vendredi 9 novembre 2012

Idiosyncrasie


IDIOSYNCRASIE 

Une conférence organisée par le département de Français du Graduate Center de la City Univesity of New York (CUNY) 
« On ne peut être normal et vivant à la fois. » –E.M. Cioran 
« On n’est peut-être pas fait pour un seul moi. On a tort de s’y tenir. Préjugé de l’unité. » –Henri Michaux 

La notion d’idiosyncrasie, bien qu’habituellement utilisée dans les contextes de la médecine ou de la linguistique pour qualifier des comportements inhabituels, se retrouve de plus en plus dans d’autres domaines, notamment artistiques. Dans les milieux universitaires, ce phénomène est attesté par l’obsession au 20ème siecle pour des notions telles que la déconstruction ou la fragmentation du soi (« the self »), que ce soit la fragmentation associée au moi existentialiste, celle du moi poststructuraliste, celle du moi postmoderne, dissous, ou encore le moi hybride, résultat de cultures créolisées ou cosmopolitaines, cristalisé par les théories postcoloniales. Les sciences sociales se sont également emparé du terme, que ce soit à travers Gaston Bachelard, et sa notion de rupture épistémologique qui ouvre de nouvelles portes à ce qu’est le « bon sens », ou bien Edwin Hollander et son concept de « idiosyncrasy credit », ou encore les idées de Pierre Bourdieu sur la question du goût, et le fameux « binding problem » dans les sciences cognitives, qui s’appuient sur la perception individuelle. On peut également revenir sur des contextes plus anciens : pourquoi ne pas citer alors les néologismes de Rabelais, la notion d’étrangeté, rendue populaire par Montaigne, et le grotesque selon Victor Hugo. La question de l’idiosyncrasie ne se limite pas à la question du « soi », car l’on peut considérer l’idiosyncrasie dans le travail, les médias, l’hermeneutique, et les liens avec les nouvelles technologies, des débuts de l’imprimerie jusqu'à l’apparition de l’ère digitale et de la création de nouvelles communautés d’internautes. Il s’agira donc durant cette conference de se pencher sur ce qu’est l’idiosyncrasie dans un contexte français ou francophone d’un point de vue global, ce qui comprend un large éventail de disciplines, que ce soit la littérature, ou l’étude des medias mais aussi d’autres domaines : la philosophie, la linguistique, l’archéologie, l’architecture, la psychologie, la sociologie, les sciences cognitives, et les sciences liées aux nouvelles technologies. Les thèmes abordés peuvent être liés à l’art au sens large du terme ainsi qu’à toutes les disciplines mentionnées ci-dessus. 

Veuillez envoyer votre proposition de communication (250 mots maximum) à l’adresse suivante avant le 30 novembre : cunyfrenchconference@gmail.com.


IDIOSYNCRASY A Graduate Conference by the Ph.D. Program in French at the CUNY Graduate Center
« On ne peut être normal et vivant à la fois. » –E.M. Cioran
« On n’est peut-être pas fait pour un seul moi. On a tort de s’y tenir. Préjugé de l’unité. » –Henri Michaux
The notion of idiosyncrasy is inextricable from the history of cultural production. In the humanities, this is attested by the twentieth-century obsession with deconstructions of the self, from the fragmented modern self to the empty self of existentialism, the constructed self of poststructuralism, the dissolved postmodern self, and the hybrid, creolized, and cosmopolitan selves of postcolonial theory. The social sciences have also investigated idiosyncrasy, from Gaston Bachelard’s notion of the epistemological rupture that breaks through common sense to Edwin Hollander’s idea of “idiosyncrasy credit,” Pierre Bourdieu’s critique of taste, and the “binding problem” in cognitive science. Yet the twentieth century was not novel: we may also cite Rabelais’s neologisms, the familiarization of strangeness in Montaigne, and the grotesque according to Victor Hugo. Nor does the question of the self exhaust the problem, for we may also consider the idiosyncratic work, the idiosyncratic medium or materiality, idiosyncratic hermeneutics, and the nexus of idiosyncrasy and technology, from print cultures to digital communities.
This conference invites graduate researchers and theorists to examine idiosyncrasy in French-language culture from a wide variety of philosophical and disciplinary perspectives. We welcome contributions not only in literary and media studies but from any and all neighboring disciplines where idiosyncrasy is an important subject, including but not limited to history, philosophy, linguistics, archeology, architecture, psychology, sociology, cognitive science, and computer science. Below is list of potential themes that is of course not exhaustive:
- the idiosyncratic self - the idiosyncratic artwork - disability theory and the idiosyncratic body - cultivating idiosyncrasy as self or style - idiosyncrasy and the human/animal nexus - idiosyncratic mediums and materialities - the Deleuzian anomal - taste, class, and idiosyncrasy - language and poetic idiosyncrasy - cinematic auteurism - idiosyncrasy in pop culture: cult cinema, underground comics - idiosyncrasy in linguistics: exceptions, idioms, colloquialisms - genre conventions and idiosyncrasy - collecting, curating, and idiosyncrasy - idiosyncratic hermeneutics - postmodernism, pastiche, and idiosyncrasy - A.I. and computational idiosyncrasy - the avant-garde and idiosyncrasy as ideal - postcolonial hybridity as idiosyncrasy - individual and group idiosyncrasies - Darwinian idiosyncrasy and genetic norms - paradox as conceptual idiosyncrasy
Submit proposals containing an abstract of no more than 250 words, your name, affiliation, and contact information to cunyfrenchconference@gmail.com by November 30, 2012. Presentations must be 20 minutes or less, in French or English. Keynote speaker TBA.

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