Dimensions thérapeutiques de la parole dans l’Antiquité : des représentations poétiques aux réactions émotionnelles
Journées d’étude
Jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018
UNIL - IHM
Journées d’étude
Jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018
UNIL - IHM
De la poésie épique à la poésie mélique et à la tragédie, de la rhétorique à la philosophie, la puissance et le pouvoir du logos ont été non seulement reconnus par les auteurs antiques, mais étudiés et utilisés. Dès Gorgias, le pouvoir persuasif du logos est associé aux émotions qu’il suscite, unissant ainsi analyse rhétorique et analyse émotionnelle. Les Anciens ont parfaitement reconnu le pouvoir émotionnel du discours et de la parole, ils l’ont diversement décrit ou analysé. A leur suite, les philologues et commentateurs contemporains ont discuté les conceptions antiques dans des approches historiques, comparatistes ou plus cognitives qui se sont multipliées ces dernières années dans le contexte des études sur les émotions. Mais peu d’études ont posé la question des réactions émotionnelles d’un public moderne à la lecture ou à l’écoute des textes poétiques antiques. Peut-on comparer, pour l’écoute ou la lecture d’un même texte, nos émotions à celles des Anciens ? Quelle peut-être la pertinence d’une telle question et confrontation ? Et pourquoi la poésie antique continue-t-elle d’émouvoir ?
Dans le cadre du présent atelier, nous avons choisi de reprendre l’analyse des effets émotionnels du discours, en partant notamment d’Homère et de Virgile, pour examiner en particulier la question du pouvoir apaisant et consolateur de la parole dans le contexte du deuil. Outre les conditions d’énonciation et de réception, deux aspects de ce processus consolateur méritent une attention particulière: premièrement, la forme et la thématique de l’histoire ou du discours adressés aux héros en deuil ou en souffrance ; deuxièmement, les effets eux-mêmes de l’interaction verbale entre le locuteur et l’auditeur. Quels éléments (expérience partagée, construction d’une mémoire commune, rôle des pleurs) jouent un rôle prépondérant dans la gestion de la souffrance ?
En partant de ces remarques et dans une perspective comparatiste, l’atelier et la table ronde veulent examiner si les effets thérapeutiques de la parole observés dans la poésie grecque se retrouvent dans la poésie latine et s’ils peuvent avoir une validité dans le monde contemporain. Quelles sont les formes de parole bénéfique (parole chantée, consolatoire, témoignages biographiques, etc.) ? Est-ce que l’augmentation de la douleur à travers la parole constitue une étape inévitable du deuil ? Est-ce que cette augmentation contribue à l’apaisement de la souffrance ? Avec quels moyens le langage poétique représente-t-il le profit émotionnel de la parole ? Peut-on parler d’une «thérapie» par les mots chez les poètes Grecs ? Comment évaluer l’impact émotionnel de la poésie homérique sur des publics contemporains ? Peut-on parier sur un pouvoir thérapeutique de la poésie homérique dans nos sociétés ? Si oui, comment ?
En partant de ces remarques et dans une perspective comparatiste, l’atelier et la table ronde veulent examiner si les effets thérapeutiques de la parole observés dans la poésie grecque se retrouvent dans la poésie latine et s’ils peuvent avoir une validité dans le monde contemporain. Quelles sont les formes de parole bénéfique (parole chantée, consolatoire, témoignages biographiques, etc.) ? Est-ce que l’augmentation de la douleur à travers la parole constitue une étape inévitable du deuil ? Est-ce que cette augmentation contribue à l’apaisement de la souffrance ? Avec quels moyens le langage poétique représente-t-il le profit émotionnel de la parole ? Peut-on parler d’une «thérapie» par les mots chez les poètes Grecs ? Comment évaluer l’impact émotionnel de la poésie homérique sur des publics contemporains ? Peut-on parier sur un pouvoir thérapeutique de la poésie homérique dans nos sociétés ? Si oui, comment ?
Jeudi 8 mars, 14h-17h30
Bâtiment Amphimax, salle 412, Univeristé de Lausanne
Président de séance: Vincent Barras
14h00-14h15 Accueil
14h15-14h45 David Bouvier, Université de Lausanne Quand les lecteurs modernes parlent de leurs émotions à la lecture de l’Iliade
14h45-15h15 Discussion
15h15-15h45 Vasiliki Kondylaki, Université de Lausanne Paroles apaisantes entre ennemis: Achille et Priam dans le chant XXIV de l’Iliade
15h45-16h15 Discussion
16h15-16h30 Pause café
16h30-17h00 Douglas Cairns, Université d’Edinburgh, Vision, Visualization, and
Emotional Contagion: Some Conceptual and Methodological Issues
17h00-17h30 Discussion
Vendredi 9 mars 2018, 9h-17h
Institut des Humanités en Médecine, salle colloque, Lausanne
Président de séance: David Bouvier
09h00-09h30 Damien Nelis, Université de Genève, Readers, emotions and the
interpretation of Vergil’s Aeneid
09h30-10h00 Discussion
10h00-10h30 Sophia Papaioannou, Université Nationale et Capodistrienne
d’Athènes, Telling of War, telling of oneself: war narratives as
identity narratives in the Aeneid
10h30-11h00 Discussion
11h00-11h15 Pause café
11h15-11h45 Chiara Thumiger, Université de Warwick, The power of the voice:
different forms of therapy of the word in ancient Greek medicine
(Communication via skype)
11h45-12h15 Discussion
12h15-14h00 Repas de midi
Président de séance: Vasiliki Kondylaki
14h00-14h30 Julie Delaloye, CHUV, Que peut la poésie dans le monde de la
médecine contemporaine?
14h30-15h00 Discussion
15h00-16h30 Table ronde. Quelles émotions pour quels « modernes » ? Lire et
entendre la poésie ancienne aujourd’hui
16h30-17h00 Vincent Barras, CHUV-Université de Lausanne, Que viennent faire
les humanités en médecine?
Organisation scientifique: Vasiliki Kondylaki (vasiliki.kondylaki@UNIL.ch), David Bouvier (david.bouvier@UNIL.ch),
Vincent Barras (vincent.barras@chuv.ch)
Contact: Adrian Spillmann, Institut d’Archéologie et des Sciences de l’Antiquité, secretariat-asa@UNIL.ch
Alba Brizzi, Institut des Humanités en Médecine, ihm@chuv.ch
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