samedi 5 juin 2021

Conférences en histoire de la médecine et du corps dans l’Antiquité gréco-romaine

Conférences en histoire de la médecine et du corps dans l’Antiquité gréco-romaine


Du Lundi 7 au Mercredi 9 Juin 2021 de 9h00 à 13h00

Lieu. Visioconférence

Cycle de conférences de la Professeure Véronique DASEN à l’Université de Lille dans le cadre du dispositif Doctoral Visiting Professors du collège doctoral Lille-Nord de France

Programme :

• 7 juin 2021 9h – 13h
L’accueil des participants se fait à partir de 9h, la séance commencera à 9h15

La vie et la mort. Voyage aux limites de la médecine. Le médecin grec et romain face à la mort.
Cette conférence propose une introduction à l’histoire de la médecine gréco-romaine, de ses acteurs, de leurs théories, connaissances (anatomie, physiologie) et des moyens thérapeutiques mis en œuvre pour combattre la maladie dans différents contextes sanitaires et démographiques. Un volet sera dédié à la façon dont les médecins ont défini les limites de leur art, et géré, avec leur patient, la question difficile, hier comme aujourd’hui, de la maladie et de la mort, de l’aide au suicide.

Ars medica : la pratique médicale au féminin

Plusieurs obstacles épistémologiques ont freiné l’étude de la pratique médicale au féminin dans l’Antiquité gréco-romaine. En dépit du nombre relativement restreint de sources disponibles, il est aujourd’hui possible de réévaluer le rôle des femmes médecins en déconstruisant nos catégories modernes pour éviter les anachronismes. Le recours à une démarche pluridisciplinaire, basée sur des sources de natures diverses (écrites, iconographiques, archéologiques), permet de nuancer la partition des spécialisations selon les sexes. Les femmes furent non seulement au service d’autres femmes, mais aussi d’hommes. Le croisement des sources met en lumière les modalités d’une agency féminine avec différentes formes d’autorité, médicale et religieuse, et de reconnaissance sociale hors de la sphère privée qui invitent aussi à réévaluer l’impact des préjugés antiques – et modernes – sur l’infériorité « naturelle » des femmes et leur incapacité à gérer les responsabilités.

• 8 juin 2021 9h – 13h
L’accueil des participants se fait à partir de 9h, la séance commencera à 9h15

Le corps féminin : le point de vue du médecin
Les auteurs médicaux antiques ne s’accordent pas sur la question de savoir si les femmes sont ou non fondamentalement semblables aux hommes, à l’exception de quelques organes et fonctions. Certains pensent qu’hommes et femmes sont si différents que leurs maladies doivent être abordées de manière radicalement séparée. Dans le Corpus hippocratique, une série de traités relatifs aux femmes, les Gynaikeia (fin du Ve et IVe siècle av. J.-C.) expliquent que les femmes sont profondément différentes des hommes, d’une altérité qui s’étend jusqu’à la nature de leur chair. Le terme de Gynaikeia ne signifie pas seulement les « maladies des femmes », mais désigne aussi les remèdes spécifiques aux femmes, les menstruations et les organes génitaux féminins ; le mot lui-même résume à sa manière tout ce qui fait que les femmes sont « différentes ».

Faire un bel enfant : craintes, espoirs et recettes dans l’Antiquité
Cette conférence sera consacrée à l’une des périodes de plus grande fragilité de l’être humain qui mène de la conception à l’accouchement, en examinant les pratiques et les croyances qui visent à assurer la survie de la mère et de l’enfant. Depuis l’Antiquité́, on pense qu’une mère experte saura faire un bel enfant, et que sa négligence, ou son ignorance, est la cause de tous les maux de l’enfant à venir. Un examen attentif des sources disponibles révèle le rôle actif attribué à l’embryon qui peut être pensé comme un être déjà doué d’une forme de personnalité, objet de soins spécifiques. Des échanges mystérieux se produisent en effet entre la mère et l’enfant qu’elle porte. Ils font peser sur la mère une lourde responsabilité, celle de produire un bel enfant, en bonne santé, semblable à ses parents, surtout à son père… sans anomalie, ni malformation. Cette conférence explorera les différentes facettes de ces craintes, espoirs et recettes dans l’Antiquité́ sans négliger l’influence d’autres facteurs, indépendants de la volonté́ maternelle.

• 9 juin 2021 9h – 13h
L’accueil des participants se fait à partir de 9h, la séance commencera à 9h15

Jumeaux, jumelles dans les sociétés grecques et romaines
La naissance simultanée de plusieurs enfants est un événement rare et inattendu qui a de tout temps suscité des réactions contrastées. Tantôt synonymes de désordre, tantôt de prospérité, quel accueil ont reçu les jumeaux en Grèce et à Rome ? Vers quel pôle a penché cette ambivalence dans la vie quotidienne ? Seule une approche interdisciplinaire permet de restituer la place des naissances multiples dans la société antique.

Normal, anormal ? Regards sur les différences corporelles en Grèce et à Rome
Dans le monde grec antique, si marqué par la valorisation de la beauté corporelle, le traitement de la différence ou de la malformation physique, transmis par les représentations iconographiques, l’archéologie et les textes, est contrasté. Les discours normatifs ne semblent pas correspondre à la pratique qui varie de cas en cas, selon les différentes formes d’anomalie. Le rejet n’est pas la règle, certaines malformations peuvent au contraire conférer des compétences, comme dans l’exemple du nanisme. Le principe allégorique alliant le concept de vice moral à celui de défaut corporel semble trouver son origine dans l’esthétique hellénistique. Il s’inscrit dans une longue tradition occidentale qu’il nous revient de déconstruire.

Pour obtenir le lien de connexion, merci de contacter l’organisatrice de l’évènement : Organisatrice : Caroline Husquin (caroline.husquin@univ-lille.fr)

Le programme est consultable en PDF ici

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