lundi 13 juin 2016

L'expérimentation animale

Animalhumanité. Expérimentation et fiction : l’animalité au cœur du vivant

Appel à communications

1er et 2 décembre 2016 

ENVA, Amphithéâtre Blin
7, Avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort


Ce colloque interdisciplinaire réunira des chercheurs en littérature, sciences humaines, sciences de la vie et informatique afin d’aborder le rapport homme/animal à partir d’une question particulière : la pratique, les enjeux de l’expérimentation animale et leurs représentations (à partir du XVIe siècle).

Alors même que dans la culture chrétienne le rapport entre l’homme et l’animal semblait ne pas devoir être une question, des débats s’esquissent autour de la théorie cartésienne des animaux-machines lorsque les savoirs mécanistes triomphants sont appliqués à l’étude du vivant, puis au XVIIIe siècle autour de la théorie de l’homme-machine (La Mettrie). Si au XIXe siècle se répand l’idée que l’homme ne serait peut-être qu’un animal raisonnable, l’aboutissement d’une chaîne dont il ne reste plus qu’à trouver le chaînon manquant, les résistances demeurent fortes à l’encontre de l’évolutionnisme car il y va de la prééminence de l’homme. Le développement accru de l’observation et de l’expérimentation au XVIIIe siècle, de l’anatomie et de la médecine puis de la biologie et de la biochimie, le succès au XIXedu positivisme et du matérialisme, tout cela a contribué à la diffusion de représentations naturalisées de l’homme sans empêcher pour autant l’émergence de conceptions qui, tout en prenant en compte les recherches biologiques, s’efforcent encore au XXe siècle de sauver quelque chose de la spécificité de l’homme. Les travaux récents en éthologie ont souvent mis en cause la frontière entre l’homme et les animaux, tandis que les recherches en biologie étudient de plus en plus précisément l’histoire commune ou évolutive des êtres vivants et les similarités de fonctionnement. Biologistes et philosophes se sentent interpellés par la nécessité de penser de « nouvelles barrières de nature morale, sociale ou juridique, afin d’éviter de nouvelles formes d’inhumain. » (Henri Atlan, Les frontières de l'humain, Paris, Éditions le Pommier, 2009).

Le colloque abordera l’expérimentation animale et ses représentations sans perdre de vue la perspective historique de notre projet ainsi que le questionnement philosophique sur la frontière animal/humanité et les débats éthiques qui en découlent. Les communications pourront donc porter sur l’expérimentation animale (son évolution, ses enjeux), sur les représentations littéraires et culturelles, sur les questionnements éthiques et philosophiques dès lors que le rapport animal/humanité y est impliqué. 

Le colloque sera aussi l’occasion de montrer comment les interactions avec l’informatique ont permis de tester des méthodes d'extraction et de visualisation d'informations textuelles développées au LIGM (TreeCloud et Unitex) sur un corpus de textes littéraires et médicaux comprenant le fonds ancien (XVIe siècle) de la bibliothèque de l’EnvA.

Les propositions sont à adresser avant le 30 juin à seginger.gisele@u-pem.fr

Comité scientifique : Christophe Degueurce (musée Fragonard), Tita Kiriacopoulou (LIGM, UPEM), Gisèle Séginger (LISAA, UPEM), Fanny Storck (Institut Mondor de Recherche Biomédicale), Laurent Tiret (Institut Mondor de Recherche Biomédicale), Caroline Trotot (LISAA, UPEM)

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