Paris, 19 et 20 décembre 2013
Politiques de régulation et conflictualité
Techniques et gestion du risque
Assurances et politiques d’indemnisation
Secours et soins
Le traitement sanitaire des lieux industriels, les dispositifs de secours d’urgence et la prise en charge médicale des victimes des accidents sont au cœur des politiques du risque industriel. Déjà bien étudiés du point de vue de la philanthropie, de l’assistance, de la protection sociale, les propositions de communication sur les secours et les soins après un accident industriel ou des accidents du travail seront les bienvenues.
Ce colloque est une des manifestations scientifiques du programme de recherche « Histoire des risques et des accidents industriels, France, Grande-Bretagne, fin XVIIe – fin XIXe siècle » ancré au Centre de Recherches Historiques (EHESS/CNRS). Il est soutenu par la Ville de Paris, dans le cadre de son dispositif Emergence(s), de 2011 à 2013, le CNRS, l’EHESS et la Maison Française d’Oxford. Site Internet : http://risks.hypotheses.org/
Appel à communication
L’accident technique questionne notre société industrielle ; il est constitutif de la notion de « société du risque » que scientifiques, sociologues, géographes ou anthropologues ont popularisée depuis les années 1980. Néanmoins, il est nécessaire de prendre du recul en historicisant cette notion dans la longue durée. Si les historiens se sont aussi emparés de cette question, ils ont surtout étudié la période contemporaine, scène d’accidents spectaculaires pouvant tourner à la catastrophe industrielle. Or, l’accident industriel (ou artisanal, ou encore minier) émaille le processus antérieur de développement économique de l’Europe. Il accompagne en effet la naissance de la société industrielle qu’il a contribué à façonner. Ce colloque entend contribuer à une meilleure connaissance de cette « première » histoire, mal connue, afin de caractériser les risques et accidents artisanaux et industriels durant ce premier moment d’acclimatation industrielle. A la fin du XVIIe siècle, l’essor de l’économie politique et de la science des probabilités donne un cadre conceptuel nouveau à l’analyse des relations entre les activités productives et leurs effets induits. Deux siècles plus tard, les dispositifs assurantiels ont conquis les modes de gestion du risque. Au sein de ce processus séculaire, ce colloque a également pour but de rassembler des problématiques souvent disjointes (techniques, économiques, politiques, médicales, urbaines, etc.) dans une compréhension globale de leur émergence et de leur incidence sur la société.
Les propositions de communication devront s’inscrire dans ce cadre chronologique, de la fin du XVIIe à la fin du XIXe siècle, et interroger la question de l’économie de l’accident artisanal et industriel, entendue dans un sens très large, au sein de la grande mosaïque des modes de production et de leurs activités associées : stockage, transport de matériaux dangereux, etc. Pourront être analysés :
- les dichotomies prévention / réparation,
- régulation par la loi / par le marché,
- savoirs et expertise / décisions politiques,
- économie / écologie,
- ou encore techniques et organisations / responsabilités humaines.
Les études de cas seront les bienvenues à condition qu’elles proposent une montée en généralité, soit par la conceptualisation, soit par la comparaison à différentes échelles. De même, si les espaces européens (et notamment anglais et français) ont été privilégiés par le programme de recherche lié à ce colloque, d’autres espaces (nord-américains, coloniaux, etc.) pourraient être le terrain d’étude des propositions.
L’analyse historique de la chaîne systémique de l’accident artisanal et industriel peut se décliner en plusieurs thèmes :
Politiques de régulation et conflictualité
Au cœur du processus, l’analyse de l’intervention publique ou d’acteurs privés – à différentes échelles – dans ses interfaces avec la technique, la ville, la loi, l’économie et les rapports de force politiques sera privilégiée, grâce à la notion de « régulation ». Des travaux récents ont mis en valeur l’importance des situations de conflictualité, notamment en milieu urbain, une optique que ce colloque entend approfondir.
Techniques et gestion du risque
Plusieurs modes de gestion du risque coexistent et se superposent. Certains privilégient la norme technique administrée, ainsi en France, tandis que d’autres laissent cette gestion à des organismes privés, notamment les assurances, ainsi en Grande-Bretagne. On interrogera les pertinences et les nuances de ces dispositifs concurrents et poreux. Ce questionnement doit aussi aboutir à s’interroger sur les temporalités (récurrence des accidents, lien accident-norme, logiques de prévention v. logiques de réparation) et les évolutions contrastées de ces modes de gestion.
Assurances et politiques d’indemnisation
Il s’agira de questionner la financiarisation de l’accident, en amont (anticipation) et en aval (réparations). Si l’articulation de ces aspects avec l’économie politique est évidente, l’histoire de l’assurance est aussi connectée avec celle de la protection sociale, de l’Etat régulateur, des mouvements syndicaux et des sociétés de secours. Ce colloque questionnera l’émergence de l’assurance strictement industrielle (machines à vapeur, incendies, accidents du travail etc.) tout comme la persistance de formes d’assistance liées à la charité, à la solidarité corporative, à l’indemnisation publique ou encore à des formes d’assurance hybrides entre économie privée et publique. On pourra également interroger la dimension de la régulation interne à l’entreprise par l’intégration du risque dans sa gestion financière et dans ses investissements.
Secours et soins
Le traitement sanitaire des lieux industriels, les dispositifs de secours d’urgence et la prise en charge médicale des victimes des accidents sont au cœur des politiques du risque industriel. Déjà bien étudiés du point de vue de la philanthropie, de l’assistance, de la protection sociale, les propositions de communication sur les secours et les soins après un accident industriel ou des accidents du travail seront les bienvenues.
Modalités de soumission
Les propositions ne doivent pas nécessairement se limiter à l’un de ces thèmes ; les questionnements transversaux et leur rattachement aux objectifs généraux du colloque seront eux aussi appréciés.
Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées
avant le 15 mai 2013, à Thomas Le Roux, tleroux@ehess.fr et thomas.leroux@history.ox.ac.uk.
Une réponse émanant du comité d’organisation sera donnée le 15 juin 2013. Les papiers circuleront avant la tenue du colloque, et une publication des actes est prévue.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
Les propositions ne doivent pas nécessairement se limiter à l’un de ces thèmes ; les questionnements transversaux et leur rattachement aux objectifs généraux du colloque seront eux aussi appréciés.
Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées
avant le 15 mai 2013, à Thomas Le Roux, tleroux@ehess.fr et thomas.leroux@history.ox.ac.uk.
Une réponse émanant du comité d’organisation sera donnée le 15 juin 2013. Les papiers circuleront avant la tenue du colloque, et une publication des actes est prévue.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
Ce colloque est une des manifestations scientifiques du programme de recherche « Histoire des risques et des accidents industriels, France, Grande-Bretagne, fin XVIIe – fin XIXe siècle » ancré au Centre de Recherches Historiques (EHESS/CNRS). Il est soutenu par la Ville de Paris, dans le cadre de son dispositif Emergence(s), de 2011 à 2013, le CNRS, l’EHESS et la Maison Française d’Oxford. Site Internet : http://risks.hypotheses.org/
Comité d’organisation
Claire Barillé (Université Paris Ouest Nanterre - IDHE)
Guillaume Carnino (CRH – CNRS/EHESS, COSTECH-UTC)
Jean-Baptiste Fressoz (Imperial College London)
Frédéric Graber (CRH – CNRS/EHESS)
François Jarrige (Université de Bourgogne)
Thomas Le Roux (Maison Française d’Oxford, CRH – CNRS/EHESS)
Michel Letté (CNAM)
Christelle Rabier (London School of Economics)
Marie Thébaud-Sorger (CRH – CNRS/EHESS)
Comité scientifique
Patrice Bret (Centre Koyré - EHESS)
Robert Fox (University of Oxford)
Patrick Fridenson (CRH – CNRS/EHESS)
Liliane Hilaire-Perez (Université Paris 7, EHESS)
Jan Lucassen (International Institute of Social History, Amsterdam)
Philippe Minard (Université Paris 8 – IDHE, EHESS)
Lissa Roberts (University of Twente)
Dominique Pestre (Max Planck Institut Berlin, Centre Koyré - EHESS)
Paul-André Rosental (Sciences-Po Paris)
Denis Woronoff (Université Paris 1)
Cornel Zwierlein (Ruhr-Universität Bochum)
Claire Barillé (Université Paris Ouest Nanterre - IDHE)
Guillaume Carnino (CRH – CNRS/EHESS, COSTECH-UTC)
Jean-Baptiste Fressoz (Imperial College London)
Frédéric Graber (CRH – CNRS/EHESS)
François Jarrige (Université de Bourgogne)
Thomas Le Roux (Maison Française d’Oxford, CRH – CNRS/EHESS)
Michel Letté (CNAM)
Christelle Rabier (London School of Economics)
Marie Thébaud-Sorger (CRH – CNRS/EHESS)
Comité scientifique
Patrice Bret (Centre Koyré - EHESS)
Robert Fox (University of Oxford)
Patrick Fridenson (CRH – CNRS/EHESS)
Liliane Hilaire-Perez (Université Paris 7, EHESS)
Jan Lucassen (International Institute of Social History, Amsterdam)
Philippe Minard (Université Paris 8 – IDHE, EHESS)
Lissa Roberts (University of Twente)
Dominique Pestre (Max Planck Institut Berlin, Centre Koyré - EHESS)
Paul-André Rosental (Sciences-Po Paris)
Denis Woronoff (Université Paris 1)
Cornel Zwierlein (Ruhr-Universität Bochum)
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