lundi 6 juillet 2015

Les métiers liés au sang

Métiers liés au sang en Europe (XIVe-XVIIIe siècles)

Appel à contributions

Colloque interdisciplinaire organisé dans le cadre du programme IDEX Métiers et professions dans l’Europe des XIVe-XVIIIe siècles (USPC Sorbonne Paris Cité)


Jeudi 25 et vendredi 26 février 2016 – Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3)

Organisateurs : 
Constance Jori (EA 3979 – Les cultures de l’Europe méditerranéenne occidentale (LECEMO) et Jennifer Ruimi (EA 174 – Formes et idées de la Renaissance aux Lumières).


Parmi les activités professionnelles à la lisière de la société constituée, à la fois indispensables au fonctionnement de la vie civile et, en même temps, non intégrées, il en est certaines dont les pratiques et les systèmes de représentations sont en rapport avec une entité paradoxale saturée de significations tant sacrées que profanes, tant positives que négatives qui est le sang. Ces métiers concernent des secteurs fort diversifiés, du bourreau, véhiculant des images négatives, mais dont la profession est présentée comme nécessaire à l’exercice de la justice humaine (laïque et ecclésiastique) jusqu’à la triade médecin-chirugien-barbier, en passant par le boucher qui tue pour faire vivre, le cuisinier ou l’écuyer-tranchant. À cela s’ajoutent des activités plus spécifiquement féminines : sage-femme, sorcière-guérisseuse ou encore boudinière. Enfin, d’autres professions se rattachent de façon secondaire à la problématique du sang à travers la question du spectacle : on peut en effet penser au rôle joué par le sang, tour à tour exhibé et occulté, dans la liturgie chrétienne, les rites sacramentels, mais aussi dans la tauromachie ou au théâtre.

Ce colloque se propose d’examiner quelques-unes des professions, dont le dénominateur commun est cette substance. Ces professions touchent tant à l’hygiène, la médecine qu’à l’alimentation, à la justice et à la guerre, mais elles concernent aussi des formes nombreuses de spectacle sur ce qui interpelle le regard, qu’il s’agisse des mises en scène judiciaires, de toutes les formes de théâtre destinées aux divertissements tragiques, tragi-comiques, ou encore des arts figuratifs. Cette entité, à la fois matérielle et d’une forte densité symbolique, véhiculant mythes fondateurs et tabous profanes autant que religieux, constitue, en effet, un intéressant marqueur pour explorer l’évolution des pratiques professionnelles et les variations de l’imaginaire collectif qu’elle véhicule depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en Europe. L’approche du sang dans les métiers permettra d’enquêter sur la dialectique entre traditions et modernités, durant des périodes où, d’une part, les techniques et, d’autre part, les symboliques connaissent des évolutions en profondeur. 

Si le sang, en soi, a suscité des études relativement nombreuses et ponctuelles dans la sphère du religieux, de la médecine ou de l’alimentation, selon des approches historiques, littéraires, ou iconographiques, il est encore à aborder en tant que révélateur des évolutions et des contradictions au sein de certaines activités professionnelles et du regard porté sur celles-ci.

Par le croisement de documents et de sources de statuts différents (documents d’archive, textes théoriques et pratiques, normatifs et prescriptifs, dictionnaires et encyclopédies, mais aussi représentations littéraires et iconographiques), nous examinerons les tensions :

- entre insertion sociale et marginalité ;

- entre activités professionnelles associées à la notion de sang pur ou impur ;

- entre arts mécaniques liés au sang (barbiers, bourreaux, métiers de bouche, etc.) et arts libéraux (médecine, jurisprudence, philosophie, etc.), voire l’éclatement de ces typologies ;

- entre savoirs opératoires et croyances ;

- entre croyances, traditions et savoirs nouveaux ;

- entre théories, pratiques, réglementations et représentations.


Modalités de participation
Les propositions de communication sont à adresser jusqu’au 15 juillet 2015 à :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire