lundi 31 janvier 2022

Soins et religion en milieu rural

Santé des corps, salut des âmes : soins et religion en milieu rural (Europe occidentale, XVe-XIXe siècle)

Appel à communications
 

Colloque international de la Société Suisse d’Histoire Rurale (SSHR) qui aura lieu à l'Univesrité de Lausanne les 1 et 2 septembre 2022. 


Résumé

L’objectif de ce colloque est d’approfondir la problématique de l’interpénétration entre soins, corps, santé et religion dans le monde rural, en adoptant une approche à la fois interdisciplinaire et dans une perspective de longue durée. Comment revisiter, à l’aune des récents développements de la recherche historique (histoire, histoire des religions, histoire de l’art, anthropologie historique…), des pratiques, des savoirs et des objets qui, jusqu’à présent, ont surtout été abordés par les folkloristes et par les ethnologues ?


Argumentaire

Depuis quelques années, on assiste à un véritable regain d’intérêt pour l’étude des pratiques dites « populaires » en relation avec la santé ; en parallèle, de nouvelles approches émergent également autour de l’histoire des expériences religieuses. Néanmoins, les démarches qui visent à mettre en lumière le rapport entre ces deux sphères, notamment dans les régions périphériques (rurales et de montagne), demeurent rares.

L’objectif de ce colloque est donc d’approfondir la problématique de l’interpénétration entre soins, corps, santé et religion dans le monde rural, en adoptant une approche à la fois interdisciplinaire et dans une perspective de longue durée. Comment revisiter, à l’aune des récents développements de la recherche historique (histoire, histoire des religions, histoire de l’art, anthropologie historique…), des pratiques, des savoirs et des objets qui, jusqu’à présent, ont surtout été abordés par les folkloristes et par les ethnologues ?

Les contributeurs·trices seront invité·e·s à réfléchir à cette question générale en accordant une attention particulière aux acteurs·rices. D’un côté, le rôle joué par les spécialistes de la santé et du salut des âmes – curés, apothicaires, guérisseurs et guérisseuses, sages-femmes –, ainsi que par les institutions religieuses (confréries, hospices, monastères…) : qui sont-ils/elles et comment agissent-ils/elles dans leurs rôles d’intermédiaires entre le(s) corps, la santé et l’univers religieux ? Quelle est leur fonction dans la prise en charge matérielle, physique et spirituelle des populations en milieu rural et alpin ? D’autre part, le colloque se penchera sur les usages que les hommes et les femmes mettent en place afin de prendre soin de leur santé et de leur propre corps, – soit les pratiques « d’autosoins » telles qu’elles se manifestent dans la population.

Les deux journées du colloque visent à mobiliser et valoriser une documentation variée et produite hors des seuls cercles érudits (écrits personnels, almanachs, objets dévotionnels, ex-votos, icônes, images…) et à enquêter sur des lieux particuliers (sanctuaires, chapelles, lieux de guérisons ou énergétiques, mais aussi la maison et l’espace domestique). Le cadre proposé invite ainsi à analyser les traditions anciennes, les croyances religieuses et les connaissances scientifiques, afin de réfléchir à la transmission des savoirs sur la relation entre les corps et les âmes en dehors des circuits savants. Les contributions prenant en compte la dimension du genre seront particulièrement les bienvenues.

Nous invitons donc des propositions originales s’inscrivant en priorité dans les axes thématiques suivants :
 

Un premier axe s’oriente autour du « corps sain » : comment la religion est-elle utilisée pour soigner les corps en milieu rural ? Les propositions s’inscrivant dans cet axe aborderont d’une part les pratiques qualifiées de « superstitieuses » (recettes médicinales, formules magiques, recours au « secret » …) associées à un rapport à la transcendance et à l’univers de la magie. D’autre part, les usages admis par les autorités religieuses seront également interrogés, tels que le recours à l’intercession des saint·e·s, les pèlerinages, les processions ou l’utilisation d’ex-votos et de reliques. Enfin, il s’agit également d’aborder le rapport quotidien des hommes et des femmes aux prescriptions religieuses concernant les corps, notamment l’hygiène, l’alimentation, l’habillement, mais aussi l’érotisme et la sexualité.
 

Un deuxième axe interroge le « corps saint ». D’abord, celui des vivant·e·s : comment atteindre le salut par des pratiques qui purifient le corps ? Qu’il s’agisse d’habitudes alimentaires (jeûnes, interdits…), de l’abstinence sexuelle ou encore, plus radicalement, de l’ascétisme ou de la flagellation, comment les croyant·e·s modifient-ils/elles leurs pratiques corporelles dans un but spirituel ? Les soins apportés aux corps s’étendent également au domaine de la mort : comment les membres d’une communauté prennent-ils/elles en charge les corps des défunt·e·s pour assurer le salut de leur âme, et qui sont les acteurs·rices qui se consacrent à ces gestes (famille, voisinage, confréries) ?
 

Un troisième axe s’intéresse aux pratiques liées aux « cycles de la vie », soit aux rituels autour de l’enfance, de la grossesse, des menstruations, de l’accouchement, de la vieillesse et de la mort. Cet axe abordera les gestes et les célébrations qui marquent les étapes de la transformation des corps. Les croyances autour des « corps » immatériels (esprits, revenants), ainsi que des médiateurs·rices intervenant comme intermédiaires entre deux états (médiums, curés, exorcistes…) permettront d’interroger plus directement encore les entrelacements constants des différents cycles entre corps et repos des âmes, tels qu’ils s’articulent dans le monde rural. 


Soumission des propositions

Les propositions de communications comprendront un titre et un résumé (env. 2500-3000 caractères, espaces et notes compris), ainsi qu’une courte présentation personnelle (env. 1000 caractères, y compris la fonction, l’affiliation institutionnelle, les principales publications et le courrier électronique), le tout dans un unique document Word. Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante : guillaume.favrod@unil.ch
d’ici au 1er février 2022.

Les candidat·e·s seront informé·e·s des résultats de la sélection au cours du mois d’avril 2022.

Les communications dureront 20 minutes. Les langues du colloque sont le français et l’anglais. Les participant·e·s seront invité·e·s à remettre un résumé de leur conférence (2 pages) 15 jours avant le colloque.

Les organisateurs·trices souhaitent publier une sélection des communications présentées, en tenant compte de l’avis d’un comité scientifique. En ce sens, ils et elles invitent les participant·e·s à proposer une recherche originale et inédite. 


Modalités pratiques

Les frais d’hébergement et de voyage ainsi que les repas durant les deux journées seront pris en charge. 


Comité d’organisation
Sandro Guzzi-Heeb, Madline Favre, Aline Johner, Lucas Rappo, Alessandro Ratti (SSHR – Université de Lausanne) ;
Nathalie Dahn-Singh (SSHR – Université de Fribourg).

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