mercredi 3 décembre 2025

La monstruosité de la femme dans la médecine de la Renaissance

La monstruosité de la femme dans la médecine de la Renaissance. Une étude d’épistémologie historique



Soutenance de thèse de Sofia Zuccoli



Thèse en philosophie réalisée à l’Université Paris-Est sous la direction de Roberto Poma. 

La soutenance aura lieu le vendredi 5 décembre à 14h, dans la salle des thèses du Campus Centre de l’Université Paris-Est Créteil (bâtiment P2, Faculté des sciences et technologie, rez-de-chaussée), 61 av. du Général de Gaulle, 9400 Créteil, métro ligne 8 station Créteil Université.





Membres du jury :


Mme Claire CRIGNON – Professeure des Universités, Université de Lorraine, rapporteuse

Mme Marie-Frédérique PELLEGRIN – Professeure des Universités, Université Grenoble Alpes, rapporteuse

Mme Violaine GIACOMOTTO-CHARRA – Professeure des Universités, Université Bordeaux Montaigne, examinatrice

M. Charles WOLFE – Professeur des Universités, Université Toulouse II, examinateur

M. Roberto POMA – Professeur des Universités, Université Paris-Est Créteil, directeur de thèse.



La soutenance est publique et ouverte à toutes et à tous.

Si vous souhaitez suivre en distanciel, je vous remercie de me prévenir à l’adresse suivante : sofiazuccoli@gmail.com



Résumé de la thèse :

Cette thèse de doctorat vise à étudier les représentations médicales de la nature féminine aux XVIe et XVIIe siècles à travers le prisme des débats entourant la définition aristotélicienne de la femme comme un être monstrueux. La recherche contemporaine a souvent considéré cette théorie en voie de disparition à la fin de la Renaissance, arguant que la majorité des praticiens de l’époque rejette explicitement l’idée d’une féminité conçue comme une anomalie anatomique (Maclean, 1980 ; Pomata, 2013). Pourtant, si ces médecins refusent la catégorisation de la femme comme une erreur de la nature, leurs discours, dès lors qu’ils s’attachent à analyser son corps et son esprit, recomposent en sourdine une monstruosité aux contours renouvelés.

Nous examinons ces modulations insidieuses sous trois perspectives complémentaires. D’abord, par l’étude des questions anatomiques à propos de l’isomorphisme des organes de la génération, au sein desquelles surgissent de nouvelles formes de conceptualisation du corps féminin qui oscillent entre différence et analogie. Ensuite, dans le cadre de la littérature gynécologique et obstétricale en plein essor entre les XVIe et XVIIe siècles, où se cristallisent des interrogations sur la spécificité organique de la femme. Enfin, nous nous penchons sur les doctrines médicales de l’âme, lesquelles, en attribuant à l’imagination une puissance formatrice sur la matière vivante, confèrent aux femmes un pouvoir tératogène et pathogène, posant leur psyché comme un foyer d’instabilité physiologique.

Loin de s’effacer, la notion de monstre se métamorphose donc en un outil conceptuel permettant d’interroger les discours médicaux sur la différence des sexes au seuil de la modernité.



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