Table ronde (en visioconférence)
Jeudi 18 mars de 15 à 17h
avec
Ilanal Löwy, directrice de recherche à l'Inserm, CERMES 3, France
Pierre-Olivier Méthot, professeur à la Faculté de philosophie de l'Université Laval, Québec et titulaire de la chaire de recherche du Canada en humanités médicales et histoire de la pensée biologique
Francesco Panese, professeur à la Faculté des sciences sociales et politiques et à la Faculté de biologie et de médecine de l'Université de Lausanne, Suisse
La crise du COVID et sa gestion sanitaire ont constitué, pour les chercheurs.ses en sciences humaines et sociales (SHS) qui travaillent d’une manière ou d’une autre sur le vivant, une source mouvante et intarissable d'interpellations, d’observations, d'interrogations et d'analyses depuis le début de l’année 2020. Nous sommes nombreux.ses à avoir ressenti une certaine urgence à détourner le cours habituel de nos recherches pour saisir ce problème protéiforme. Pourtant, tandis que l'espace médiatique était littéralement saturé par le sujet « covid », force est de constater que la profusion des discours, loin de traduire la multiplicité des approches possibles et de faire valoir la diversité des manières d'interroger ce qui arrivait (pour ne rien dire de la diversité des expériences vécues), dessinait les contours d'un récit uniformisant. Articulés à une raison scientifique promouvant en creux un gouvernement des médecins, les effets totalisants de l’histoire qui nous a été donnée d'entendre culminent aujourd’hui dans le fait de placer tous les espoirs dans une solution technique à la crise sanitaire, un vaccin.
Certes, que les discours émanant des SHS aient occupé une place très marginale sur la scène publique dans un tel moment de crise n'est guère surprenant. Un tel exercice est loin d'être évident et appelle de toutes les façons la prudence. Cette inaudibilité est néanmoins marquante, car les mesures prises au nom de la santé publique sont exceptionnelles et la complexité de la situation fait l'unanimité. On sait aussi que la manière de poser les problèmes affecte largement la manière d'y répondre. Ne mériterons-nous pas, dès lors, les solutions que nous avons, ou pas, contribué à imaginer ?
À ce stade de l'évolution de la pandémie, le but de cette table ronde n'est pas de proposer un propos abouti et original sur la crise et ses multiples facettes. Nous avons plutôt envie de réfléchir à la fois à la place spécifique que les chercheurs.ses de SHS travaillant sur les sciences de la vie peuvent tenir dans un tel cas de figure, ainsi qu’aux difficultés inhérentes à la saisie d'une telle actualité.
Au fond, ces questions relèvent du rôle des expertises en démocratie et de la place des sciences dans la cité, tandis que les regards se tournent vers les chercheurs.ses, mais que, paradoxalement, dans la même période le monde de la science est décrédibilisé et la réalité universitaire déstabilisée.
Les présentations des intervenant.e.s seront suivies, dans un deuxième temps, d'une discussion avec les participant.e.s.
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