mercredi 31 mars 2021

L'histoire de la tuberculose dans les communautés autochtones

Historical Photographs are Health Records: Indigenous Tuberculosis History as Community-Engaged Research in Manitoba

JEUDI 15 AVRIL 2021 À 14 H 00 EDT

Join Zoom Meeting

https://us02web.zoom.us/j/86711275539

Meeting ID: 867 1127 5539


Join as the SRSC hosts Dr. Erin Millions and Dr. Mary Jane Logan McCallum from the University of Winnipeg to discuss the photographic history of tuberculosis in indigenous communities in Manitoba.
 

Dr. Mary Jane Logan McCallum is Professor of History and Canada Research Chair in Indigenous People, History and Archives at the University of Winnipeg. She studies and teaches about modern Indigenous with a focus on federal Indian policy and Ontario and Manitoba First Nations health, education, labour and social history.
Dr. Erin Millions is a settler historian who researches and teaches histories of settler colonialism, children, family, education, and Indigenous health. She is currently the Research Director for the CIHR-funded Manitoba Indigenous Tuberculosis Photo Project at the University of Winnipeg.


Les archives du féminicide

Les archives du féminicide

Appel à communications


Entré dans le Petit Robert en 2015 le mot féminicide est aujourd'hui largement employé. Si le phénomène a pris une dimension contemporaine, le passé regorge de féminicides, qu'ils soient intimes ou systémiques. L'archive est plus large que des liasses de papier ou des documents visuels, puisqu'elle peut être « constituée » de faits de discours dans une culture. Les archives du féminicide consiste à retrouver les voix éteintes de jadis, ou celles étouffées d'aujourd'hui ; dans une perspective pluridisciplinaire, les Archives du féminicide entend de privilégier : tout corpus cohérent ; les manières de recueillir les témoignages et les récits ; le traitement du corps ; la dimension émotionnelle.



Argumentaire

Entré dans le Petit Robert en 2015, décrété mot de l’année en 2019, le féminicide n’est ni un vocable récent ni un phénomène nouveau. En maris 1976, se tient à Bruxelles le Tribunal international des crimes contre les femmes, le mot féminicide est lancé. Le journal Ouest France s’en fait l’écho. Presque aussitôt relégué dans les coulisses, oublié de la scène médiatique, il s’impose néanmoins en 1992. Dans un ouvrage non traduit, dû à Jill Radford et Diana Russel, Feminicide. The Politics of Woman Killing, le phénomène désigne le « continuum des violences masculines contre les femmes ». En Amérique Latine, Marcela Lagarde popularisa la notion devant feminiciado en espagnol à partir de 2001. Les organisations internationales ne restent pas inactives. L’OMS adopte le mot fémicide (comprenant le crime intime, au nom de l’honneur, lié à la Dot et non intime (sexuel), comportant quatre niveaux : « individuel, relationnel/familial, communautaire, et sociétal ou structurel ». L’Onu femmes retient en 2012 le mot Féminicide. L’année suivante, à la tribune de l’Onu femmes, Michelle Bachelet dénonce les violences faites aux femmes et indique que ce sont « les meurtres motivés par des préjugés basés sur le genre, également appelés « féminicides » ».

Si le phénomène a pris une dimension contemporaine, le passé regorge de féminicides, qu’ils soient intimes ou systémiques longtemps ignorés ou délaissés. Or il importe de poursuivre l’enquête, de se mettre à l’écoute des voix du passé, d’ouvrir les dossiers d’archives, de lire crayon en main les interviews disponibles, d’interroger les témoins. Le féminicide systémique au Mexique ou au Canada a donné lieu à de solides enquêtes, mais combien n’ont pas donné lieu à travail en profondeur. En effet, il convient de nouer ensemble le passé et le présent, de provoquer la « rencontre avec des existences inconnues, accidentées et remplies, qui mêlent, comme pour mieux embrouiller, le proche (si proche) et le lointain » (Arlette Farge). Il faut assurément Penser l’archive, le plus souvent il s’agit moins de découvrir de nouveaux matériaux que de renouveler une problématique ou de poser de nouvelles questions pour obtenir des réponses inaperçues.

L’ouvrage Les Archives de féminicide se veut explorations partielles privilégiant les études de cas, complètes et fructueuses. Jean Starobinski lisant Owsei Temkin lui faisait dire que « toute bonne histoire est une histoire partielle, et compense ses limitations par l’indépendance de sa démarche, la solidité de ses résultats, et la portée des conséquences qu’on peut en tirer ». Aussi il convient de se demander quelles sont les sources qui peuvent être mobilisées, quels dossiers historiographiques est-il possible de constituer.

- Pour Michel Foucault, l’archive est plus large que des liasses de papier, des bandes cinématographiques, des objets matériels ou des traces évanescentes. L’archive est constituée de faits de discours dans une culture mettant en exergue des « événements et des choses ». De la sorte, le corpus à examiner ne se limite ni à la pièce manuscrite ni au décor d’un vase.

- Les Archives du féminicide sont des bribes du passé ou du présent qui sont d’ordinaire délaissées souvent considérées comme marginales ou insignifiantes. Le sort réservé aux femmes battues, martyrisées, humiliées, tuées a longtemps été proche de celui destiné aux fous, aux malades incurables ou aux prisonniers. Les brutalités et les violences faites aux femmes peuvent être restituées par le recueil des témoignages existants -et nombre de femmes font preuve d’un courage remarquable- ou à solliciter. Michelle Perrot avait évoqué le silence des femmes, or il est possible de retrouver les voix éteintes de jadis ou celles, souvent étouffées, d’aujourd’hui. Il conviendrait non pas d’en faire l’inventaire, mais de se demander comment les retrouver, de quelle façon les restituer ?

- Dans une perspective pluridisciplinaire, mais avec une forte dimension historique, le présent ouvrage a pour ambition d’apporter des éclairages nécessaires pour saisir le phénomène majeur qui secoue les sociétés contemporaines, oblige à revisiter le passé et bouleverse les perceptions des rôles sexués et ébranle la domination masculine.

Axes thématiques

L’ouvrage Les Archives du féminicide entend privilégier :

  • tout corpus cohérent : fresques, gravures, graffitis, placards, affiches, archives judiciaires, policières, médicales, d’associations…
  • les manières de recueillir les témoignages et les récits (les autofictions comme la littérature du réel), les questions posées par leurs usages, leurs restitutions et leurs mises en lumière ;
  • le traitement des corps : maltraités, brutalisés, martyrisés, torturés, brûlés, voir dépecés, et rarement réparés, qui nécessitent de s’interroger sur les logiques corporelles.
  • la dimension émotionnelle (la résignation, l’indignation, la mobilisation…)
  • et enfin la prévention (silence, discours, campagnes…) et la réaction sociale et judiciaire.
  • Modalités pratiques d'envoi de propositions


Les contributions historiques seront privilégiées car l’ouvrage favorise le questionnement sur le temps long mais les propositions venant d’autres disciplines : la psychologie, la sociologie, le droit, la littérature comparée, les études théâtrales et cinématographiques... seront prises en considération par les éditeurs. L’ouvrage sera publié aux éditions Hermann.


Les propositions (1500 signes) et une courte notice bio/biblio (500 signes) sont à adresser
avant le 1er mai 2021


à Lydie Bodiou (lyde.bodiou@univ-poitiers.fr) et à Frédéric Chauvaud (frederic.chauvaud@univ-poitiers.fr). 


Pistes bibliographiques
Féminicides :

Marlaine Cacouault-Bitaud, Maryse Jaspard (dossier réuni par), « Controverse. Féminicide », Travail, genre et sociétés n° 43, Avril 2020, p. 145-178.

Marcela Lagarde y de Los Rios, Femicide in Global Perspective, New York, Serie Athene, Columbia University, 2006 [2001], 385 p.

Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud, Ludovic Gaussot, et alli (dir.), On tue une femme. Le féminicide. Histoire et actualités, Paris, Hermann, 2019, 461 p.

Jill Radford and Diana Russel, Femicide. The Politics of Woman Kiling, New York, Twayne Publishers & Macmillan; Buckingham, Open University Presss, 1992, 378 p. 


Archives :

Yves-Marie Bercé (dir.), Archives des gens simples, Rennes, PUR, coll. « Hors Série », 2020, 248 p.

Mauro Cerutti, Jean-François Fayet et Michel Porret (dir.), Penser l’archive, Lausanne, Éditions Antipodes, 2006, 331 p.

Arlette Farge, Le goût de l’archive, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXe siècle », 1989, 157 p. 


Conseil scientifique
Laurie LAUFER, Professeure de psychologie, Univeristé de Paris
Isabelle STEYER, Avocate pénaliste, barreau de Paris
Michelle PERROT, Professeure émérite


mardi 30 mars 2021

Du Cerveau aux neurosciences

Du Cerveau aux neurosciences : itinéraires dans la longue durée


Les Cahiers du Comité pour l’histoire de l’Inserm, N°2


Précédée d’une soirée table ronde en partenariat avec l’Institut d’études avancées de Paris, la journée d’étude « Du cerveau aux neurosciences : itinéraires dans la longue durée », organisée par le Comité pour l’histoire de l’Inserm avec le concours d’Yves Agid, réunissait, le 22 janvier 2020 à la Sorbonne, des historiens, des chercheurs en sciences sociales, des acteurs engagés dans la recherche sur le cerveau et les neurosciences1. Pour écouter, mais aussi pour échanger, un public nombreux et venu de tout horizon, occupait les bancs de l’amphithéâtre Michelet. Les questions furent nombreuses, les débats riches, parfois vifs aussi.

Ce deuxième opus des Cahiers du Comité pour l’histoire de l’Inserm comprend pour une large partie des papiers tirés des communications qui avaient été présentées lors de la journée d’étude 2020. Il s’est enrichi d’articles et d’entretiens, nés des échanges qui ont suivi cette journée. L’iconographie, des images du cerveau, de ses représentations, des techniques d’exploration, ajoutent un éclairage supplémentaire qui est illustratif mais aussi explicatif.

Ce numéro 2, épais, composé de 2 volumes, ne prétend à aucune exhaustivité. Celle-ci relèverait de la gageure tant le champ des neurosciences peut être qualifié de vertigineux…Comment faire l’histoire des neurosciences ? Comment en tracer les origines, selon quelles approches et quelles problématiques ?

C’est dans un esprit d’échanges et d’émulation que ces Cahiers souhaitent contribuer à l’histoire des neurosciences.

1 Programmes disponibles en ligne : [sur le site de l'IEA de Paris] ; [sur le site de l'Inserm]  


VOLUME 2
Christian SCHMIDT, « La neuroéconomie, histoire d'une discipline récente »
Gretty MIRDAL, « De la neurasthénie d’Adrien Proust au syndrome de fatigue chronique »
Matthew HEATON, « Psychiatric Epidemiology and the ‘African Mind’: Quantifying Madness in Colonial Nigeria »
Emmanuel DELILLE, « Neurobiologie, épileptologie, psychologie : les archives de l’Unité 6 de l’INSERM à Marseille sous la direction d’Henri Gastaut (1961-1971) »
Hervé GUILLEMAIN, « Une histoire de la lobotomie du point de vue des patients et des archives hospitalières »
Jean-Christophe COFFIN, « Au-delà du retard mental : le comportement de l’enfant entre stigmatisation et espoir au XXe siècle »
Christophe CAPUANO, « Le traitement institutionnel des malades Alzheimer depuis le début du XXe siècle : une population ballotée entre établissements inadaptés »
Luc BUÉE, « Histoire des traitements de la maladie d’Alzheimer »
Alain EHRENBERG, « Neurosciences cognitives et idéaux sociaux »
Jean-Yves DUHOO, « Des neurosciences en bande dessinée : défis et pratiques de la vulgarisation scientifique » (Propos recueillis par Céline Paillette)  


PARCOURS DANS LE MONDE DE SANTE PUBLIQUE ET DE LA RECHERCHE BIOMEDICALE
Jean-Paul DEBEAUPUIS, « Témoignage »

Endométriose et inégalités

Endométriose et inégalités. Expériences, expertise et problème public

Appel à communications

Cette journée d’étude a pour objectif de rassembler pour la première fois en France des chercheur·e·s en sciences sociales autour de l’étude de l’endométriose. Malgré sa prévalence importante, son caractère invalidant et son ancienneté, cette maladie reste sous-étudiée tant dans le domaine médical qu’en sciences sociales. Ainsi, cette rencontre propose d’établir un état des lieux des recherches et d’engager la réflexion autour de la prise en charge ou absence de prise en charge de l’endométriose et des inégalités sociales qui s’y jouent. Elle a ainsi pour but de poser les bases d’une réflexion commune autour d’une pathologie qui soulève de nombreux questionnements. L’étude de l’endométriose intéresse en effet divers champs des sciences sociales, notamment sur la santé, les mouvements sociaux, la profession médicale et le travail, la sexualité et les rapports de genre, ou encore l’action publique.



Présentation

Le comité d’organisation des journées d’études « Endométriose et inégalités. Expériences, expertise et problème public » a le plaisir de vous annoncer la publication de l’appel à communication de l’événement qui se déroulera les 21 et 22 octobre 2021 à la MSH Paris Nord - ou en ligne si les conditions sanitaires l’imposent. Cette manifestation scientifique a pour objectif de rassembler pour la première fois en France des chercheur·e·s en sciences sociales autour de l’étude de l’endométriose. Cet appel à communication est ouvert à tou·te·s les chercheur·se·s en sciences humaines et sociales (sociologie, science politique, histoire, anthropologie…).

Argumentaire

Cette journée d’études a pour objectif de rassembler pour la première fois en France des chercheur·e·s en sciences sociales autour de l’étude de l’endométriose. Malgré sa prévalence importante, son caractère invalidant et son ancienneté, cette maladie reste sous-étudiée tant dans le domaine médical qu’en sciences sociales. Ainsi, cette rencontre propose d’établir un état des lieux des recherches et d’engager la réflexion autour de la prise en charge ou absence de prise en charge de l’endométriose et des inégalités sociales qui s’y jouent. Elle a ainsi pour but de poser les bases d’une réflexion commune autour d’une pathologie qui soulève de nombreux questionnements. L’étude de l’endométriose intéresse en effet divers champs des sciences sociales, notamment sur la santé, les mouvements sociaux, la profession médicale et le travail, la sexualité et les rapports de genre, ou encore l’action publique.

Depuis quelques années dans l’espace francophone et plus largement dans les pays occidentaux, on assiste à la politisation et la médiatisation croissante de l’endométriose. En effet, suite à la mobilisation conjointe d’associations de malades et de professionnel·le·s, l’endométriose commence à s’imposer comme un enjeu de santé publique. L’endométriose est une maladie chronique qui touche au moins une femme (AFAB) sur dix dans les pays occidentaux (Shafrir et al., 2018), soit près de 2,5 millions de personnes en France selon le Ministère des Solidarités et de la Santé. Elle se caractérise par la présence de cellules semblables à celles de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus provoquant des lésions et des kystes sur d’autres organes (ovaires, trompes de Fallope, vessie, intestin, poumons, diaphragme…) ou des adhérences entre organes. Les symptômes de l’endométriose sont très variés (douleurs pelviennes, infertilité, douleurs lors des rapports sexuels, fatigue chronique, troubles digestifs et urinaires…).À nos jours, aucune cure n’existe et les traitements préconisés, hormonaux et/ou chirurgicaux, permettent seulement d’atténuer certains symptômes.

Alors qu’elle est connue depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, l’endométriose est sujette à de faibles préoccupations publiques depuis seulement le début du XXIe siècle et reste globalement sous-étudiée et sous-diagnostiquée (Seear, 2009a ; Jones, 2015). L’ignorance autour de l’endométriose peut être expliquée par des discriminations de genre mais aussi de classe et de race. En effet, l’endométriose a été historiquement associée à une maladie de femme blanche de classe sociale supérieure privilégiant leur carrière à la maternité (Capek, 2000 , Shohat, 1998 ; Jones 2016). En raison du manque de connaissances sur les douleurs gynécologiques en général et l’endométriose en particulier, cette maladie est tardivement détectée et l’offre thérapeutique limitée. Les travaux existants et les associations de patientes pointent ainsi les conséquences néfastes de la normalisation et la psychologisation des douleurs de règles (Ballweg, 1997 ; Jones, 2015 ; Seear, 2014). Des voix s’élèvent également pour pointer les facteurs environnementaux dans le développement de la maladie (Capek, 2000), qu’il s’agisse des perturbateurs endocriniens en général ou de l’impact de polluants et insecticides comme le chlordécone sur certains territoires, qui pourrait par exemple expliquer une prévalence plus importante chez les populations antillaises (Lordinot, 2020).

Bien que très répandue, cette maladie fait l’objet de très peu de recherches en sciences sociales, notamment dans l’espace francophone. Au sein de l’espace anglophone, une première partie des travaux sur l’endométriose porte sur la construction sociale de l’endométriose au prisme du genre, critiquant notamment son cadrage initial comme une maladie reproductive à travers l’expression de « maladie de la femme active » (career woman’s disease) (Carpan, 2003). Jones (2016 ; 2020) dénonce notamment l’invisibilisation des formes de vie minoritaires, notamment lesbiennes et trans’, dans la définition médicale de l’endométriose et de ses symptômes, promouvant une approche intersectionnelle et queer. L’autrice appelle à analyser l’endométriose à l’aune des études féministes sur le handicap. Un autre ensemble de recherches qualitatives sur l’endométriose s’est focalisé sur l’analyse de sources textuelles : d’un côté sur les instruments de mesure de la douleur et sur la production des connaissances en gynécologie, à partir d’une analyse de publications médicales (Whelan, 2003 ; 2009), de l’autre sur la littérature dite de « self-help » et ses ambiguïtés (Seear, 2009d ; 2014). Enfin, la majeure partie des travaux sur l’endométriose porte sur l’expérience des personnes qui vivent avec cette maladie. Parmi eux, deux portent sur les dynamiques de construction d’une expertise profane : Kate Seear l’appréhende dans sa dimension quotidienne comme une forme de travail (Seear, 2009b) tandis que Emma Whelan l’aborde à partir de sa dimension collective au sein de groupes de patientes conçues comme des « communautés épistémiques » (Whelan, 2007). Les recherches sur le vécu de la maladie dénoncent une déconsidération des malades et de la maladie, un manque de formation des professionnel·le·s de la santé, des erreurs de traitement et un retard de diagnostic entraînant l’errance et le scepticisme des usagères de soin. L’endométriose est ainsi décrite comme ayant un impact psychologique et social significatif sur la qualité de vie (Cox et al., 2003a, b, c ; Denny, 2004a, b, 2009 ; Denny et Mann, 2007a, b ; Manderson et al., 2008 ; Markovic et al., 2008 ; Culley et al., 2013 ; Hudson et al., 2016 ; Moradi et al., 2014 ; Seear, 2009a, b, c, d, 2014 ; Griffith, 2020).

Cette journée d’étude vise à prolonger la discussion ouverte par les travaux menés dans l’espace anglophone. Ces recherches pointent en effet des dynamiques structurelles autour de l’endométriose que l’on retrouve à l’oeuvre sur nos terrains respectifs en France. Cependant, nous souhaitons poursuivre ce dialogue en l’enrichissant des recherches menées dans l’espace francophone européen, la démarche comparative nous permettant de mieux saisir les spécificités des différents espaces nationaux, notamment en termes d’organisation des soins et de politiques de santé publique. De plus, il apparaît d’après cette brève revue de la littérature que la grande majorité des travaux existants portent sur les trajectoires biographiques, diagnostiques et thérapeutiques des malades, ce qui laisse notamment deux champs d’analyse3largement sous-étudiés : l’étude des pratiques professionnelles des médecins impliqués dans la prise en charge de l’endométriose et l’analyse de la construction de l’endométriose comme problème public.


Axes thématiques

Les propositions pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des trois axes de réflexion suivants :

- Axe 1 : Trajectoires des malades et vie quotidienne

Au sein de ce premier axe, on pourra s’interroger sur les expériences des personnes atteintes d’endométriose aux différents moments de leurs trajectoires : période pré-diagnostique parfois qualifiée d’errance, diagnostic médical et autodiagnostic, parcours thérapeutiques entre médecine classique et traitements complémentaires et alternatifs, vie quotidienne à l’intersection de plusieurs sphères d’existence (famille, sexualité, travail, loisirs, etc.). Plusieurs questionnements peuvent ici être suivis, autour de l’expérience vécue de la maladie, des logiques de « gestion » de la maladie en fonction des temporalités et des mondes sociaux, et du « travail de patiente » (Strauss et al., 1985 ; Corbin et Strauss, 1988). Quelles sont les conséquences biographiques de cette maladie chronique ? Comment les personnes concernées en arrivent-elles à se constituer, voire à revendiquer, des savoirs expérientiels, des expertises profanes, et à formuler des critiques et des attentes à l’égard de la prise en charge médicale et sociale de l’endométriose ?

L’objectif est ici notamment de s’interroger sur l’impact des disparités sociales, géographiques et économiques sur les inégalités d’accès au diagnostic et à l’offre thérapeutique, mais également de questionner les répercussions inégales de la maladie sur la vie quotidienne et la vie professionnelle en fonction des origines sociales et des rapports de genre. La non-reconnaissance des conséquences de l’endométriose sur la vie professionnelle renforce par exemple les inégalités de genre au travail (Romerio, 2020). Il s’agit également d’analyser les représentations et discriminations liées à l’âge, aux orientations sexuelles et aux identités de genre dans les parcours biographiques et dans les interactions avec les professionnel·le·s de santé.

- Axe 2 : Savoirs et pratiques professionnelles

Ce deuxième axe vise à appréhender les dynamiques de construction des savoirs et d’élaboration des pratiques professionnelles, tant au niveau des discours savants sur la maladie dans différentes arènes (notamment les publications médicales) que des pratiques de soin en situation, et ce particulièrement en gynécologie, qui a établi une forte juridiction autour de l’endométriose. La question des pratiques effectives des professionnel·le·s de soin en général et des gynécologues en particulier dans la prise en charge de l’endométriose est largement absente des publications existantes, dans lesquelles les pratiques médicales tendent à être homogénéisées sans qu’elles aient fait l’objet d’une enquête de terrain spécifique (à l’exception de Griffith, 2020). L’endométriose est pourtant une porte d’entrée particulièrement pertinente pour interroger l’hétérogénéité interne au monde médical, dans la mesure où elle est un objet de débats, voire de controverses, et soulève de forts enjeux de coordination entre des domaines4médicaux et paramédicaux divers ou éclatés, entrainant notamment une redéfinition des juridictions traditionnelles.

On pourra s’interroger tant sur les questions de cadrage et de définition de l’endométriose, que sur la manière dont cette catégorie médicale (l’endométriose) est travaillée en situation de soin et dont elle met les professionnel·le·s à l’épreuve. Décrire la manière plurielle dont les médecins élaborent une expertise autour d’une entité incertaine devrait permettre de mieux comprendre les enjeux du diagnostic et des traitements tels qu’ils sont vécus par les usagèr·e·s (Millepied, 2020). Les expertises profanes et les critiques qu’elles introduisent en direction des savoirs conventionnels sont aussi de potentielles pistes de réflexion.

- Axe 3 : L’endométriose comme problème public

Ce dernier axe est l’occasion d’interroger les enjeux de collectivisation, politisation et problématisation publique de l’endométriose. Comme nous l’avons souligné précédemment, ce point est l’un des moins abordés dans la littérature existante sur l’endométriose. Il paraît pourtant essentiel de questionner les conditions d’émergence de l’endométriose dans l’espace public. La transformation de l’endométriose en problème public a fait l’objet de différents cadrages, les deux plus visibles étant la santé publique et la cause des femmes. Le travail de problématisation et de publicisation de l’endométriose s’est fait à l’intersection de plusieurs mouvements et arènes sociales, notamment sous l’impulsion première des associations de patientes, avec la mobilisation de médecins dont certains se sont faits porteurs de la cause.

Cet axe est alors l’occasion d’appréhender la pluralité de l’espace de la cause de l’endométriose et les lignes argumentatives qui s’y déploient. Quelles arènes sont investies (institutions de santé publique, associations, médias, réseaux sociaux) et quelles formes la mobilisation prend-elle (forums, conférences, débats, marches, participation à la recherche scientifique) ? Quels sont les principaux problèmes mis en discussion (par exemple : l’errance diagnostique, des traitements inadéquats, le manque de formation des professionnel·le·s de soin, le sous-développement de la recherche scientifique, les préjugés de genre, etc.) ? De quelle manière les mouvements féministes se saisissent-ils de ce sujet ? Comment la question des inégalités de santé et des rapports sociaux de domination est-elle investie et façonnée au sein de cet espace public de l’endométriose ?


Modalités de proposition

Cet appel à communication est ouvert à tou·te·s les chercheur·se·s en sciences humaines et sociales. Les propositions faites par de « jeunes chercheur·se·s » (master, doctorat) sont largement encouragées.Le résumé, de 3000 caractères (maximum) devra :
  • Comporter un titre
  • Indiquer le nom des auteur·e·s et leurs institutions de rattachement
  • Préciser le matériau mobilisé
  • Donner un aperçu des premiers résultats

Les propositions sont attendues
pour le 2 mai 2021

et doivent être envoyées à l’adresse suivante : je.endometriose@gmail.com.

Suivant le nombre de contributions reçues, le comité d’organisation se réserve la possibilité d’organiser cet événement sur deux jours.

Les journées d’études se tiendront, si les conditions sanitaires le permettent, à la MSH Paris Nord les 21 et 22 octobre 2021.

Dans la mesure du possible, une partie des éventuels frais liés à la participation à cet évènement pour les non-francilien·ne·s sera prise en charge.

Comité d’organisation
Anne-Charlotte Millepied (EHESS, Iris ; Université de Genève)
Margaux Nève (EHESS, IIAC ; EHESP)
Alice Romerio (CREAPT, Ceet-CNAM ; Cresppa)

Comité scientifique
Hélène Bretin (Université Sorbonne Paris Nord, IRIS)
Tommy de Ganck (Université Libre de Bruxelles, MMC)
Laure Pitti (CNRS, Cresppa)
Lucile Ruault (CNRS, Cermes3)

lundi 29 mars 2021

Histoire du concept de couvade

Histoire du concept de couvade. Edward B. Tylor et l'ethnologie victorienne

Maria Beatrice Di Brizio

L'Harmattan
Collection : Histoire des Sciences Humaines
Date de publication : 11 mars 2021
Broché - format : 15,5 x 24 cm • 648 pages
ISBN : 978-2-343-22064-2


Figure de proue de l'anthropologie britannique de la deuxième moitié du XIXe siècle, Edward BurnettTylor (1832-1917) renvoie, par la notion de couvade, à un ensemble de représentations, interdits et pratiques liés à la naissance, lesquels imposent au père de renoncer à ses activités et nourritures habituelles et, éventuellement, de s'aliter. Mobilisant une vaste littérature, allant des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes à l'ethnographie exotique et européenne du XIXe siècle, Tylor repère ces usages en Amérique, Asie, Europe et Afrique. Il propose de les désigner par le mot français couvade dans la première édition de ses Researches into the Early History of Mankind and the Development of Civilization (1865), ouvrage qui s'inscrit dans le vaste renouveau des sciences de l'homme promu par la reconnaissance, en 1859, de la haute antiquité du genre homo et de la préhistoire.




Pandémies du passé, pandémies du futur


Pandemic Pasts, Pandemic Futures. Sources, histories, imaginations

Call for papers


11th European Spring School on History of Science and Popularization
20th Anniversary (2001-2021)

Mahón/Maó (Menorca) Illa del Llatzeret
11-13 November 2021 (alternative date: 26-28 May 2022)
 

Coordinated by Francisco Javier Martínez (Universidad de Zaragoza)
Celia Miralles-Buil (Université de Strasbourg)
Quim Bonastra (Universitat de Lleida)

The European Spring School on History of Science and Popularization is a joint venture of the Societat Catalana d’Història de la Ciència i de la Tècnica and Institut Menorquí d’Estudis. The only one of its kind, held for two decades with the aim of discussing issues and challenges in the history of science, technology and medicine, with a truly international outlook, constructive criticism and convivial atmosphere. Information on past editions

SCHOOL OUTLINE

The COVID-19 pandemic has definitively shaken the late 20th-century belief in the end of infectious disease outbreaks in Western societies. The result is a feeling of reluctant reconnection with the past, when recurrent waves of plague, cholera, yellow fever, or influenza wreaked havoc upon large sections of the world population. Pandemics lie ahead again, imminent or in a more distant future, and collective fear, mistrust and disorientation are likely to arise from time to time, as they did in previous centuries. Another general conviction is that COVID-19 will trigger – or accelerate – disruptions in politics, economy, society and culture. Parallels with the instability of the interwar period have already been suggested.The 11th European Spring School “Pandemic pasts, pandemic futures. Sources, histories, imaginations” intends to live up to the intellectual and social challenges brought about by the current pandemic. It will explore a trans-disciplinary idea: when a crisis storms the present, the search for solutions obliges to revisit the past and to re-imagine the future. Taking pandemics as events whose medical and sanitary traits are matched (or even exceeded) by their social, economic, cultural and political dimensions, the School will examine how devastating waves of disease end up bringing new configurations of collective life. A multidisciplinary approach will combine historical, anthropological, and artistic perspectives.

As in previous editions, this ESS is structured in key-note lectures, workshops, and poster sessions. Guest lecturers and artists will include:
  •  Christian Bonah (Université de Strasbourg)
  •   Iris Borowy (Shanghai University/EUI, Florence)
  •   Alexandre Faye (Bibliothèque nationale de France, Paris)
  •   Mark Honigsbaum (City, University of London)
  •   MITO Collective (mito.tv)

The 11th ESS is open to junior scholars and postgraduate students of both social sciences and humanities or scientific background, who will have a great opportunity to engage with cutting edge work and present their own contributions. The School will particularly favour proposals that cross boundaries between disciplines, temporal focus and working spaces. All participants are expected to take part in the discussions of the lectures and workshops, to visit and comment the posters exhibit and to engage in the mentoring and artistic sessions.

The ESS will be held on 11-13 November 2021 at the premises of the old Mahón/Maó lazaretto, in the island of Menorca. If the present sanitary situation continues, it would return to its usual springtime schedule on 26-28 May 2022.

The deadline for proposals to the workshops and poster sessions is 21 May 2021.
Send a 200-word abstract and a 1-page CV to 11thspringschool@gmail.com


PROVISIONAL PROGRAM
Session 1, Thursday 11th November 15-18:45h

Lecture. Reassessing pandemics in the times of COVID. Iris Borowy, Mark Honigsbaum.

Workshop + poster session: Comparing cholera, influenza and coronavirus

Proposals for this workshop are invited to address the biological, social, political, epidemiological, cultural, gender, environmental, or economic factors behind the following (or related) topics:

a) The belief in the end of infectious diseases that preceded the cholera pandemic of 1826-37, the “Spanish flu” of 1918-20 and the COVID of 2019-21
b) How cholera, flu and COVID germs displaced other microbial candidates to dominate the global epidemiological scene; how vector-borne, water-borne pandemics (cholera, yellow fever) were displaced by human-to-human transmission (flu, SARS, COVID)
c) How India and China, the geopolitical keys for the British Empire and today’s globalization, became recurrent epicenters of pandemics (or perceived as such)
e) How cholera and flu provided the background for a (conflict-ridden) development of national and international/global health schemes and what developments could be expected during the times of COVID.


Session 2, Friday 12th November 10-13:45h

Lecture: Pandemic sources for a history of the present: collecting, treating and analyzing native digital archives. Christian Bonah, Alexander Faye.

Workshop + poster session: Finding and processing historical sources on pandemics

In contrast with the ongoing Covid-19 pandemic, the experience of researchers dealing with past epidemics has been marked by scarcity of sources. As health issues were particularly sensitive for populations and public authorities alike, researchers were obliged to be imaginative and designing original methods to study both diseases and measures devised to check them. Rather than dealing with the content of research, this workshop invites participants from multiple disciplinary backgrounds, working on various geographical areas and different historical periods, to present their sources on epidemics, and especially to reflect on the methods used to find and process them.


Session 3. Friday, 12th November, 15-18:45h

Imagining and dealing with the new after-Covid world. MITO Collective

This artistic workshop will be run by MITO Collective and is integrated into its ongoing global project Augmented Irreality (mito.tv). A collaborative work of art will be created for Maó’s public space and performed at the end of the session.


Session 4. Saturday, 13th November, 10-13:45h

Mentoring + poster discussion

This interactive session will, on the one hand, provide young scholars and postgraduate students attending/presenting at the School the opportunity to personally discuss their research activities and career with both guest lecturers and artists, and the School organizers. On the other hand, the session will feature a tour of the poster exhibit, in which the authors will present their research to all participants and discuss it with them.

Histoire de l’alimentation et de la sécurité environnementale et sanitaire

Histoire de l’alimentation et de la sécurité environnementale et sanitaire

 

Séminaire Histoire des Sciences, Histoire de l’Innovation
Pr David Aubin, Sorbonne Université (IMJ-PRG) et Pr Pascal Griset, Sorbonne Université, (UMR Sirice-CRHI)


A la suite des séances organisées l’année dernière, un programme sera spécifiquement consacré aux questions de santé et d’environnement dans la continuité de notre séminaire et dans le cadre du programme de recherche qui associe l’UMR Sirice et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Le séminaire est co-organisé avec l’atelier « Sciences -Histoire – Cité » de la Faculté des Sciences de Sorbonne Université. Il reprendra dès 2021-2022 le spectre complet de ses thématiques. L’un des objectifs du séminaire est de réunir et faire interagir des publics provenant d’horizons différents (étudiants de niveau master 2 en
histoire, doctorants et chercheurs des diverses disciplines du périmètre des trois facultés de Sorbonne Université. Les témoins et acteurs du temps présent sont également les bienvenus. Les séances seront brièvement introduites par les organisateurs. Une discussion suivra les interventions.


Les séances ont lieu les jeudis, de 17h00 à 19h00 via Zoom


Inscription pour lien Zoom : secretariat.crhi@gmail.com


25 mars : Yves Bouvier, Pascal Griset, Jean-Pierre Williot (UMR Sirice/CRHI-Sorbonne Université) :
Présentation du livre « Face aux Risques : Une Histoire … de la sureté alimentaire à la santé
environnementale ».

1er avril : Céline Granjou : Directrice de recherches à INRAE, Lessem - Université Grenoble-Alpes
« Le travail des experts dans la crise de la vache folle: publicisation de l’incertitude et pratique de la
précaution.»

8 avril : Stéphane Frioux : Maître de Conférences à l'Université Lyon-Lumière et Président du RUCHE.
« Transition environnementale et lutte contre la pollution atmosphérique (années 1970) »

15 avril : Florence Hachez-Leroy, Maîtresse de conférences HDR à l'Université d'Artois, (CRH-EHESS)
"Pour une histoire du risque alimentaire : colorants, additifs et autres contaminants"

6 mai : Alexis Zimmer : Maître de Conférences à la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg,
SAGE (UMR 7363).
« Anthropologie des collections biomédicales des microbiotes»


Comité de programme : Alain Beltran (CNRS, UMR SIRICE), Yves Bouvier (Sorbonne Université, UMR SIRICE-CRHI), Mathieu Flonneau (Université Panthéon-Sorbonne, UMR SIRICE-CRHI, Association P2M), Léonard Laborie (CNRS, UMR SIRICE-CRHI), Jean-Pierre Williot (Sorbonne Université, UMR SIRICE-CRHI)

dimanche 28 mars 2021

Magie, guérison et religion

Magic, Healing, and Religion

Workshop



Date: May 26, 2021
Time: 10:00 am-3:40 pm


This workshop proposes an interdisciplinary and inter-religious approach to healing in religious traditions. Religious healing can be syncretic between traditions, relegated to the margins of official religion, or use non-mechanical logics to address imbalances of body, spirit, and social identity. By comparing religions, and by fostering dialogue between different fields, we hope to understand the relationship between religion, science, magic, and healing. 


To register please visit: https://religiousstudies.mcmaster.ca/news/magicworkshop

Pestes et épidémies

Pestes e Epidemias. Estudos Interdisciplinares em Humanidades

Chamada de Trabalhos

Pensar o ser humano é também refletir acerca da sua capacidade de reagir, resistir e superar as diversas doenças que acompanham o desenvolvimento das sociedades humanas. Algumas das pestes e epidemias mais devastadoras e com maiores consequências na forma como o homem se pensa a si mesmo foram a Peste de Atenas (séc. V a. C.), a Peste Antonina (séc. II), a Peste Justiniana (séc. VI), a Peste Bubónica, conhecida como Peste Negra (1347 – 1351), e a Gripe Espanhola (séc. XX), além de outros surtos epidémicos como a varíola, a gripe, o VIH, o Ébola ou, mais recentemente, os surtos de síndrome respiratória aguda grave SARS (2002), síndrome respiratória do Médio Oriente MERS-CoV (2012) e COVID-19 (2019), designação atribuída pela Organização Mundial da Saúde à doença provocada pelo novo coronavírus SARS-COV-2.

Em cada período, estes aparecimentos repentinos de pestilências provocaram transformações na forma como o ser humano e as sociedades se organizam, originando importantes e profundos ajustes nos estilos de vida.


O Volume Pestes e Epidemias. Estudos Interdisciplinares em Humanidades pretende reunir estudos científicos que contribuam para o conhecimento da influência de pestes e epidemias na cultura e na sociedade, valorizando-se uma reflexão interdisciplinar do entendimento humano acerca das causas e consequências desses surtos. Nos vários domínios das Humanidades, das narrativas às criações mais artísticas, há um imenso legado cultural que importa estudar.

Note-se que este Volume acolhe contributos de âmbito teórico ou empírico (incluindo estudos de caso) da área das Humanidades.
Alguns dos temas que podem ser objecto de estudo são:
- Análise do conhecimento das pestes desde a Antiguidade Clássica à contemporaneidade;
- Práticas comunicativas, mediatizadas ou não, em tempos de epidemia e pandemia;
- Neologismos, mudanças semânticas e lexicais causadas pelas pestes e epidemias;
- Usos metafóricos de expressões advindas do campo da ciência, como “contágio” ou “viral”;
- Narrativas de pestilências;
- Representações literárias de pestes e epidemias;
- Práticas culturais motivadas pelos surtos epidemiológicos;
- Perspectivas filosóficas acerca das epidemias e pestes;
- Representações artísticas inspiradas pelo contexto de epidemia.

Agradecemos a sua colaboração no cumprimento das normas de edição abaixo transcritas.

Os textos deverão ser enviados para o email pestes.volume2021@mail.uma.pt até ao dia 02 de Julho de 2021, em formato Word.
Todos os textos serão submetidos a avaliação científica (blind peer review).
Os autores serão informados da decisão de aceitação ou não-aceitação até ao dia 03 de Setembro de 2021.

1. Línguas aceites:
- Serão aceites estudos nas seguintes línguas: Português, Alemão, Espanhol, Francês, Inglês e Italiano.

2. Formatação do texto:
- Dimensões e formatação: corpo do texto = máximo de 15 pág. A4 (equivalente a cerca de 38.500 caracteres, incluindo espaços) e mínimo de 9 pág. A4; corpo = 11, Calibri, 1,5 espaço; notas de rodapé = 10, Calibri, espaço simples;
- Título centrado, tamanho 12, negrito, Calibri;
- Indicar autor(es), afiliação (Universidade, Instituto, UI&D ou outra), endereço eletrónico, em tamanho 11, Calibri;
- Apresentar dois resumos (com um máximo de 250 palavras cada um), um na língua do artigo outro em Inglês, seguidos das respetivas palavras-chave (máximo de 5).

2. Normas de carácter geral
2.1. Para a citações de autores seguir as normas APA (7ª ed.); todas as citações devem estar devidamente identificadas.
2.2. as citações com mais de 3 linhas devem ser indentadas (avanço de 1 cm do lado esquerdo).
2.3.
a) uso do itálico:
– nos títulos de obras, de monografias modernas, de revistas e de recolhas temáticas;
b) usar aspas (“ ”) nas citações de textos modernos;
c) não usar itálico nas abreviaturas latinas (op. cit., loc. cit., cf., ibid., in...).

3. Notas de rodapé:
Devem ser breves.

4. Imagens/Gráficos/Tabelas
- Os elementos gráficos que acompanhem o texto deverão ser devidamente identificados e numerados.
- As imagens, em formato .jpeg com resolução mínima de 300dpi’s, devem ser livres do pagamento de direitos de autor e acompanhadas por comprovativo oficial de cedência ou compra de direitos a publicações de carácter académico. Cada texto não deve ter mais de 4 imagens (a impressão não será feita com cor).

5. Bibliografia final:
Limitada ao essencial ou aos títulos citados, sendo as referências bibliográficas necessariamente desdobradas, conforme as normas da APA (7ª ed.).

6. Publicação
O Volume será publicado numa Editora portuguesa com muita experiência em publicações científicas.

7. Declaração de Direito Autoral
Os textos entregues para publicação devem ser originais e os autores cedem os seus direitos para publicação.

Coordenadores do Volume:
Joaquim Pinheiro, Mario Franco e Samuel Mateus

samedi 27 mars 2021

Le maintien à domicile

Le maintien à domicile. Une histoire transversale (XIXe-XXIe s.)
 

Christophe Capuano



Rue D'ulm Editions
Mars 2021


Pourquoi les pouvoirs publics en France ont-ils si tôt insisté pour détourner les populations fragiles des hospices et asiles ? Comment expliquer que les réformes essentielles à un maintien à domicile réussi aient tant tardé à voir le jour ? L’objet de ce livre est d’interroger les logiques communes qui ont présidé à la prise en charge des populations âgées dépendantes et des personnes handicapées physiques, psychiques et mentales. Il invite à relire dans un temps long les politiques publiques qui ont ciblé ces populations et à comparer les dispositifs institutionnels. Christophe Capuano porte une attention nouvelle aux aspects financiers de ces dispositifs. Il montre le rôle prépondérant qu’a joué, pendant presque deux siècles, le raisonnement du coût le plus faible. C’est une gestion par les finances publiques, locales ou nationales, qui domine en continu l’ensemble du secteur. Avec des conséquences dramatiques sur les populations concernées, leurs proches et les intervenants du domicile.

Pour une histoire comparée et transnationale des sites d'essais nucléaires

Des essais au désert ? Pour une histoire comparée et transnationale des sites d'essais nucléaires

Appel à communications


Fruit d'une collaboration entre le CRESAT, la Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique et l'Inalco, ce colloque se tiendra à Paris du 19 au 22 janvier 2022.


Argument


Depuis l’automne 2019, l’équipe « Écrire l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP) », qui réunit une quinzaine de chercheurs en histoire, histoire de l’art, géographie, sociologie, littérature et anthropologie, organise un séminaire « Pour une histoire transnationale et comparée des installations et des essais nucléaires » (MSH du Pacifique-CRESAT-INALCO). Le séminaire prend en compte les circulations et les transferts d’expériences autour des essais, qu'il s’agisse des décideurs, des militants ou de l'ensemble des populations concernées par un régime de nucléarité qu’on peut définir comme la conscience de prendre part à la vie de sites et d’installations nucléaires.

L’audience de ce séminaire, les contacts noués avec les intervenants et auditeurs français et étrangers, le souhait de communiquer les fruits de nos recherches sur le CEP mais aussi de les confronter à des situations comparables ou imbriquées, nous conduisent à organiser un colloque international consacré aux sites d’essais nucléaires dans le monde, envisagés sous l’angle du territoire, du politique et de l’environnement. Le colloque se propose d’interroger le choix des sites, la construction et le fonctionnement des installations, leurs acteurs et les relations qui se nouent entre eux, les héritages enfin, de lieux perçus comme marginaux, aux déserts, steppes, et océans, mais qui occupent une place centrale dans la mémoire des sociétés humaines, tout en demeurant très peu documentés.

État des lieux sur l’histoire des sites des essais nucléaires

À la différence de la France où les travaux sur les relations entre les infrastructures nucléaires et leur environnement ont principalement questionné le programme civil, la littérature anglophone s’est majoritairement intéressée à l’atome militaire. La dimension impériale et post-coloniale a été largement documentée pour le monde anglo-saxon, qu’il s’agisse des populations amérindiennes de l’Ouest des Etats-Unis[1], de l’Alaska[2] ou des habitants du Pacifique[3], la notion de colonialisme nucléaire étant familière au monde académique américain depuis les années 1980[4].

De riches travaux ont envisagé les interactions avec le territoire en termes de relations aux risques, à la radioactivité et aux pollutions environnementales[5]. S’intéressant à l’amont des programmes militaires, qu’il s’agisse de la conception ou de réalisation des armes[6], plusieurs disciplines ont pris en compte la matérialité des sites[7] et leurs héritages[8]. Les recherches de Kate Brown et de Joe Masco ont finement documenté les modes de vie au sein de ces enclaves militaires, scientifiques et industrielles, ainsi que leurs héritages culturels pour les communautés qu’elles ont rassemblées. Si des études ont déjà appliqué ces questions aux sites d’essais américains, soviétiques et britanniques, les travaux restent à écrire pour les cas français, chinois ainsi que pour les autres puissances nucléaires plus récentes ou en devenir[9].

Plus fondamentalement, les recherches menées jusqu’à présent ont laissé certains angles morts sur les dimensions environnementales et territoriales des sites d’essais. Qu’ils prennent en compte les sites en amont ou en aval de la production d’armes nucléaires, ces travaux privilégient la forme de la monographie, ne permettant pas de produire des comparaisons entre les différents programmes nucléaires militaires et moins encore de prendre en compte les circulations d’acteurs, de pratiques, de savoirs ou d’objets entre ces différents sites, qu’il s’agisse de transferts secrets et non consentis (espionnage, contre-espionnage), de collaborations (informelles, clandestines) ou de coopération politiquement assumées, et de cultures partagées, créant des communautés transnationales d’atomistes, d’ingénieurs, de militaires, de militants voire de riverains.

Quant à la prise en compte du devenir des sites d’essais et de leurs héritages, la question a été considérée à travers l’anticipation de la fin des essais, notamment dans le contexte de la non-prolifération, des moratoires et des traités d’interdiction[10], qui a favorisé la mise en place de techniques de simulation[11]. Par-delà ces enjeux globaux, sur le plan de la stratégie et de la technoscience, que reste-t-il, après le démantèlement des sites, d’un développement axé sur la construction d’une infrastructure industrielle, et de toutes les pratiques socio-économiques qu’il produit dans une société traditionnelle : invention du salariat, introduction d’un modèle de consommation, rupture brutale avec une culture matérielle et des croyances traditionnelles ?

Aussi bien, les recherches menées sur les réappropriations des sites demeurent rares. C’est d’abord la mise en tourisme des anciens sites d’essais qui interroge. Qui sont ces touristes venant visiter le Nouveau-Mexique à la rencontre de la bombe ? Comment, localement, les héritages des essais sont-ils transformés en éléments du patrimoine américain afin de satisfaire autant les visiteurs à la recherche de récits patriotiques sur la guerre froide que les amoureux d’Histoire venant se prendre en photo devant l’obélisque de Trinity. Plus tard, c’est la patrimonialisation des sites d’essai de Bikini, où les épaves des bateaux utilisés comme cible lors des essais de l’opération Crossroads en juillet 1946, gisant au fond du lagon, ont attiré au début des années 1990 des plongeurs qui pose question. Ces pratiques et ces réinvestissements de lieux – parfois rassemblés sous le label du « dark tourism » méritent d’être analysées tant elles sont révélatrices de nouvelles économies de la nucléarité et de nouveaux rapports à ces territoires.

L’histoire environnementale, de son côté, a privilégié le nucléaire civil, suivant une approche politique centrée sur les mouvements environnementalistes, ou menant une réflexion sur la production d’énergie se focalisant en particulier sur la question des pollutions. C’est ce dernier aspect qui permet de faire le lien avec le nucléaire militaire, souvent évoqué mais rarement traité en profondeur à de rares exceptions près[12]. Ce sont notamment les travaux de John Findlay, Michele Stenehjem Gerber[13] ou Shanon Cram[14] qui ont mis en avant les héritages environnementaux de ces programmes[15]. Enfin, une large littérature inspirée des postcolonial studies a mis en exergue le poids particulier supporté par les communautés indigènes vivant sur les terrains mobilisés par les programmes atomiques au Nouveau-Mexique ainsi qu’en Alaska[16].

La question de l’extraction de l’uranium et des dommages causés par les explosions, les déchets et les retombées radioactives est mentionnée dans plusieurs synthèses régionales ou globales[17]. Elle peut être liée, dans l’historiographie environnementale, aux subaltern et postcolonial studies, puisqu’elle met en exergue la vulnérabilité des minorités dans les zones de test (Amérindiens[18] et Océaniens[19]), ainsi qu’à l’étude des mouvements environnementalistes opposés aux essais, mais de tels travaux demeurent rares en histoire.

Par ailleurs, ces études mettent l’accent sur les conséquences des essais eux-mêmes. Pourtant les conséquences environnementales des essais dépassent la question des retombées radioactives, aussi considérable soit-elle, si l’on veut bien tenir compte de l’ensemble des dynamiques complexes suscitées par l’infrastructure industrielle mise en place pour les soutenir. Enfin, l’activité anthropique est elle-même vulnérable aux risques naturels. En s'implantant en Polynésie, le CEP s’est trouvé confronté à deux aléas majeurs et potentiellement très dommageables, les cyclones et les tsunamis. Si ces deux phénomènes ont été étudiés dans leur globalité en termes de caractéristiques et de chronologie, les publications ne n’évoquent pas spécifiquement la vulnérabilité des infrastructures installées dans les îles polynésiennes. De sorte qu’on peut se demander à propos des polygones de tirs dans le Pacifique, dans quelle mesure ces risques ont-ils été évalués lors du choix des sites ; ont-ils été pris en compte en termes d'aménagements, notamment pour éviter des effets dominos dans un contexte de risque naturel-technologique ? La question mérite d’autant plus d’être posée que le Pacifique a été traversé et impacté par deux tsunamis majeurs (1960, 1964) avant puis pendant l'installation du CEP. Les dommages des cyclones de 1982 et 1983 dans les iles du CEP pose la question de l'intégration de ce risque dans les aménagements de sites. Sans compter que les essais constituent à leur tour une cause résiduelle de risques naturels, qu’il s’agisse du risque de tsunami associé à un glissement de terrain sous-marin affectant les flancs déstabilisés par les explosions souterraines en atoll ou des risques d'inondation liés indirectement aux installations, dans les bases arrière. À Tahiti, l'urbanisation de la vallée de la Punaruu est liée à l'installation du CEP qui a « fabriqué » le risque en installant des enjeux vulnérables en zone inondable, créant le seul secteur de Polynésie nécessitant la mise en place d'un PPRI (Plan de Prévention des Risques d'Inondation).

La particularité de l’approche environnementale, susceptible d’inclure les dimensions techniques, politiques et écologiques dans une réflexion plus large sur les relations entre humains et non-humains, offre des perspectives prometteuses à conditions d’élargir la recherche aux enjeux indirects des essais. On aimerait que le colloque « Des essais au désert ? » soit l’occasion de réfléchir aux conséquences environnementales, matérielles autant qu’idéelles, de l’aménagement des espaces périphériques, des contacts entre puissances nucléaires et populations locales, des confrontations politiques et de l’activisme environnemental. Le colloque serait ainsi l’occasion d’approfondir la notion de « régimes de nucléarité » en proposant une typologie qui montre la diversité des situations matérielles, mais aussi des appropriations et des mémoires de ces cohabitations avec les installations nécessaires aux essais nucléaires.

Axes thématiques

Quatre axes des propositions de contributions :

1/ Comparer les constructions et fonctionnements des sites :

1.1. Le choix d’un lieu ? Processus de décision (comparaisons entres démocraties libérales/régimes autoritaires), publicité de la décision, délibération, justificatifs techniques et politiques avancés par les États pour procéder à des essais nucléaires en vraie grandeur, tant atmosphériques que souterrains ; implication des populations concernées, comparaison des marges coloniales choisies ;

1.2. Construction champs de tirs atmosphériques/souterrains : connaissance des sites, appropriations foncières, conceptions des installations, prise en compte des risques et moyens de les contrôler, mobilisation de personnels constructeurs autochtones et exogènes, anticipation du devenir des sites et installations, des impacts, des leviers de développement ;

1.3. Campagnes d’essais : déroulement et buts scientifiques, techniques, stratégiques (mesures de la puissance, tests d’armes, mesures d’effets sur matériels/vivants...), typologie des essais menés dans le monde depuis 1945.

1.4. Relations des populations qui construisent les sites et opèrent les essais (civiles et militaires ; locaux, nationaux, main d’œuvre étrangère)

1.5. Circulations des pratiques culturelles, des biens de consommation, des espèces naturelles

2/ Acteurs et régimes de nucléarité : décideurs, militants, riverains

2.1. Typologie des décideurs selon les sites, les pays et les contextes géostratégiques et diplomatiques : installations gouvernées par le pouvoir militaire/civil, administrations mixtes (DIRCEN), comparaison des institutions militaires face aux essais ;

2.2. Les militants contre les essais nucléaires : idéologies (tiers-mondisme, pacifisme, écologie…), répertoires d’actions (presse, meeting, occupation des lieux, campagnes de presse, boycotts etc.), structuration des réseaux, circulations transnationales ;

2.3. Régimes de nucléarité des riverains : modes de cohabitation, effets sociaux-économiques, culturels, sanitaires ;

2.4. Opinion publique à différentes échelles : pays d’accueil du site, pays riverains, opinion publique internationale voire mondiale, face aux essais et aux politiques de non-prolifération (CTBT/TICE).

3/ Héritages : effets environnementaux, risques sanitaires, aménagement du territoire, impacts sociaux, culturels et symboliques, politiques de la mémoire

3.1. Quelles anticipations du démantèlement : comparaison des moratoires sur les essais et des programmes de simulations préparant la fin d’utilisation d’un site ;

3.2. Politiques de remise en état (quel état, quelle stratégie, quelle renaturation), de reconversion des sites et de développement des sociétés concernées ;

3.3. Vivre à proximité d’anciens sites des essais nucléaires ;

3.4. Le devenir matériel des aménagements et la patrimonialisation des sites. Héritages politiques locaux et nationaux des essais et des installations ;

3.5. Histoire des impacts environnementaux des essais : comparaisons entre acteurs ; enjeux d’exploitations scientifiques des milieux naturels suite aux essais

3.6. Diversité et antagonismes des mémoires ; processus de compensation et indemnisations.

4/ Typologie des circulations :

4.1. Espionnage et contre-espionnage

4.2. Collaboration informelle entre acteurs : savants-physiciens, militaires, ingénieurs, techniciens…

4.3. Coopération politique : secrète/clandestine/publique

4.4. Cultures et pratiques partagées : échanges de pratiques professionnelles et culturelles des ouvriers constructeurs, des ingénieurs et techniciens civils et des militaires en charge des essais (préparation du site, mesures, décontamination)

4.5. Une culture des essais (militantes, académiques, ouvriers, opérateurs des sites…) ; un imaginaire partagé des essais ? (comparaison et circulations des représentations des essais nucléaires dans la fiction)

Le colloque sera d’autant plus fructueux qu’il permettra d’ébaucher, au terme de ses travaux, une typologie des sites et une périodisation concernant le plus grand nombre possible d’installations où des essais nucléaires ont été réalisés ou envisagés. Les installations des pays dits du seuil (Suède, Iran), celles dont les équipements sont demeurés clandestins ou secrets (Afrique du Sud, Israël, Corée du Nord), celle enfin de Puissances qui envisagent un équipement (Turquie, Arabie Saoudite, Égypte) font partie du périmètre considéré.

Le colloque se tiendra du 19 au 21 janvier 2022 à Paris.

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Les propositions de communication (une page avec une courte biographie) doivent être envoyées
avant le 1er juin 2021 à :
Renaud Meltz : meltz@uha.fr
Alexis Vrignon : vrignon@uha.fr


Comité d’organisation
Benjamin Furst (UHA- CRÉSAT)
Sylvain Mary (Sciences Po Saint-Germain-en-Laye)
Renaud Meltz (UHA-CRÉSAT, IUF)
Teva Meyer (UHA- CRÉSAT)
Sarah Mohamed-Gaillard (INALCO-CESSMA)
Alexis Vrignon (MSHP-CRÉSAT)
Conseil scientifique
Robert Aldrich (University of Sydney)
Eric Conte (MSH du Pacifique)
Pierre Fournier (LAMES)
Hugh Gusterson (University of British Columbia)
Claire Laux (IEP Bordeaux)
Claude Martin (Ambassadeur de France)
Georges-Henri Soutou (Institut de France)


Références

[1] Danielle Endres, “The Rhetoric of Nuclear Colonialism : Rhetorical Exclusion of American Indian Arguments in the Yucca Mountain Nuclear Waste Siting Decision,” Communication and Critical/Cultural Studies, 6 (2009), p. 39-60.

[2] Nelta Edwards, "Nuclear Colonialism and the Social Construction of Landscape in Alaska,” Environmental Justice, vol. 4, n° 2 (2011), 109–114.

[3] Holly Barker, Bravo for the Marshallese : Regaining Control in a Post-Nuclear, Post-Colonial World, Belmont, Wadsworth/Thompson, 2012.

[4] Winona LaDuke and Ward Churchill, “Native America : The Political Economy of Radioactive Colonialism”, The Journal of Ethnic Studies, vol. 13, n° 3 (1985), 107-132.

[5] Linking Legacies : Connecting the Cold War Nuclear Weapons Production Processes to Their Environmental Consequences (U.S. Department of Energy, Office of Environmental Management, 1997) ; Tatiana Kasperski, “From Legacy to Heritage. The Changing Political and Symbolic Status of Military Nuclear Waste in Russia”, Cahiers Du Monde Russe. Russie - Empire russe - Union Soviétique et États Indépendants, vol. 60, n° 2-3 (2019), 517–38 ; Michele Stenehjem Gerber, On the Home Front : The Cold War Legacy of the Hanford Nuclear Site, Lincoln, U of Nebraska Press, 2007.

[6] Hugh Gusterson, People of the bomb : Portraits of America’s nuclear complex, University of Minnesota Press, 2004. Lindsay Freeman, The Atom bomb in me, Stanford University Press, 2019.

[7] Kate Brown, Plutopia : Nuclear Families, Atomic Cities, and the Great Soviet and American Plutonium Disasters, Oxford, Oxford University Press, 2015.

[8] Joe Masco, The nuclear borderlands : the Manhattan project in post-Cold War New Mexico, Princeton, Princeton University Press, 2020 ; Bryan C. Taylor, William J. Kinsella, Stephen P. Depoe et Maribeth S Metzler., Nuclear Legacies : Communication, Controversy, and the U.S. Nuclear Weapons Complex, Lexington Books, 2007. Bryan C. Taylor Taylor, Brian Freer, « Containing the Nuclear Past : The politics of history and heritage at the Hanford Plutonium Works », Journal of Organizational Change Management, vol. 15, n° 6(2002) 563-588.

[9] Becky Alexis‐Martin, Matthew Breay Bolton, Dimity Hawkins, Sydney Tisch, Talei Luscia Mangioni, « Addressing the Humanitarian and Environmental Consequences of Atmospheric Nuclear Weapon Tests : A Case Study of UK and US Test Programs at Kiritimati (Christmas) and Malden Islands, Republic of Kiribati » Glob Policy, January 2021.

[10] Georges-Henri Soutou, La guerre de Cinquante Ans – Les relations Est-Ouest (1943-1990), Paris, Fayard, 2001 ; Bozo Frédéric, Mitterrand, la fin de la guerre froide et l’unification allemande. De Yalta à Maastricht, Paris, Odile Jacob, 2005.

[11] Dominique Mongin, Dissuasion et Simulation. De la fin des essais nucléaires français au programme Simulation, Paris, Odile Jacob, 2018.

[12] Toshihiro Higuchi, Political fallout : nuclear weapons testing and the making of a global environmental crisis, Stanford, Stanford University Press, 2020.

[13] Michele Gerber, On the Home Front, op. cit.

[14] Shannon Cram, « Wild and Scenic Wasteland : Conservation Politics in the Nuclear Wilderness », Environmental Humanities, vol. 7, n° 1(2016) 89-105.

[15] John M. Findlay et Bruce Hevly (ed.), The Atomic West, Seattle, University of Washington Press, 1998.

[16] Danielle Endres, « The Rhetoric of Nuclear Colonialism : Rhetorical Exclusion of American Indian Arguments in the Yucca Mountain Nuclear Waste Siting Decision », Communication and critical/cultural studies, vol. 6, n° 1, 2009, 39-60 ; Edwards, « Nuclear Colonialism and the Social Construction of Landscape in Alaska », art. cit.

[17] John Robert McNeill, Something New under the Sun : An Environmental History of the Twentieth-Century World, New York : W.W. Norton & Co., 2001, p. 315-317 ; Mark D Merlin, Ricardo M. Gonzalez, « Environmental Impacts of Nuclear Testing in Remote Oceania, 1946–1996 », in J. R. McNeill et Corinna R. Unger (ed.), Environmental Histories of the Cold War, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, 167‑202 ; Toshihiro Higuchi, « Atmospheric Nuclear Weapons Testing and the Debate on Risk Knowledge in Cold War America, 1945–1963 ». in ibidem ; Brian Black, Donna Lybecker, Great debates in American environmental history, Westport, Conn : Greenwood Press, 2008, 91-100 ; Donald S. Garden, Australia, New Zealand, and the Pacific : an environmental history. Nature and human societies, Santa Barbara, Calif : ABC-CLIO, 2005, p. 158-160.

[18] Peter H. Eichstaedt, If you poison us : uranium and Native Americans. Santa Fe, Red Crane Books, 1994.

[19] Jane Dibblin, Day of two suns : US nuclear testing and the Pacific Islanders. New York, New Amsterdam, 1990.

vendredi 26 mars 2021

Visions et voix dans les contextes médiéval et moderne

Visions and Voice-Hearing in Medieval and Early Modern Contexts 

Hilary Powell, Corinne Saunders (Editors)


Publisher : Palgrave Macmillan; 1st ed. 2021 edition (December 12, 2020)
Language: : English
Hardcover : 327 pages
ISBN-13 : 978-3030526580

This book examines how the experiences of hearing voices and seeing visions were understood within the cultural, literary, and intellectual contexts of the medieval and early modern periods. In the Middle Ages, these experiences were interpreted according to frameworks that could credit visionaries or voice-hearers with spiritual knowledge, and allow them to inhabit social roles that were as much desired as feared. Voice-hearing and visionary experience offered powerful creative possibilities in imaginative literature and were often central to the writing of inner, spiritual lives. Ideas about such experience were taken up and reshaped in response to the cultural shifts of the early modern period. These essays, which consider the period 1100 to 1700, offer diverse new insights into a complex, controversial, and contested category of human experience, exploring literary and spiritual works as illuminated by scientific and medical writings, natural philosophy and theology, and the visual arts. In extending and challenging contemporary bio-medical perspectives through the insights and methodologies of the arts and humanities, the volume offers a timely intervention within the wider project of the medical humanities.

 

Nouvelles perspectives en psychiatrie transculturelle et coloniale

New perspectives in transcultural and postcolonial psychiatry

Call for papers

Centre Marc Bloch (CMB), 4-5 November 2021


Within the framework of two ERC Starting Grants (‘Decolonizing Madness’, PI Ana Antic, University of Copenhagen, and ‘Governing Madness’, PI Romain Tiquet, CNRS, Marseille), a two-day conference will be organized at the Centre Marc Bloch (Berlin) at the beginning of November 2021 with a focus on new perspectives in the history and anthropology of transcultural and postcolonial psychiatry. This international conference aims to explore a variety of new theoretical and methodological approaches, topics and voices in the global development of transcultural psychiatry in the second half of the twentieth century. We invite proposals from scholars in history, anthropology, psychology, psychotherapy and clinical sciences, who will reflect on the development of networks, encounters and practices of knowledge production and sharing in transcultural psychiatry, and on the complex
interrelationships between psychiatry and decolonisation in a global context. We particularly
encourage presentations on any of the following themes:
• Alternative geographies of transcultural psychiatry: while a large majority of the existing scholarly literature maintains a relatively limited geographical focus, this conference will examine the development, theories and practices of transcultural psychiatry in a much broader variety of places, including Latin America, Eastern Europe, Middle East, Asia and Africa.
• Knowledge circulation and connections: the workshop aims to focus on the multiple transnational networks of expertise and treatment, emphasising the circulation of knowledge and debates from South to South and South to North, rather than exclusively North to South.
• Alternative sites and actors: special attention will be given to alternative (formal and informal) institutions of care and treatment, and to the diversity of actors who took care of the mentally ill and participated in defining the meanings of ‘mental disorder’ (this includes traditional healing places as well as family settings and prisons; trainedpsychiatrists as well as psychiatric nurses, family members, police functionaries, etc.)
• The politics of transcultural psychiatry: the conference will explore transcultural and postcolonial psychiatry’ involvement in and affiliation with political movements and ideologies in different parts of the world, and ask whether the discipline delineated a political missions for itself or commanded political influence. Moreover, we will explore how important theoretical authors such as Fanon, Foucault or Goffman shaped transcultural psychiatry and its politics in different social and cultural settings
• Methodological and ethical reflections on ‘mental illness’, ‘psychiatry’ and ‘mental disorders’ as a research topic. Ethical and methodological reflections on using psychiatric archives and sources will be at the core of this conference.


Submission and deadline information
We invite both researchers and practitioners to submit proposals. PhD students and early-career
researchers are particularly encouraged to apply.
Please send a 300-word abstract and 50-word CV to both ana.antic@hum.ku.dk and
tiquet@mmsh.univ-aix.fr before 1 May 2021.
 

Logistical information:
Date: 4-5 November 2021
We are planning a hybrid event (in-person and online), depending of the evolution of the
COVID situation. All travel and accommodation expenses will be covered by the convenors.

jeudi 25 mars 2021

Pierre Decker, médecin et collectionneur

Pierre Decker, médecin et collectionneur 

Gilles Monney, Camille Noverraz et Vincent Barras
 

Éditions BHMS, Collection Hors-série, 2021
 

Pierre Decker (1892-1967), chirurgien et collectionneur d’art, a réuni au milieu du XXe siècle un prestigieux ensemble constitué de chefs d'oeuvres d'estampes de Dürer et Rembrandt, aujourd’hui déposé au Musée Jenisch Vevey (CH). Ce livre est la première synthèse consacrée à ce personnage hors du commun et à sa collection, en l’inscrivant dans une réflexion plus large sur les rapports étroits et complexes entre médecine et collectionnisme. Exemple d’étude transdisciplinaire croisant histoire de l’art, histoire de la médecine et humanités en médecine, il contient également le premier catalogue complet de cette collection exceptionnelle ainsi que l’ensemble des estampes de la collection Pierre Decker dans leur format original.


À l'occasion de la sortie de cet ouvrage, l'exposition Dürer et Rembrandt. La collection Pierre Decker est visible du 2 mars au 30 mai 2021 au Musée Jenisch Vevey, Cabinet cantonal des estampes, sous réserve de nouvelles consignes sanitaires.

La santé dans le sud-ouest de l'océan Indien

Santé(s), soin(s) et médecine(s) sur la longue durée dans le sud-ouest de l'océan Indien et ses espaces frontaliers

Appel à contributions

Revue Tsingy – Sciences Humaines, Sud-Ouest océan Indien


À l’heure où s’impose progressivement l’idée d’une « One Health » et alors que la notion de « santé globale » motive depuis plusieurs années désormais les politiques d’investissement de santé dans les « Suds » (Giles-Vernick & Webb, 2013 ; Baxerres & Eboko, 2019 ; Eboko, 2020), ce dossier souhaite interroger sur la longue durée ces développements dans le sud-ouest de l’océan Indien. L’objectif de ce numéro consiste ainsi à la fois à revenir sur les réalités contemporaines des politiques de santé dans ces régions et à comprendre comment ces politiques se sont constituées et ont été appréhendées par les populations, à différentes échelles, entre local et global, sur la longue durée. L’enjeu consistera ainsi à
interroger l’empreinte quotidienne de l’enchevêtrement des historicités et des cultures médicales qui se rencontrent souvent, s’opposent parfois mais se superposent rarement.

Domaine réservé dans un premier temps à des médecins soucieux de valoriser leurs pratiques  (M’Bokolo, 1984), les historiens vont revenir à partir des années 1980 sur l’enjeu qu’a constitué la médecine coloniale et souligner la place des politiques de santé dans le développement des politiques impériales et coloniales. Au-delà de strictes considérations médicales, la maladie est alors le moyen d’interroger le rôle du savoir médical dans la construction du pouvoir colonial (Patterson, 1974 ; Dawson, 1987 ; Marks & Andersson, 1987 ; Packard et al., 1989 ; Packard, 1989). En 1991, dans un ouvrage aujourd’hui classique, Megan Vaughan démontrait ainsi comment l’élaboration d’un discours médical aux Afriques participe à la construction de la figure de « l’Africain » perçu comme pathologique dans son essence, objet de connaissance bien plus que sujet (Meghan, 1991). Les constatations des médecins rejoignent alors un savoir ethnographique sur lequel s’appuie les entreprises coloniales (Sibeud & Piriou, 1997 ; Sibeud, 2002). Progressivement, les historiens mettent à jour la complexité de ces développements qui ne sont jamais synonyme d’une polarisation abstraite entre colonisateurs et colonisés, mais des enchevêtrements toujours complexes en fonction des territoires, des temporalités et des acteurs (Hunt, 1999). L’image d’une Afrique simple récipiendaire d’expériences issues d’un préalable européen se brouille et oblige à repenser les développements de la médecine comme une dialectique de façonnement mutuel (Anderson, 1998). Dès lors, les recherches sont de plus en plus attentives aux différents registres de soin, et notamment à la place des mondes de l’invisible dans les itinéraires thérapeutiques (Rosny, 1992 ; Geschiere, 1995, 2013 ; Bernault & Tonda, 2000 ; Tonda, 2002). Au même moment, les anthropologues se donnent eux aussi pour tâche d’étudier « l’arène » (Olivier de Sardan, 1995) que constitue la santé, entendue comme fait social total (Mauss, 1923-1924), afin de révéler les rapports de pouvoir qui jalonnent sa construction et sa gestion, en prenant en compte les diverses imbrications politiques, économiques, religieuses qui donnent corps à la personne malade et à l’institutionnalisation de ses troubles (Augé & Herzlich, 1984 ; Augé, 1986 ; Laplantine, 1989 ; Fassin, 2000 ; Hours, 2001).

Face à ces questions, les régions du sud-ouest de l’océan Indien occupent une place importante et concentrent nombre d’observations et de théorisations. Madagascar, notamment, occupe une place de choix. Très tôt les autorités missionnaires puis coloniales y développent une politique de santé inédite. En 1896, l’île est ainsi le premier territoire où est mise en place l’Assistance Médicale Indigène (Randrianasolo, 1975 ; Merlin et al., 2003). La même année une école de médecine à destination des malgaches est ouverte par le colonisateur dans la capitale (Mestre, 1999). Il s’agit avant tout de discréditer le savoir local en matière de santé au profit de la rationalité biomédicale européenne (Burguet, 2017). Avec l’ouverture de l’Institut Pasteur en 1901, la lutte contre les épidémies – et en premier lieu la variole – connait des progrès considérables (Merlin et al., 2003). En 1912, le premier asile d’aliénés répondant de la législation de juin 1838 dans les colonies françaises est ouvert à quelques kilomètres de la capitale (Gallien, 2019). Ces installations, certes novatrices, succèdent à une présence missionnaire déjà ancienne, notamment portée par la London Missionary Society dès la première moitié du XIXe siècle et surtout à partir des années 1860 (Anderson, 2017). Les élites malgaches n’ont par ailleurs pas attendue l’arrivée européenne pour lutter contre les maladies.

Dès le XVIIIe siècle au moins, la lutte contre les épidémies, notamment varioliques et paludiques, est inscrite dans les codes de loi, tandis que les premières tentatives de vaccination contre la variole sont mises en place par la monarchie Merina dès 1804 (Jourde, 1991). Loin d’être résolus par l’arrivée française, ces enjeux épidémiologiques se cristallisent avec la colonisation, notamment autour de la peste qui devient un enjeu tout autant politique que sanitaire (Esoavelomandroso, 1981). Les autres territoires de la région ne sont pas en reste pour autant. En 1991, l’historien John Iliffe soulignait l’importance des développements biomédicaux à partir des années 1870 en Afrique de l’Est dans la construction des identités (Iliffe, 1991). Des territoires comme les Mascareignes ont eux-aussi concentré les approches d’anthropologues soucieux de comprendre l’effectivité d’un pluralisme thérapeutique et la complexité des itinéraires de soins (Benoist, 1993, 1996 ; Gerbeau, 2000 ; Salle-Essoo, 2011 ; Gaüzère & Aubry, 2012 ; Pourchez, 2014). Pour l’ensemble de ces espaces, qu’il s’agisse des épidémies (Fuma & Chan Low, 2008), d’affections aigues ou chroniques (Andoche, 1988 ; Mestre 1999, 2001 ; Rakotomala et al., 2003 ; Blanchy et al., 2006 ; Burguet, 2014 ; Legrip-Randriambelo, 2014 ; Didier, 2015), de la maternité (Pourchez, 2002, 2020 ; Pourette et al., 2018), de la sexualité (Rakotomalala, 2012), de la dégénérescence (Enjolras, 2005) ou encore de la souffrance mentale (Sharp, 1993 ; Gallien, 2020), tous les auteurs insistent sur les « transactions » (Bernault, 2019) à l’oeuvre entre les différents modèles de soin, dans la gestion des personnes malades comme dans les représentations de la maladie.

Ce dossier souhaite prolonger ces développements en se concentrant sur l’historicité de ces questions afin de questionner le devenir du passé en fonction des époques et des localités. Faire rencontrer l’histoire et l’anthropologie sur ces questions signifie ainsi déconstruire les chronologies afin d’identifier les « fragments » (Hunt, 1999) précoloniaux, coloniaux, postcoloniaux qui jalonnent les époques et viennent brouiller les chronologies conventionnelles pour ainsi faire de la santé un révélateur des structures d’une société tout en mettant à jour la complexité des instances du social. Ce numéro se veut donc à la fois attentif aux cadres théoriques ou socio-politiques dans lesquels s’inscrivent les personnes malades, qu’à la somme des pratiques et matérialités souvent marginalisées qui façonnent un itinéraire de soin et sur lesquelles ont insisté ces dernières années les études du Care (Gilligan, 1982 ; Abel et al., 1991 ; Tronto, 1993, 2013). Nous souhaitons ici revenir sur ce que signifie « vivre avec le trouble » (Haraway, 2016) au quotidien dans l’océan Indien occidental face aux transformations des systèmes de santé, d’abord à travers la présence missionnaire, puis la colonisation, avant l’instauration des politiques d’ajustement structurel et, plus récemment, de la globalisation des normes de santé. Comment ces héritages se rencontrent, se superposent ou s’opposent et viennent façonner une économie mixte de soin ? Si la santé peut être lue comme une « économie de la promesse » (Sunder-Rajan, 2006), comment cette promesse est-elle sans cesse renouvelée ? Et à partir de quels modèles ? La « modernité évanouie » (Lachenal, 2013) qu’a été la colonisation n’est-elle pas finalement qu’une énième promesse déchue sans cesse rejouée jusqu’à nos jours et avant cela par les ambitions missionnaires ? Comment ces promesses se renouvellent-elles ? Et pour quelles transformations ? Devant la multiplication des acteurs de santé, couplée à un désinvestissement croissant de l’État et à une nostalgie de la médecine coloniale qui continue de structurer en partie modèles et horizons institutionnels (Kamat, 2008 ; Piot, 2010 ; Geissler & Molyneux, 2011 ; Lachenal, 2017), quels réseaux, anciens ou plus modernes, structurent cette économie et comment s’actualisent dans le sud-ouest de l’océan Indien ces héritages ? Une attention particulière sera portée aux institutions biomédicales (hôpitaux, léproseries, dispensaires, maternités, institutions psychiatriques…) initialement
marqueurs de l’imposition coloniale, devenus progressivement lieux de cristallisation d’enjeux médicaux, politiques et économiques qui continuent aujourd’hui encore de concentrer investissements et normes en matière de santé (Chabrol & Kehr, 2018). Comment les anciennes institutions coloniales continuent-elles d’être investies ou, à l’inverse, ne sont-elles aujourd’hui plus que les vestiges d’anciens systèmes de santé à bout de souffle ? Quelles rencontres et quels échanges entre ces différentes institutions ? Constituent-elles un archipel du soin ? Si oui, à destination de quelles personnes et pour quelle efficacité ? Quelle place pour les tradipraticiens dans ces modèles alors que ces derniers restent bien souvent le premier recours ? Dans le cas de la santé mentale, que signifie « vivre-fou » alors que se mondialisent les politiques de santé mentale à partir de critères, et donc de normes, présentées comme universelles (White et al., 2017) ? Sur quelles coordonnées historiques et géographiques s’appuient cette universalisation du trouble et pour quels effets dans l’océan Indien ? Des questions similaires peuvent être posées face à certaines maladies chroniques ou aux cancers : ont-ils « l’occasion d’exister » (Livingstone, 2012) en contexte indianocéanique ? La maternité également se révèle être un lieu privilégier pour interroger l’épaisseur du social et la rencontre entre représentations familiales, institutions médicales et politiques de santé : que signifie dès lors « être mère » (Hugon, 2020) en fonction des époques ? Que vient nous dire cet évènement de vie lorsqu’il est interrogé comme un espace variable de rencontre, un topos de la colonisation puis des mondes postcoloniaux jusqu’au plus contemporain ? Dans quelle mesure les concepts de « naissance », de « famille », de « maternité » ont-ils pu évoluer et se transformer en fonction des époques et des géographies, au grès de pathologisations de certains comportements et de valorisations d’autres ?

Autant de questions volontairement larges et transversales pour offrir un bilan épistémologique actualisé de ces questions dans ces espaces afin de faire se rencontrer l’actualité de ces recherches qui restent bien souvent micro-localisées et dialoguent rarement. Sensible à des travaux proposant une lecture comparative, ce dossier se veut transdisciplinaire. Les propositions d’articles pourront donc venir de toutes les disciplines des sciences humaines (histoire, anthropologie, économie, démographie…) à partir d’études multi-situées ou plus strictement localisées dans l’océan Indien occidental (Madagascar, île de la Réunion, île Maurice, Seychelles, Comores, Mayotte, Zanzibar) ou d’espaces frontaliers de ces régions (Afrique du Sud, Mozambique, Tanzanie, Kenya, Sri Lanka notamment). Les travaux d’historiens sur ce sujet, particulièrement restreints en comparaison de ceux des anthropologues, seront particulièrement appréciés. Pour laisser une grande marge de liberté aux auteurs, les articles pourront faire entre 20 000 et 40 000 signes. Les normes d’édition seront transmises après validation des propositions. Sans que cela soit exclusif, les propositions pourront notamment être articulées autour de l’un ou de plusieurs des axes suivants :


1. « Vivre avec le trouble » : entre marginalisations sociales et implications médicales

Qu’est-ce que signifie vivre avec le trouble dans le sud-ouest de l’océan Indien en fonction des époques ? Ici, c’est sur le « vivre » que nous souhaitons insister bien plus que sur le « trouble » alors que la plupart des personnes une fois étiquetées « malades » se retrouvent condamnées à la stigmatisation sociale, même une fois rétablies. Quelles transformations de ces stigmatisations en fonction des acteurs de santé (tradipraticiens, missionnaires, médecins coloniaux, experts…) ? Que signifie l’hospitalisation ou l’internement alors qu’initialement le malade restait cantonné au quartier ou au village ? Quelles places pour l’institutionnalisation religieuse du trouble, notamment face au développement des monothéismes anciens ou plus récents ? Que signifie dès lors la maladie au quotidien et comment se l’approprie-t-on ? Comment sont prises en charge les personnes au-delà du diagnostic et des représentations qui sont associés au trouble ? Quel hiatus entre guérison biologique et guérison sociale ? Quelle place pour le sujet, dans toute sa subjectivité et sa singularité, face à l’étiquette du diagnostic et l’objectivation qui en découle ? Comment la personne malade parvient-elle à négocier sa trajectoire de vie face à la pluralité des institutions de santé, qu’elles soient biomédicales ou dites « traditionnelles », ou face à des considérations plus strictement socio-économiques ?

2. De l’expiation missionnaire à la Global Health : que signifie « policer » la maladie ?

Cet axe souhaite remettre en question la linéarité des développements en termes de santé dans l’océan Indien. Dans les « Suds », l’enjeu médical se concentre bien souvent avant tout sur la gestion des populations et la transmission d’agent infectieux épidémiques. Les campagnes de vaccination par exemple ou, plus récemment, l’élaboration d’une génétique des populations, appréhendent les individus comme un nouveau corps social plus ou moins homogène construit en fonction des cibles et priorités de l’ingénierie médicale. Quelle place est dès lors attribuée au sujet dans ces politiques de santé ? Comment les personnes sont-elles associées à ces politiques ? Quelle place pour le soin vis-à-vis d’impératifs plus strictement médicaux ? Quelles inégalités hommes-femmes face à ces politiques ? Ces inégalités sont-elles prises en considération ? Ce deuxième point pourra être également l’occasion de réfléchir aux interactions Nord-Sud et à la pertinence d’une telle dichotomie afin de revisiter les dominations à l’œuvre dans le développement des politiques de santé à l’heure où de plus en plus de travaux interrogent les liens « Sud-Sud » et l’importance des échanges inter-régionaux.


3. Conduites préventives et inégalités sociales

La pandémie de la Covid-19 a contraint une large partie de la population à des mesures de prophylaxie qui viennent transformer le quotidien. Ce troisième axe propose d’interroger la réalité et les conséquences de telles injections préventives au sein de la population. Pour exemple, à Tamatave, en juin 2020, les annonces du confinement se soldent par des affrontements entre population locale et forces de l’ordre. Ces tensions viennent en réalité dévoiler les conditions de vie de chacun et les inégalités sociales sous-jacentes, les populations les plus défavorisées étant les premières à subir privations et conséquences du confinement.

Ces phénomènes ne sont pourtant pas sans précédent : la lutte contre la peste, par exemple, s’est progressivement transformée à Madagascar en une véritable lutte politique. Les politiques de santé sont alors progressivement perçues comme un élément supplémentaire dans la conquête et la domination du pays. Quelles sont alors les stratégies ou innovations déployées par les personnes face à ces obligations et ces interdits du quotidien ? Quelles normativités pour des politiques initialement calquées sur des modèles socio-économiques des pays du nord ? Que peuvent nous apprendre les expériences des « Suds » en termes de prévention ? Quels héritages historiques dans ces conduites préventives ? Quelle archéologie pour ces régimes prophylactiques dans ces régions ? Il s’agira d’explorer comment les propositions sanitaires ou les injonctions prophylactiques sont appréhendées en fonction des statuts socio-économiques, des périodes ou des modes de vie individuels, et comment s’agglomèrent injonctions contemporaines et héritages plus ou moins anciens.


Coordinateurs du numéro
• Raphaël Gallien (raphael.gallien@gmail.com), historien, Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (UMR 245), Université de Paris.
• Didier Nativel (Didier.Nativel@univ-paris-diderot.fr), historien, Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (UMR 245), Université de Paris.


Comité scientifique
• Nancy R. Hunt, historienne, University of Florida, (CAS)
• Laurence Pourchez, anthropologue, INALCO (CESSMA)
• Dolorès Pourette, anthropologue, Université de Paris, (CEPED)
• Faranirina Rajaonah, historienne, Université de Paris (CESSMA)
• François Taglioni, géographe, Université de La Réunion (PRODIG)

Calendrier de production
Les propositions d’articles, en français ou en anglais, sont à soumettre par mail à Raphaël Gallien (raphael.gallien@gmail.com) et Didier Nativel (Didier.Nativel@univ-parisdiderot.fr) avant le 15 juin 2021. Elles seront accompagnées d’une courte présentation de leuržs auteuržežs précisant notamment les attaches institutionnelles (4 à 5 lignes maximum). Les auteuržežs présélectionnéžežs par les coordinateurs seront prévenužežs par mail au plus tard la semaine du 28 juin 2021. Les premières versions des articles seront attendues pour le 15 octobre 2021. Chaque proposition sera soumise à une double lecture aveugle auprès du comité scientifique. La publication est prévue pour le premier semestre 2022.


Publications citées
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