Croire en l'histoire
Historien majeur, François Hartog est directeur d'études à l'EHESS.
- Broché: 312 pages
- Editeur : Flammarion (13 février 2013)
- Collection : ESSAIS
- Langue : Français
- ISBN-10: 2081286750
- ISBN-13: 978-2081286757
Le XIXe siècle fut la grande époque de l'Histoire. On y croyait avec une
force et une foi sans faille, on s'est mis à la pratiquer
méthodiquement avec pour ambition de la hisser au rang de science, le
roman s'en est emparé… Véritable théologie des temps modernes, trait
d'union entre passé, présent et futur, elle organisait le monde et lui
donnait un sens. Qu'en est-il aujourd'hui, où « faire de l'histoire » se
signifie plus, comme chez Chateaubriand, jouer un rôle politique, être
moteur des événements, mais simplement être historien, avoir fait des
études et obtenu des diplômes justifiant ce titre ? Peut-on encore
croire en l'Histoire ? Y croire implique-t-il de croire qu'elle a un
sens ? Qui fait l'Histoire et qu'est-ce que qu'écrire l'Histoire ? Le
concept moderne est-il définitivement dépassé ? Poursuivant une
réflexion entamée dans ses précédents ouvrages, notamment dans Évidence
de l'histoire, dialoguant avec les artistes (trois commentaires d'image
ponctuent le livre), les écrivains (de Balzac à McCarthy), les
historiens (Spengler, Toynbee), François Hartog montre
comment l'évolution du concept d'histoire est significatif du basculement
progressif de notre rapport au temps : on assiste à une fermeture du
futur et à l'essor d'un présent omniprésent, mais aussi à une montée de
la « mémoire » (lois mémorielles, devoir de mémoire, droit à la
mémoire…). L'avenir disparaît de nos horizons, devient imprévisible, «
infigurable » ; ce n'est plus l'Histoire qui juge : elle est jugée.
Grand objet de croyance de l'époque moderne (avec ses dévots, ses
martyrs, ses hérétiques et ses traîtres), l'Histoire semble bien être
entrée dans l'ère de doute. Quelle peut dès lors être encore la mission
de l'historien ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire