Les cadres de l’intimité. Pluralité et vulnérabilité des manières de relationner Appel à communicationsColloque international de l’Ecole universitaire de recherche Sciences sociales du genre et de la sexualité / Gender and Sexuality Studies (Ehess / Ined)
Campus Condorcet, Aubervilliers, 18 et 19 septembre 2025
La notion d’intimité est aujourd’hui communément utilisée, aussi bien dans les manières dont chacun∙e d’entre nous rend compte de ses relations que dans les espaces médiatiques et académiques. Le nombre de manifestations scientifiques récentes qui abordent la notion est le signe d’une inflexion. Contrairement à la notion de conjugalité, l’intimité englobe des relations faiblement institutionnalisées ; contrairement à la sexualité, elle n’est pas nécessairement érotisée ; elle a une dimension affective, mais n’est pas seulement de l’amour. Elle ne se superpose pas à la notion de vie privée, l’intimité étant au contraire omniprésente dans l’espace public (Berlant, 1997) – les affaires de violences sexuelles en sont un exemple. Cette plasticité de la notion permet de rendre compte des transformations qui ont affecté au cours des dernières décennies les manières de relationner, de faire couple et famille, et plus généralement des liens noués avec celles et ceux à qui nous tenons : le déclin des institutions à principe, la diversification des parcours des individus, la reconnaissance des minorités de genre et de sexualité notamment (Lerch et Stacey, 2011 ; Bozon, 2018). Elle permet également d’inclure des manières de relationner diverses, et moins investies par les sciences sociales : les amitiés, pourtant sans doute centrales dans les sociabilités contemporaines ; les relations éphémères, celles qui ne sont pas conjugales, mais qui ne sont pas non plus des histoires d’un soir (Bergtröm et Maillochon, 2024) ; les liens qui se tissent dans les communautés militantes ou minoritaires – par exemple les relations que la notion de sororité capte aujourd’hui (Ferrarese, 2012).
Ce succès s’accompagne d’une incertitude définitionnelle : la diversification et la désinstitutionnalisation des relations questionnent de fait leurs frontières et leur teneur. Cela a pour conséquence de mettre au premier plan la dimension politique de l’intimité, non seulement dans les inégalités et les rapports de pouvoir qui caractérisent les relations intimes, mais aussi dans les opérations et les institutions qui définissent ce qu’est une relation intime, qui en reconnaissent certaines et en invisibilisent d’autres, qui déterminent les « bonnes » intimités et discréditent les autres. Qui et qu’est-ce qui définit une relation intime ? Quelles sont les diverses manières de relationner et comment sont-elles qualifiées ? Quels sont les enjeux politiques et historiques de cette notion ?
Le travail définitionnel, le découpage de la réalité et sa mise en catégorie ne sont pas le propre des sciences sociales ou des savant∙es : ils sont opérés par tout un chacun·es. Il ne s’agit pas seulement de cartographier les intimités mais de saisir comment les individus, les institutions, les discours publics les délimitent et leur donne de sens. De ce point de vue, la notion de cadre est utile (Goffman, 1991). Elle permet de saisir les des manières par lesquelles les interactions sont interprétées par les individus, des intentions ou des motivations sont attribuées, des événements sont insérés dans un contexte qui leur donne un sens, une régularité et une prévisibilité. Les cadres sont ce par quoi la multiplicité et les singularités des relations affectives accèdent à une réalité sociale : une réalité sur laquelle les individus ont des prises, peuvent compter, et parfois défendre comme un ordre nécessaire (Boltanski, 2012). L’existence même de cadres implique la possibilité d’une rupture de cadre, de nouvelles interprétations et manières de voir - finalement la fragilité du monde comme il va et de ce qui est tenu pour allant de soi (Butler, 2010). Prendre au sérieux le cadrage des intimités ouvre ainsi la question des outils et des enjeux du travail de qualification, mais aussi de la vulnérabilité des relations.
Les cadres prennent place dans des régimes d’intimité faits de configurations économiques, sociales et culturelles particulières qui façonnent les rapports à soi et aux autres, et dans lesquelles des institutions déterminent ce qu’est l’intimité, distinguent et hiérarchisent les relations (Gaillard, Gimenez et Rochefort, 2021). L’encadrement politique de l’intimité, la place qu’y tient l’État et plus largement les instances de pouvoir ont été mis en évidence par les travaux sur le travail du sexe (Bernstein, 2007 ; Mainsant, 2021), les séparations conjugales ou les transmissions familiales (Biland, 2019 ; Bessière et Gollac, 2020), ou encore l’adoption (Perreau, 2012 ; Roux, 2022). Ces régimes d’intimité ne se lisent pas seulement dans certaines situations spécifiques, ils encadrent les manières quotidiennes de relationner. Ainsi Ann Laura Stoler a montré comment l’administration coloniale reposait sur une police de l’intimité intrinsèque aux hiérarchisations raciales (Stoler, 2013). De la même manière, le nazisme reposait sur la promotion d’une certaine liberté sexuelle et conjugale, ce qui a rendu ce régime désirable (Maïlander, 2021). Aujourd’hui, la race informe les manières dont les couples « binationaux » et les familles dites « mixtes » sont perçues et nouent des liens, ainsi que les rapports de pouvoir qui les traversent (Brun, 2024). Les manières dont les régimes d’intimité s’articulent aux régimes de genre et de race (Collins, 2004 ; Connell, 2014), de sensibilité (Baldin, 2014), aux hiérarchisations liées à l’âge (Rennes, 2019) appellent de nouvelles recherches.
La diversité des cadres et des régimes d’intimité est d’abord historique. Ne serait-ce qu’à l’échelle de l’époque contemporaine, les normes ont été profondément réagencées entre le XIXe et le XXIe siècle. L’attendu de la virginité au mariage n’a plus court (Limbada, 2023 ; Mortas, 2017), le·a premier·ère partenaire n’est plus systématiquement le·a premier·ère conjoint·e, et le·a premier·ère conjoint·e pas le.a dernier·ère (Bajos et Bozon, 2008) ; les ruptures sont ordinaires (Brée, 2022) ; la cohabitation, la parentalité ou l’exclusivité sexuelle ne sont plus des évidences pour tout le monde (Rault et Regnier-Loilier, 2019) ; les configurations relationnelles se diversifient, en particulier chez les jeunes (Bergström et Maillochon, 2024). Ces évolutions ne concernent pas tout le monde et ne vont pas sans résistance : la conjugalité et la famille restent des aspirations largement partagées (Piazzesi, 2023 ; Maudet, 2024) ; le maintien de normes de genre limite l’espace des possibles féminins et justifient rappels à l’ordre et violences (Ferrand et al., 2008 ; Clair, 2023).
Dans un même espace historique, il existe également une pluralité de manières de relationner. Celles-ci peuvent être amoureuses, familiales ou amicales ; elles ne se caractérisent pas nécessairement pas des pratiques ou des statuts spécifiques – il y a des relations sexuelles sans intimité, comme il y a des relations intimes sans sexualité. Penser le continuum des intimités relationnelles (Gaillard, 2024) permet de prendre en compte la diversité des cadres et les distinctions entre les manières de relationner : celles-ci peuvent être amicales, familiales, sexuelles, conjugales, professionnelles... Penser les intimités relationnelles dans toutes leurs nuances permet d’étudier les pratiques dans la diversité de leurs configurations, sans être tributaire de la polarisation – renforcée par les discours normatifs au XIXe siècle– entre sexualité légitime et sexualité illégitime, entre sphère publique et sphère privée, entre le monde des hommes et le monde des femmes.
La conjugalité, la famille ont souvent été envisagées par les sciences sociales comme des dispositifs de stabilisations, des relations désirables propices au bonheur. La critique de cette vision irénique est ancienne, elle a pris des formes renouvelées depuis la dénonciation féministe des violences sexistes et sexuelles et le mouvement #MeToo (Dussy, 2021 ; Lévy-Guillain, 2023). Dès les années 1970, les recherches féministes ont fait de la question des violences de genre une question de cadrage. Ainsi pour C. MacKinnon, la distinction commune entre viol et sexualité consentie, qui définit l’une en la distinguant de l’autre, ne rend pas compte de la place ordinaire que la violence tient dans la vie des femmes : ce qui est appelé désir d’un point de vue masculin est violence du point de vue féminin. Ce n’est pas seulement la contrainte à la sexualité qu’il faut dénoncer, mais les cadres et les catégories qui la rendent possible tout en l’occultant (MacKinnon, 2005). La notion de « zone grise », qui désigne aujourd’hui des relations dans lesquelles les positions d’auteurs et de victimes de violence sont difficiles à établir, dans laquelle l’incertitude sur ce qui s’est passé est centrale, est un autre exemple des enjeux du cadrage des violences intimes (Lejbowicz, 2022).
Aujourd’hui, la critique des mauvaises relations pointe aussi leur caractère « toxique », les « pervers narcissiques » ou les situations d’« emprise » (Joly et Roquebert, 2021 ; Trachman et Amado, 2024). Cela engage à penser la négativité des relations intimes, au-delà de la violence physique ou morale. Comme le note Lauren Berlant, l’imprévisibilité et l’incertitude, le fait que les partenaires s’y engagent sans savoir exactement où cela les mènera, sont des caractéristiques centrales de l’intimité (Berlant, 1998). En effet, celle-ci peut être conçue comme une relation mise en place par des individus dans laquelle au moins l’un∙e des membres accorde une place et une attention qu’il ou elle ne donne pas à d’autres (Zelizer, 2005). Il y a des marqueurs d’intimité, mots, actes ou objets, dont la circulation restreinte fait la singularité d’une relation. Cette perspective fait du cadrage de l’intimité un travail émotionnel et relationnel, ce qui implique une division notamment genrée du travail (Hochschild, 2003), mais aussi des investissements qui peuvent être variables, des retraits ou des reprises de soi (Bozon, 2016). Elle met également l’accent sur la possibilité de souffrance que génère les relations intimes, dans lesquelles la confiance peut toujours être brisée : que signifierait une relation intime dans laquelle je ne m’exposerai pas ou ne donnerai pas de prises aux autres (Trachman, 2020) ? Plusieurs travaux ont de ce fait insisté sur la dimension négative des relations intimes, que ce soit en mettant au centre leur fin et la perte des êtres aimés (Illouz, 2020) ou sur les manières dont les individus s’attachent à des personnes ou à des relations qui nuisent à leur bien-être (Berlant, 2011).
Par ailleurs, s‘il y a des régimes hégémoniques d’intimité, les recherches sur les minorités de genre et de sexualité ont souvent insisté sur les manières dont elles ont inventés de nouvelles manières de relationner, de redéfinir la famille, la parentalité, le couple : dans un contexte d’exclusion ou de stigmatisation les amitiés peuvent être des engagements affectifs et amoureux forts (Halperin, 2000 ; Marcus, 2007) ; les familles peuvent être choisies, les relations de parenté s’inventer selon les configurations amoureuses et les parcours (Weston, 1991 ; Courduriès et Fine, 2014 ; Hérault, 2014) ; les engagements militants, par exemple féministes, problématisent de nouvelles manières de relationner (Masclet et al., 2018 ; Masclet, 2025) ; les lieux de sociabilité sexuelle établissent des liens inédits autour de pratiques érotiques spécifiques (Rubin, 2010 ; Warner, 2000 ; Race, 2018). Ces intimités queer, à la fois minoritaires, déviantes et stigmatisées, peuvent avoir pour ambition de rompre avec les cadres hégémoniques des manières de relationner ou certaines de leurs dimensions (Berlant et Warner, 2018 ; Madesta, 2022). Même si la distinction est utile, il ne s’agit pas seulement d’opposer des intimités safe et des intimités hétéronormatives : les rapports de pouvoir et de violences sont présents chez les minorités de genre et de sexualité (Lejbowicz, 2020 ; Scodellaro et al., 2024) ; les conjugalités homosexuelles ne sont pas toujours distinctes des hétérosexuelles (Courduriès, 2011). Il n’est pas évident de saisir ce qu’est une relation queer dans un contexte de diversification des cadres de l’intimité. Mais il est possible d’interroger les façons par lesquelles des modes de vie minoritaires élaborent des manières singulières de relationner.
L’analyse des cadres de l’intimité s’appuie sur des matériaux permettant de documenter les relations et les manières de les concevoir : quelles sont les archives de l’intime ? Pour laisser une trace, les intimités doivent d’une manière ou d’une autre être rendues visibles : le cadrage des intimités participe ainsi à définir les conditions de leur accès à l’existence sociale et à la mémoire. Les biais qui limitent leur connaissance sont connus. Les égo-documents et archives personnelles renseignent par exemple d’abord sur ceux et celles qui ont les ressources pour les produire par leur appartenance de classe (ainsi des journaux intimes ou de certaines correspondances aux XIXe et XXe siècle, voir Artières et Laé, 2014 ; Muller, 2019 ; Vidal-Naquet, 2014). Les violences existent elles aussi le plus souvent par le prisme de leur traitement judiciaire, nécessairement partiel et biaisé (voir Lett et al., 2020 ; Demartini et al., 2024). A cela s’ajoutent des enjeux de conservation. Cette problématique est en ancienne en histoire, il a fallu recourir à des massifs documentaires moins systématiquement archivés que les documents institutionnels dont la légitimé historique semblait évidente (Schlagdenhauffen, 2025). Ces traces d’intimité sont donc davantage disséminées dans les mémoires familiales ou associatives, et sans l’appui d’institutions politiques, leur existence est fragile, même si les archives communautaires font aujourd’hui l’objet d’une réflexion intense (Trou noir, 2024). Ce n’est pas seulement le privilège de certaines intimités, hégémoniques et amenées à faire mémoire, qui est en question, ce sont les archives de vies minoritaires ou dominées, les affects qu’elles charrient, leurs aspects honteux ou problématiques (Cvetkovich, 2003). De façon plus générale, ce sont les modalités de l’enquête sur l’intimité qui peuvent être discutées. L’attrait pour les archives de l’intime peut être marquée par une fascination du singulier ou du ténu significatif, mais les archives plus institutionnelles peuvent elles aussi documenter des normes d’intimité et leurs contestations.
En partant des cadres et des régimes d’intimité, et de la diversité des manières de relationner ce colloque international propose quatre pistes de recherche.
- L’encadrement politique des intimités par l’Etat et par le droit.
- Les compétences, les ressources et les positions qu’implique le cadrage des relations intimes.
- La diversité et la diversification des formes relationnelles et des manières de les qualifier.
- La face sombre des relations intimes : violence, conflit, dépendance.
Ces pistes ne sont pas exhaustives, d’autres approches sont possibles. Ce colloque est ouvert à toute ère géographique et période historique, il vise à croiser différentes approches de sciences humaines et sociales. Aussi les réflexions méthodologiques sur les modalités de l’enquête sur les intimités sont-elles également bienvenues.
Soumission des propositions
Les propositions, de 3000/4000 signes environ, doivent comporter un titre, un résumé, les matériaux mobilisés et/ou les corpus discutés, une courte bibliographie. Elles devront être accompagnées d’une courte présentation biographique (contact mail, affiliation institutionnelle le cas échéant, discipline(s), statut, thèmes de recherche et éventuelles publications). Les personnes s’inscrivant dans le cadre des études féministes et de genre, des études queer et des approches intersectionnelles, les jeunes chercheur∙es, les chercheur∙es indépendant∙es sont particulièrement encouragé∙es à soumettre une proposition.
Les propositions doivent être envoyées à colloque.intimite.2025@gmail.com
Les langues du colloque sont le français, l’anglais et l’espagnol.
Selon les besoins (absence de financement d’une institution académique, pays à revenus faibles ou intermédiaires…), la prise en charge du trajet et/ou de l’hébergement pourra être envisagée.
Calendrier
9 mai 2025 : date limite de l’envoi des propositions
Juin 2025 : réponse aux propositions
18 et 19 septembre : tenue du colloque, Campus Condorcet, Aubervilliers
Comité d’organisation
Le colloque a lieu dans le cadre de l’Ecole universitaire de recherche Gender & Sexuality Studies (EUR GSST) portée par l’Ehess et par l’Ined. L’EUR GSST est une formation en sciences sociales spécialisée dans les études de genre et de sexualité qui repose sur la pratique de l’enquête dans ses multiples formes et la circulation des savoirs issus des sciences sociales et leur diffusion au-delà des cercles académiques. Voir : https://eur-genre-sexualite.eu/.
Le comité d’organisation est constitué de Marie Bergström, Ined ; Claire-Lise Gaillard, Ined, Centre d’histoire du XIXe siècle ; Mathieu Trachman, Ined, IRIS / Ehess.
Comité scientifique
Olivier Allard (Ehess), Emmanuel Beaubatie (Cnrs), Valentine Becquet (Ined), Céline Béraud (Ehess), Marie Bergtröm (Ined), Isabelle Clair (Cnrs), Claire Lise Gaillard (Ined), Camille Masclet (Cnrs), Wilfried Rault (Ined), Sébastien Roux (Cnrs), Régis Schlagdenhauffen (Ehess), Cécile Thomé (Cnrs), Mathieu Trachman (Ined), Cécile Vanderpelen (ULB)
Bibliographie
Artières P. et Laé J.-F., Lettres perdues : Écriture, amour et solitude, XIXe-XXe siècles, Hachette Littératures, 2003
Bajos N. et Bozon, M (dir.), Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé, La Découverte, 2008.
Bajos N., Ferrand M., Andro, A. et Prudhomme A., « La sexualité à l'épreuve de l'égalité », in Bajos N. et Bozon M. (dir.), Enquête sur la sexualité en France, La Découverte, 2008
Baldin D, Histoire des animaux domestiques, xixe-xxe siècle, Seuil, 2014
Bergström M., Maillochon F. et l’équipe Envie, « Couples, histoires d’un soir, « sexfriends » : Diversité des relations intimes des moins de 30 ans », Population & Sociétés, n° 623, 2024
Berlant L. et Warner M., « Sexe en public », Questions de communication, n° 33, 2018
Berlant L., « Intimacy: A special issue », Critical inquiry, 1998, vol. 24, n°2.
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Bessière C. et Gollac S., Le genre du capital : Comment la famille reproduit les inégalités, la Découverte, 2020
Biland É., Gouverner la vie privée : l’encadrement inégalitaire des séparations conjugales en France et au Québec, ENS éditions, 2019
Boltanski L., Enigmes et complots. Une enquête à propos d’enquête, Gallimard, 2012
Bozon M., Pratique de l'amour. Le plaisir et l'inquiétude, Payot, 2016
Bozon M., Sociologie de la sexualité, Armand Colin, 2018
Brée, S., « Deux siècles de séparations et divorces en France (1792-1975) », Annales de démographie historique, vol. 143, no, 20221
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Mortas, P., Une rose épineuse. La défloration au XIXe siècle en France, PUR, 2017
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