« F(r)ictions modernistes du masculin/féminin : 1900-1940 »
Appel à communications
Responsables :
Alexandra Arvisais et Marie-Claude Dugas (Université de Montréal)
Université de Montréal, 4-5 septembre 2013
Au tournant des XIXe et XXe
siècles émerge, dans les textes littéraires, une poétique moderniste
influencée par l’amplification de certains phénomènes qui ont cours au
sein de la société française de l’époque, tels que le développement de
l’industrialisation et de l’urbanisation, l’essor de la science,
l’accession des femmes à l’éducation et au marché du travail et la
montée du mouvement des femmes. Caractérisé par une résistance aux
conventions bourgeoises et aux formes traditionnelles d’écriture, le
modernisme littéraire cherche à renouveler les modèles et place au cœur
de ces transformations la question du gender en interrogeant
les présupposés identitaires, notamment en ce qui concerne les images et
les représentations du féminin dans le discours dominant. En rend
compte l’apparition, dans la littérature française du début du XXe siècle, de nombreuses figures féminines qui dérogent aux normes rigides du XIXe siècle et transcendent les modèles ancestraux. En effet, la New Woman, la garçonne, l’Amazone, l’androgyne, la jeune fille, la femme auteur, la célibataire, la professionnelle et l’Américaine
sont autant d’exemples d’un imaginaire du féminin qui s’approprie les
attributs du masculin afin de mettre de l’avant différents possibles
identitaires.
Témoignant d’une tension qui s’exerce
entre les traditionnels pôles identitaires, les personnages féminins
fictionnalisés par Rachilde, Paul et Victor Margueritte, Marcel Prévost,
Daniel Lesueur, Marcelle Tinayre, Colette, Valentine de Saint-Point,
Renée Vivien, Claude Cahun et Mireille Havet, entre autres,
redéfinissent le rôle de la femme dans la société, son statut, son
apparence et sa sexualité et participent ainsi à l’architecture d’une
mythologie moderniste du féminin.
Ce colloque se donne pour but de
réfléchir sur les f(r)ictions modernistes du masculin/féminin à l’œuvre
dans l’élaboration de certaines figures féminines de la littérature
française des premières décennies du XXe siècle à partir de trois axes de réflexion :
1° Comment peut-on définir les contours de ce sujet moderniste qui se nourrit à même les mythes et images du féminin ?
2° À la lumière de la transgression des
stéréotypes et des lieux communs associés au féminin qu’opèrent les
héroïnes de papier, quelles sont les stratégies scripturaires utilisées
par les auteurs pour repousser les limites imposées au féminin et semer
le « trouble dans le genre » ?
3° Quel impact ces personnages
perturbant l’ordre établi et, par là, la distinction entre les sexes
ont-il sur les reconfigurations de l’espace social ?
Les interventions, portant sur des
œuvres publiées en France de 1900 à 1940, pourront privilégier diverses
approches méthodologiques, tout en plaçant au cœur de l’analyse la
notion de gender, et s’intéresser à divers genres littéraires.
Propositions de communication (300 mots) à soumettre au plus tard le 1er juin 2013
à
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