Revue des Incompris n°1
L’horloge était censée avoir tous les traits d’une horloge, mais ne
donnait pas l’heure. C’était une horloge comme si. Fabriquée pendant la
guerre de 14-18, en 1915, dans les montagnes perdues et enneigées de la
Lozère par un homme placé à l’asile de Saint-Alban. Il l’avait créée
pour le Dr. Louis Célestin Maxime Dubuisson, alors médecin-directeur par
temps de guerre, mais aussi, grand-père du futur Dr. Lucien Bonnafé,
psychiatre comme il le dira, « désaliéniste ». Sur le battant, il avait
écrit : « horas non numero nisi serenas » « Je ne sonne que les heures
heureuses » et cela a fait rêver. Voilà que toutes sortes de volontés et
de désirs ont voulu que cette horloge vive.
Grâce à un appel à souscription et à l’atelier du maitre horloger
François-Simon Fustier, l’horloge de Saint-Alban s’est mise à parler :
elle raconte l’aventure de la folie et de la vie dans les établissements
où elle fût assignée à vivre, elle dit la continue résistance de ceux,
soignants et soignés, qui refusèrent d’être de pâles figures du pouvoir
et de la soumission, immobilisés, figés, sédimentés, chronicisés, au
pays des horloges arrêtées.
L’auteur Chercheur en entreprise à la SERHEP et à l’EPS de
Ville-Evrard, Agnès Bertomeu a publié de très nombreux articles,
nouvelles et poèmes. Depuis 2004, elle assume la responsabilité de la
Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie, la SERHEP,
où elle a assuré le commissariat de 12 Expositions temporaires à ce
jour, ainsi que le développement d’un petit Musée d’Art et d’Histoire de
la Folie et de la Psychiatrie ouvert à tous les publics.
Formée à la thérapie des psychoses, elle a exercé 20 ans à la clinique de La Borde avec Nicole Guillet, Jean Oury, Félix Guattari, Danièle Roulot et Amaro de Villanova, tout en poursuivant ses études. Psychologue, psychanalyste, linguiste, elle se veut d’abord une artiste « en acte ». C’est en poète, en graphiste et en metteur en scène, en écrivain, qu’elle œuvrait à La Borde, au journal, au théâtre, à l’atelier de court-métrages et au fonctionnement de la psychothérapie institutionnelle. Elle n’a jamais cessé de donner toute son attention aux personnes atteintes de troubles psychiques et c’est ainsi qu’elle a rejoint la ville et les équipes de la psychiatrie dite « de secteur » où, depuis plusieurs années, elle construit et fait connaître à la SERHEP une démarche en histoire de la folie et de la psychiatrie qui cherche à sortir celles-ci du «ghetto mental » et à les replonger dans l’histoire commune.
Formée à la thérapie des psychoses, elle a exercé 20 ans à la clinique de La Borde avec Nicole Guillet, Jean Oury, Félix Guattari, Danièle Roulot et Amaro de Villanova, tout en poursuivant ses études. Psychologue, psychanalyste, linguiste, elle se veut d’abord une artiste « en acte ». C’est en poète, en graphiste et en metteur en scène, en écrivain, qu’elle œuvrait à La Borde, au journal, au théâtre, à l’atelier de court-métrages et au fonctionnement de la psychothérapie institutionnelle. Elle n’a jamais cessé de donner toute son attention aux personnes atteintes de troubles psychiques et c’est ainsi qu’elle a rejoint la ville et les équipes de la psychiatrie dite « de secteur » où, depuis plusieurs années, elle construit et fait connaître à la SERHEP une démarche en histoire de la folie et de la psychiatrie qui cherche à sortir celles-ci du «ghetto mental » et à les replonger dans l’histoire commune.
For more information, please contact serhep.ve@epsve.fr.
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