samedi 17 décembre 2016

Le goût

Le goût 

Appel à communications


Département de français, New York University

Conférence des étudiants gradués

Dates : 13 et 14 avril 2017

Intervenants :
◊ Allen S. Weiss (NYU Tisch School of the Arts)
◊ Jennifer Tsien (Université de Virginie)

Le goût reflète nos préoccupations morales, notre sensibilité esthétique et notre régime sensoriel. Depuis l’ancien français taster (explorer en touchant, goûter), le goût est une faculté qui se nourrit de nos rencontres sensorielles, esthétiques, imaginaires. Pour Théophile Gautier, « le goût de l’exotisme » peut développer un désir pour un passé inatteignable, irrécupérable, et ce « à travers l’espace » ou « à travers les temps ». Notre goût forme et structure notre expérience du temps, à travers le temps, en altérant la façon dont nous percevons les autres (et notre personne), allant de l’aversion à l’affection, du rejet à l’appropriation. Au sujet de la littérature, Paul Valéry écrit : « Rien de plus original, rien de plus « soi » que de se nourrir des autres. Mais il faut les digérer. Le lion est fait de mouton assimilé » (Tel Quel, 1941). Le goût forme le sujet lisant et écrivant selon des procédés d’ingestion et de digestion : il n’est pas uniquement question de la langue, mais également de la gorge, de l’estomac et des organes digestifs. De plus, comme le suggère l’entrée « goût » de l’Encyclopédie, la faculté gustative est dynamique, peut être aiguisée et perfectionnée, de manière individuelle ou collective, afin de forger des déterminations culturelles de valeur et de définir les normes du canon. Le goût est donc sujet à des forces sociales, culturelles et économiques, obéissant à des régimes de distinction, s’apparentant au capital symbolique.

Cette polysémie pose des questions théoriques et pratiques : qui arbitre le goût ? de quoi avons-nous besoin pour établir une notion historique du goût ? quels sont ses marqueurs et ses traces ? Comment l’approche psychanalytique des enjeux esthétiques ont formé le goût moderne pour l’abject, l’obscène, l’étrangement inquiétant ? La reconsidération du primat phénoménologique des sens a-t-elle altéré le statut du goût ?

Nous invitons les propositions de communication sur de multiples aspects du goût.

Parmi quelques suggestions :

◊ l’abjection, l’affection, la beauté, la laideur, l’ennui
◊ l’admiration, l’inspiration, l’intertextualité et la critique littéraire
◊ affect theory
◊ le camp and le kitsch
◊ le dégoût et la répugnance
◊ le goût comme distinction
◊ esthétique et ekphrasis
◊ fausses perceptions et symptômes psychosomatiques
◊ food studies et cultural studies
◊ formation du/des canon(s), guerres culturelles et critique
◊ genre(s) et goût
◊ mode et design en littérature
◊ obscénité, vulgarité, censure et contre-culture
◊ le goût comme palimpseste, comme performance
◊ la peur et le sublime/grotesque
◊ la phénoménologie
◊ prix et qualité(s)
◊ goût et traduction
◊ salons et marchés
◊ spectacles et performances
◊ l’unheimlich et l’abject en littérature et en psychanalyse
◊ universalité du goût

Veuillez soumettre une proposition de communication de 15 à 20 minutes (en anglais ou en français) à nyutasteconference@gmail.com avant le 15 janvier 2017.

Votre proposition devra comprendre le titre de votre communication, votre nom et affiliation, une biographie d’environ 100 mots, ainsi que toute indication sur vos besoins en matière de technologie.

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