Appel à communications
Colloque final du projet « Amateurs en sciences : une histoire par en bas » (5, 6 et 7 septembre 2022 – Le Mans Université)
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Le projet ANR « AmateurS — Amateurs en sciences (France, 1850-1950) : une histoire par en bas » (https://ams.hypotheses.org/) tiendra son colloque final à l’Université du Mans (France) du 5 au 7 septembre 2022.
À la suite des recherches réalisées au cours du projet, le colloque propose d’élargir géographiquement (France et au-delà) et chronologiquement (XVIIIe-XXIe siècles) les perspectives ouvertes par une histoire par en bas des amateurs en sciences, attentive à restituer leurs points de vue, leurs pratiques, leurs productions matérielles. Afin d’éviter la simple juxtaposition d’études de cas, les thèmes classiques de l’histoire des amateurs seront réinterrogés par le biais de questions transversales listées ci-dessous.
Session 1 — Vocations et formations.
Comment naît un amateur ? Cette session propose de revenir sur les premières années de l’individu amateur en sciences. Elle interrogera ce que peut représenter la vocation aux yeux des amateurs, les modèles qui les inspirent, les lieux qui contribuent à l’éclosion de leur désir de devenir scientifique. Elle se centrera également sur les différents modes de formation (lectures, parcours scolaires, rencontres, etc.). Partant, elle pourra également porter sur la construction de figures d’amateurs comme modèles pour les amateurs.
Session 2 — Sciences en famille.
L’histoire sociale des amateurs s’est beaucoup intéressée aux sociabilités tissées par les sociétés savantes. Aborder cette question à la lumière de la famille invite, d’une part, à considérer la manière dont on pratique les sciences en famille, et à examiner, par exemple, les logiques de genre ou les rapports entre générations qui s’instaurent autour de pratiques scientifiques. D’autre part, la présence de cercles familiaux ou amicaux dans les réseaux amateurs en diversifie les fonctions et brouille les frontières entre le public et le privé. Leur rôle dans la promotion sociale, dans la structuration ou la reproduction des élites scientifiques, y compris professionnelles, à travers le jeu des alliances amicales ou matrimoniales, pourra être interrogé.
Session 3 — Allégeances et contestations.
Cette session se centrera sur les systèmes de valeurs internes aux amateurs et sur leurs stratégies, individuelles ou collectives, de légitimation. Elle part de l’hypothèse que les amateurs peuvent être pris dans plusieurs logiques, parmi lesquelles notamment la quête de légitimité vis-à-vis des institutions scientifiques, impliquant une adhésion aux valeurs des professionnels, et une quête de légitimité « locale », interne au monde des amateurs, avec des valeurs propres. Ces logiques de légitimation peuvent se combiner ou s’affronter ; elles peuvent peser différemment en fonction des situations individuelles ou collectives, et en fonction d’enjeux politiques et épistémiques (sciences alternatives, participatives, en luttes ou militantes). Elles peuvent peut-être se lire à travers des choix privilégiés de modes et registres d’expression (humour, textes littéraires, etc.).
Session 4 – Les publics des amateurs.
Cette session portera sur le rôle des amateurs comme médiateurs et comme diffuseurs de savoir, et plus largement sur leur manière de se construire un public et les enjeux que cette construction sous-tend. Quelle place occupent les conférences, les expositions, les cours publics, les « causeries », les textes destinés au grand public dans les activités des amateurs ? Que sait-on de leur contenu, des choix didactiques opérés ? Quel rôle joue le choix du médium dans la construction par l’amateur de son public ? Doit-on considérer que ces activités relèvent de la vulgarisation d’un savoir produit par les institutions, telle qu’on l’entend classiquement, et dont les amateurs seraient de simples traducteurs ou passeurs ? Ou bien les amateurs médiatisent-ils des savoirs propres, qu’ils ont eux-mêmes produits, différents de ceux que diffusent les médias de la vulgarisation scientifique ?
Session 5 – Les territoires de la science des amateurs.
La science que pratiquent les amateurs est souvent dépendante de contextes locaux. Celle-ci est même parfois uniquement domestique ou villageoise. Pourtant, elle peut se déployer sur des territoires plus étendus que ceux des savants académiques (missionnaires, militaires, etc.). Dans cette session, nous proposons d’interroger, du local au global, les manières dont se structurent des réseaux ou des pratiques scientifiques amateurs. Dans cette session, pourront être également abordés les lieux et les espaces de contact entre professionnels et amateurs (chantiers archéologiques, observatoires astronomiques, etc.).
Session 6 – Les objets des sciences amateurs et leurs marchés.
L’histoire matérielle a récemment porté son regard sur la collection, les instruments, voire les productions mêmes des amateurs (dessins, maquettes, etc.). À travers le prisme des circuits et des marchés de ces objets, cette histoire ne peut-elle pas aussi permettre de resituer l’amateur dans une circulation en partie vénale des savoirs ? En montrant derrière l’amateur le client ou le consommateur, il s’agit de rappeler son rôle intermédiaire entre réception et production d’objets scientifiques. En contrepoint de l’offre destinée aux amateurs, cette session pourra également présenter l’offre produite par les amateurs eux-mêmes.
Les propositions de communications d’une vingtaine de lignes devront être accompagnées d’une bibliographie intégrant les sources, et d’un court CV d’une page maximale.
Ces propositions devront indiquer le nom de l’auteur, son appartenance institutionnelle et sa fonction, un titre, ainsi que la session dans laquelle s’inscrit la communication.
Les propositions sont à adresser jusqu’au 15 janvier 2022, aux organisateurs du colloque : hadrien.viraben@univ-lemans.fr ; laurence.guignard@u-pec.fr. Une réponse sera envoyée avant le 28 février 2022.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
Comité scientifique :
David Aubin (IMJ-PRG, Sorbonne Université) ; Géraldine Delley (Laténium, Université de Neuchâtel) ; Volny Fages (IDHES, ENS Paris-Saclay) ; Laurence Guignard (CRHEC, Université Paris-Est Créteil INSPÉ) ; Hervé Guillemain (TEMOS, Le Mans Université) ; Aurélie Hess (TEMOS, Université Bretagne-Sud) ; Florian Mathieu (Études sur les sciences et les techniques, Université Paris-Saclay) ; Serge Reubi (CAK, Musée national d’histoire naturelle) ; Nathalie Richard (TEMOS, Le Mans Université) ; Nathan Schlanger (École nationale des chartes) ; Florent Serina (Institut de psychologie, Université de Lausanne) ; Hadrien Viraben (TEMOS, Le Mans Université).
Télécharger l’appel à communications en français
The ANR-funded project ‘AmateurS – Amateurs in Science (France, 1850–1950): A History From Below’ (https://ams.hypotheses.org/) will hold its final colloquium at Le Mans University (France) from 5 to 7 September 2022.
Following the research carried out in this project, the colloquium proposes to broaden geographically (France and beyond) and chronologically (18th-21st centuries) the perspectives opened by a history from below of amateurs in science, which restores their points of view, their practices, and their material productions. In order to avoid a mere juxtaposition of case studies, the classical themes of the history of amateurs will be reexamined through the transversal questions listed below.
Session 1 – Vocations and Formation.
How is an amateur born? This session will look back at the early years of the individual amateur in science. It will look at what a vocation means to amateurs, the models that inspire them, and the places that contribute to their desire to become scientists. It will also focus on the different ways of training (readings, school courses, meetings, etc.). It may also focus on the construction of amateur figures as models for amateurs.
Session 2 – Science in the family.
The social history of amateurs has been very interested in the sociabilities woven by learned societies. Addressing this question in the light of the family invites one to consider the way in which science is practised in the family, and to examine, for example, the gender dynamics or the relationships between generations that are established around scientific practices. On the other hand, the presence of family or friendship circles within amateur networks diversifies their functions and blurs the boundaries between the public and the private. Their role in social promotion, in the structuration or reproduction of scientific elites, including the professional ones, through friendly or matrimonial alliances, may be questioned.
Session 3 – Allegiances and contestations.
This session will focus on the internal value systems of amateurs and their individual or collective legitimization strategies. It is based on the hypothesis that amateurs can be caught up in several dynamics, including the quest for legitimacy with respect to scientific institutions, implying adherence to the values of professionals, and a quest for ‘local’ legitimacy, internal to the world of amateurs and to its own values. These strategies of legitimization can be combined or confronted; they can weigh differently according to individual or collective situations, and according to political and epistemic issues (alternative, participative, struggling or militant sciences). They can perhaps also be read through choices of modes and registers of expression (humour, literary texts, etc.).
Session 4 – Amateur publics.
This session will focus on the role of amateurs as mediators and disseminators of knowledge, and more broadly on their way of building an audience and the issues that this construction underlies. What place do conferences, exhibitions, public courses, talks and texts intended for the general public occupy in the activities of amateurs? What do we know about their content and the didactic choices made? What role does the choice of medium play in the amateur’s construction of his audience? Should we consider that these activities are part of the popularization of knowledge produced by the institutions, as is conventionally understood, and of which the amateurs are simple translators or passers-by? Or do amateurs mediate their own knowledge, which they have produced themselves, different from that disseminated by the popular science media?
Session 5 – The territories of amateur science.
The science practised by amateurs is often dependent on local contexts. It is even sometimes only domestic or village-based. However, it can be deployed on wider territories than those of academic scientists (missionaries, military, etc.). In this session, we propose to examine, from local to global, the ways in which networks or amateur scientific practices are structured. In this session, the places and spaces of contact between professionals and amateurs (archaeological sites, astronomical observatories, etc.) will also be addressed.
Session 6 – The objects of amateur science and their markets.
Material history has recently focused on the collection, the instruments, and even the productions of amateurs (drawings, models, etc.). Through the lens of the circuits and markets of these objects, can this history allow us to resituate the amateur in a partly monetary circulation of knowledge? By showing the customer or consumer behind the amateur, the aim is to recall his intermediary role between the reception and production of scientific objects. As a counterpoint to the offer intended for amateurs, this session could also present the offer produced by the amateurs themselves.
Proposals for papers of about twenty lines should be accompanied by a bibliography that includes sources, and a short CV of no more than one page.
These proposals should indicate the name of the author, his/her institutional affiliation and function, a title, as well as the session in which the paper is to be presented.
Proposals should be sent by 15 January 2022 to the colloquium organizers: hadrien.viraben@univ-lemans.fr; laurence.guignard@u-pec.fr. A reply will be sent before 28 February 2022.
The languages of the colloquium will be French and English.
Scientific committee:
David Aubin (IMJ-PRG, Sorbonne Université); Géraldine Delley (Laténium, Université de Neuchâtel); Volny Fages (IDHES, ENS Paris-Saclay); Laurence Guignard (CRHEC, Université Paris-Est Créteil INSPÉ); Hervé Guillemain (TEMOS, Le Mans Université); Aurélie Hess (TEMOS, Université Bretagne-Sud); Florian Mathieu (Études sur les sciences et les techniques, Université Paris-Saclay); Serge Reubi (CAK, Musée national d’histoire naturelle); Nathalie Richard (TEMOS, Le Mans Université); Nathan Schlanger (École nationale des chartes); Florent Serina (Institut de psychologie, Université de Lausanne); Hadrien Viraben (TEMOS, Le Mans Université).
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