lundi 8 octobre 2012

Histoire de la nourriture

Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires

138e congrès du CTHS (Comité des travaux historiques et scientifiques)
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Le congrès des sociétés historiques et scientifiques se tient chaque année depuis 1861 dans une grande ville universitaire. Trait d’union entre la recherche académique et la recherche associative, cette manifestation scientifique, lieu de rencontre privilégié des membres de sociétés savantes, est largement ouverte aux enseignants, aux étudiants, aux élèves des grandes écoles et aux membres de centres de recherche. Elle permet également aux jeunes chercheurs de faire leurs premières communications sous la direction de personnalités scientifiques de premier plan.
Annonce

Argumentaire

« Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires » sera le thème général retenu pour ce 138e congrès national des sociétés scientifiques et historiques qui se tiendra à Rennes du 22 au 26 avril 2013.
Ce sujet large, interdisciplinaire, doit permettre une approche diachronique par le plus grand nombre de chercheurs de différentes spécialités.

Se nourrir, une impérieuse nécessité, mais comment et pourquoi sous ces formes éminemment variables dans les différentes sociétés du présent et du passé ?
Les contraintes physiologiques de l’alimentation touchent en effet tous les groupes humains et si la recherche journalière de la nourriture n’est plus, au sein des sociétés développées, une préoccupation première, elle reste encore une criante obsession pour tous ceux qui souffrent de la faim dans le monde. Les crises alimentaires et la malnutrition, la « malbouffe », l’anxiété de la pénurie alimentaire au cours du siècle à venir restent des enjeux majeurs des sociétés contemporaines. Ces questions ont touché de plein fouet, à un moment ou un autre, toutes les sociétés du passé.

Dans cette lecture du temps long de l’alimentation humaine, aux lointaines origines des premiers hommes, la nature environnante, plus ou moins généreuse, apparaît inépuisable mais hors de contrôle des populations qui gèrent au mieux les fluctuations des ressources mises à leur disposition. Âge d’or ? Durs temps de pénurie ? Les deux scénarios ont dû se présenter.
Avec le dernier réchauffement global du climat de la planète, un changement majeur de statut touche la plupart des sociétés humaines et les chasseurs-cueilleurs évoluent en agriculteurs-éleveurs. La réussite de ce modèle socio-économique en différents points du globe va introduire un nouveau rapport entre les hommes et la nature, avec un contrôle accentué des ressources alimentaires disponibles. Cela s’accompagne de modifications radicales des environnements qui deviennent de plus en plus anthropisés pour répondre aux pressions de la demande alimentaire liée à une augmentation continue de la population humaine.

La néolithisation et la domestication sont à l’origine de la variabilité des espèces, animales et végétales, retenues dans l’alimentation des hommes en rapport avec les potentialités de l’environnement ; cette complexité croît avec le temps au sein des sociétés et les échanges, les sélections iront rapidement de pair avec un développement concomitant de contraintes et choix culturels : tabous, interdits, préférences…
L’alimentation constitue donc un fait anthropologique global, un excellent marqueur culturel des sociétés passées, présentes et futures malgré une mondialisation qui pousse à une certaine uniformisation des productions, des pratiques et des goûts.

C’est donc à Rennes que la communauté des chercheurs interrogera ce sujet qui a déjà été abordé par le CTHS en 1968, dans son congrès de Tours. Les dernières sessions du CTHS en Bretagne datent de 1951 et 1966, mais il n’avait pas été retenu de thème général unique à l'époque.
La France s’enorgueillit d’être le pays de la bonne chère et toutes ses régions peuvent en relever le défi…La Bretagne, à la pointe de l’Europe, propose une association, une proximité des produits de la terre et de la mer : c’est une richesse évidente et le sel marin en renforce le goût ! Les navigateurs au long cours ont ouvert la voie vers des produits exotiques et des ressources lointaines.
C’est une région ou l’agro-industrie occupe une place reconnue et revendiquée avec une recherche de qualité et de label. Cependant, les contraintes environnementales font encore l’actualité (algues vertes et élevage intensif par exemple) comme les difficultés de la pêche artisanale.

Ce congrès ne pourra épuiser un sujet d’une telle ouverture, mais il souhaite privilégier une perspective interdisciplinaire et diachronique d’étude de l’alimentation humaine. Il est sûr que cette émulation intellectuelle doit pouvoir être portée par la convivialité alimentaire chère à Rabelais.

Thématiques

1. L’espace des ressources

A. Des prédateurs aux producteurs : le temps long du changement

2. Du terroir au garde-manger planétaire

A. Alimentation et développement
B. Géopolitique de l’alimentation
C. Alimentation, qualité et terroir
D. Aliment et identité (s)
E. Identification et géographie des produits alimentaires
a) La nécessaire identification des produits alimentaires
b) De l’identification à la localisation : la géographie des produits et des consommations
c) Les non-consommations
F. Nourritures et produits du littoral : système d’acquisition, de transformation et de diffusion

3. Les crises et changements de stratégies alimentaires

4. La cuisine

A. Les outils de cuisine et les techniques culinaires
B. Le mobilier associé à la cuisine et à la table
C. L’architecture des cuisines
D. Cuisiner et cuire : l’interaction du contenu et du contenant

5. Saisonnalité, conservation

5.1 Saisonnalité
5.2 Conservation : une consommation différée

6. Alimentation et sociabilité

A. Des nourritures sensibles aux nourritures symboliques
B. Alimentation et lien social

7. Représentations et alimentation

A. Les pratiques alimentaires : de l’image aux données archéologiques
B. Notion de hiérarchie alimentaire entre représentations et observations concrètes
C. Arts et pratiques alimentaires contemporaines
D. Manger moral, manger sauvage

Colloque 1 : « Histoire de l’alimentation humaine : entre choix et contraintes », colloque interdisciplinaire et diachronique

A. Contraintes environnementales
B. Contraintes techniques et besoins économiques
C. Interdits alimentaires et comportements alternatifs : cannibalisme, végétalisme, etc.
D. Goûts et usages sociaux

Colloque 2 : « L’acquisition des aliments : de la nature à la table au Moyen âge »

A. Le choix des aliments
B. La production des aliments
C. La diffusion des aliments

Colloque 3 : « Les vestiges et témoins de l’industrie agro-alimentaire »


Colloque 4 : « Des mets et des mots : littérature et alimentation »


Colloque 5 : « Les mangeurs du XXIe siècle : nouveaux regards de l’anthropologie sur les mutations contemporaines »


Colloque 6 : « Les relations entre alimentation et protection sociale »

A. Les pathologies alimentaires
B. Les politiques publiques et la pression des lobbies
C. Les professions, institutions et services qui interviennent dans le champ de l’hygiène sanitaire

Conditions de soumission

Le résumé de la proposition de communication, de 1000 caractères (espaces comprises), soit une demi-page, devra parvenir au CTHS par courrier électronique à congres@cths.fr ou sous forme de CD, accompagné de la fiche d'inscription qui figure à la fin de la brochure du programme d'appel à communication et qui est téléchargeable sur ce site cths.fr,

avant le 1er novembre 2012.

Le programme d'appel à communication peut vous être envoyé sur simple demande à cette même adresse : CTHS - 138e congrès des sociétés historiques et scientifiques - 110 rue de Grenelle - 75357 PARIS cedex 07
Les intervenants proposeront au maximum deux communications, se rapportant à des thèmes différents.
Les langues autres que le français sont acceptées pour les communications, à condition que le résumé soit envoyé accompagné de sa traduction en français.

Le résumé doit viser à faire ressortir les point essentiels de la communication ; il en souligne les éléments nouveaux et les conclusions, de façon que tout lecteur puisse décider si son contenu présente suffisamment d’intérêt ou d’importance pour justifier la lecture du texte entier. Il doit faire clairement état des sources exploitées par l’auteur et être intelligible par lui-même, utiliser des phrases complètes, de préférence à une simple liste de titres de chapitres. Il ne doit donc prendre la forme ni d’une introduction générale, ni d’une table des matières. On y évitera le style « télégraphique » ou purement énumératif.

La commission de sélection du congrès étudie toutes les propositions de communication. L’inscription d’une communication à l’ordre du jour du congrès est soumise à l’approbation du Comité, qui peut écarter toute proposition ne lui paraissant pas convenir, sans avoir à motiver sa décision.

Les communications acceptées par la commission qui se réunit en décembre seront visibles sur le site cths.fr, page «programme du congrès » à partir de janvier 2013.

Pendant les séances de travail du congrès, le temps de parole est fixé à vingt minutes par communication, de manière à laisser place ensuite aux débats.

Les salles sont équipées d’un rétroprojecteur et d’un vidéoprojecteur. L’intervenant devra apporter ses fichiers sur une clé USB ou un CD.

Pour tout autre appareil nécessaire, réservez-le impérativement au secrétariat du CTHS, au plus tard un mois avant le congrès : congres@cths.fr ou 01 55 95 89 64.

La date limite de remise des textes des communications est fixée au 15 juin 2013.

Le colloque aura lieu du 22 au 27 avril 2013, à l'Université de Rennes 2 - Campus Villejean.

Les actes du Congrès national des sociétés historiques et scientifiques sont publiés principalement sous forme électronique.

Frais d’inscription

  • Intervenants : 30€
  • Co-intervenants : 20€
  • Étudiants non salariés, chômeurs et membre de sociétés savante de la région Bretagne et de la Loire-Atlantique : gratuit

Comité scientifique

MORDANT Claude, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université de Bourgogne, membre de l'UMR ARTeHIS (Archéologie, terre, histoire, sociétés), UMR 5594, CNRS, président du CTHS, président du congrès et président de la section « Préhistoire et protohistoire » ;

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