Appel à communication
Journée d’étude
La
biologisation du social : un état des pratiques
Septembre 2013
Le recours à des cadres de
pensées biologiques tend à devenir un enjeu de plus en plus important dans de
nombreux secteurs du monde social. Si les
aspects théoriques et idéologiques de ce phénomène sont assez bien
connus, ses applications dans des situations sociales concrètes sont moins bien
mises en évidence, du moins pour la période contemporaine.
Les exemples semblent pourtant se
multiplier, où des savoirs biologiques (génétique, neurosciences, certaines
branches de la psychologie) sont convoqués à des fins explicites de diagnostics
et d’élaboration de procédures, de dispositifs visant à gérer certaines
questions sociales. On pourrait citer, dans le domaine scolaire, les traitements
qui sont réservés à la « précocité » intellectuelle des uns et aux « troubles »
dysfonctionnels des autres[1].
Un autre domaine sensible est celui de la
procréation médicalement assistée, où le don de gamètes s’avère poser de
redoutables questions entremêlant eugénisme, « race » et biologie[2].
Mais cette importation est également visible dans le domaine judiciaire (enjeux des recherches et des pratiques en matière
d’analyse de l’ADN en médecine légale[3]) et dans celui des politiques sociales[4]. Enfin, le monde du sport de haut niveau est également
fortement concerné par certaines visions biologisantes et racialistes de la
performance qui peuvent contribuer à façonner un marché des athlètes de pays
spécifiques[5].
Dans la suite de l’atelier de mai
2012 sur les usages sociaux des sciences du cerveau, tenue à New York University
in Paris, sous l’égide de la MSH Paris Nord, cette nouvelle journée d’étude
voudrait approfondir la cartographie des univers sociaux gagnés par cette
biologisation des pratiques et approcher la diversité de ses modalités. La
session de cette année souhaite privilégier les approches de terrain dans la
période contemporaine (19e-21e siècles). Des approches ayant bien sûr
pour thème central la biologisation d’une pratique, mais aussi celles dont les
objets les ont conduites à rencontrer celle-ci dans le cours de leurs
recherches. L’objectif de la journée d’études est de privilégier les études sur
des situations concrètes.
Les propositions de communication
(3000 signes maximum, espaces compris) présenteront le thème auquel se rattache
leur intervention, l’objet de la recherche, son questionnement et sa
problématique, le terrain ou les corpus investigués.
Les propositions
comprendront les éléments suivants :
• Nom, prénom du/des auteur-e-s
• Fonction et institution de rattachement
• Adresse mail
• Titre de la communication
• Proposition de communication (3000 signes
maximum espaces compris)
Les propositions
doivent être adressées simultanément sous fichier word ou rtf à :
Carole
Reynaud-Paligot (c.reynaud-paligot@orange.fr)
Sébastien Lemerle
(sebastien.lemerle@u-paris10.fr)
au plus tard
pour le 15 avril 2013.
Les propositions
seront sélectionnées en fonction de leur qualité scientifique et de
l’originalité du matériau empirique mobilisé. Les réponses aux propositions
reçues seront envoyées au mois de mai. La journée d’étude se déroulera en
septembre 2013.
[1] Cf.
Wilfried Lignier, La petite noblesse de
l’intelligence. Une sociologie des enfants surdoués, La Découverte,
coll. « Laboratoire des sciences sociales », 2012 ; Sandrine Garcia, Naître dyslexique. La médicalisation des
difficultés d’apprentissage de la lecture, La Découverte, à paraître en
2013.
[4] Telles
qu’analysées dans une perspective européenne par le Groupe européen de recherche
sur les normativités, dans le cadre de son séminaire « Neurosciences », coordonné par R.
Lévy et P. Becker : voir notamment la session « Social policy and
neuro-eugenics »
(http://www.gern-cnrs.com/programme/séminaires).
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