vendredi 26 juillet 2013

Le sport et les sixties

Le Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport et l’UFR STAPS de l’Université Claude Bernard de Lyon 1 organisent les 16èmes carrefours d’histoire du sport

Le sport et les sixties


Du 27 au 29 octobre 2014


à l’UFRSTAPS de l’Université Lyon 1
27-29 bd du novembre 1918
69622 Villeurbanne cedex


La mémoire collective retient souvent l’altercation du 8 janvier 1968 entre Daniel Cohn-Bendit et François Missoffe, alors Ministre de la Jeunesse et des Sports, comme l’un des signes annonciateurs de Mai 68. Face aux revendications du jeune étudiant réclamant une discussion sur les problèmes sexuels des jeunes, le Ministre rétorque : « Avec la tête que vous avez, vous connaissez sûrement des  problèmes de cet ordre. Je ne saurais trop vous conseiller de plonger dans la piscine »… Le  Ministre qui venait de clore une vaste consultation de la jeunesse, connue sous le nom de « Livre Blanc », se trouvait alors acculé par ceux-là mêmes qu’il pensait dorénavant comprendre au point de devoir se défendre de négliger le volet sport de son action ministérielle (Besse, 2007). Cette altercation peut être interprétée comme un point de départ mais aussi comme l’aboutissement d’un mouvement souterrain de transformation d’une « jeunesse » nouvellement perçue. Ainsi, Mai 68 ne serait plus seulement un moment fondateur mais le point d’orgue des mutations engagées dès le début des années 60 par la « génération du baby-boom ». 
Son profil est particulier, tant quantitativement (plus de 30% de la population a moins de vingt ans en 1962) que qualitativement. Elle est, par exemple, la première génération à ne pas connaître la guerre et à pouvoir envisager l’avenir sous la forme d’une coexistence pacifique, malgré la peur de l’arme nucléaire. Elle bénéficie de la croissance économique, du plein emploi et évolue dans la « société de 
consommation ». Elle est celle qui incorpore dans son quotidien de nouvelles normes culturelles venant d’ailleurs, valorisant le peace and love, les loisirs et la satisfaction immédiate des besoins et des désirs. Les « Yéyé » – comme les nomme Edgar Morin dans Le Monde en juillet 1963 – se distinguent de la génération précédente en partageant une culture propre à leur génération. Le Rock'n Roll influence les variétés grâce à la traduction de ses plus grands tubes chantés par Eddy Mitchell ou Johnny Hallyday et diffusés dans « Salut les copains » (Europe 1). De nouvelles danses comme le twist introduisent le déhanchement et le balancement des épaules dans les surprises-parties. La minijupe chantée par Jacques Dutronc en 1966 bouscule les codes de la mode en exhibant les cuisses des femmes. De nouvelles sociabilités émergent, de la culture hippie à l’engagement politique marxiste… Les « bandes de jeunes » symbolisées par les « Blousons noirs » inquiètent les adultes. Se développent enfin de nouveaux modes de séduction (le flirt), et en fin de décennie de nouveaux codes amoureux (la « révolution sexuelle »). Avec la généralisation du transistor, cette « culture jeune » (diverse et plurielle mais perçue médiatiquement et politiquement au singulier) devient rapidement une culture de masse, à une époque où l’accès aux études universitaires demeure réservé aux fils et aux filles des groupes sociaux dominants. 

La culture sportive est rarement présentée comme une caractéristique majeure de cette nouvelle génération. Pourtant, elle connaît un développement sans précédent sous l’effet de la politique scolaire et sociale menée par Maurice Herzog. Elle traduit par ailleurs de profondes mutations sociales dans le rapport au corps. 

Du 27 au 29 octobre 2014, les XVIème carrefours d’histoire du sport investiront cette problématique. Quels sont les apports de la génération du baby-boom sur le développement des sports ? Dans quelle mesure, les mutations socio-culturelles des « sixties » concernent aussi le phénomène sportif ?


1. Femmes, genre et féminisme

2. Santé, vulnérabilité, dopage

3. Mutation des pratiques sportives, des pratiquants et des modèles corporels

4. Sport et institutions (sportives et politiques)

5. Education Physique scolaire

6. Médias, arts et littérature

7. Sport et géopolitique (indépendances, guerre froide)


Instruction de soumission

Il convient de proposer jusqu’au 15 décembre 2013 un résumé comprenant les principales questions, les sources, la méthodologie et les résultats, ainsi que le numéro du thème choisi.
Il sera  à envoyer par courrier électronique en fichier attaché à carrefour2014@univ-lyon1.fr

Tout courrier transitera par cette adresse de courriel. Les résumés doivent être tapés en times 12,
interligne simple et présenter 30 lignes +/-10%. Le titre sera placé en haut centré en gras. Le nom des auteurs et leur institution apparaîtront à droite sous le titre, après avoir passé une ligne.

Les résumés sont à envoyer avant le 15 décembre 2013 par courrier électronique en fichier attaché sous le format « .docx », « .doc » ou « .rtf ». Le document portera votre nom sous la forme :

« nom.initiale du prénom.docx » (exemple dupont.j.docx)

Toute proposition reçue fera l'objet d'un accusé de réception, ce qui n'augure pas que la communication sera automatiquement acceptée.

L’acceptation vous sera notifiée après acceptation du comité scientifique (juin 2014).

Langue autorisée pour les communications

Les communications sont acceptées en français et en anglais

Les communications des intervenants sont de vingt minutes suivies de dix minutes d'échanges.

Les conférences invitées sont de 40 minutes.


Des informations complémentaires sur le programme du colloque sont disponibles par l’intermédiaire du site : http://sport60s.hypotheses.org/


Comité d'organisation
Sous la direction de Philippe Liotard, le Laboratoire d’Histoire et de Socio-anthropologie du Sport (LH2S) du Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport (CRIS) de l’Université Lyon 1 est l’organisateur de ces XVIème carrefours.

Pascal Charroin, MCF LH2S
Julie Gaucher, MCF LH2S
Philippe Liotard, MCF LH2S
Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, MCF LH2S
Anne Roger, MCF LH2S
Muriel Salle, MCF LH2S
Elisabeth Lê-Germain, PRAG EPS, chercheure associée LH2S
Martin Messina, doctorant
Loïc Szerdaheliy, PRAG EPS, doctorant, LH2S

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