dimanche 31 mars 2013

Histoire des orphelins

Paupers in the Midst of Others
Orphans and Abandoned Children in Europe (18th - 20th centuries)

International Workshop
3rd - 4th October 2013
''Nicolae Iorga'' Institute of History, Romanian Academy Bucharest, Romania



In a world dominated by poverty, orphans and abandoned children hold a place apart given the alternatives open to them and the attitudes towards them. Over the centuries, the State, the Church, and individuals have created and financed special institutions, also providing their personal support on special occasions (religious holidays and feasts, public events etc.), in a more or less regular manner. But what were the norms these children and those around them had to respect in order to achieve a certain “official'” ideal? Can we trace any change over the course of time when it comes to the welfare system intended for these disadvantaged children or acts of philanthropy? What kind of social policy did the State follow and did it differ from one country or region to the next? These are just a few of the questions that might arise from a discussion about the institutional issue. On another hand, we should also keep in mind that besides the rôle the authorities (whether ecclesiastical or civil) played, a complex social network was created around the child, with its own importance in shaping his or her future life. The world of the orphan or abandoned child is also a world where illegitimacy and family (or to be more precise the absence of family) created the premises for attitudes constructed, whether publicly or not, around words like shame, sin, and delinquency.
This two-day workshop will focus on orphans and abandoned children as two distinct social categories, and we encourage scholars from not only Western but also Central and South-Eastern Europe to participate. The main topics of discussion will be: 1) Institutions and social policies relating to orphans and abandoned children. This topic will include State and Church initiatives, as well as individual initiatives. We intend to look at the way in which these differed from one to another and at the prevalent trends in child development. Medical assistance, issues of infant mortality within these social categories, and the training given to these children will be among the subjects to be tackled.
2) Children and family. This topic will cover three different issues relating to both orphans and abandoned children: firstly, the importance of their relationship with their single parent or whatever distant relatives they might have; and secondly, adoption as the path to a new and legitimate family. In addition, where this did not occur, another issue arises: the baptism of all those left to the mercy of Christians or institutions without any proof of identification.
3) Seeking respectability or choosing delinquency. This discussion topic will look at the presence and importance of work in the lives of such children as they found a place for themselves in society. From a different viewpoint, delinquency was also a course in life that some people believed was foreordained for these children. And thus their activity alongside other lawbreakers needs to be highlighted.
We also welcome any other topic related to the subject of our workshop, so please feel free to propose. 

Paper proposals should include an abstract of no more than 500 words, a Curriculum Vitae and the contact details of the presenter (affiliation, e-mail adress). Please send them to Nicoleta Roman, ''Nicolae Iorga'' Institute of History, Romanian Academy, Bucharest, Romania: nicoleta.roman@gmail.com no later that 25th of May. The working language of this workshop will be English, but papers in French will also be welcome as long as they will have an equivalent in English (PowerPoint presentation / a printed form). The organizer will provide accommodation for three nights, while travel expenses need to be covered by the participants.

Organizer
Nicoleta ROMAN
''Nicolae Iorga'' Institute of History – Romanian Academy,
Bucharest, Romania

Advisory Board
Vincent GOURDON, Centre Roland Mousnier – Paris Sorbonne University Isabelle ROBIN-ROMERO, Centre Roland Mousnier – Paris Sorbonne University
Silvia SOVIÈ, Institute of Historical Research – University of London
Constanþa VINTILÃ-GHIÞULESCU, ''Nicolae Iorga'' Institute of History – Romanian Academy

Histoire de l'accouchement

Enfanter : discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime

Colloque international

31 janvier – 1er février 2014

Paris, Reid Hall, rue de Chevreuse, 75006 Paris

Organisation
Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)
En partenariat avec :
- Université Columbia à Paris – Reid Hall
- Université de Liège – FER ULg
- Université de Nantes – L’AMO


Comité organisateur
· Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar)
· Adeline Gargam (U. Brest/Siefar)
· Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)
· Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)


Les propositions sont à envoyer pour le 30 juin 2013 aux quatre adresses suivantes :
· laetitiadion@free.fr
· a_gargam@yahoo.fr
· nathalie.grande@univ-nantes.fr
· mehenneau@ulg.ac.be


L’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVIIe siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIIIe siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré. Cette histoire de la mise au monde passionne depuis plusieurs décennies des historiens, comme Mireille Laget (Naissances : l’accouchement avant l’âge de la clinique, Paris, Le Seuil, 1982) et Jacques Gélis (L’arbre et le fruit, la naissance dans l’Occident moderne, XVIe-XIXe siècles, Paris, Fayard, 1984 ; La sage-femme ou le médecin, Paris, Fayard, 1988). Jusqu’à aujourd’hui, cette question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne.
L’objectif de ce colloque est de traiter la question selon une nouvelle approche en envisageant l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie, notamment en explorant dans une perspective comparatiste les pratiques, les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Trois axes de réflexion peuvent être envisagés :
1. L’accouchement en tant qu’acte médical (perspective scientifique)
Il s’agit de confronter et de comparer les pratiques obstétricales des sages-femmes et des chirurgiens accoucheurs, d’en explorer les caractéristiques et les spécificités, d’en observer les éventuelles similitudes et différences pour chercher à déterminer s’il existait un art obstétrical typiquement féminin. À travers cette confrontation, on tentera de mettre en lumière l’apport des femmes à l’obstétrique. Dans cette perspective, on pourra s’intéresser aux :

a. Pratiques médicales de l’accouchement (rituels et gestes obstétricaux en usage, objets et instruments, préventions chirurgicales et sanitaires…)
b. Discours médicaux, traités et manuels d’obstétrique : les techniques et les pratiques médicales, l’instrumentation et la médecine de l’accouchement (pharmacopée en usage pour les maladies puerpérales).
c. Représentations littéraires et iconographiques de l’accouchement

2. La femme enceinte et la parturiente (perspective pédagogique)
On s’intéressera à la pédagogie de l’accouchement auprès de la femme enceinte et de la parturiente. On pourra confronter les pédagogies obstétricales et voir s’il existait, ou non, une pédagogie sexuellement différenciée à l’égard de la femme enceinte et de la parturiente.
a. Pédagogie destinée aux femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement.
- Manuels et traités sur l’art des accouchements : typologie, contenu, destinataires …
- Méthodes, matériels et supports pédagogiques
b. Discours religieux à propos de et destinés aux femmes enceintes et accouchées
c. Représentations littéraires et iconographiques de la femme enceinte et de l’accouchée
3. Les maîtresses de l’art (perspective polémique)
Il s’agit de présenter quelques parcours exemplaires de l’art d’être sages-femmes, de leur formation et de leur « carrière », de leur difficile co-existence avec les représentants masculins de la science, d’interroger les discours qui leur sont adressés par les autorités (de la société, de la science ou de la religion) et les représentations diverses qu’elles ont pu susciter.
a. Représentations des maîtresses de l’art
- à travers les trajectoires de praticiennes méconnues ou laissées pour compte - sages-femmes de charité, sages-femmes libérales ou pensionnées et sages-femmes de prison - qui ont pratiqué l’accouchement en milieu urbain, campagnard et carcéral.
- à travers les représentations littéraires et iconographiques
b. Débats à propos du partage de la science obstétricale : les conflits d’intérêts entre médecins, chirurgiens et sages-femmes
c. Discours religieux (catholiques et protestants) destinés aux sages-femmes (avortement et contraception, baptême sous condition…).

samedi 30 mars 2013

Le Dongui Bogam

Le Dongui Bogam, trésor de la médecine orientale

Par Hyangmi GAVART, acupuncteur


Mercredi 3 avril 2013 à 18h 30

Centre Culturel Coréen
2 avenue d'Iéna
75116 Paris


Classé le 30 juillet 2009 au Registre de la Mémoire du Monde par l’Unesco, le Dongui Bogam est un ouvrage encyclopédique coréen de médecine traditionnelle publié en 1613 (suite à un décret royal de 1597) et contenant toute une somme de connaissances médicales et de méthodes de soins rassemblée en Corée par Heo Jun.

Cette encyclopédie, comptant 25 volumes, a compilé toutes les informations essentielles disponibles à l’époque, en se référant à plus de 500 ouvrages coréens et chinois issus des archives royales. Autrement dit, ce chef d’œuvre de la médecine traditionnelle orientale a réuni un savoir médical essentiel amassé au cours d’un millénaire, depuis les débuts de la médecine en Extrême-Orient. Il nous livre nombre d’informations précieuses sur l’évolution de la médecine en Asie mais aussi beaucoup d’éléments sur la médecine préventive et la santé publique, notions dont la prise en compte était, à l’époque, très novatrice.

Cette conférence permettra de mieux comprendre la valeur exceptionnelle et la portée de cet ouvrage encyclopédique d’une remarquable richesse.



« Culture et civilisation coreìennes »
Cycle de confeìrences permettant de deìcouvrir diverses facettes de la culture coreìenne, aussi bien traditionnelle que contemporaine, et de mieux appreìhender la singulariteì de la Coreìe, pays au riche heìritage culturel qui est aujourd’hui aÌ la pointe de la moderniteì dans de nombreux domaines.

Télécharger le dossier : Conferences2013-4.pdf (151.2 ko)

Représentations du corps féminin et pratiques alimentaires

Représentations du corps féminin et pratiques alimentaires
Cafés jeunes chercheurs Lyon, "Corps et Société"

6 avril 2013 à 16h00
Bibliothèque de la Part-Dieu
30 boulevard Marius Vivier Merle, 69003 Lyon.


Stéphanie CHAPUIS-DESPRES : « Maladie ou miracle ? Le jeûne de Margareta Weisz (1542) »

Cette communication présente le cas d’une jeune fille de treize ans, Margareta Weisz, qui a subitement cessé de s’alimenter. Tout en tenant compte des spécificités de ce type de sources, l’analyse des deux feuilles volantes de 1542 qui relatent cette histoire permet de mettre en lumière la manière dont la société de l’époque prémoderne a pu envisager ce qu’on appelle aujourd’hui l’anorexie mentale.

Audrey ARNOULT : « Les pratiques anorexiques dans la presse quotidienne française (1995-2009) »

Cette communication s'intéresse aux discours médiatiques contemporains portant sur l'anorexie mentale en France. Il s'agit de mettre en lumière les représentations de cette conduite polyfactorielle en prêtant attention plus spécifiquement à la question du facteur déclencheur de cette maladie.

vendredi 29 mars 2013

Forum de la recherche de l'IUHMSP

Forum de la recherche de l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique

Jeudi 18 avril 2013
Auditoire L. Michaud, 3ème étage, Hôpital Nestlé


09h00 Accueil
09h10 – 10h30 Session 1 : AILLEURS
Sylvie Ayari : Présentation de mon projet de thèse : La pharmacologie dans le Canon d’Avicenne

Bertrand Graz: La médecine gréco-arabe aujourd’hui en Mauritanie et le "Recueil des Vertus de la Médecine Ancienne"

Aline Sigrist: Globalisation de la médecine ayurvédique : reformulation d’une médecine « traditionnelle » face à la biomédecine

Lucia Candelise: Les pratiques médicales chinoises en Europe, un regard comparé entre différents pays européens

10h30 – 10h45 Pause

10h45 – 12h25 Session 2 : HISTOIRES
 Christiane Ruffieux : La communauté des médecins genevois face à la thérapeutique au début du 19ème siècle. L'exemple des fièvres.

Piergiuseppe Esposito: Naissance et épanouissement du tourisme médico-sanitaire dans l’Arc lémanique et le Chablais vaudois (1850-1914)

Florence Choquard: Les modifications du statut des oeuvres des patients de Cery au XXème siècle: de l'utilisation médicale des productions asilaires à la constitution d'un fonds littéraire

Christel Gumy: Une (pré)histoire du cerveau adolescent ?

Stéphanie Pache: Entre institutionnalisation et émancipation : les thérapeutes féministes en santé mentale

12h30 – 14h15 Repas

14h15 – 16h35 Session 3 : ICI
Marion Droz, Krzysztof Skuza : Les investissements différenciés d’un diagnostic : exemple du MCI

Yannis Papadaniel: Les proches aidants: les contours flous d’une catégorie

Michela Villani: Médecine, sexualité et excision. Sociologie de la réparation clitoridienne chez des femmes issues des migrations d’Afrique subsaharienne

Irene Maffi: Enfanter au CHUV. Le parcours expérientiel des couples de la préparation à la naissance au retour à domicile

Véronique Mauron: L’incertain du zygote

Nicholas Stücklin: Chasser le renard. Habitat urbain, expulsion et versions zurichoises d’un cerveau universel

Emilie Bovet, Vincent Pidoux: Les études sociales et historiques des sciences et de la médecine peuvent-elles améliorer la médecine? Le cas de la revue de littérature comme facteur d’interdisciplinarité

16h35 – 17h30 Discussion – apéro

Organisation et modération: Vincent Barras et Francesco Panese Contact: IUHMSP, Falaises 1, CH-1005 Lausanne, hist.med@chuv.ch, tél. 021 314 70 50

Résumés des communications : http://files.chuv.ch/internet-docs/ihm/programme_def_forum.pdf


Une nouvelle fabrique du corps

Les greffes d'organes : une nouvelle fabrique du corps

Henri Kreis
Préface du Pr Jean-Michel Dubernard


  • Broché: 260 pages
  • Editeur : Editions L'Harmattan (1 mars 2013)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2343000271
  • ISBN-13: 978-2343000275
  • Dimensions du produit: 21 x 13,4 x 2,2 cm

L'histoire de la fabrique du corps n'a été entreprise que dans le but de guérir ce qui ne pouvait l'être par la médecine alors disponible. L'idée était simple mais n'a pu s'accomplir, jusqu'à ce jour, que par une transgression des mécanismes vitaux de l'être humain et qu'en ravivant ses angoisses eschatologiques. Sa réalisation a mis en question l'altruisme, le rôle du politique et de l'administration, les luttes de pouvoir, la collusion avec l'industrie pharmaceutique, l'éthique médicale…

De la dissection

De la dissection
Ouvrir pour comprendre 

12 AVRIL 2013

Haute école des arts du Rhin
Auditorium
1, rue de l'Académie
67000 Strasbourg
Entrée libre

www.didactiquevisuelle.org
www.hear.fr



 Ouverture de la journée
Olivier Poncer - Yvan Freund

MATINÉE 9h > 12h
DE LA DISSECTION ANIMALE À LA DISSECTION HUMAINE DANS L'ANTIQUITÉ
À l'époque d'Aristote, la dissection humaine était interdite. Aristote lui-même écrivait que les parties internes des hommes sont tout particulièrement ignorées, au point qu'il fallait les étudier par référence aux parties des autres animaux dont la nature est proche de celle de l'homme. L'époque hellénistique va autoriser la dissection humaine et même la vivisection humaine. L'un des premiers, sinon le premier, à avoir pratiqué la dissection fut Hérophile, né aux environs de 330 av. J.-C. à Chalcédoine, sur la rive asiatique du Bosphore. Toutefois, la levée de l'interdiction de la dissection fut très brève : elle fut effective uniquement durant le IIIe siècle av. J.-C. Il faudra attendre un millénaire pour que la dissection humaine puisse à nouveau se pratiquer, grâce, notamment, à Mondino de' Luzzi, dont l'oeuvre Anatomia, terminée en 1316, va dominer l'enseignement pendant deux siècles.

Stavros Lazaris est chercheur au CNRS, UMR 7044 - Archéologie et Histoire ancienne : Méditerranée-Europe, ARCHIMÈDE (CNRS - Université de Strasbourg - Université de Haute Alsace). Ses champs de recherche concernent les fonctions et utilisations de l'illustration scientifique à Byzance (catalogue raisonné des manuscrits grecs illustrés scientifiques de la Bibliothèque nationale de France ; établissement d'une typologie de l'illustration scientifique médiévale) et plus largement les Visual Studies (le détail dans les cultures visuelles de l'Antiquité ; le luxe dans les cultures visuelles de l'Antiquité).

L'ENSEIGNEMENT DE L'ANATOMIE ARTISTIQUE EN FRANCE ET LA QUESTION DE LA DISSECTION
La question de savoir quelle place il convenait de réserver à l'anatomie dans la formation des peintres
et des sculpteurs a fait l'objet de réflexions importantes, notamment au XVIIIe siècle, dans le cadre institutionnel de l'Académie royale. Fallait-il confier cet enseignement plutôt à un artiste ou plutôt à un chirurgien ? Le choix n'a pas été sans susciter des controverses. Et c'est souvent autour de la nécessité
ou non, pour les futurs artistes, d'assister à des séances de dissection que les débats se sont cristallisés.


Martial Guédron est professeur d'Histoire de l'art à l'Université de Strasbourg. Ses travaux sont consacrés aux liens entre sciences et arts à travers les représentations du corps humain, tant du côté de l'idéal que de l'altérité radicale (De chair et de marbre. Imiter et exprimer le nu en France (1745-1815), Paris, Honoré Champion, 2003 ; L'art de la grimace. Cinq siècles d'excès de visage, Paris, Hazan, 2011). Il a collaboré à plusieurs expositions: Homme-Animal. Histoires d'un face à face (musées de Strasbourg, 2004) ; Figures du corps. Une leçon d'anatomie à l'École nationale supérieure des beaux-arts (Paris, ENSB-A, 2008) et Beautés Monstres (Nancy, musée des beaux-arts, 2009).

DISSECTION DRAWING SESSIONS – LOOKING FOR THE INSIDE
Le programme “Art researches Science” a été inauguré à l'Université d'Anvers.Il a pour objet la recherche autour d'une discipline des arts appliqués: l'illustration médicale et la scène artistique contemporaine. Il explore le corps humain dans toutes ses dimensions. La problématique centrale de ce programme est la dissection anatomique elle-même, objet de workshops internationaux ouverts aux étudiants d'école d'art et de médecine. Durant ces laboratoires expérimentaux, encadrés par des professionnels du domaine, les étudiants dissèquent, dessinent, peignent, photographient. Pascale Pollier-Green, Ann Van de Velde et Francis Van Glabbeek présenteront également leurs projets dans le cadre des commémorations des 500 ans de la mort d'André Vésale en 2014 : “Vesalius Continuum” et “Fabricae Vitae”. À la croisée des arts et des sciences, portés par une même passion pour la vie et la connaissance de la mort, scientifiques et artistes ne cesseront jamais de perpétuer l'héritage de Vésale, à la découverte de la beauté du corps humain.
http://www.vesalius2014.be/


Pascale Pollier Green est artiste/ sculpteur, elle s'intéresse aux relations entre arts et sciences. Elle vit et travaille à Londres comme artiste indépendante. Elle est présidente et co-fondatrice en 2010 de BIOMAB (Bilogical et art médical en Belgique) et du programme international de recherche “Art researches Science”.
http://artem-medicalis.weebly.com/

Ann Van de Velde est hématologue, elle travaille à plein temps à l'Université d'Anvers en Belgique. Sa pratique professionnelle comme son champ de recherche concernent le monde fascinant du sang humain. Elle est co-fondatrice de BIOMAB. Elle coordonne les projets de recherche des étudiants de Master en art et en science dans le cadre du programme international de recherche “Art researches Science”.

Francis Van Glabbeek est Professeur d'anatomie fonctionnelle et d'orthopédie au département de chirurgie orthopédique de l'hôpital universitaire d'Anvers en Belgique. Il est président de la Flemish Elbow and Shoulder Surgeons Society. Ses travaux de recherche et ses études cliniques sont inspirés par André Vésale. Il est co-fondateur de BIOMAB. Il organise et dirige des master class de dissection annuelle dans le cadre du programme international de recherche “Art researches Science”.
Pascale Pollier-Green, Ann Van de Velde et Francis Van Glabbeek organisent des cours, des workshops et des expositions d'art ainsi que des master class de dissection avec des partenaires internationaux à Anvers, Londres, Dundee, Strasbourg et New York.
http://biomedicalart.blogspot.be/
http://art-researches-science.blogspot.be/

APRÈS-MIDI 14h > 17h

VÉSALE ET LA DISSECTION DU CERVEAU
Le regard de l'anatomiste, si aigu soit-il, porté sur les gravures et les textes de la Fabrica se heurte à la question du « comment ». Ceci est particulièrement vrai pour le livre VII et les descriptions du cerveau, organe dont la dissection est difficile. Une « reconstitution des faits » pratiquée dans un laboratoire d'anatomie permet de mieux saisir les techniques utilisées par Vésale et les conditions dans lesquelles elles étaient pratiquées. Cette approche concrète des travaux de Vésale conduit à les voir « autrement » et finalement à y voir « autre chose ».

Stéphane Velut vit et travaille en Touraine, il exerce la neurochirurgie et enseigne l'anatomie. Hormis ses publications scientifiques portant essentiellement sur le cerveau, il a publié un essai philosophique (L'illusoire perfection du soin. Essai sur un système, Éd. L'Harmattan, 2004), co-publié avec J. Vons un ouvrage sur Vésale (L'épitome des sept livres de La Fabrique du Corps Humain d'André Vésale, Éd. Les Belles Lettres, 2008) et un roman (Cadence, Éd. Bourgeois, 2009, prix Sade), journal d'un peintre qui, dans l'Allemagne des années 30, se cloître avec une jeune fille dont il est censé faire le portrait.

STUDIO 1KILO : « DONNÉES À VOIR »
Si, à première vue, le terme de « dissection » appliqué à la démarche de designers graphiques ne semble
pas naturel, il peut être éclairant d'envisager ce rapprochement. Un problème de communication est effectivement disséqué par le graphiste : ses différents composants sont analysés afin d'en comprendre l'essence. Il est investigué en profondeur afin d'en déterminer une traduction graphique adéquate. Hansjakob Fehr et Dorothee Wettstein du studio 1kilo présenteront leurs travaux analytiques. Qu'il s'agisse d'un livre, de la visualisation d'un son, d'une carte mondiale restituant la désurbanisation des villes ou encore d'une illustration de notre vie digitale, 1kilo tente de trouver une expression visuelle unique, simple et précise, des concepts en jeu.

Fondé en 2004 à Berlin par deux graphistes suisses Dorothee Wettstein et Hansjakob Fehr, le studio 1kilo est situé à Böckten, près de Bâle, depuis 2007. Les travaux de 1kilo relèvent du design graphique, de l'infographie, de la création d'expositions et de livres dans les domaines variés de l'architecture, des sciences, de la sociologie et de la culture. 1kilo a notamment réalisé le design et les infographies du project Shrinking cities, dont l'Atlas a été primé au concours Les plus beaux livres suisses. Hansjakob Fehr enseigne également la typographie à la Haute école des arts de Berne depuis 2006. http://www.1kilo.org

jeudi 28 mars 2013

Patrimoine et santé

Patrimoine et santé : de Soufflot à nos jours
 APPEL À COMMUNICATIONS

Journées d’étude
Bourgogne, 9, 10 et 11 octobre 2013

Organisées par les associations Ghamu (Groupe Histoire Architecture Mentalités Urbaines) et Mohican (association nationale des chargés de protection au sein des CRMH)

L’année 2013 est l’année de commémoration du tricentenaire de la naissance de l’architecte Jacques- Germain Soufflot, concepteur notamment de l’hôtel-Dieu de Lyon et de l’hospice de La Charité à Mâcon. Parallèlement, un regain d’intérêt scientifique pour le patrimoine hospitalier est notable aujourd’hui avec, par exemple, la synthèse régionale publiée par le service Patrimoine et inventaire de Bourgogne en 2011, Patrimoine hospitalier en Bourgogne, ou encore l’ouvrage dirigé par Isabelle Duhau, Pierre-Louis Laget et Claude Laroche en 2012, L’hôpital en France.
L’actualité patrimoniale des dernières années fut aussi marquée par les questions de protection et/ou de
reconversion des établissements hospitaliers anciens, comme l'hôtel-Dieu de Lyon ou l’hôpital général de Dijon, et plus largement des bâtiments liés à la santé. C’est dans ce contexte que les associations Mohican et Ghamu ont souhaité organiser en 2013 des rencontres sur ces sujets.

THÈMES PROPOSÉS

1er thème - Autour de l’oeuvre de Soufflot : les hôpitaux au XVIIIe siècle 
 C’est partir de la fin du XVIIe siècle, et plus particulièrement au XVIIIe siècle, que les hôpitaux fondés au Moyen Âge connaissent une véritable évolution. Sous l’impulsion de la politique royale, ces établissements tendent à s’organiser en hôtels-Dieu, lieux de soin des malades, et en hôpitaux généraux, lieux d’accueil des déshérités. Les
prescriptions de la Contre-Réforme, ordonnant notamment la séparation des sexes au sein des hôpitaux,
contribuèrent par ailleurs à l’adoption d’un plan architectural de plus en plus caractéristique jusqu’au milieu du XIXe siècle. Dans ce contexte, les établissements hospitaliers conçus par l’architecte Soufflot à Lyon reflètent bien ces attendus à la fois religieux et sanitaires.
À ces préoccupations distributives, la question de l’hôpital au XVIIIe siècle se double de celle de son
inscription dans le tissu urbain. Sous l’impulsion de nouvelles normes hygiéniques et d’un besoin pressant de
place, les nouveaux hôpitaux civils et militaires sont en effet édifiés à la périphérie des villes. L’hôtel-Dieu de
Mâcon fut ainsi rebâti à partir de 1761 tout à fait en dehors du noyau urbain primitif où s’élevait le vieil
établissement. À l’instar des théâtres perçus comme temples des arts dans la ville, les hôpitaux y seraient-ils
devenus les temples modernes de la santé ?
Les communications permettront de se demander en quoi les édifices hospitaliers construits à l’époque de
Soufflot se placent à un moment crucial de l’histoire hospitalière, où impératifs religieux cohabitent avec les
premiers essais de médicalisation, mais aussi en quoi les oeuvres hospitalières de Soufflot furent perçues comme des modèles. Enfin, elles s’attacheront à mesurer ce rapport entre l’hôpital et la ville à l’époque des Lumières.

2e thème - Les évolutions de l’architecture consacrée à la santé, du XVIIIe siècle à nos jours
L’idée reçue voulant que hôpital soit devenu une véritable « machine à guérir » à la fin du XVIIIe siècle, recouvre des réalités plus complexes. Jusqu’aux années 1880, l’architecture des hôpitaux n’a été que marginalement influencée par la pensée hygiéniste. Les changements radicaux n’interviennent qu’après 1880 sous la double influence des découvertes médicales et des bouleversements politiques et sociaux. On assiste alors à une multiplication des établissements dédiés à la santé, avec la mise en place d’édifices spécialisés en fonction des pathologies. L’un des enjeux de la grande synthèse nationale, L’hôpital en France, fut d’expliquer ces différents bouleversements. Son propos se limite cependant à « l’hôpital à vocation universelle » ; les dispensaires, les sanatoriums ou encore les établissements thermaux ne sont pas traités. Le propos de nos journées se veut plus ouvert : il s’agira bien sur de s’intéresser aux évolutions de l’architecture hospitalière du XVIIIe siècle à nos jours, mais aussi à ses mutations à partir des années 1880, vers des bâtiments plus spécialisés en lien avec la santé.
Les communications permettront de comprendre l’organisation fonctionnelle et architecturale de ces
édifices et ainsi que leur insertion dans les politiques sociale et sanitaire de leur temps ; ainsi cette thématique
participera-t-elle à l’élaboration d’un panorama typologique de l’architecture sanitaire tant dans son évolution et que dans sa diversité.

3e thème - La politique de protection des Monuments historiques et la reconversion du patrimoine de la santé
Dès 1840, l’administration des Monuments historique protège certains bâtiments hopitaliers, principalement en raison de leur « antiquité médiévale », comme l’ancien hôpital Saint-Jean à Angers (49). Dès 1862, des édifices du XVIIIe siècle, comme l’hôtel-Dieu de Carpentras (84), sont ajoutés à la troisième liste. Depuis la loi de 1913, de nombreux édifices à vocation initialement sanitaire ont été protégés en raison de leurs intérêts artistique et/ou historique. Aujourd’hui, grâce à la base de données nationale « Mérimée », on note que 407 édifices, protégés au titre des Monuments historiques, relèvent de l’« architecture hospitalière, d’assistance ou de protection sociale ».
Parce que leur disparition n’aurait pas été un sacrifice acceptable, ces ensembles conçus pour répondre à des besoins sanitaires accueillent encore des activités de soin ; d’autres ont changé d’affectation, contraints par l’évolution des normes médicales.
À partir d’exemples concrets, les communications permettront d’établir une typologie des critères qui ont
présidé à la protection de ces établissements. La réflexion portera par ailleurs sur la façon dont l’activité médicale moderne peut perdurer dans un édifice hospitalier protégé au titre des Monuments historiques, ou au contraire se demander comment cet édifice a pu changer d’usage tout en conservant l’image de son activité d’origine.

4e thème - Les objets mobiliers et les décors dans les hôpitaux : étude et protection
Longtemps étudié pour son architecture, le patrimoine hospitalier peut être élargi aux objets mobiliers et décors que ces édifices abritent encore aujourd’hui. La synthèse régionale, Le patrimoine hospitalier en Bourgogne, a bien mis en exergue la richesse et la diversité de ces ensembles sur un territoire donné et à toutes les époques.
Songeons aux splendides apothicaireries de Chalon-sur-Saône, de Mâcon ou de Tournus, véritables écrins
d’objets à l’origine utilitaires, perçus aujourd’hui comme des objets d’art. Objets d’art ou objets du quotidien, objets anciens ou objets plus contemporains, ces journées d’étude seront l’occasion de s’interroger sur leurs problèmes de statut et de protection au sein des hôpitaux.

Comité scientifique
Isabelle Baguelin, Chargée de protection, CRMH Bretagne
Isabelle Duhau, Conservateur du patrimoine, Ministère de la Culture et de la Communication
Bruno François, Chargé de mission culture et patrimoine, Agence régionale de Santé, Bourgogne
Alexandre Gady, Professeur d’histoire de l’art, Université Paris – Sorbonne
Claudine Hugonnet, Conservateur en chef honoraire du patrimoine
Pierre-Louis Laget, Conservateur du patrimoine, Inventaire général du Nord-Pas-de-Calais
Christine Lamarre, Professeur émérite d’histoire moderne, Université de Bourgogne
Claude Laroche, Chercheur, Inventaire général d’Aquitaine
Daniel Rabreau, Professeur émérite d’histoire de l’art, Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Viviane Rat-Morris, Chargée de protection, CRMH Bourgogne
Bernard Sonnet, Conservateur des Antiquités et Objets d’art, chargé de protection, CRMH Bourgogne

Modalités pratiques
Les communications dureront 30 minutes maximum et seront accompagnées de projections. Les actes du
colloque seront publiés.
Les propositions, comportant les titres ou l’affectation de l’auteur, un titre de communication, le thème dans
lequel elles se situent et un résumé n’excédant pas 2 000 signes, sont à adresser avant le 18 mai 2013 au comité scientifique à l’adresse suivante : patrimoine.hospitalier.2013@gmail.com. Le comité scientifique vous répondra dans le mois qui suit.

Femmes, travail et nourriture

Women, Work, and Food

Call for papers:

The Sarah Isom Center for Women and Gender Studies and the Southern Foodways Alliance, two University of Mississippi institutes, announce a graduate student symposium, focused on the theme of Women, Work, and Food. The conference will take place September 12th - 13th, 2013, on the University of Mississippi campus in Oxford, Mississippi.

Dr. Kimberly Wallace-Sanders of Emory University will present the symposium’s keynote lecture. Her publications include Mammy: A Century of Race, Gender, and Southern Memory. Dr. Wallace-Sanders’s is also the editor of the anthology Skin Deep, Spirit Strong: The Black Female Body in American Culture.

The symposium will function as an important bridge to the 16th Southern Foodways Symposium, scheduled for October 4-6 at the University of Mississippi and focused on the same theme.

We welcome innovative proposals from graduate students that interrogate the conference’s theme through lenses such as economics, health and nutrition, history, labor, race, sexuality, ethnicity, the marketplace, identity construction, representations of the body in popular culture, and notions of space and place in both transnational and regional contexts.

Individuals from the fields of Anthropology, American Studies, History, Southern Studies, Visual Culture, Cinema Studies, Gender Studies, Sociology, Literary Studies, Food Studies including Health and Nutrition, Economics, Hospitality, Labor Studies and Cultural Studies are encouraged to respond to the call. All disciplines are welcome to submit.

Submissions sent to sfa.isom.gradconf@gmail.com should include a working paper title, an abstract limited to 300 words, a current one-page CV and contact information. Panel proposals should include a one-page summary for the panel.

Please indicate technology needs, such as PowerPoint or DVD. Proposals are due by May 31, 2013. Acceptance notifications will be sent out on July 1, 2013.



The Sarah Isom Center for Women and Gender Studies
University of Mississippi
002 Lyceum
662.915.5916
Fax: 662.915.7324

mercredi 27 mars 2013

Ventres et viscères


Ventres et viscères
Symbolique et esthétique des entrailles et de la digestion au XVIIIe siècle.


Dans son récent ouvrage Versailles, l'ordre et le chaos, Michel Jeanneret évoque la représentation de Monsieur de Pourceaugnac de Molière, qu'il présente comme la pièce des bas-fonds par excellence. Les brigands parisiens y côtoient l'obscurantisme provincial dans une farce dont les emblèmes sont le clystère et « les zones ténébreuses et polluées des entrailles ». La catharsis de la farce passe par la purgation du corps faussement malade. Jeanneret rapproche cette pièce du Malade imaginaire, dans laquelle le bas-ventre et son évacuation sont au cœur de la farce scatologique. Cette dernière est représentée à Versailles devant le décor artificiel de la grotte de Thétis et, pour Jeanneret, le malade penché sur ses entrailles est reflété par la fausse caverne « qui ouvre sur des profondeurs marines, enfouie dans le ventre de la terre, mimant le labyrinthe des viscères ».

La représentation des entrailles, du ventre et des viscères dépasse largement le cadre anatomique qui influence les caricatures comme la façon de penser le corps au dix-huitième siècle (Mandressi, 2003). Les fonctions physiologiques associées au bas-ventre — la digestion et l'évacuation — ont une portée métaphorique qui évolue tout au long de la période. Elles sont aussi liées à des pratiques de santé qui font des entrailles l'un des lieux privilégiés du diagnostic et de la thérapie. L'examen des déjections, la prescription régulière de lavements et d'émétiques donnent une place familière aux entrailles dans la perception du corps. Loin de la métaphore, les récits de patients et les comptes rendus médicaux ancrent la digestion dans la matérialité.

Si la digestion a longtemps été associée à une forme d'assimilation lente et sélective du savoir, la mélancolie hypocondriaque, ce « mal anglais », envisage l'étude excessive comme une indigestion. Plus généralement, c'est à l'indigestion et au trop-plein que l'on associe le siècle : le débordement du savoir, l'impossibilité d'englober la connaissance et l'abondance d'imprimés affolent la République des Lettres, tandis que les médecins s'inquiètent de produits comme le thé, le café ou les épices et de leurs conséquences sur la digestion et l'économie corporelle en général (Burton, Mandeville, Cheyne, Tissot). L'indigestion et les privations alternent dans les traités sur la mélancolie hypocondriaque, dont l'objet et le propos se confondent avec les réflexions des philosophes sur le luxe (Forth, 2005).

Les vents, la défécation, la purge et la diarrhée sont également des éléments, des images et des métaphores récurrents dans la littérature satirique, la farce et le grotesque, dont Barbara Stafford a montré la dimension politique dans la culture des Lumières (Stafford, 2011).
Tandis que la machinerie du corps, interne et invisible, est exposée à la caricature, la satire montre le dessous des institutions et recourt aux entrailles pour souligner les dérèglements du corps politique et social. Dans ses descriptions de la fange putride des cuisines, des souterrains, des hôpitaux ou des égouts, Tobias Smollett montre par exemple la faillite des institutions — la face sombre des bains publics, des palais ou de la marine — et la violence qu'elles exercent sur les corps et sur les esprits (Vasset, 2009).

Ces déclinaisons des viscères et de la digestion sont nombreuses dans la littérature comme dans les écrits médicaux ; les correspondances, fictionnelles ou non, médicales ou autres, sont par exemple fort riches en descriptions, remarques et commentaires sur le fonctionnement du ventre. Ce thème, au carrefour des disciplines, mérite aussi d'être étudié dans d'autres domaines, et tout particulièrement ceux de la culture visuelle du dix-huitième siècle (la caricature et l'anatomie), de l'architecture et de l'urbanisme.

L'imaginaire souterrain sous-tend la représentation de la ville. Les systèmes d'égouts et d'évacuation se multiplient et se superposent, ainsi que les fameux « passages » réels ou imaginés, connectant les lieux de pouvoir et de résistance. Les souterrains de Paris en sont un exemple célèbre, entre l'héritage des caves communicantes et la création des catacombes dans les carrières de calcaire pour libérer le cimetière des Innocents vidé à la fin du siècle. Comment les villes souterraines se construisaient-elles ? Quelles structures étaient récupérées, et réagencées ? Des égouts, des caves et des cryptes aux premières fouilles urbaines, les études de cas sur les entrailles des villes françaises et britanniques seront particulièrement bienvenues.

Nous vous invitons à proposer des articles sur ce sujet dans les domaines de

La littérature
L'histoire (notamment l'histoire de la santé)
L'histoire des idées
L'histoire culturelle
La culture matérielle et visuelle
L'architecture et l'urbanisme

Langues : français et anglais

Les propositions retenues feront l'objet d'un colloque qui se tiendra à Paris les 21 et 22 mars 2014. Les textes définitifs devront être rendus le 15 juillet 2014.

Merci d'envoyer vos propositions (300 mots), accompagnées d'un court CV détaillant vos publications les plus récentes, conjointement à Sophie Vasset (sophie.vasset@univ-paris-diderot.fr) et Sylvie Kleiman-Lafon (sylvie.kleiman-lafon@univ-paris8.fr) avant le 31 mai 2013.

Carnets, médecine et sciences

Notebooks, medicine and the sciences in early modern Europe

12-13 July 2013

Department of History and Philosophy of Science, University of Cambridge

Organised by Lauren Kassell (ltk21@cam.ac.uk) and Elaine Leong (eleong@mpiwg-berlin.mpg.de)

Participants are invited for a workshop on Notebooks, Medicine and the Sciences in Early Modern Europe. This is the first of a series of events organised as part of the Notebooks Network, a new research initiative to bring together scholars working on paper technologies, especially, but not exclusively in the early modern period and with a focus on medicine and the sciences. This initiative arises out of Lauren Kassell’s work on medical casebooks (http://www.magicandmedicine.hps.cam.ac.uk/) and Elaine Leong’s projects on recipe books and medical reading practices (http://www.mpiwg-berlin.mpg.de/en/staff/members/eleong). The Notebooks Network will comprise a series of workshops, a digital forum and, ultimately, an edited volume (c.2017). The digital forum will include shared news and queries (through a blog, twitter, facebook and/or a listserve), a register of current work in the field, and bibliographies of primary and secondary sources.

The inaugural workshop, Notebooks, Medicine and the Sciences in Early Modern Europe, aims to assess recent research in the field, facilitate conversations between scholars working in different disciplines and on a number of cognate large-scale projects, and foster future collaborations. Places are limited. Please let us know as soon as possible if you would like to participate. There will be a registration charge to cover the costs of tea, coffee and lunches, of £30 (£15 for students).

A draft programme is included below. See http://notebooks.hypotheses.org/ for more details about the Notebooks Network and the July 2013 workshop.

Lauren Kassell (ltk21@cam.ac.uk)


*DRAFT PROGRAMME*

Friday, 12 July

Paper-books and the Reform of Learning
 Angus Vine, University of Stirling

Discussant: Peter Jones, University of Cambridge


Note-taking and the Rise of Empirical Observation in 16th-century Medical Practice
 Michael Stolberg, Universität Würzburg

Discussant: Hannah Murphy, University of Exeter


 Ulisse Aldrovandi, Francis Bacon, and the Use of Paper Technology inRenaissance Natural History
 Fabian Krämer, Ludwig-Maximilians-Universität München

Discussant: Valentina Pugliano, University of Cambridge

 

Word and Image in the Renaissance Notebook
 William Sherman, University of York

Discussant, Alexander Marr, University of Cambridge

 
Invention: Literary Creativity in a Network of Notebooks
 Adam Smyth, Birkbeck, University of London

Discussant: John Gallagher, University of Cambridge

 
Early Modern Attitudes Toward Delegating Copying and Note-taking
 Ann Blair, Harvard University

Discussant: Arnold Hunt, British Library


 Saturday, 13 July


John Locke’s Notes and Baconian Information
 Richard Yeo, Griffith University Brisbane, Australia

Discussant: Natalie Kaoukji, University of Cambridge



Students’ Notebooks in Early Modern Universities
 Nicholas Popper, College of William and Mary

Discussant, Renee Raphael, University of California, Irvine and I Tatti, Harvard University


 Note-taking for Health: Medical Notebooks in the Early Modern Household
 Elaine Leong, Max Planck Institute for the History of Science, Berlin

Discussant: Alexandra Walsham, University of Cambridge


 Towards a History of the British Notebook, from Bacon to Wedgwood
 Jacob Soll, University of Southern California

Discussant: Lauren Kassell, University of Cambridge


 “Fragments of a Natural Method”: How Linnaeus Explored Plant Odours,Tastes, and Virtues on Paper
 Staffan Müller-Wille, University of Exeter

Discussant: Emma Spary, University of Cambridge


 Industrialization of the Medical Notebook
 Volker Hess, Charité - Universitätsmedizin Berlin and Andrew Mendelsohn,
Queen Mary, University of London

Discussant: Silvia De Renzi, Open University

 
Roundtable – what’s next?

mardi 26 mars 2013

Humanitaire et médecine II

Humanitaire & médecine II 
À l'épreuve du feu, 1870 à 1914

APPEL À CONTRIBUTION

Jeudi 24 et vendredi 25 octobre 2013

A l’occasion du 150e anniversaire de la fondation du Comité international de la Croix-Rouge et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l'Institut d'histoire de la médecine et de la santé, Faculté de médecine de l'Université de Genève et Genève humanitaire, centre de recherches historiques, organisent une série d'activités de recherche et de colloques en 2013 et 2014.

Le thème choisi est le rôle de la médecine et des médecins dans la création  du CICR, du Droit international humanitaire et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Vu l’ampleur du sujet, cette étude est organisée en quatre phases :

La première phase a eu lieu les jeudi 14 et vendredi 15 février 2013 sur la période de la fondation du CICR et du Droit international humanitaire  (1863 – 1870).

La deuxième phase porte sur le rôle des médecins et des soignants, ainsi que sur l’impact des transformations de la médecine et de la santé publique au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de la guerre franco-allemande de 1870 à la veille de la Première Guerre mondiale. Elle s'intitule A l'épreuve du feu, 1870 à 1914, et aura lieu les jeudi 24 et vendredi 25 octobre 2013.

Les troisième et quatrième phases auront lieu en 2014, la troisième sur la période 1914 à 1945 et la quatrième de 1945 à nos jours.

La deuxième phase s'articulera autour des sujets suivants :

Aspects institutionnels et contexte socio-politique
·           Le concept de neutralisation du personnel soignant et des blessés de guerre
·           Les changements dans les professions de la santé (publique et militaire)
·           La formation humanitaire du personnel de santé
·           La santé militaire dans les expositions internationales, les conférences et les concours (Bruxelles 1876, Paris 1878, etc.)
·           Le rôle de la médecine dans les réunions et les conférences internationales de la Croix-Rouge
·           Les relations entre le CICR et les Sociétés nationales
·           L'extension de la Convention de Genève à la guerre navale (1866 à 1907)

Aspects scientifiques
·           L'hygiène et la médecine pastoriennes. Les techniques de désinfection
·           Le développement de la technologie sanitaire dans les armées
·           Les efforts pour réduire le nombre des amputations
·           La statistique sanitaire
·           Les transfusions sanguines

Les conflits paradigmatiques
·           La guerre franco-allemande (1870 à 1871)
·           Les guerres de conquête coloniale
·           La troisième guerre carliste (1872 à 1876)
·           La guerre du Monténégro, de la Serbie et de la  Russie contre l'Empire ottoman (1876 à 1878)
·           La guerre entre la Serbie et la Bulgarie (1885)
·           Les guerres balkaniques (1912 à 1913) et les missions de Carle de Marval.

Les interventions de la Croix-Rouge en temps de paix
·           Le tremblement de terre de Messine (1908)
·           Les « ambulances antipaludéennes » en Italie
·           Les soins à domicile
·           Les tremblements de terre de Meiji-Sanriku, Japon (1896)
·           La lutte contre la tuberculose

Quelques personnalités marquantes
·           Louis Appia
·           Clara Barton
·           Fréderic Ferrière

Étant donné l'ampleur de la période considérée et la richesse des sources disponibles, nous nous permettons d'insister sur deux données :
·           Chaque communication apportera une approche ou des éléments nouveaux
·           Les relations entre l'humanitaire Croix-Rouge et la médecine seront le fil conducteur de chaque communication

Si vous êtes intéressé par une participation à ce deuxième événement, veuillez envoyer votre proposition (titre, court résumée et bref CV) à l'un des membres du Conseil scientifique.

Date limite pour la soumission: 15 avril 2013
Langues du colloque : français et anglais.

Conseil scientifique :

Bernardino Fantini
Institut d'histoire de la médecine et de la santé, Université de Genève
Centre Médical Universitaire, Case Postale, CH - 1211 Genève 4, tél : 022 379 5790
(siège de l'Institut : 8 chemin Thury, 1206 Genève)

Roger Durand
Genève humanitaire, centre de recherches historiques
Ch. des Hutins 47, CH - 1232 Confignon, tél : 079 666 5823

François Bugnion
Dr ès Sciences politiques, consultant indépendant en droit et en action humanitaires
11, Ch. Pré-Cornillons, CH 1292 Chambésy, tél : 022 758 1966, 022 723 2205

Dolores Martin Moruno
Institut d'histoire de la médecine et de la santé, Université de Genève

Valérie Lathion
Département d'histoire générale de la Faculté des lettres, Université de Genève
Rue Saint-Ours 5, CH 1204 Genève, tél 022 379 7094
Valerie.lathion@unige.ch