lundi 18 décembre 2017

Le normal et le pathologique

Le normal et le pathologique

Appel à communication

XXIVe Journées de la Société d’histoire et épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE)
 15-17 mars 2018, Lausanne
Institut des humanités en médecine (IHM)

Les XXIVe Journées de SHESVIE se tiendront à Lausanne les 15, 16 et 17 mars 2018, à l’invitation de l’Institut des humanités en médecine. Le thème du Congrès 2018 est : « Le normal et le pathologique ». Le congrès sera inauguré par une conférence introductive de Mme Anne Fagot-Largeault (Collège de France, Académie des sciences).
Le Congrès de la Shesvie est tous les ans l'occasion pour les membres de notre société, et pour ceux qui souhaitent la rejoindre, de présenter leurs travaux. Nous vous invitons dès à présent à nous faire parvenir par email un titre et un résumé de votre proposition de communication (max. 500 mots) avant le 15 janvier 2018.
Les communications pourront porter soit sur le thème du congrès, ou sur tout sujet intéressant l’histoire et l’épistémologie des sciences de la vie. Après avis du Comité scientifique du colloque, vous recevrez une réponse au plus tard le 26 janvier 2017. La procédure d’inscription au colloque sera alors mise en route.
Contact : jennifer.bernard@univ-lyon1.fr.

ARGUMENTAIRE
La thématique du normal et du pathologique a été retenue en fonction des intérêts communs de la SHESVIE et de Inst tut des humanités en médecine (IHM) de Lausanne, donc à la croisée des études historiques et philosophiques sur la biologie et la médecine. Dans sa thèse de médecine, soutenue en 1943, Georges Canguilhem a développé une critique de la conception scientifique et quantitative de la maladie, faisant valoir l’irréductible normativité des catégories du normal et du pathologique. Cette critique de l’objectivisme médical est étroitement liée chez Canguilhem avec une réflexion sur la normativité de la vie. Depuis 1943, le contexte de discussion a bien changé. En philosophie de la médecine, les débats ont été en grande partie structurés par l’alternative entre les conceptions naturaliste et normativiste de la santé et de la maladie, la normativité étant alors envisagée dans son aspect social et culturel, non au sens « biologique » de Canguilhem. Simultanément, la philosophie de la biologie et la philosophie de la médecine n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre, une tendance lourde aujourd’hui remise en question par certains auteurs. Le style de recherche a aussi changé : l’approche « historico-épistémologique » chère à Canguilhem a perdu de son évidence, au profit d’un divorce croissant entre les travaux proprement historiques, et des études philosophiques de caractère analytique. Le contexte scientifique a aussi considérablement changé. Pour ne citer que quelques exemples, la notion épidémiologique de facteur de risque a discrédité l’idée d’une démarcation claire entre phénomènes normaux et phénomènes pathologiques ; la génétique médicale, l’immunologie, la médecine des troubles mentaux ont par ailleurs bouleversé l’explication, la nosologie et la prise en charge des pathologies. Enfin la médicalisation croissante des sociétés contemporaines se traduit par
une pathologisation d’innombrables problèmes dont la solution était traditionnellement sociale plutôt que médicale.
Le congrès SHESVIE 2018 a pour ambition d’évaluer dans quelle mesure les catégories du normal et du pathologique ont connu une mutation et si elles sont toujours d’actualité. Les rapports entre biologie et médecine seront au coeur du débat. Les approches historiques autant que les approches philosophiques seront bienvenues.

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