La souffrance : pratiques et remèdes
Appel à contributions
Organisé par le LIS (« Lettre, Idées, Savoirs » – EA 4395)
Les 6, 7 et 8 juin 2018
Université Paris-Est Créteil
Salle des Thèses
Les propositions de communication d’environ 2000 signes sont à envoyer à petey-girard@u-pec.fr ou pseverac@yahoo.fr
avant le 15 novembre 2017
Le colloque international « La souffrance : pratiques et remèdes » est le second volet d’une recherche menée par le LIS (laboratoire « Lettres, Idées, Savoirs » - EA 4395) autour de la souffrance : un premier colloque international « Représentations de la souffrance » a été organisé à l’Université Paris-Est Créteil en mai 2016, réunissant une trentaine d’intervenants autour d’approches à la fois trans-séculaires (de l'antiquité à nos jours) et pluridisciplinaires (littérature, philosophie, psychanalyse, médecine, sciences humaines et sociales).
Les expériences de la souffrance sont multiples : souffrances événementielles (deuil, échec, humiliation, peine…) ou structurelles (angoisse, phobie, traumas, mélancolie…), souffrances morales, psychiques ou physiques (culpabilité, remords, mauvaise conscience ; pathologies mentales, douleurs corporelles, handicaps), souffrances intimes ou politiques, souffrances en amour ou dans la guerre, souffrances familiales, sociales, religieuses, souffrances à l’hôpital, à l’école, au travail… Qu’y a-t-il de commun à toutes ces formes de souffrance, à toutes ces épreuves et ces représentations de la souffrance ? Comment embrasser cette constellation d’idées, d’affects et de manières de vivre qui se dit sous le nom de « souffrance » ?
Nous avons décidé de distinguer deux approches de ce phénomène complexe qu’est la souffrance : l’une qui envisage les représentations de la souffrance, l’autre qui porte sur les pratiques et les remèdes de la souffrance. La première approche s’est efforcée d’appréhender la souffrance à partir de ses propres représentations – représentations qui ne sont pas extérieures à la souffrance, mais en constituent la chair même, l’expérience à la fois la plus singulière, et la plus historiquement déterminée.
La seconde approche, qui est la nôtre désormais, part du constat que la souffrance, en plus d’être un objet privilégié d’analyse théorique, est indissolublement un objet de pratiques multiples, sur lequel les techniques littéraires, philosophiques, psychanalytiques, médicales s’agencent et se déploient, afin sinon de l’annihiler, du moins d’en diminuer la force ou de l’apprivoiser, d’en contrarier les effets ou de les sublimer. Qu’il s’agisse de pratiques littéraires (d’écriture ou de lecture), philosophiques (d’exercices spirituels, de sagesses), psychanalytiques (de cures), médicales (de soins), une attitude face à la souffrance (la sienne ou celle de l’autre) est à chaque fois requise, qui déploie des pensées et des paroles, des gestes et des regards, et dont l’objectif est d’instaurer une autre mode d’être au monde, une nouvelle allure de vie.
Penser la souffrance par les voies de la littérature, de la philosophie, de la psychanalyse, de la médecine et des sciences humaines et sociales a donc d’emblée un enjeu éthique : il s’agit d’élaborer théoriquement la souffrance pour agir pratiquement sur elle. Et lorsque nous parlons d’« enjeu éthique », nous ne visons pas seulement l’attitude bienveillante vis-à-vis de la vulnérabilité d’autrui, mais aussi les pratiques qui instrumentalisent la souffrance d’autrui (rééducation, torture, auto-mutilation…) en vue de l’obtention d’un « bien » supposé.
Notre projet s’interrogera donc sur la pratique de la souffrance – pratique thérapeutique ou instrumentalisante –, en envisageant comment nous pouvons utiliser la souffrance, la modifier ou nous modifier en elle.
C'est à cette autre grande perspective sur la souffrance que sera consacré, les 6, 7 et 8 juin 2018, le second volet de notre recherche, dans le cadre du colloque international « La souffrance : pratiques et remèdes ».
Comité d’organisation :
Bruno Petey-Girard : petey-girard@u-pec.fr
Pascal Sévérac : pascal.severac@u-pec.fr
Avec la collaboration de Vincent Ferré : vincent.ferre@u-pec.fr
Les propositions de communication d’environ 2000 signes sont à envoyer à petey-girard@u-pec.fr ou pseverac@yahoo.fr
avant le 15 novembre 2017
Comité scientifique : Ali Benmakhlouf (professeur de philosophie, UPEC), Papa S. Diop (professeur émérite de littérature, UPEC), Frédéric Gros (professeur de philosophie, SciencesPo, Paris), Hans-Jürgen Lüsebrink (professeur, Chaire d'études culturelles romanes, Université de Sarrebrück, Allemagne), Bruno Petey-Girard (professeur de littérature, UPEC), Pascal Sévérac (maître de conférences en philosophie, UPEC).
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