dimanche 6 décembre 2015

Revue des Incompris n°1

Le Réveil de l’Horloge de Célestin Louis Maxime Dubuisson, aliéniste et poète

Revue des Incompris n°1 

L’horloge était censée avoir tous les traits d’une horloge, mais ne donnait pas l’heure. C’était une horloge comme si. Fabriquée pendant la guerre de 14-18, en 1915, dans les montagnes perdues et enneigées de la Lozère par un homme placé à l’asile de Saint-Alban. Il l’avait créée pour le Dr. Louis Célestin Maxime Dubuisson, alors médecin-directeur par temps de guerre, mais aussi, grand-père du futur Dr. Lucien Bonnafé, psychiatre comme il le dira, « désaliéniste ». Sur le battant, il avait écrit : « horas non numero nisi serenas » « Je ne sonne que les heures heureuses » et cela a fait rêver. Voilà que toutes sortes de volontés et de désirs ont voulu que cette horloge vive.
Grâce à un appel à souscription et à l’atelier du maitre horloger François-Simon Fustier, l’horloge de Saint-Alban s’est mise à parler : elle raconte l’aventure de la folie et de la vie dans les établissements où elle fût assignée à vivre, elle dit la continue résistance de ceux, soignants et soignés, qui refusèrent d’être de pâles figures du pouvoir et de la soumission, immobilisés, figés, sédimentés, chronicisés, au pays des horloges arrêtées.



L’auteur Chercheur en entreprise à la SERHEP et à l’EPS de Ville-Evrard, Agnès Bertomeu a publié de très nombreux articles, nouvelles et poèmes. Depuis 2004, elle assume la responsabilité de la Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie, la SERHEP, où elle a assuré le commissariat de 12 Expositions temporaires à ce jour, ainsi que le développement d’un petit Musée d’Art et d’Histoire de la Folie et de la Psychiatrie ouvert à tous les publics.
Formée à la thérapie des psychoses, elle a exercé 20 ans à la clinique de La Borde avec Nicole Guillet, Jean Oury, Félix Guattari, Danièle Roulot et Amaro de Villanova, tout en poursuivant ses études. Psychologue, psychanalyste, linguiste, elle se veut d’abord une artiste « en acte ». C’est en poète, en graphiste et en metteur en scène, en écrivain, qu’elle œuvrait à La Borde, au journal, au théâtre, à l’atelier de court-métrages et au fonctionnement de la psychothérapie institutionnelle. Elle n’a jamais cessé de donner toute son attention aux personnes atteintes de troubles psychiques et c’est ainsi qu’elle a rejoint la ville et les équipes de la psychiatrie dite « de secteur » où, depuis plusieurs années, elle construit et fait connaître à la SERHEP une démarche en histoire de la folie et de la psychiatrie qui cherche à sortir celles-ci du «ghetto mental » et à les replonger dans l’histoire commune.
For more information, please contact serhep.ve@epsve.fr.

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