Yang Jisheng, né en 1940, a fait une carrière de journaliste à l’agence officielle Chine Nouvelle. Il est
désormais rédacteur en chef adjoint du très sérieux Yanhuang Chunqiu (Annales chinoises) de Pékin,
et professeur à l’université de Hong Kong.
désormais rédacteur en chef adjoint du très sérieux Yanhuang Chunqiu (Annales chinoises) de Pékin,
et professeur à l’université de Hong Kong.
Traduit du chinois par Louis Vincenolles et Sylvie Gentil
- Broché: 660 pages
- Editeur : Seuil (13 septembre 2012)
- Collection : H.C. ESSAIS
- Langue : Français
- ISBN-10: 2021030156
Initié par Mao à la fin des années 1950, le « Grand Bond en avant » provoque un gigantesque désastre économique dans les campagnes chinoises. Pour nourrir les villes, on en est réduit à affamer les paysans. La ferveur révolutionnaire des cadres locaux se mêle à la terreur qu’inspire la hiérarchie pour aggraver la situation ; la transmission de fausses informations (exagération des récoltes, occultation des morts de faim) donne lieu à des instructions insensées (achat forcé de quantités basées sur les résultats exagérés) auxquelles l’administration n’ose s’opposer. La folie de la collectivisation à outrance détruit toute la société rurale, jusqu’à la famille. Dès la fin 1958 s’abat l’horreur : des villages entiers sont effacés par la famine, les cas de cannibalisme se multiplient, les survivants perdent la raison ; en sus des morts de faim, beaucoup sont battus à mort, ou poussés au suicide, des milliers d’enfants sont
abandonnés...
Ce livre, écrit Yang Jisheng, est « une stèle pour mon père, mort de faim en 1959, une stèle pour les 36 millions de Chinois victimes de la famine, une stèle pour le système responsable du désastre ». Elle aurait pu, aussi, être celle de l’auteur, dont le livre n’est pas publié en Chine. C’est au lendemain du massacre de Tiananmen (1989), qu’il a entrepris de rassembler des données éparses, souvent dissimulées, de retrouver les survivants et de recueillir leurs témoignages. Stèles est un récit de l’intérieur, pas celui d’un étranger, ni celui d’un dissident, mais celui d’un homme convaincu qu’ « un pays qui ne peut regarder son passé n’a pas d’avenir».
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