samedi 27 mars 2021

Pour une histoire comparée et transnationale des sites d'essais nucléaires

Des essais au désert ? Pour une histoire comparée et transnationale des sites d'essais nucléaires

Appel à communications


Fruit d'une collaboration entre le CRESAT, la Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique et l'Inalco, ce colloque se tiendra à Paris du 19 au 22 janvier 2022.


Argument


Depuis l’automne 2019, l’équipe « Écrire l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP) », qui réunit une quinzaine de chercheurs en histoire, histoire de l’art, géographie, sociologie, littérature et anthropologie, organise un séminaire « Pour une histoire transnationale et comparée des installations et des essais nucléaires » (MSH du Pacifique-CRESAT-INALCO). Le séminaire prend en compte les circulations et les transferts d’expériences autour des essais, qu'il s’agisse des décideurs, des militants ou de l'ensemble des populations concernées par un régime de nucléarité qu’on peut définir comme la conscience de prendre part à la vie de sites et d’installations nucléaires.

L’audience de ce séminaire, les contacts noués avec les intervenants et auditeurs français et étrangers, le souhait de communiquer les fruits de nos recherches sur le CEP mais aussi de les confronter à des situations comparables ou imbriquées, nous conduisent à organiser un colloque international consacré aux sites d’essais nucléaires dans le monde, envisagés sous l’angle du territoire, du politique et de l’environnement. Le colloque se propose d’interroger le choix des sites, la construction et le fonctionnement des installations, leurs acteurs et les relations qui se nouent entre eux, les héritages enfin, de lieux perçus comme marginaux, aux déserts, steppes, et océans, mais qui occupent une place centrale dans la mémoire des sociétés humaines, tout en demeurant très peu documentés.

État des lieux sur l’histoire des sites des essais nucléaires

À la différence de la France où les travaux sur les relations entre les infrastructures nucléaires et leur environnement ont principalement questionné le programme civil, la littérature anglophone s’est majoritairement intéressée à l’atome militaire. La dimension impériale et post-coloniale a été largement documentée pour le monde anglo-saxon, qu’il s’agisse des populations amérindiennes de l’Ouest des Etats-Unis[1], de l’Alaska[2] ou des habitants du Pacifique[3], la notion de colonialisme nucléaire étant familière au monde académique américain depuis les années 1980[4].

De riches travaux ont envisagé les interactions avec le territoire en termes de relations aux risques, à la radioactivité et aux pollutions environnementales[5]. S’intéressant à l’amont des programmes militaires, qu’il s’agisse de la conception ou de réalisation des armes[6], plusieurs disciplines ont pris en compte la matérialité des sites[7] et leurs héritages[8]. Les recherches de Kate Brown et de Joe Masco ont finement documenté les modes de vie au sein de ces enclaves militaires, scientifiques et industrielles, ainsi que leurs héritages culturels pour les communautés qu’elles ont rassemblées. Si des études ont déjà appliqué ces questions aux sites d’essais américains, soviétiques et britanniques, les travaux restent à écrire pour les cas français, chinois ainsi que pour les autres puissances nucléaires plus récentes ou en devenir[9].

Plus fondamentalement, les recherches menées jusqu’à présent ont laissé certains angles morts sur les dimensions environnementales et territoriales des sites d’essais. Qu’ils prennent en compte les sites en amont ou en aval de la production d’armes nucléaires, ces travaux privilégient la forme de la monographie, ne permettant pas de produire des comparaisons entre les différents programmes nucléaires militaires et moins encore de prendre en compte les circulations d’acteurs, de pratiques, de savoirs ou d’objets entre ces différents sites, qu’il s’agisse de transferts secrets et non consentis (espionnage, contre-espionnage), de collaborations (informelles, clandestines) ou de coopération politiquement assumées, et de cultures partagées, créant des communautés transnationales d’atomistes, d’ingénieurs, de militaires, de militants voire de riverains.

Quant à la prise en compte du devenir des sites d’essais et de leurs héritages, la question a été considérée à travers l’anticipation de la fin des essais, notamment dans le contexte de la non-prolifération, des moratoires et des traités d’interdiction[10], qui a favorisé la mise en place de techniques de simulation[11]. Par-delà ces enjeux globaux, sur le plan de la stratégie et de la technoscience, que reste-t-il, après le démantèlement des sites, d’un développement axé sur la construction d’une infrastructure industrielle, et de toutes les pratiques socio-économiques qu’il produit dans une société traditionnelle : invention du salariat, introduction d’un modèle de consommation, rupture brutale avec une culture matérielle et des croyances traditionnelles ?

Aussi bien, les recherches menées sur les réappropriations des sites demeurent rares. C’est d’abord la mise en tourisme des anciens sites d’essais qui interroge. Qui sont ces touristes venant visiter le Nouveau-Mexique à la rencontre de la bombe ? Comment, localement, les héritages des essais sont-ils transformés en éléments du patrimoine américain afin de satisfaire autant les visiteurs à la recherche de récits patriotiques sur la guerre froide que les amoureux d’Histoire venant se prendre en photo devant l’obélisque de Trinity. Plus tard, c’est la patrimonialisation des sites d’essai de Bikini, où les épaves des bateaux utilisés comme cible lors des essais de l’opération Crossroads en juillet 1946, gisant au fond du lagon, ont attiré au début des années 1990 des plongeurs qui pose question. Ces pratiques et ces réinvestissements de lieux – parfois rassemblés sous le label du « dark tourism » méritent d’être analysées tant elles sont révélatrices de nouvelles économies de la nucléarité et de nouveaux rapports à ces territoires.

L’histoire environnementale, de son côté, a privilégié le nucléaire civil, suivant une approche politique centrée sur les mouvements environnementalistes, ou menant une réflexion sur la production d’énergie se focalisant en particulier sur la question des pollutions. C’est ce dernier aspect qui permet de faire le lien avec le nucléaire militaire, souvent évoqué mais rarement traité en profondeur à de rares exceptions près[12]. Ce sont notamment les travaux de John Findlay, Michele Stenehjem Gerber[13] ou Shanon Cram[14] qui ont mis en avant les héritages environnementaux de ces programmes[15]. Enfin, une large littérature inspirée des postcolonial studies a mis en exergue le poids particulier supporté par les communautés indigènes vivant sur les terrains mobilisés par les programmes atomiques au Nouveau-Mexique ainsi qu’en Alaska[16].

La question de l’extraction de l’uranium et des dommages causés par les explosions, les déchets et les retombées radioactives est mentionnée dans plusieurs synthèses régionales ou globales[17]. Elle peut être liée, dans l’historiographie environnementale, aux subaltern et postcolonial studies, puisqu’elle met en exergue la vulnérabilité des minorités dans les zones de test (Amérindiens[18] et Océaniens[19]), ainsi qu’à l’étude des mouvements environnementalistes opposés aux essais, mais de tels travaux demeurent rares en histoire.

Par ailleurs, ces études mettent l’accent sur les conséquences des essais eux-mêmes. Pourtant les conséquences environnementales des essais dépassent la question des retombées radioactives, aussi considérable soit-elle, si l’on veut bien tenir compte de l’ensemble des dynamiques complexes suscitées par l’infrastructure industrielle mise en place pour les soutenir. Enfin, l’activité anthropique est elle-même vulnérable aux risques naturels. En s'implantant en Polynésie, le CEP s’est trouvé confronté à deux aléas majeurs et potentiellement très dommageables, les cyclones et les tsunamis. Si ces deux phénomènes ont été étudiés dans leur globalité en termes de caractéristiques et de chronologie, les publications ne n’évoquent pas spécifiquement la vulnérabilité des infrastructures installées dans les îles polynésiennes. De sorte qu’on peut se demander à propos des polygones de tirs dans le Pacifique, dans quelle mesure ces risques ont-ils été évalués lors du choix des sites ; ont-ils été pris en compte en termes d'aménagements, notamment pour éviter des effets dominos dans un contexte de risque naturel-technologique ? La question mérite d’autant plus d’être posée que le Pacifique a été traversé et impacté par deux tsunamis majeurs (1960, 1964) avant puis pendant l'installation du CEP. Les dommages des cyclones de 1982 et 1983 dans les iles du CEP pose la question de l'intégration de ce risque dans les aménagements de sites. Sans compter que les essais constituent à leur tour une cause résiduelle de risques naturels, qu’il s’agisse du risque de tsunami associé à un glissement de terrain sous-marin affectant les flancs déstabilisés par les explosions souterraines en atoll ou des risques d'inondation liés indirectement aux installations, dans les bases arrière. À Tahiti, l'urbanisation de la vallée de la Punaruu est liée à l'installation du CEP qui a « fabriqué » le risque en installant des enjeux vulnérables en zone inondable, créant le seul secteur de Polynésie nécessitant la mise en place d'un PPRI (Plan de Prévention des Risques d'Inondation).

La particularité de l’approche environnementale, susceptible d’inclure les dimensions techniques, politiques et écologiques dans une réflexion plus large sur les relations entre humains et non-humains, offre des perspectives prometteuses à conditions d’élargir la recherche aux enjeux indirects des essais. On aimerait que le colloque « Des essais au désert ? » soit l’occasion de réfléchir aux conséquences environnementales, matérielles autant qu’idéelles, de l’aménagement des espaces périphériques, des contacts entre puissances nucléaires et populations locales, des confrontations politiques et de l’activisme environnemental. Le colloque serait ainsi l’occasion d’approfondir la notion de « régimes de nucléarité » en proposant une typologie qui montre la diversité des situations matérielles, mais aussi des appropriations et des mémoires de ces cohabitations avec les installations nécessaires aux essais nucléaires.

Axes thématiques

Quatre axes des propositions de contributions :

1/ Comparer les constructions et fonctionnements des sites :

1.1. Le choix d’un lieu ? Processus de décision (comparaisons entres démocraties libérales/régimes autoritaires), publicité de la décision, délibération, justificatifs techniques et politiques avancés par les États pour procéder à des essais nucléaires en vraie grandeur, tant atmosphériques que souterrains ; implication des populations concernées, comparaison des marges coloniales choisies ;

1.2. Construction champs de tirs atmosphériques/souterrains : connaissance des sites, appropriations foncières, conceptions des installations, prise en compte des risques et moyens de les contrôler, mobilisation de personnels constructeurs autochtones et exogènes, anticipation du devenir des sites et installations, des impacts, des leviers de développement ;

1.3. Campagnes d’essais : déroulement et buts scientifiques, techniques, stratégiques (mesures de la puissance, tests d’armes, mesures d’effets sur matériels/vivants...), typologie des essais menés dans le monde depuis 1945.

1.4. Relations des populations qui construisent les sites et opèrent les essais (civiles et militaires ; locaux, nationaux, main d’œuvre étrangère)

1.5. Circulations des pratiques culturelles, des biens de consommation, des espèces naturelles

2/ Acteurs et régimes de nucléarité : décideurs, militants, riverains

2.1. Typologie des décideurs selon les sites, les pays et les contextes géostratégiques et diplomatiques : installations gouvernées par le pouvoir militaire/civil, administrations mixtes (DIRCEN), comparaison des institutions militaires face aux essais ;

2.2. Les militants contre les essais nucléaires : idéologies (tiers-mondisme, pacifisme, écologie…), répertoires d’actions (presse, meeting, occupation des lieux, campagnes de presse, boycotts etc.), structuration des réseaux, circulations transnationales ;

2.3. Régimes de nucléarité des riverains : modes de cohabitation, effets sociaux-économiques, culturels, sanitaires ;

2.4. Opinion publique à différentes échelles : pays d’accueil du site, pays riverains, opinion publique internationale voire mondiale, face aux essais et aux politiques de non-prolifération (CTBT/TICE).

3/ Héritages : effets environnementaux, risques sanitaires, aménagement du territoire, impacts sociaux, culturels et symboliques, politiques de la mémoire

3.1. Quelles anticipations du démantèlement : comparaison des moratoires sur les essais et des programmes de simulations préparant la fin d’utilisation d’un site ;

3.2. Politiques de remise en état (quel état, quelle stratégie, quelle renaturation), de reconversion des sites et de développement des sociétés concernées ;

3.3. Vivre à proximité d’anciens sites des essais nucléaires ;

3.4. Le devenir matériel des aménagements et la patrimonialisation des sites. Héritages politiques locaux et nationaux des essais et des installations ;

3.5. Histoire des impacts environnementaux des essais : comparaisons entre acteurs ; enjeux d’exploitations scientifiques des milieux naturels suite aux essais

3.6. Diversité et antagonismes des mémoires ; processus de compensation et indemnisations.

4/ Typologie des circulations :

4.1. Espionnage et contre-espionnage

4.2. Collaboration informelle entre acteurs : savants-physiciens, militaires, ingénieurs, techniciens…

4.3. Coopération politique : secrète/clandestine/publique

4.4. Cultures et pratiques partagées : échanges de pratiques professionnelles et culturelles des ouvriers constructeurs, des ingénieurs et techniciens civils et des militaires en charge des essais (préparation du site, mesures, décontamination)

4.5. Une culture des essais (militantes, académiques, ouvriers, opérateurs des sites…) ; un imaginaire partagé des essais ? (comparaison et circulations des représentations des essais nucléaires dans la fiction)

Le colloque sera d’autant plus fructueux qu’il permettra d’ébaucher, au terme de ses travaux, une typologie des sites et une périodisation concernant le plus grand nombre possible d’installations où des essais nucléaires ont été réalisés ou envisagés. Les installations des pays dits du seuil (Suède, Iran), celles dont les équipements sont demeurés clandestins ou secrets (Afrique du Sud, Israël, Corée du Nord), celle enfin de Puissances qui envisagent un équipement (Turquie, Arabie Saoudite, Égypte) font partie du périmètre considéré.

Le colloque se tiendra du 19 au 21 janvier 2022 à Paris.

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Les propositions de communication (une page avec une courte biographie) doivent être envoyées
avant le 1er juin 2021 à :
Renaud Meltz : meltz@uha.fr
Alexis Vrignon : vrignon@uha.fr


Comité d’organisation
Benjamin Furst (UHA- CRÉSAT)
Sylvain Mary (Sciences Po Saint-Germain-en-Laye)
Renaud Meltz (UHA-CRÉSAT, IUF)
Teva Meyer (UHA- CRÉSAT)
Sarah Mohamed-Gaillard (INALCO-CESSMA)
Alexis Vrignon (MSHP-CRÉSAT)
Conseil scientifique
Robert Aldrich (University of Sydney)
Eric Conte (MSH du Pacifique)
Pierre Fournier (LAMES)
Hugh Gusterson (University of British Columbia)
Claire Laux (IEP Bordeaux)
Claude Martin (Ambassadeur de France)
Georges-Henri Soutou (Institut de France)


Références

[1] Danielle Endres, “The Rhetoric of Nuclear Colonialism : Rhetorical Exclusion of American Indian Arguments in the Yucca Mountain Nuclear Waste Siting Decision,” Communication and Critical/Cultural Studies, 6 (2009), p. 39-60.

[2] Nelta Edwards, "Nuclear Colonialism and the Social Construction of Landscape in Alaska,” Environmental Justice, vol. 4, n° 2 (2011), 109–114.

[3] Holly Barker, Bravo for the Marshallese : Regaining Control in a Post-Nuclear, Post-Colonial World, Belmont, Wadsworth/Thompson, 2012.

[4] Winona LaDuke and Ward Churchill, “Native America : The Political Economy of Radioactive Colonialism”, The Journal of Ethnic Studies, vol. 13, n° 3 (1985), 107-132.

[5] Linking Legacies : Connecting the Cold War Nuclear Weapons Production Processes to Their Environmental Consequences (U.S. Department of Energy, Office of Environmental Management, 1997) ; Tatiana Kasperski, “From Legacy to Heritage. The Changing Political and Symbolic Status of Military Nuclear Waste in Russia”, Cahiers Du Monde Russe. Russie - Empire russe - Union Soviétique et États Indépendants, vol. 60, n° 2-3 (2019), 517–38 ; Michele Stenehjem Gerber, On the Home Front : The Cold War Legacy of the Hanford Nuclear Site, Lincoln, U of Nebraska Press, 2007.

[6] Hugh Gusterson, People of the bomb : Portraits of America’s nuclear complex, University of Minnesota Press, 2004. Lindsay Freeman, The Atom bomb in me, Stanford University Press, 2019.

[7] Kate Brown, Plutopia : Nuclear Families, Atomic Cities, and the Great Soviet and American Plutonium Disasters, Oxford, Oxford University Press, 2015.

[8] Joe Masco, The nuclear borderlands : the Manhattan project in post-Cold War New Mexico, Princeton, Princeton University Press, 2020 ; Bryan C. Taylor, William J. Kinsella, Stephen P. Depoe et Maribeth S Metzler., Nuclear Legacies : Communication, Controversy, and the U.S. Nuclear Weapons Complex, Lexington Books, 2007. Bryan C. Taylor Taylor, Brian Freer, « Containing the Nuclear Past : The politics of history and heritage at the Hanford Plutonium Works », Journal of Organizational Change Management, vol. 15, n° 6(2002) 563-588.

[9] Becky Alexis‐Martin, Matthew Breay Bolton, Dimity Hawkins, Sydney Tisch, Talei Luscia Mangioni, « Addressing the Humanitarian and Environmental Consequences of Atmospheric Nuclear Weapon Tests : A Case Study of UK and US Test Programs at Kiritimati (Christmas) and Malden Islands, Republic of Kiribati » Glob Policy, January 2021.

[10] Georges-Henri Soutou, La guerre de Cinquante Ans – Les relations Est-Ouest (1943-1990), Paris, Fayard, 2001 ; Bozo Frédéric, Mitterrand, la fin de la guerre froide et l’unification allemande. De Yalta à Maastricht, Paris, Odile Jacob, 2005.

[11] Dominique Mongin, Dissuasion et Simulation. De la fin des essais nucléaires français au programme Simulation, Paris, Odile Jacob, 2018.

[12] Toshihiro Higuchi, Political fallout : nuclear weapons testing and the making of a global environmental crisis, Stanford, Stanford University Press, 2020.

[13] Michele Gerber, On the Home Front, op. cit.

[14] Shannon Cram, « Wild and Scenic Wasteland : Conservation Politics in the Nuclear Wilderness », Environmental Humanities, vol. 7, n° 1(2016) 89-105.

[15] John M. Findlay et Bruce Hevly (ed.), The Atomic West, Seattle, University of Washington Press, 1998.

[16] Danielle Endres, « The Rhetoric of Nuclear Colonialism : Rhetorical Exclusion of American Indian Arguments in the Yucca Mountain Nuclear Waste Siting Decision », Communication and critical/cultural studies, vol. 6, n° 1, 2009, 39-60 ; Edwards, « Nuclear Colonialism and the Social Construction of Landscape in Alaska », art. cit.

[17] John Robert McNeill, Something New under the Sun : An Environmental History of the Twentieth-Century World, New York : W.W. Norton & Co., 2001, p. 315-317 ; Mark D Merlin, Ricardo M. Gonzalez, « Environmental Impacts of Nuclear Testing in Remote Oceania, 1946–1996 », in J. R. McNeill et Corinna R. Unger (ed.), Environmental Histories of the Cold War, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, 167‑202 ; Toshihiro Higuchi, « Atmospheric Nuclear Weapons Testing and the Debate on Risk Knowledge in Cold War America, 1945–1963 ». in ibidem ; Brian Black, Donna Lybecker, Great debates in American environmental history, Westport, Conn : Greenwood Press, 2008, 91-100 ; Donald S. Garden, Australia, New Zealand, and the Pacific : an environmental history. Nature and human societies, Santa Barbara, Calif : ABC-CLIO, 2005, p. 158-160.

[18] Peter H. Eichstaedt, If you poison us : uranium and Native Americans. Santa Fe, Red Crane Books, 1994.

[19] Jane Dibblin, Day of two suns : US nuclear testing and the Pacific Islanders. New York, New Amsterdam, 1990.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire