mercredi 29 juin 2016

Représentations et figures de la maternité dans le monde anglophone

Représentations et figures de la maternité dans le monde anglophone


Appel à communications



Les figures de la maternité ont endossé au cours de l’histoire des sociétés anglophones des rôles contradictoires situés au cœur des enjeux de pouvoir : tour à tour exaltées comme piliers de la nation, incarnations des valeurs de sacrifice et de prévoyance, ou surveillées et punies pour avoir failli dans leur rôle de reproduction des valeurs de responsabilité individuelle et de maîtrise de soi.

Près d’un siècle après avoir obtenu leur émancipation politique, presque cinquante ans après les grandes luttes pour l’émancipation sexuelle — dont les acquis demeurent inégaux d’un pays à l’autre —, les femmes américaines, britanniques, irlandaises et des pays du Commonwealth conservent un statut minoritaire particulièrement visible et politisé lorsqu’elles sont définies sous l’angle de la maternité. Tout se passe comme si le changement social arraché au terme de conflits était refoulé dans ses effets par la montée de discours stigmatisants à l’égard des femmes les plus vulnérables (mères adolescentes, mères isolées, mères porteuses, adoptives, âgées (older mothers), handicapées, séropositives, immigrées ou issues de minorités ethniques, de milieux défavorisés urbains ou ruraux, homosexuelles, travailleuses du sexe, transsexuelles, détenues, mères dont les enfants sont confiés à la Protection de l’enfance), souvent tenues pour responsables de leurs situations alors même que l’accès à des moyens efficaces d’information ou à des structures conçues pour répondre à leurs besoins est de plus en plus soumis à condition. La maternité, traditionnellement célébrée comme un accomplissement dans une vie de femme, n’en est pas moins assimilée à un déclassement social, voire à une dépersonnalisation des femmes lorsque l’État ou les acteurs sociaux, investis d’une légitimité morale, exercent un droit d’ingérence dans l’accès à l’éducation sexuelle, aux moyens de contraception, aux prestations sociales, aux modes de garde et au choix d’un mode d’éducation.

L’ambition de ce colloque est d’interroger les discours liés à la maternité, les traductions des choix de société dans les représentations culturelles des mères comme icônes ou boucs-émissaires, et la réception ou la critique de ces représentations dans le contexte d’une quête de conformité ou de libération des conventions sociales.

Les spécialistes des aires culturelles autres qu’anglophone sont invités à proposer leur communication dans une optique comparative.

Les approches suivantes seront plus particulièrement encouragées, qu’elles traitent des États-Unis, du Royaume-Uni, de la République d’Irlande, des pays du Commonwealth ou d’Afrique anglophone :
Représentations des figures de la maternité dans la littérature, les arts, la culture populaire
Représentations des figures de la maternité dans les traditions religieuses et les nouveaux mouvements religieux
Rôles assignés aux figures maternelles dans la reproduction des rôles de genre
Évolution de la majorité sexuelle et des politiques familiales depuis le 19e siècle
Éducation sexuelle et prévention des grossesses adolescentes
Modes de parentalité et choix de modes d’éducation traditionnels ou alternatifs
Maternité et minorisation ethnique
Maternité en milieu carcéral
Maternité et carrière militaire
Maternité et précarité économique et sociale
Maternité et homosexualité
Maternité et transsexualité
Maternité chez les travailleuses du sexe
Maternité et normes sanitaires et sociales
Maternité et handicap/séropositivité/ maladie
Grossesses adolescentes
Grossesses tardives
Mères « en solo », mères isolées
Adoption
Gestation pour autrui, ectogenèse
Protection de l’enfance et stigmatisation des mères « défaillantes »
Tentations eugénistes dans les discours politiques et scientifiques
Conditions de soumission

Les propositions, d’une longueur de 300 mots et accompagnées d’un CV court en anglais, sont souhaitées
pour le 1er septembre 2016.

Merci de les envoyer à Cécile Coquet-Mokoko (cecile.coquet-mokoko@univ-tours.fr) et Fabienne Portier-Le Cocq (fabienne.portier-lecocq@univ-tours.fr). Les meilleures communications donneront lieu à une publication.

Le colloque se tiendra à Tours du 3 au 5 avril 2017.

Comité scientifique
Cécile Coquet-Mokoko, MCF 11e section (civilisation américaine), Université François Rabelais, Tours.
Fabienne Portier-Le Cocq, Professeur 11e sectio ( civilisation britannique contemporaine), Université François Rabelais, Tours.


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