mercredi 3 mars 2021

Les épidémies antiques

Épidémies antiques : problèmes et contextes, méthodes et documentation


Journées d’études

 
Vendredi 5 et samedi 6 mars 2021 de 9h30 à 18h
En visioconférence - contact <Benoit.Rossignol@univ-paris1.fr> 


Journées d’études 2021 organisées dans le cadre du programme ANR ’Pestilence and human societies emergence, evolution and bio-cultural transformations’

Le programme ANR PSCHEET, qui a débuté à l’automne 2019, envisage d’étudier, de manière pluridisciplinaire les épidémies et les maladies émergentes dans l’antiquité. Si ces questions sont aujourd’hui d’une actualité brûlante, elles font, depuis quelques années, l’objet de recherches nombreuses en histoire ancienne, en archéologie, en anthropologie et en paléogénétique ; recherches qui ont débouché d’ors et déjà sur des résultats nouveaux et des questions nouvelles. Une première rencontre scientifique à Rome en juin 2019 a préparé la mise en place du programme. Dans sa continuité, nous proposons deux journées de travail sur les épidémies antiques.

Depuis au moins l’article important de Richard Duncan-Jones sur la peste antonine, en 1996, la question de l’impact des épidémies antiques est revenue au cœur des débats. Toujours discutée, elle n’épuise cependant pas le sujet : la nécessaire prise en compte du fait épidémique dans l’écriture de l’histoire de l’empire romain ne saurait se limiter à une discussion qui opposerait maximalistes et minimalistes et pourrait sembler jouée d’avance. Plus que jamais, nous avons besoin d’approches précises et originales, respectueuses des spécificités des diverses sources, des diverses disciplines et permettant un dialogue entre spécialistes. Il importe aussi de considérer la place de l’épidémie et de ses divers mécanismes, des plus biologiques aux plus sociaux et culturels dans les sociétés antiques, voire dans les collectifs pour reprendre un terme de l’anthropologie contemporaine : l’épidémie engage aussi les rapports avec l’environnement et les non-humains, et en particulier les divinités.

Il s’agit donc, par des études ciblées de faire le point sur nos connaissances et de retrouver la perception, la conception et la narration des faits épidémiques anciens dans toute leur diversité. Si les épisodes les plus graves sont nécessairement au cœur de nos études, comme pour les trois grandes pandémies qui ont marqué l’histoire de l’empire – Antonine, de Cyprien et de Justinien -, il faut aussi prêter une attention forte à ce que peuvent nous enseigner des épisodes moins connus, voire fictifs ainsi que la réélaboration et la reprise de récits d’épidémies passées tant dans la littérature historique, que dans des ouvrages savants comme ceux de Pline ou dans le cadre de la poésie et de la philosophie.

Nombre de questions sont envisageables : quelles étaient les perceptions et les conceptions de la contagion, quels effets avait l’épidémie sur les pratiques et les représentations ? Quels étaient les usages du récit d’épidémie ? Peut-on déceler des évolutions à ces divers propos sur le temps long ou durant les crises épidémiques ? Chaque épidémie enfin peut sembler convoquer et dépasser le souvenir des précédentes, au moment où la situation sanitaire nous contraint à travailler à distance, nous pourrons être attentifs à l’articulation des héritages et des événements à travers les diverses échelles de temps impliquées par l’épidémie. 





Vendredi 5 mars

9h30 Benoît Rossignol (Paris 1), Dominique Castex (PACEA - CNRS), Nicolas Laubry(EFR): Introduction.

10h15 Jean Guyon (CNRS): Les investigations archéo-anthropologiques: une occasion de«revisiter» les catacombes.

11h00 Diane Ruiz-Moiret (Université Lumière Lyon 2 / Sorbonne-Université): À qui profite l’épidémie? maladies pestilentielles et crimes de poison dans la Rome républicaine.

Pause

14h30 Benoît Rossignol (Université Paris 1): Autour de la pestilence sous Titus: épidémies mémorables et maladies ordinaires.

15h15 Antony Hostein (EPHE): Monnaie et pandémie. Observations sur les revers d'Abonotique/Ionopolis où figure l'image du serpent Glycon.

16h00 Divna Soleil (Université Aix-Marseille): «Aucun des médecins anciens n’a mentionné...»: comment émerge une maladie nouvelle dans le discours médical de l’Antiquité gréco-romaine?

Pause

17h30 (11h30 South-Carolina) Hunter Gardner (University of South Carolina): Politics and Pestilence in Early Imperial Rome

18h15 (11h15 Oklahoma) Kyle Harper (University of Oklahoma): The First Pandemic inItaly.

 

Samedi 6 mars

9h30 Sophie Lalanne (Université Paris 1): L’envie, l’ophtalmie, la jaunisse, le pouvoir du basilic et l’amour: phénomènes de contagion dans le roman d'Héliodore d’Emèse.

10h15 Romain Loriol (Université Jean Moulin Lyon 3): La peste, les dieux, les rites :quelques éléments de réflexion.

11h00 Claire Sotinel (Université Paris Est-Créteil ): Après le châtiment de la clémencedivine: réponses religieuses à la peste, de Justinien à Grégoire le Grand.Pause

13h30 Alessio Sopracasa (Sorbonne Université): La maladie à Byzance entre individu et collectivité.

14h15 Patrick Boucheron (Collège de France): A l’ombre de la peste noire. Réflexions sur les enjeux de la comparaison historique.

15h00 Discussion générale 

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