jeudi 30 novembre 2023

La médecine au Musée barrois

 L'art de soigner : la médecine au Musée barrois

Exposition

Vendredi 2023-11-18 13:30:00 fin : 2024-01-13 17:00:00. 0 EUR.
74 Rue de Saint-Mihiel Médiathèque Jean Jeukens
Bar-le-Duc 55000 Meuse Grand Est
 
Du 18 novembre 2023 au 13 janvier 2024, découvrez quelques œuvres du musée à la Médiathèque Jean-Jeukens de Bar-le-Duc, dans l'expo "L'art de soigner : la médecine au Musée barrois".
 
Notre dernière campagne de récolement a porté sur les objets du quotidien, dits "Arts et Traditions Populaires" (ATP). Parmi eux, les collections liées à la médecine occupent une grande place, issues principalement du legs Gelly, médecins barisiens du XXe siècle. Ces objets, mis en regard d’ouvrages conservés par le Musée barrois et la médiathèque Jean-Jeukens, témoignent de la façon de soigner autrefois.
 
Gratuit, aux horaires de la médiathèque.

Les prix de la recherche de la Bibliothèque Osler

Les prix de la recherche de la Bibliothèque Osler 

Appel à candidatures

Chaque année, la Bibliothèque Osler remet des prix et des bourses de voyage à des personnes historiennes, médecins, diplômées et étudiant au niveau postdoctoral à l’échelle locale et internationale et autres spécialistes, dont les recherches abordent l’histoire de la médecine. Dès maintenant, et jusqu’au 15 janvier 2024, nous acceptons les candidatures pour les bourses et les prix suivants et nous vous demandons de diffuser largement cette annonce dans vos réseaux, vos systèmes Listserv ainsi que vos médias sociaux afin de nous aider à répandre l’information.

Bourse de voyage du Dr Edward H. Bensley de la Bibliothèque Osler – Remise aux personnes dont le projet nécessite un voyage à Montréal afin de consulter du matériel conservé à la Bibliothèque Osler, tel que des livres rares, des archives et des artéfacts. Chaque année, jusqu’à 5000 $ (CAD) en bourses sont mis à la disposition d’une ou de plusieurs chercheur.e.s qui ont besoin d’un minimum de 2 semaines pour effectuer leurs recherches.

Bourse de voyage Mary Louise Nickerson – Cette bourse est destinée aux chercheur.e.s qui ont besoin de se rendre à Montréal pour effectuer des recherches dans les collections de la Bibliothèque Osler (p. ex. livres rares, archives et artéfacts). Le montant des bourses, qui s’élève à près de 13 000 $ (CAD), est généralement séparé entre quelques chercheur.e.s, dont la bourse individuelle dépend des besoins et de la durée de la visite.

Prix en histoire de neuropsychiatrie et de psychiatrie du Dr Dimitrije Pivnicki – Attribué à un ou plusieurs étudiant.e.s et/ou chercheur.e.s qui souhaitent mener des recherches en mettant à profit les abondantes collections d’archives et de monographies de l’Université McGill, comme celles de la Bibliothèque Osler (y compris les archives Penfield), de l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal et des Archives de l’Université McGill. Le montant des bourses, qui s’élève à près de 13 000 $ (CAD), est généralement séparé entre quelques personnes, dont le prix individuel dépend des besoins et de la durée de la visite.


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Pour obtenir plus de renseignements sur les conditions, les exigences, la façon de poser sa candidature, les personnes retenues dans le passé et les renseignements généraux au sujet de la Bibliothèque Osler, consultez la page Web de notre succursale principale : https://www.mcgill.ca/library/branches/osler. Les collections de la bibliothèque sont répertoriées dans le catalogue de l’Université McGill et sur le site Web des collections d’archives de la Bibliothèque Osler. Il est également possible de consulter notre collection sur Internet Archive. Veuillez noter que toutes les recherches menées dans ce cycle de bourses doivent être terminées au cours du prochain exercice financier, soit du 1er mai 2024 au 30 avril 2025. N’hésitez pas à nous écrire au osler.library@mcgill.ca pour toute question. Veuillez noter que pour les bourses de voyage de recherche, la subvention sera généralement accordée sous forme de remboursement des frais de déplacement et des dépenses liées au voyage.



Research Awards at the Osler Library

Call for applications


Each year the Osler Library offers a number of awards and travel grants to local and international historians, physicians, graduate and post-doctoral students, and others whose research touches upon the history of medicine. From now through 15 January 2024, we are accepting applications for the following awards/grants and kindly ask you to share this notice widely within your own networks, listservs, and social media outlets to help us spread the word. Please note that for research travel awards, the award will typically be made as a reimbursement for travel and travel-related expenses.



Dr. Edward H. Bensley Osler Library Research Travel Grant - Awarded to those whose project requires travel to Montreal to consult material in the Osler Library, such as rare books, archives, and artifacts. Each year up to $5,000 (CDN) in awards will be made available to one or more individuals who require a minimum of 2 weeks to carry out their research.

Mary Louise Nickerson Travel Grant - This award is open to scholars who need to travel to Montreal to carry out research using Osler Library collections (e.g., rare books, archives, and artifacts). Awards totalling approximately $13,000 (CDN) are typically divided among a small number of scholars, whose individual awards depend upon need and duration of visit.

Dr. Dimitrije Pivnicki Award in Neuro and Psychiatric History - Awarded to one or more students and/or scholars wishing to carry out research utilizing the rich archival and monographic holdings at McGill University, such as the Osler Library (including the Penfield Archive), the Montreal Neurological Institute, and the McGill University Archives. Awards totalling approximately $13,000 (CDN) are usually divided among a small number of scholars, whose individual awards depend upon need and duration of visit.

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Additional information about terms, requirements, how to apply, previous winners, and general information about the Osler Library can be found via our main branch page: https://www.mcgill.ca/library/branches/osler. The library’s collections are listed in the McGill Library Catalogue and the Osler Library Archives Collection website; we also have an Internet Archive collection. Please note that all research in this grant cycle must be completed during the next fiscal year, 1 May 2024 – 30 April 2025. We welcome all further inquiries at osler.library@mcgill.ca.

mercredi 29 novembre 2023

La faculté de médecine de l’Université L’Aurore à Shanghai

La faculté de médecine de l’Université L’Aurore à Shanghai (1912-1952). Une histoire improbable
 

Conférence de Martin Robert

Mercredi 20 décembre 2023, 12 h 30 - UQAM, local A-6290
 

La conférence sera aussi diffusée par Zoom (inscription à petit.kim@uqam.ca)







 



Les pollutions nocturnes

Un/doing Masculinity. Wet dreams: from the18th Century to the Present

Call for papers

May 22 and 23 2024, University of Geneva

 

Scientific committee
Francesca Arena, iEH2, Université de Geneve, Nina Studer, Université de Genève, Marie Leyder,
Université de Genève, Ericka Johnson, Unit for Gender Studies, Linköping University, Nahema Hanafi,
TEMOS, Université d’Angers, Guillaume Garnier, INSPE Poitiers, Stephen Perrig, HUG, Lorenzo
Soldati, HUG, Claire Gantet, UNIFR.


Dans le cadre du projet de recherche « Nuits polluantes : masculinité et médecine en Suisse et en France
(XVIII -XX siècles) » financé par le FNS et le CMCSS de l’Université de Genève nous allons organiser
deux journées d’étude.

À la croisée de l’histoire de la médecine, du genre, de la sexualité et du sommeil, ces journées d’etude
proposent une exploration historique des « pollutions nocturnes » à entre le XVIIIème siècle et le
XXIème siècle. Désignant une éjaculation pendant le sommeil, la pollution nocturne (aussi appelé « reve érotique », « Exoneirosis », « gonorrhoea dormientium », « insomnie lascive », « insomnia libidinosa », « paroniria salax », « profluvium seminis », « songe vénérien »…) a fait l’objet d’une importante attention médicale au cours de l’histoire, mais très peu explorée par l’historiographie. Concernant initialement tant les hommes que les femmes, les pollutions nocturnes ont progressivement été associées aux corps masculins et alternativement décrites comme pathologiques ou relevant de la physiologie normale. Pensées par les médecins et les patients comme un phénomène concernant tous les hommes sont devenues progressivement un marqueur biomédical de la puberté. L’histoire des controverses médicales, des pratiques cliniques et des représentations des pollutions nocturnes permet par conséquent d’analyser la façon dont les performances viriles et les préoccupations masculines ont été définies, contestées, renégociées à travers le temps.
 

Plusieurs axes ont été identifiées :
1) Comment et pourquoi les pollutions nocturnes ont été « masculinisées ».
2) Comment et pourquoi les pollutions nocturnes ont été associées différemment à la physiologie et la
pathologie.
3) De quelle manière les pollutions nocturnes investissent les différents champs de la santé : médecine,
sexologie, psychanalyse, psychiatrie…
4) Quand et comment la pollution nocturne devient un marquer biomédical de la puberté masculine.
5) De quelle manière la maitrise des pertes séminales devient un enjeu de masculinités hégémoniques et
subalternes.
6) Les représentations et les pratiques médicales autour de pollutions nocturnes dans la médecine non
occidentale (par exemple le DHAT).
7) Qu’en est-il des rêves érotiques des femmes ?
Les propositions de communication de 4000-6000 caractères espaces compris, doivent être accompagnés par une biographie d’une page max sont à envoyer à l’adresse
pollutions.nocturnes.recherche@gmail.com au plus tard le 29 janvier 2024.
Elles peuvent être rédigées en français, anglais, espagnol, portugais.
Une réponse sera donnée pour le 29 février 2024.

 

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Within the research project “Polluting nights: masculinity and medicine in Switzerland and France
(XVIII -XX centuries)” funded by the SNSF and the CMCSS of the University of Geneva, we organize
a workshop.
At the crossroads of the history of medicine, gender, sexuality and sleep, this workshop offers an
historical exploration of wet dreams between the 18th and 21st centuries. Referring to ejaculation during
sleep, nocturnal emission (also called “sex dream”, “nightfall”, “sleep orgasm”, “Exoneirosis”,
“gonorrhoea dormientium”, “paroniria salax”, or “profluvium seminis”) has received a great deal of
medical attention throughout history but has been little explored by historiography. Initially affecting
both men and women, nocturnal pollution was gradually associated with male bodies, and alternately
described as pathological or as part of normal physiology. Thought of by doctors and patients as a
phenomenon affecting all men, they gradually became a biomedical marker of puberty. The history of
medical controversies and clinical practices concerning nocturnal pollution therefore enables us to
analyze the way in which virile performance and masculine concerns have been defined, contested and
renegotiated over time.
Several axes have been identified:
1) How and why nocturnal emission has been "masculinized".
2) How and why nocturnal emission has been associated with both physiology and pathology in
different contexts.
3) How wet dream affects the various fields of health: medicine, sexology, psychoanalysis, psychiatry...
4) When and how nocturnal emission becomes a biomedical marker of male puberty.
5) How the control of seminal discharge becomes an issue of hegemonic and subaltern masculinities.
6) The representations and medical practices surrounding nocturnal emission in non-Western medicine
(e.g. DHAT).
7) What about women's wet dreams?
Proposals of 4000-6000 characters including spaces, must be accompanied by a biography of one
page max and should be sent to pollutions.nocturnes.recherche@gmail.com by January 29, 2024
at the latest.
They may be written in French, English, Spanish or Portuguese.
A reply will be given by February 29, 2024.

mardi 28 novembre 2023

Médecine des eaux

Médecine des eaux, 1550-1850 


Sophie Vasset et François Zanetti (dir.)

 
Éditeur ‏ : ‎ PU MIDI (28 novembre 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 250 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 281071262X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810712625


Une redécouverte du « thermalisme » européen à l’Époque moderne (1550-1850), marqué par la diversité des enjeux (médicaux, sociaux, culturels) et de ses acteurs (reines, baigneuses, apothicaires, évêques, médecins).

Dans le sillage du renouveau des études sur le « thermalisme », ce numéro revient sur l’usage thérapeutique des eaux minérales dans l’Europe moderne. À partir d’études de cas dans les espaces français, anglais et italien, les contributions éclairent la variété des enjeux de cette manière de soigner et de se soigner dont la longévité intrigue.

Entre remède, régime et environnement, l’action de l’eau sur le corps et les maladies fait l’objet de discours et d’usages variés, informés par les contextes économiques, sociaux, culturels ou religieux. Les études rassemblées dans ce volume mettent en lumière une grande diversité d’acteurs : reines, évêques, médecins, baigneuses, inventeurs, apothicaires ou entrepreneurs. La variété des sources étudiées permet d’explorer les multiples facettes de l’expérience du traitement par les eaux, en insistant sur la dimension spatiale et matérielle qui, à l’époque moderne, reste relativement modeste.

Les trajectoires (post)coloniales de l’eugénisme

Gouverner l’humain, contrôler la reproduction. Trajectoires (post)coloniales de l’eugénisme

Séminaire  

Organisé avec le soutien de l’ANR, du CURAPP-ESS et du CRESPPA-CSU, ce séminaire est ouvert à toutes et tous. Il se tient en présentiel sur le site Pouchet CNRS, 59-61 Rue Pouchet, 75017 Paris, salle 159.


La première séance de l’année aura lieu le vendredi 20 octobre, de 16h à 18h. Nous aurons le plaisir d’accueillir Ruby Faure (LEGS, Université Paris 8) pour une intervention intitulée « Peut-on sauver les pervers.e.s ? Tendances eugénistes des sexologies européennes (1869-1931) ». Sa présentation sera discutée par Michal Raz (SESSTIM, Université Aix-Marseille).


Séance 1 : 20 octobre, 16h-18h

Ruby Faure (LEGS, Université Paris 8) - Peut-on sauver les pervers.e.s ? Tendances eugénistes des sexologies européennes (1869-1931)

Discussion : Michal Raz (SESSTIM, Université Aix-Marseille)


Séance 2 : 30 novembre, 15h-17h

Karim Fertikh (Université de Strasbourg, SAGE, IUF) - Un eugénisme désinvesti ? Coloniser par la sécurité sociale et décoloniser la sécurité sociale dans les anciennes colonies françaises d’Afrique (1945-1970)

Discussion : Lionel Zevounou (Université Paris Nanterre, CTAD)


Séance 3 : 26 janvier, 15h-17h

Isabelle Konuma (INALCO) - L'eugénisme et les léproseries au Japon durant la période (post)coloniale

Discussion : Noémie Merleau-Ponty (IRIS, CNRS)



Séance 4 : 5 mars, 15h-17h

Elodie Edwards-Grossi (Université Paris Dauphine, IRISSO/IUF) - Bad Brains : la psychiatrie et la lutte des Noirs américains pour la justice raciale XXe-XXIe siècles

Discussion : Mélanie Henry (CEDEJ)


Séance 5 : 22 avril, 15h-17h

Paul Boulland (CNRS, CHS) - Le normal et le pharmaceutique dans la France d'après-guerre. Ordre scolaire, grandeurs sociales et corps genrés à l'épreuve des amphétamines légales (1944-1967)

Discussion : Stanislas Morel (Université Sorbonne Paris Nord /Experice)


Séance 6 : 3 juin, 15h-17h

Dan Healey (Faculty of History, and Oxford School of Global and Area Studies, University of Oxford) - Sexual sciences and national difference in the Soviet Union after 1945

Discussion : Mona Claro (Université de Liège, IRSS)

lundi 27 novembre 2023

Professionnelles de l’enfance

Professionnelles de l’enfance. Portraits croisés  

Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » 2023/1 (N° 25)   

Éditeur : Anamosa


Femmage

Femmage à Marie-Sylvie Dupont-Bouchat
Aurore François, David Niget


Dossier 

 
Introduction
Amélie Nuq, Martine Ruchat

Protéger l’enfant de l’alcoolisme ?
Analyse comparative des engagements de la Française Victoire Lecoy (1858-1932) et de la Suissesse Adèle Huguenin alias T. Combe (1856-1933)
Victoria Afanasyeva, Audrey Bonvin

De nourrices d’hospice à nourrices assistées
Trajectoires retrouvées des petites mains de l’enfance assistée à la Belle Époque
Clyde Plumauzille

Laïla Doss, une pionnière de la lutte contre la tuberculose en Égypte (1916-2015)
Laure Pesquet
 
Portrait intellectuel d’une pédagogue de l’entre-deux-guerres
Maria Grzegorzewska, entre science et service social
Renata Latała

Qu’est-ce qu’une psychanalyste d’enfants ?
L’exemple des assistantes-psychologues de l’Office médico-pédagogique vaudois (1942-1952)
Camille Jaccard

Raymonde Desbois, directrice de l’Éducation surveillée à Fresnes
En 1946-1947 : entre détermination, doutes et renoncement
Karine Salomé

Journal de terrain : sur les traces des « ordinaires » de l’Éducation surveillée
Amélie Rabine

Portrait de groupe avec dames
À la recherche des carrières féminines dans les dispositifs de la protection de l’enfance (Suisse, second XXe siècle)
Joëlle Droux, Olivia Vernay


Varia

Genèse de la formation des moniteurs d’internat et de communautés d’enfants de l’Éducation nationale
Valentin Duchemin


Sources et espaces de recherche 

Les fonds de la Protection judiciaire de la jeunesse aux archives départementales du Loiret
Florian Taillecours


Comptes rendus d’ouvrages et actualité bibliographique

Didier Lett, Viols d’enfants au Moyen Âge, genre et pédocriminalité à Bologne XIVe-XVe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2021. ISBN : 978-2-13-082501-2
Jean-Christophe Chatelain

Laurence Giordano, Marie Bryck et ses frères, Une histoire de survie et de destin dans la France du choléra, Paris, Payot, 2020, 215 p. ISBN : 978-2-228-92674-4
Dominique Dessertine

Peter Anderson, The Age of Mass Child Removal in Spain: Taking, Losing, and Fighting for Children (1926-1945), Oxford, Oxford University Press, 2021, 288 p. ISBN : 9780192844576
Amélie Nuq

Loring M. Danforth et Riki Van Boeschoten, Children of the Greek Civil War. Refugees and the politics of memory, Chicago, Londres, The University of Chicago Press, 2012. ISBN : 0226135993
Manon Pignot

François Tosquelles, Soigner les institutions, Paris/Barcelone, L’Arachnéen/Arcadia, 2021. ISBN : 978-2-37367-018-9
Michaël Pouteyo

Allemandou Bernard, Les Pénitenciers bordelais pour enfants 1838-1870, Bordeaux, UNA (Universités Nouvelle-Aquitaine) éditions, 2021. Publication électronique en accès libre : https://una-editions.fr/penitenciers-bordelais-pourenfants/
Jean-Jacques Yvorel

L’actualité bibliographique
Nathalie Le Louarn, Jean-Jacques Yvorel



Une histoire environnementale du travail

La sueur et la poussière. Une histoire environnementale du travail

Appel à communications

 colloque AFHMT/RUCHE


Vous trouverez ci-dessous l’appel à communication pour le prochain colloque conjoint du RUCHE et de l’AFHMT, qui aura lieu à Toulouse les 19-20-21 juin 2024.

Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Les propositions de jeunes chercheur.e.s sont particulièrement bienvenues. Les frais de mission seront ajustés en fonction du budget.

Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées à sueur.poussiere@gmail.com avant le 1er décembre 2023. Une réponse sera donnée avant le 30 janvier 2024.


Argumentaire

Au printemps 2020, la pandémie de Covid-19 s’est traduite par un ralentissement des circulations globales et une interruption provisoire de certaines activités productives, entraînant alors des phénomènes inédits d’un point de vue environnemental, tels que la baisse temporaire des émissions de gaz à effet de serre ou l’incursion d’animaux sauvages au cœur des plus grandes métropoles de la planète. Dans ce contexte, la question du travail s’est imposée avec force dans le débat public. Dès les débuts de la crise, l’interruption de la plupart des activités productives a en effet été l’occasion de réactiver le débat sur la définition des besoins essentiels et de l’élargir à certaines catégories de travailleuses et de travailleurs, eux aussi considérés comme essentiels et placés de ce fait en « première ligne » face au virus. L’après-confinement a ensuite été marqué par le phénomène de la « grande démission » (big quit), suscitant une pénurie de main d’œuvre dans des secteurs très variés et dans des aires aussi différentes que l’Amérique du Nord ou l’Asie du Sud-Est. Souvent silencieuse, cette prise de distance de certains travailleurs avec leurs emplois s’est enfin exprimée dernièrement de manière plus bruyante, notamment au travers des appels à « déserter » certaines professions accusées d’aggraver le réchauffement climatique. L’expérience de la pandémie et ses conséquences ont ainsi donné matière à réflexion à de nombreux auteurs désireux d’interroger le sens du travail et ses finalités au prisme de la question environnementale (Coutrot et Pérez, 2022 ; Cukier et al., 2023).

Alors que le travail est encore souvent présenté comme un facteur de dégradation inévitable de la nature, ces différents phénomènes témoignent au contraire d’une profonde interdépendance entre les activités humaines et les environnements dans lesquels elles se déploient. Fruit d’une collaboration entre le Réseau universitaire de chercheurs et chercheuses en histoire environnementale (le RUCHE, fondé en 2009) et l’Association française pour l’histoire des mondes du travail (l’AFHMT, fondée en 2013), ce colloque international propose de remettre cette relation d’interdépendance en perspective historique. Son ambition est, d’une part, de contribuer à un dialogue plus approfondi entre ces deux grands continents historiographiques et, d’autre part, de réunir de nouveaux éléments en vue de remettre à l’ordre du jour le projet ancien, mais inabouti, d’une histoire environnementale des mondes du travail.

Dès les années 1990, Richard White a en effet suggéré de faire du travail « le point par lequel devrait débuter » toute étude d’histoire environnementale. Il avait alors à l’esprit aussi bien celui, organisé et intentionnel, que fournissent les sociétés humaines, que celui de la nature elle-même (nature’s labor) et de tous les êtres qui la peuplent (White, 1996). Mettant notamment l’accent sur les pratiques de travail des bergers, des paysans, des bûcherons, des pêcheurs et des chasseurs, ou encore des ouvriers et des mineurs, il soulignait comment ces pratiques avaient non seulement constitué le principal vecteur historique de transformation et de connaissance de l’environnement, mais également contribué à déplacer sans cesse les lignes de partage entre le sauvage et le domestique ou le naturel et l’artificiel (White, 1996). Au même moment, ou presque, Arthur McEvoy proposait quant à lui « une approche écologique » des enjeux d’hygiène et de santé afin d’écrire l’histoire des « environnements de travail » du passé (McEvoy, 1995), tandis que Marco Armiero invitait de son côté les historiens et les historiennes de la pêche à rendre compte des modes d’activation des ressources de la mer au moyen d’une démarche d’« écologie culturelle » attentive à la construction dialectique des environnements et des formes d’organisation professionnelle (Armiero, 1998).

Dans le sillage de ces propositions, un certain nombre de pistes ont d’ores et déjà été explorées en vue d’écrire une histoire environnementale des mondes du travail. Ainsi, un premier ensemble de recherches a été consacré à la question de l’hygiène industrielle, envisagée comme un laboratoire historique de la réflexion sur l’état de santé des travailleurs et de leurs environnements de vie ou de travail (Sellers, 1999 ; Moriceau, 2009 ; Massard-Guilbaud, 2010 ; Rainhorn, 2019). D’autres ont interrogé le rôle de certaines professions dans la production de savoirs naturalistes savants ou subalternes (White, 1995 ; Schneider, 2000 ; McKenzie, 2010 ; Barnett, 2020), ainsi que dans la conservation des ressources naturelles (Judd, 1997 ; Faget, 2011 ; Payne, 2013 ; Grancher, 2018 ; Rivoal, 2022). D’autres encore ont mis en lumière l’émergence au sein des mondes du travail de mobilisations collectives articulant les enjeux de justice sociale et de justice environnementale (Barca, 2015 ; Bécot, 2015 ; Davigo, 2017 ; Elsig et. al., 2019). S’inspirant de l’histoire globale du travail, qui s’est affirmée ces dernières années comme un courant de recherche particulièrement dynamique (van der Linden, 2012 ; Beckert, 2015 ; Lucassen, 2016 ; Stanziani, 2020 & 2021) et dont Marcel van der Linden a mis en évidence les enjeux et le potentiel historiographiques (van der Linden, 2022), des recherches plus récentes ont enfin proposé d’explorer à partir de terrains impériaux ou coloniaux les formes de domination et de mise au travail qui s’exercent conjointement sur la nature et sur celles et ceux qui se voient contraints de l’exploiter pour la convertir en ressource (Demuth, 2019 ; Crawford, 2021 ; Fernando, 2022).

Parallèlement, plusieurs auteurs ont cherché à élaborer un cadre conceptuel commun à l’histoire du travail et à l’histoire environnementale. Sans se référer explicitement au taskscape de Tim Ingold (Ingold, 1993 ; Gruppuso et Whitehouse, 2020), Thomas Andrews a par exemple tenté d’introduire le concept de workscape, qu’il présente comme un outil permettant d’étudier « les individus comme des êtres au travail (working beings), qui ont changé et ont été changé en retour par un monde ‘naturel’ en perpétuelle reconstruction » (Andrews, 2008 : 125). D’autres se sont par ailleurs efforcés de synthétiser, sous la forme de bilans historiographiques de plus en plus denses, les principaux apports de recherches engagées à la croisée de ces deux champs (Peck, 2006 ; Montrie, 2008 ; Barca, 2014 ; Brown et Klubock, 2014 ; Andrews, 2014 ; Bécot, 2022). Leur intérêt est d’offrir un bon aperçu de la richesse et de la variété de ces recherches, mais aussi de pointer tout un ensemble de biais propre à l’histoire environnementale des mondes du travail qu’elles promeuvent, celle-ci restant en effet encore assez largement une histoire humaine, musculaire et masculine du travail dans les nations occidentales de l’époque contemporaine.

L’objectif de ce colloque consistera à poursuivre l’exploration des pistes évoquées ci-dessus et à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche tout en essayant de ne pas reconduire ces biais de lecture, voire de les corriger, en mettant par exemple l’accent sur le travail animal et les relations interspécifiques (Baratay, 2011 ; Jarrige, 2022), le travail intellectuel (Ribard, 2005 ; Dagget, 2019) ou le travail des femmes (Schwerdtner Máñez et Pauwelussen, 2016). Dans cette perspective, les propositions de communication pourront 1) porter sur l’ensemble des périodes historiques et des aires géographiques ; 2) traiter d’une large palette de travailleurs humains et non-humains engagés dans différents lieux et différentes relations de travail ; et 3) mettre en évidence la diversité des rapports au « travail » et à la « nature » d’une société ou d’une période à une autre. Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux communications proposant une approche critique et décentrée de ces catégories ancrées dans la culture occidentale. Il veillera par ailleurs à ce que les propositions retenues reflètent une variété d’approches, de disciplines (pourvu qu’il y ait une perspective historique) et d’échelles d’analyse, depuis la micro-histoire des environnements de travail jusqu’à l’histoire mondiale et connectée des migrations professionnelles.

Ces propositions pourront notamment s’inscrire dans l’un des axes suivants, mais cette liste n’est ni exhaustive, ni limitative.

La nature au travail

L’un des enjeux centraux du colloque sera de parvenir à « dévoiler » davantage encore « les connections entre le travail des humains et le travail de la nature », comme y invitait Richard White dans son article programmatique de 1996. Pour cela, il s’agira d’abord d’envisager les activités de travail comme un ensemble de pratiques, de savoirs, de techniques et d’institutions ayant contribué historiquement à la mise en ressource de la nature, c’est-à-dire à son exploitation, mais aussi à son aménagement et à son amélioration en vue de la rendre plus productive. La question des articulations entre modes de mise en valeur des environnements et formes d’organisation sociale, politique et professionnelle sera certes au cœur de la réflexion, mais l’ambition sera de tenter de la reformuler à partir d’une série d’interrogations autour du travail de la nature elle-même. Ainsi, des enquêtes d’histoire environnementale des idées centrées sur les notions de « ressources », de « don », de « rendement » ou de « produit » de la nature, par exemple, permettraient sans doute de mieux historiciser les représentations qui ont accompagné et justifié sa mise au travail (Vatin, 2013 ; Arnoux, 2023). Dans une autre perspective, il pourrait être intéressant de mobiliser les animal studies pour proposer d’envisager cette question à partir du travail des bêtes, qu’elles soient sauvages (abeilles, castors, termites, etc.) ou domestiques (chevaux, mulets, chiens, etc.). Enfin, une dernière piste pourrait consister à s’interroger sur les limites fixées, voire les résistances opposées par la nature à sa mise au travail, qui peut en effet se voir contrariée, ou du moins contrainte, par la matérialité de certains environnements, la saisonnalité de certains processus ou l’indocilité de certaines espèces.

Environnements de travail

S’appuyant sur la géographie historique, de nombreuses études d’histoire ou d’anthropologie rurale ont montré comment le travail agraire ou pastoral avait façonné de longue date les environnements et les paysages, de sorte qu’il faut les regarder comme des formes hybrides résultant de processus inséparablement naturels et sociaux (Digard, 1982 ; Barca, 2013 ; Stagno et al., 2021) – ce que William Cronon avait proposé de théoriser avec sa notion de « seconde nature » dans Nature’s Metropolis (Cronon, 1991). En parallèle, d’autres auteurs s’inscrivant dans d’autres champs de recherche ont forgé des outils conceptuels pour penser l’écologie des lieux de travail (McEvoy, 1995 ; Andrews, 2008) pendant que l’histoire de la santé a rouvert des questionnements sur la matérialité de ces lieux (Bluma et Rainhorn, 2015). Partant de là, ce colloque voudrait ouvrir une réflexion plus large sur l’histoire environnementale des lieux et des espaces du travail, en allant du champ à l’usine en passant par le navire et la mine. Une option, parmi d’autres, consisterait à s’intéresser à la fabrique des environnements par le travail des humains et de leurs auxiliaires non-humains, en mettant notamment l’accent sur les activités d’aménagement et d’amélioration, mais aussi d’entretien et de maintenance des espaces productifs et de leurs infrastructures (comme les digues ou les canaux, par exemple). L’idée serait ici d’appréhender la gestion ordinaire de ces espaces, ce qui n’exclut pas de prêter également attention à la manière dont certaines activités extractives ou industrielles ont pu contribuer à la dégradation et à la pollution, voire à la dévastation complète d’autres espaces, à l’instar de certaines formes d’agriculture intensives dont les effets délétères sur les sols ont été identifiés de longue date (Worster, 1979 ; Grove, 1995).

Conflits socio-environnementaux dans les mondes du travail

L’analyse des conflits socio-environnementaux représente un autre angle d’approche potentiellement fructueux dans la perspective d’une histoire environnementale des mondes du travail. De trop rares travaux se sont intéressés aux conflits entre différents mondes socio-professionnels autour des usages d’un environnement donné. Certains auteurs ont proposé la notion « d’écologie morale » afin de comprendre les ressorts de ces mobilisations (Jacoby, 2003 ; Santiago, 2006), mais il serait bienvenu d’explorer davantage les tensions qui peuvent s’exprimer, par exemple, entre paysans ou pêcheurs et néo-ouvriers lors de l’industrialisation de certains territoires. Il s’agirait aussi d’éclairer dans quelles conditions se construisent des arrangements entre ces différents groupes professionnels. En s’inscrivant dans le prolongement de travaux récents sur l’histoire des pollutions (Jarrige et Le Roux, 2017) ou de la santé (Sellers, 1997 ; Markowitz et Rosner, 2002), il pourrait par ailleurs être intéressant d’envisager des cas permettant d’étudier conjointement les enjeux de santé au travail et de santé environnementale. Enfin, l’étude des implications environnementales des processus de désindustrialisation pourrait retenir l’attention. D’une part, la fermeture d’usines qui furent structurantes pour la vie sociale et économique d’un territoire révèle parfois l’ampleur de nuisances longtemps passées sous silence (Rainhorn et Dumontier, 2013 ; High et al., 2017 ; Marichalar, 2017). D’autre part, elle peut se traduire par des délocalisations vers d’autres pays, notamment du Sud (Sellers et Melling, 2012), qui mériteraient d’être envisagées comme autant de processus impliquant simultanément une incidence sur l’environnement et le recours à des formes spécifiques de travail.

Vers une histoire du travail environnemental


L’ambition de ce colloque serait enfin de parvenir à articuler ces approches relevant d’une histoire environnementale du travail à une approche relevant plutôt de ce qu’on propose d’appeler une histoire du travail environnemental. Il s’agirait, en somme, d’essayer de considérer comme du travail les activités de garde, de surveillance et de protection, mais aussi d’inventaire, de cartographie, d’expertise voire d’ingénierie qui visent à préserver, conserver ou restaurer la nature. En se focalisant sur tout un ensemble d’acteurs et d’actrices dont la fonction consiste à s’occuper et à prendre soin, d’une manière ou d’une autre, de l’environnement – forestiers, garde-chasses ou garde-pêches, ingénieurs, administrateurs, scientifiques (écologues, climatologues, etc.) – l’idée serait non seulement de s’interroger sur les dynamiques de professionnalisation qui ont conduit à faire de la gestion de la nature un métier à part entière, mais aussi de relancer la discussion autour de l’histoire des « savoirs écologiques » détenus et produits par ceux qui travaillent au contact de la nature.

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Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Les propositions de jeunes chercheur.e.s sont particulièrement bienvenues. Les frais de mission seront ajustés en fonction du budget.

Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées à sueur.poussiere@gmail.com avant le 1er décembre 2023. Une réponse sera donnée avant le 30 janvier 2024. 


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Comité d’organisation

Renaud Bécot (Sciences Po Grenoble/UMR 5194 Pacte)

Romain Grancher (CNRS/UMR 5136 Framespa)

Judith Rainhorn (Université Paris I/UMR 8058 CHS)

Solène Rivoal (INUC/UMR 5136 Framespa)
Comité scientifique

Didier Boisseuil (Université de Tours/EA 6298 Cethis)

Jack Bouchard, (Rutgers University, USA)

Camille Fauroux (UT2J/ UMR 5136 Framespa)

Adeline Grand-Clément (UT2J/EA 4606 PLH)

François Jarrige (Université de Bourgogne/ UMR 7366 LIR3S)

Claire Judde de Larivière (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Matti Leprêtre (EHESS/UMR 8211 Cermes3)

Thomas Le Roux (EHESS/UMR 8558 CRH)

Corine Maitte (Université Gustave Eiffel/ EA 3350 Analyse comparée des pouvoirs)

Charles-François Mathis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8066 IHMC)

Emmanuelle Perez-Tisserant (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Violette Pouillard (CNRS/ UMR 5190 Larha)

Marguerite Ronin (CNRS/UMR 7041 Arscan)

Francesca Sanna (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Alessandro Stanziani (EHESS/UMR 8558 CRH)

Laure Teullières (UT2J/ UMR 5136 Framespa)

Sandrine Victor (INUC/UMR 5136 Framespa)

Molly Warsh (University of Pittsburg)

Bruno Ziglioli (Université de Pavie)

RUCHE and AFHMT Joint Conference

Toulouse (France) – June 19-21, 2024

 

 

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Sweat and Dust. An environmental history of work and labour

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Call for papers

In the spring of 2020, the Covid-19 pandemic resulted in a slowdown in global traffic and a temporary disruption of a number of productive activities, leading to unprecedented environmental phenomena such as a temporary drop in greenhouse gas emissions and the incursion of wild animals into the heart of large cities around the world. In this context, the issue of work has become a major focus of public debate. Right from the start of the pandemic, the interruption of most productive activities provided an opportunity to reactivate the debate on the definition of essential needs and ‘front line’ workers facing the virus. After the lockdown, the ‘big quit’ phenomenon led to labour shortage in a wide variety of sectors and in areas as diverse as North America and South-East Asia. Often silent, this disengagement of many workers from their jobs has recently been expressed more loudly, notably through exhortations to quit occupations accused of worsening global warming. The experience of the pandemic and its consequences have provided material to question the meaning of work and its purposes in an environmental perspective (Coutrot and Pérez, 2022; Cukier et al., 2023). While work is frequently presented as a factor in the systematic degradation of nature, these various factors testify, on the contrary, to a deep interdependence between human activities and their environment.

The Réseau universitaire de chercheurs et chercheuses en histoire environnementale (RUCHE, French-speaking network in environmental history, founded in 2009) and the Association française pour l’histoire des mondes du travail (AFHMT, French network for work and labour history, founded in 2013), organize this international joint conference, which aims to put this interdependence into historical perspective. Its ambition is, on the one hand, to contribute to a stronger dialogue between these two major historiographical fields (work/labour and the environment) and, on the other hand, to bring back on the agenda the long-standing but yet unachieved project of an environmental history of work.

Background

Richard White suggested in the 1990s that ‘work, then, is where we should begin’ (White, 1996). He meant both the structured and purposive work provided by human societies and the work of nature itself and all the beings that inhabit it. Focusing in particular on the working practices of shepherds, peasants, woodcutters, fishermen and hunters, as well as industrial workers and miners, he emphasised how these practices had not only been the main historical vector in the transformation and understanding of the environment, but had also contributed to constantly redrawing the dividing lines between the wild and the domestic, or the natural and the artificial (White, 1996). Almost at the same time, Arthur McEvoy proposed an ‘ecological approach’ to the issues of hygiene and health in order to write a history of the ‘working environments’ of the past (McEvoy, 1995). Marco Armiero, as for him, urged historians of fishing to account for the ways in which the sea’s resources were activated, using a ‘cultural ecology’ approach paying attention to the dialectical structure of environments and forms of professional organisation (Armiero, 1998). In the wake of these proposals, a number of approaches have already been explored with a view to writing an environmental history of work. An initial body of research has been devoted to the issue of industrial hygiene, seen as a historical laboratory for examining the health conditions of workers and their living and working environments (Sellers, 1999; Moriceau, 2009; Massard-Guilbaud, 2010; Rainhorn, 2019). Other scholars have questioned the role of specific occupations in the production of scholarly or subaltern naturalist knowledge (White, 1995; Schneider, 2000; McKenzie, 2010; Barnett, 2020), as well as in the preservation of natural resources (Judd, 1997; Faget, 2011; Payne, 2013; Grancher, 2018; Rivoal, 2022). Others have shown the emergence of collective mobilisations combining social and environmental justice issues within the world of labour (Barca, 2015; Bécot, 2015; Davigo, 2017; Elsig et al., 2019). The global history of work/labour, which has emerged in recent years as a particularly dynamic research trend (van der Linden, 2012, 2022; Beckert, 2015; Lucassen, 2016; Stanziani, 2020, 2021), has highlighted the issues at stake and the historiographical potential of this field. Finally, more recent research has explored the imperial and colonial contexts in which forms of domination and labour are exerted both on nature and on those who are forced to exploit it in order to convert it into a resource (Demuth, 2019; Crawford, 2021; Fernando, 2022).

Meanwhile, a number of authors have attempted to develop a conceptual framework common to labour history and environmental history. Without explicitly referring to Tim Ingold’s ‘taskscape’ (Ingold, 1993; Gruppuso and Whitehouse, 2020), Thomas Andrews introduced the concept of ‘workscape’, a “concept [that] treats people as laboring beings who have changed and been changed in turn by a natural world that remains always under construction.” (Andrews, 2008: 125). Others have endeavoured to synthesise, in increasingly dense historiographical reviews, the main contributions of research undertaken at the crossroads of these two fields (Peck, 2006; Montrie, 2008; Barca, 2014; Brown and Klubock, 2014; Andrews, 2014; Bécot, 2022). Their interest lies in providing a comprehensive overview of the rich and diverse research conducted, but also in identifying shortcomings specific to the environmental history of work that they promote, the latter still being predominantly a human, muscular and masculine history in the modern Western nations.

The goal of this conference is to explore the avenues mentioned above and to open up new research perspectives while avoiding or correcting these reading biases, for example by focusing on animal labour and interspecies relations (Baratay, 2011; Jarrige, 2022), intellectual labour (Ribard, 2005; Dagget, 2019) or women’s labour (Schwerdtner Máñez and Pauwelussen, 2016). Paper proposals may: 1) cover all historical periods and geographical areas; 2) deal with a wide range of human and non-human workers involved in a variety of workplaces and relations; and 3) compare societies and periods regarding the diversity of their relations to ‘work’ and ‘nature’. The scientific committee will be particularly receptive to papers proposing a critical and decentred approach to these categories, which are rooted in Western culture. It will also ensure that the selected papers reflect a variety of approaches, disciplines (provided there is a historical perspective) and scales of analysis, from the micro-history of working environments to the global and connected history of occupational migration.

The papers may fall under one of the following headings, neither exhaustive nor restrictive.

Nature at work

One of the key challenges of the conference will be to reveal even more the ‘connections of our labor and nature’s labor’, as Richard White invited us to do in his 1996 seminal article. To achieve this, we will consider labour activities as a set of practices, knowledge, technologies and institutions that have historically contributed to the use of nature as a resource, i.e. to its exploitation, but also to its development and improvement with an aim to making it more productive. The links between methods of developing environments and social, political and professional patterns will certainly be at the heart of the discussion. The attempt, however, is to reformulate it through a series of questions concerning the work of nature itself. Investigations into the environmental history on the notions of nature’s ‘resources’, ‘gift’, ‘yield’ or ‘product’, for example, would undoubtedly help us to better historicise the representations of putting nature to work (Vatin, 2013; Arnoux, 2023). From another angle, it might be interesting to use animal studies to question the work of animals, whether wild (bees, beavers, termites, etc.) or domestic (horses, mules, dogs, etc.). A final avenue might be to consider how nature itself sets limits, or even resists, to its work, which may be opposed, or at least constrained, by the materiality of some environments, the seasonality of some processes or the reluctance of some species.

Working environments

Drawing on historical geography, numerous studies in history or rural anthropology have shown how agrarian or pastoral work has long shaped environments and landscapes, and must be seen as hybrid forms resulting from processes that are both natural and social (Digard, 1982; Barca, 2013; Stagno et al., 2021). William Cronon proposed to theorise this with the notion of ‘second nature’ in Nature’s Metropolis (Cronon, 1991). Authors in other fields of research have developed conceptual tools to consider the ecology of workplaces (McEvoy, 1995; Andrews, 2008), while the history of health has brought new questions to bear on the materiality of workplaces (Bluma and Rainhorn, 2015). On this basis, the aim of this conference is to explore the environmental history of workplaces and workspaces from the field to the factory, the ship or the mine. One option, among others, will be to examine the creation of environments through the work of humans and their non-human auxiliaries, with particular emphasis on the development, improvement and maintenance, of productive spaces and their infrastructures (such as dykes and canals, for example). We aim to understand here the routine management of these areas, which does not exclude paying attention to the way in which some extractive or industrial activities may have contributed to the degradation and pollution, or even the complete devastation of some areas, as in the case of intensive agriculture whose deleterious effects on soils have long been identified (Worster, 1979; Grove, 1995).

Socio-environmental conflicts at work

In the analysis of socio-environmental conflicts lies another possible promising approach for an environmental history of work. Few studies have focused on conflicts between socio-occupational groups over the use of a particular environment. Some authors have proposed the notion of ‘moral ecology’ in order to understand the driving forces behind these mobilisations (Jacoby, 2003; Santiago, 2006), but it would be useful to further investigate the tensions that may arise, for example, between farmers or fishermen and recent industrial workers during the industrialisation in specific areas: what kind of agreements are reached (or not) between these communities? Following on from recent work on the history of pollution (Jarrige and Le Roux, 2017) or health (Sellers, 1997; Markowitz and Rosner, 2002), it might also be interesting to consider cases where occupational and environmental health issues could be jointly researched. Finally, the environmental implications of deindustrialisation can be explored. On the one hand, the shutdown of factories that once played a key role in the social and economic life sometimes reveals the extent of nuisances that have long gone unspoken (Rainhorn and Dumontier, 2013; High et al., 2017; Marichalar, 2017). On the other hand, it can result in relocations to other countries, particularly in the global South (Sellers and Melling, 2012), a process that involves together an impact on the environment and the use of specific forms of labour.

Towards a history of environmental work

Lastly, the aim of this conference is to combine the approaches relating to an environmental history of work with those relating to what we propose to call a ‘history of environmental work’, considering as work the activities of guarding, surveillance and protection, but also of inventory, cartography, expertise and even engineering that aim to preserve, conserve or restore the natural environment. By focusing on a whole range of actors whose job it is to look after and care for the natural environment in various ways — foresters, game keepers or fisheries wardens, engineers, administrators, scientists (ecologists, climatologists, etc.) —, the aim is not only to examine the dynamics of increasing professional standards that have led to nature management becoming a profession in itself, but also to reopen the discussion on the history of the ‘ecological knowledge’ held and produced by those who work in contact with nature.

* * *

The conference will be held in French and English. Proposals from doctoral candidates and early career researchers are particularly welcome. The travel expenses will be adjusted according to the budget.

Submissions (title of the paper, maximum 400 words abstract, short CV) should be sent to sueur.poussiere@gmail.com by December 1st, 2023. A reply will be given by January 30th, 2024.
References

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Organising Committee

Renaud Bécot (Sciences Po Grenoble/UMR 5194 Pacte)

Romain Grancher (CNRS/UMR 5136 Framespa)

Judith Rainhorn (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CHS – UMR 8058)

Solène Rivoal (INUC/UMR 5136 Framespa)
Scientific Committee

Didier Boisseuil (Université de Tours/EA 6298 Cethis)

Jack Bouchard, (Rutgers University, USA)

Camille Fauroux (UT2J/ UMR 5136 Framespa)

Adeline Grand-Clément (UT2J/EA 4606 PLH)

François Jarrige (Université de Bourgogne/ UMR 7366 LIR3S)

Claire Judde de Larivière (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Matti Leprêtre (EHESS/UMR 8211 Cermes3)

Thomas Le Roux (EHESS/UMR 8558 CRH)

Corine Maitte (Université Gustave Eiffel/ EA 3350 Analyse comparée des pouvoirs)

Charles-François Mathis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8066 IHMC)

Emmanuelle Perez-Tisserant (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Violette Pouillard (CNRS/ UMR 5190 Larha)

Marguerite Ronin (CNRS/UMR 7041 Arscan)

Francesca Sanna (UT2J/UMR 5136 Framespa)

Alessandro Stanziani (EHESS/UMR 8558 CRH)

Laure Teullières (UT2J/ UMR 5136 Framespa)

Sandrine Victor (INUC/UMR 5136 Framespa)

Molly Warsh (University of Pittsburg)

Bruno Ziglioli (University of Pavia)

dimanche 26 novembre 2023

Donner la vie entre Moyen Âge et époque moderne

Le meraviglie del parto. Donare la vita tra Medioevo ed Età moderna

Alessandra Foscati 

Einaudi, 2023
Pagine: 208 p., Rilegato
EAN: 9788806256708

Tra Medioevo ed Età moderna dominava l’idea che l’utero della donna potesse celare «meraviglie» che solo all’ultimo momento venivano rivelate. Testimonianze di una mentalità e di un sapere condiviso entro il quale il pensiero scientifico e la tradizione popolare tendevano a fondersi. Venire alla luce è sempre stata una soglia difficile da definire, sfuggente, dolorosa e caricata di pudore e mistero arduo da rivelare. Questo libro si propone di raccontare il modo in cui era descritta e rappresentata la «scena del parto» in Occidente, nel periodo compreso tra l’Alto Medioevo e l’Età moderna fino al XVII secolo – prima cioè della medicalizzazione settecentesca della pratica ostetrica e della nascita delle cliniche. Alessandra Foscati considera un ampio ventaglio di fonti di diverso genere (mediche, giuridiche, religiose, letterarie) che le servono per raccontare le azioni compiute sulla partoriente, oggetto di attenzioni da parte di altre donne, tra cui l’ostetrica, le parenti, le vicine di casa (il parto è un momento corale di grande solidarietà femminile), ma anche di uomini (il marito, il prete e, da un certo momento in poi, il chirurgo). Con sguardo ampio e diacronico, il libro mette in evidenza gli aspetti e gli elementi di lunga continuità, così come i cambiamenti più significativi dell’Età moderna.

La culture et le corps reproductif

Culture and the Reproductive Body

Network Symposium



2nd December 2023 9am to 5pm


Thackray Museum of Medicine,
Beckett Street, Leeds, LS9 7LN

Registration link here
with optional Curated Tour of the Thackray Archives


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Symposium schedule

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09:30 to 11:00


Panel 1A – Moynihan Auditorium

Reproduction, Social Class and Mass Address

Fiona Hackney (Manchester Metropolitan)
Common Sense About Sex? Leonora Eyles, Intimate Publics and the Magazine Problem Page 

Tamzin Elliott (Durham)

Pride and Prejudice? Abortion and Social Class in Annie Ernaux and Pauline Harmange Lucy McCormick (Birmingham)

In(Visible): Working-class Pregnancy in Edwardian England



Panel 1B – Hopper Room

Circulating Reproductive Fragments 

Gilly Nevin (Falmouth)
An Encounter with Ambiguity: Helen Chadwick's figure of Harvest as mirror to Victoria Browne's Feminist Philosophy of Miscarriage 

Holly Isard (University of West London)
Mouse Embryos, Cellular Vision and the Circulation of a GIF 

Georgia Granger (Strathclyde)
Curative Semen in Aging Heteromasculinity: Exploring Ejaculation in Western Men’s Health Trends from the 1920s to the Present


COFFEE 11 – 11:30 James Allan Room


11:30 – 1pm


Panel 2A – Moynihan Auditorium
Visual Repositionings

Dominique Carlini Versini (Durham)
Abortion and Sororal Solidarity in Diwan, Haroun and Sciamma 

Josie Cray (Cardiff)
‘[T]he Pose of Love in a Cold White Operating Room’: Reproductive Operations and Surrealism in the work of Frida Kahlo and Anaïs Nin


Panel 2B Hopper Room
Political Repositionings 

Alisha Palmer (Edinburgh)
Mythology, Prophesy and other Reproductive Technologies: Abortion and the Modernist Aesthetics of Constructive Birth Control in Marie Stopes The Vortex of the Damned 

Ània Busquets Carreras (Universitat Autònoma de Barcelona)
Broken Mirrors: Social reality under the law of January 24, 1941 for the protection of birth in Spain


LUNCH – 1-2pm James Allan Room


2 – 3:30pm


Panel 3A – Moynihan Auditorium
Reimagining Maternity

· Sophie Haywood (Sheffield)
The (non)Maternal Body of the Eighteenth Century: Ageing Women as Defunct Transactional Sites of Patriarchy

· Claire Horn (Dalhousie University, Canada)
Giving Birth and Being Born

· Jemma Walton (Birkbeck)
Awarded Something Pretty Epic: Surrogacy after Breast Cancer in Sophie Beresiner’s The Mother Project


Panel 3B – Hopper Room
Discipline and Resistance 

Sophie A. Jones (Strathclyde),
Gestation and the Grid: Modular Pregnancy in Post-1960s Film, Art and Photography 

Athira Unni (Leeds Beckett)
Precarity in Contemporary South Asian Reproductive Dystopias 

Zoe L. Tongue (Leeds)
Abortion, Public Health and Human Rights


COFFEE 3:30 – 4pm James Allan Room


4 - 5pm

Summary Discussion in the Moynihan Auditorium

samedi 25 novembre 2023

Sigmund Freud et sa patiente Margarethe Csonka

Sigmund Freud and His Patient Margarethe Csonka: A Case of Homosexuality in a Woman in Modern Vienna

Michal Shapira



Routledge
Part of The History of Psychoanalysis series - more in this series
2023
ISBN 13 : 9781032403489

This book provides a historical analysis of one of Sigmund Freud’s least-studied cases, published in 1920 as The Psychogenesis of a Case of Homosexuality in a Woman.

Scholars of sexuality often focus on Freud’s writings on male homosexuality, disregarding his views on homosexual women. This book serves as a corrective, renewing and reinvigorating interest in Freud, and demonstrating that his views on sexuality are as relevant today as ever. Part I introduces the case and explores Freud’s attitudes towards lesbianism, radical among his medical colleagues in the early twentieth century. It also puts Margarethe Csonka, the patient, at its centre. Michal Shapira considers Freud’s only treatment of a "female homosexual" and assesses Csonka’s background life before and after the encounter. Part II expands the case beyond the scientific-medical purview of the times and looks at the new opportunities afforded to women and assimilated Jews through growing equality and the modernization of urban life in 1920s Vienna.

This book places Csonka’s case within the broader context of medical and psychological texts, Freud’s own writings, Jewish and queer history, and modern Vienna’s urban and art history. Sigmund Freud and his Patient Margarethe Csonka will be of great interest to psychoanalysts in practice and in training, and to readers interested in the history of gender and sexuality, feminism, modern European and urban history, the history of psychoanalysis, science and medicine, and the history of ideas.

 

Les ignorances dans les sciences

Ignorances dans les sciences

Appel à communications 


Lyon - 14&15 mars 2024


L’objectif principal du colloque réside ainsi dans le questionnement de la manière dont l’ignorance influence la recherche dans les différentes disciplines scientifiques (aussi bien en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée). Les propositions de communication doivent contribuer à une enquête philosophique et épistémologique sur l’ignorance — ou les ignorances — dans les sciences. L’ambition est donc autant d’interroger le contenu philosophique des pratiques scientifiques que d’utiliser ces dernières pour construire une définition de l’ignorance ou encore mettre à l’épreuve les conceptualisations actuelles. L’ambition globale est d’obtenir une conception de l’ignorance éclairée et informée tout autant par ses compréhensions philosophiques que par ses manifestations dans les pratiques scientifiques.


ARGUMENTAIRE

L’ignorance, à la fois en tant que concept et état, a reçu très peu d’attention académique jusqu’aux années 1980. Cela s’explique par sa conception même — alors perçue comme directement opposée au savoir et à la connaissance — qui la rend indésirable. En tant qu’absence, l’ignorance n’aurait pas de nature propre et ne présenterait donc pas d’intérêt académique particulier. En tant qu’absence, surtout, elle est difficile à identifier et à saisir. L’émergence de controverses scientifiques comme la controverse du tabac ou bien celle autour de la déplétion de la couche d’ozone dans les années 1960 rend l’ignorance visible par ses conséquences environnementales et sur la santé publique. Cette mise en lumière de l’ignorance donne lieu au développement de ce que Gross and McGoey (2015) appellent aujourd’hui les ignorance studies, c’est-à-dire les études de l’ignorance au sens large, regroupant plusieurs disciplines : philosophie, linguistique, sociologie, histoire, économie, etc. Parmi ces études, nous pouvons citer l’agnotologie (Proctor, 1995; Proctor and Schiebinger, 2008), la sociologie de l’ignorance scientifique (Stocking, 1998) et l’épistémologie féministe de l’ignorance (Tuana, 2004, 2006). Ces approches s’attachent particulièrement à la dimension sociale de l’ignorance à la fois dans ses sources et dans ses conséquences, et soulignent de ce fait l’omniprésence et la pluralité de l’ignorance en sciences.

Elles ont cependant un angle mort, lié à la concentration sur le phénomène plutôt que sur le concept : l’ignorance n’a pas de définition et ses conditions sont encore inconnues, donc ses influences sur la recherche même, d’un point de vue épistémique, ne sont pas connues. De nouvelles approches se sont développées depuis les années 2010, s’attachant à étudier cet aspect de l’ignorance. D’abord, nous trouvons ce que nous appelons l’heuristique de l’ignorance (voir Firestein, 2012; Ivainer and Lenglet, 1996; Gaudet, 2014), c’est-à-dire l’étude du rôle de l’ignorance dans la recherche d’un point de vue heuristique : quel est le rôle de l’ignorance dans la dynamique de découverte et d’innovation scientifique ? Dans quelle mesure est-elle une ressource ou un moteur pour la recherche ? Ensuite, des travaux en épistémologie analytique se sont développés en parallèle, en particulier ceux de Le Morvan (2011, 2013, 2015, 2022) et Peels (2009, 2011, 2012, 2023), qui s’attachent à définir les conditions nécessaires et suffisantes de l’ignorance, à déterminer ses propriétés et interroger sa pluralité. Cette variété d’études nous mène à penser que l’ignorance se trouve bien au cœur de la recherche scientifique, et ce dans toutes les disciplines. Mais est-elle traitée et prise en compte de la même manière en physique et en géologie ? A-t-elle une influence similaire en mathématiques et en biologie ? Si l’épistémologie analytique nous permet de poser un cadre général pour analyser le concept, le définir ne peut se faire indépendamment des situations concrètes dans lesquelles l’ignorance s’inscrit. Nous proposons donc d’explorer l’ignorance, à la fois comme concept et comme phénomène, à partir des pratiques scientifiques elles-mêmes. Les pistes suivantes, entre autres, pourront être explorées :
• Pourquoi définir l’ignorance ? Quels sont les enjeux et difficultés de ce travail de définition ?
• Quelles sont les conditions et les propriétés de l’ignorance ?
• Comment les ignorances sont-elles représentées dans les sciences ?
• À quelles ignorances les scientifiques font-ils face dans leurs disciplines aujourd’hui ?
• Les ignorances actuelles sont-elles en principe dépassables ?
• Comment les ignorances scientifiques évoluent-elles ?
• Quelles sont les stratégies mises en place par les scientifiques pour traiter l’ignorance ?


L’objectif principal du colloque réside ainsi dans le questionnement de la manière dont l’ignorance influence la recherche dans les différentes disciplines scientifiques (aussi bien en recherche fondamentale qu’enrecherche appliquée). Les propositions de communication doivent contribuer à une enquête philosophique et épistémologique sur l’ignorance — ou les ignorances — dans les sciences. L’ambition est donc autant d’interroger le contenu philosophique des pratiques scientifiques que d’utiliser ces dernières pour construire une définition de l’ignorance ou encore mettre à l’épreuve les conceptualisations actuelles. L’ambition globale est d’obtenir une conception de l’ignorance éclairée et informée tout autant par ses compréhensions philosophiques que par ses manifestations dans les pratiques scientifiques.

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PARTICIPATION

Date limite d’envoi des propositions : 01/12/2023 (AoE)
Format : 500 mots (hors bibliographie - celle-ci doit être mise dans le champ "Commentaires" si nécessaire)
Langue : français ou anglais
Les communications auront une durée de 30 minutes, suivies d’un temps d’échange de 15 minutes.
Les participant(e)s retenu(e)s seront contacté(e)s courant janvier 2024.

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Une aide financière partielle ou totale pour le déplacement et l'hébergement sera potentiellement disponible en fonction des situations.