXe siècle et d’exposer des approches historiographiques neuves.

Ce numéro souhaite tenir ensemble les pratiques artistiques et scientifiques des amateurs. Sans nier leurs spécificités, il pose comme hypothèse que certaines pratiques relèvent des deux champs (dessin, photographie par exemple) et qu’un nombre important d’amateurs pratiquent à la fois les arts et les sciences.

Afin d’éviter de multiplier les études de cas isolées, ce numéro privilégiera deux entrées dans l’histoire des amateurs : les sociabilités et les pratiques. Les pistes proposées ci-dessous ne sont pas exhaustives.

Par le biais des sociabilités, il est possible de poser la question de la diversité sociale et de la démocratisation relative des pratiques au XIXe siècle, depuis les salons des élites et les pratiques en amateurs qu’ils favorisent jusqu’aux groupes de théâtre amateur et aux orphéons de la seconde moitié du siècle, en passant par les sociétés savantes et artistiques où se forge et se renforce une identité bourgeoise nouvelle. Cette approche est susceptible de mettre en lumière des trajectoires, individuelles ou collectives, où se jouent des stratégies de distinction, des enjeux de réputation. Elle croise également la question des femmes en sciences et en arts.

Les pratiques permettent de mettre en lumière des manières de faire qui peuvent distinguer les amateurs des professionnels, mais aussi des simples profanes. Elles autorisent à identifier des domaines particulièrement ouverts aux amateurs (le théâtre, la photographie, la botanique, l’horticulture, l’archéologie métropolitaine, l’astronomie,

etc.) d’autres qui le seraient moins. Une approche par les pratiques ne peut se réduire à celle, classique et déjà beaucoup traitée, de la collection. Elle peut englober les instruments et les techniques, les gestes (les savoirs incorporés), les savoir-faire que les amateurs transposent d’un champ (professionnel, domestique) à un autre, l’expertise que ces savoir-faire permet de revendiquer. Elle peut mettre en lumière des conflits ou des coopérations autour « d’objets-frontières » (Star et Griesemer 1989). Elle ouvre sur l’évaluation de l’impact des productions des amateurs sur l’évolution de champs artistiques ou scientifiques.

Ce numéro de la revue Romantisme sera ainsi l’occasion de scruter un certain nombre d’oppositions et de tensions dans la pratique des arts et des sciences : autour des appartenances sociales et du genre, autour du couple amateur/professionnel, autour de l’individuel et du collectif, du cumulatif et de l’éphémère.

Les propositions d’articles pourront porter notamment sur les pratiques artistiques amateures (musique, théâtre, arts figuratifs,

littérature) et sur les sociabilités qui leurs sont liées.



Références citées dans le texte

Babé Laurent, Les pratiques en amateurs. Exploitation de la base d’enquête du DEPS « Les pratiques culturelles des français à l’ère du numérique – 2008 », Repères DGCA, 6/12, octobre 2012.

Guichard Charlotte, Les amateurs d’art à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Champs Vallon, 2008.

Houllier F. et Merilhou-Goudard J.B., Les sciences participatives en France. Etat des lieux, bonnes pratiques et recommandations, rapport, février 2016.

Smith Pamela H. (ed), The Varied Role of the Amateur in Early Modern Europe, Nuncius, 31/3, 2016.

Star, Susan et Griesemer, James, "Institutional Ecology, 'Translations' and Boundary Objects: Amateurs and Professionals in Berkeley's Museum of Vertebrate Zoology, 1907-39", Social Studies of Science, 19 (3), 1989, p. 387–420.



Calendrier

Les textes de 30 000 signes sont à remettre pour le 1er janvier 2020.

La publication est prévue fin 2020.


Contact : nathalie.richard@univ-lemans.fr

mercredi 27 mars 2019

Histoire matérielle des infirmières

Material Care Studies

European Journal for Nursing History and Ethics

The first issue of the European Journal for Nursing History and Ethics focuses on a young and innovative field of nursing research: research on the objects of nursing, for which Lucia Artner and Isabel Atzl coined the term “Material Care Studies” in their leading article in this issue. The “Practice Turn” in recent years has shifted the focus not only towards the practices of nursing but also its objects. Simultaneously, dealing with and using objects in nursing always also implies an ethical dimension in the relationship between nurse and patient: One might think of handling modesty and disgust when using instruments for emptying a patient’s bowels or of the implementation and daily management of a feeding tube for artificial feeding. Photo: © Thomas Bruns

The complete issue as PDF ENHE 1-2019.pdf (4.9 MB)

Editorial
Susanne Kreutzer & Karen Nolte

Material Care Studies
Isabel Atzl & Lucia Artner
Susanne Kreutzer

Financements de l'AAHN

American Association for the History of Nursing Research Grants

Call for proposals

The American Association for the History of Nursing is currently accepting research grant proposals for its H-15 Grant, designed for faculty members and independent researchers, its H-21 Grant, designed for senior scholars undertaking a new historical research study, and its H-31 Grant, designed to encourage and support graduate training and historical research at the Masters and Doctoral levels. Grant materials must be submitted to grants@aahn.org by April 1. Proposals are blindly reviewed by the AAHN Research Review Committee. Please visit www.aahn.org/research-grantsfor full details.


H-15 Grant
The H-15 Grant is awarded to faculty members or independent researchers for proposals outlining a historical research study. The grant provides $3,000 in funding. For faculty members affiliated with an academic institution, indirect costs for Facilities and Administration (F & A) of 8% are also available. Applicants must be AAHN members and hold the research doctorate. It is expected that the research and new materials produced by the grant recipient will help ensure the growth of scholarly work focused on the history of nursing.

H-21 Grant
The H-21 Grant is awarded to senior scholars (faculty members or independent researchers) for proposals outlining a new historical research study. The grant provides $3,000 in funding. For faculty members affiliated with an academic institution, indirect costs for Facilities and Administration (F & A) of 8% are also available. Applicants must be AAHN members, hold a research doctorate, and be the author of a published book in the field of history that is based on original research. It is expected that the research and new materials produced by the grant recipient will help ensure the growth of scholarly work focused on the history of nursing.

H-31 Grant
The H-31 Grant is designed to encourage and support graduate training and historical research at the Masters and research Doctoral levels. The grant awards $2,000. Proposals will focus on a significant question in the history of nursing. Students applying for this grant must be enrolled in an accredited Masters or research Doctoral program and a member of the AAHN. The research advisor will be doctorally prepared with scholarly activity in the field of nursing and health care history, with prior experience in guidance of research training.

mardi 26 mars 2019

Médecine et santé dans les campagnes

Médecine et santé dans les campagnes. Approches historiques et enjeux contemporains

Edited By Patrick Fournier, Claude Grimmer and Marie Bolton


Peter Lang
Collections : Histoire des mondes modernes
2019
416 p.


Les territoires ruraux font l’objet de préoccupations spécifiques en matière de santé : souvent considérés comme des « déserts médicaux », ils attirent de plus en plus l’attention des pouvoirs publics. La réalité est complexe et diversifiée en fonction de multiples paramètres. L’objet de cet ouvrage collectif est de comprendre les processus historiques qui ont contribué à façonner les relations entre les populations des campagnes, les soignants et les autorités de toutes natures. Différents éclairages permettent de comprendre les évolutions survenues depuis la Renaissance. À partir d’exemples principalement français et européens, mais aussi d’études de territoires colonisés et dominés, les auteurs s’interrogent sur les formes de la médicalisation à l’œuvre dans les campagnes : présence de médecins et d’autres personnels de soins, création de structures spécifiques, relations sanitaires entre villes et campagnes, apports des campagnes au savoir médical... En définitive, c’est la notion de territoire rural de santé qui est questionnée. Des ouvertures sur la situation contemporaine permettent de réfléchir à la pérennité des héritages et à l’ampleur des (r)évolutions en cours.