Le 15 juin 2015
Archives départementales de Loire-Atlantique à Nantes.
Le programme Staraco organisera la journée d'études et de formation pour les enseignants du secondaire Du sang, des crânes et des gènes. Science, savoirs et catégorisations raciales dans les mondes atlantiques contemporains (XIXe-XXe siècle) aux Archives départementales de Loire-Atlantique.
Depuis quelques années, la question raciale a suscité l’engouement des chercheurs dans le champ des études biomédicales, en génétique ou dans le domaine médico-légal. Leur attention s’est récemment portée sur la diffusion des tests génétiques permettant à un large public de retrouver la trace de ses ancêtres supposés, ou encore sur l’émergence des premiers médicaments dits racialisés. Ces travaux s’appuient, en général, sur une conception acritique de la race, entendue comme une notion sans historicité ni variations sémantiques. Néanmoins, comme le rappelaient les sociologues Michael Omi et Richard Winant dans leur travail séminal sur la formation de la théorie raciale, la race est un concept dynamique et mouvant qui s’est reconfiguré à la faveur de bouleversements sociaux ou de luttes politiques. A l’heure où la question du multiculturalisme se pose chaque jour avec davantage d’acuité dans nos sociétés, nous souhaitons revenir sur les rapports entre race et science. Si, en tant qu’outil de domination, la notion de race occupe une place fondamentale dans les champs de l’histoire politique et de l’histoire sociale – au moins dans le monde anglo-américain –, celles-ci ont trop souvent oblitéré la dimension scientifique du concept, la reléguant dans les limbes de la pseudo-scientificité. Dans un cadre chronologique étendu, du XIXe au XXe siècle, l’attention sera portée sur l’histoire des usages des catégorisations raciales par les sciences dans les mondes atlantiques.
Au-delà d’une perspective scientifico-centrée, qui ferait de la race un concept immuable se diffusant du sommet vers la base de la société, nous souhaitons mettre en avant la diversité des formes d’appropriation et de négociations sociales dont elle fut l’objet afin de pouvoir appréhender cette histoire dans toute sa complexité. Il s’agit également de comprendre comment certaines institutions, comme les hôpitaux, l’armée, les administrations chargées du contrôle migratoire, se sont emparées de ces savoirs scientifiques de la race et les ont mis en oeuvre.
Depuis quelques années, la question raciale a suscité l’engouement des chercheurs dans le champ des études biomédicales, en génétique ou dans le domaine médico-légal. Leur attention s’est récemment portée sur la diffusion des tests génétiques permettant à un large public de retrouver la trace de ses ancêtres supposés, ou encore sur l’émergence des premiers médicaments dits racialisés. Ces travaux s’appuient, en général, sur une conception acritique de la race, entendue comme une notion sans historicité ni variations sémantiques. Néanmoins, comme le rappelaient les sociologues Michael Omi et Richard Winant dans leur travail séminal sur la formation de la théorie raciale, la race est un concept dynamique et mouvant qui s’est reconfiguré à la faveur de bouleversements sociaux ou de luttes politiques. A l’heure où la question du multiculturalisme se pose chaque jour avec davantage d’acuité dans nos sociétés, nous souhaitons revenir sur les rapports entre race et science. Si, en tant qu’outil de domination, la notion de race occupe une place fondamentale dans les champs de l’histoire politique et de l’histoire sociale – au moins dans le monde anglo-américain –, celles-ci ont trop souvent oblitéré la dimension scientifique du concept, la reléguant dans les limbes de la pseudo-scientificité. Dans un cadre chronologique étendu, du XIXe au XXe siècle, l’attention sera portée sur l’histoire des usages des catégorisations raciales par les sciences dans les mondes atlantiques.
Au-delà d’une perspective scientifico-centrée, qui ferait de la race un concept immuable se diffusant du sommet vers la base de la société, nous souhaitons mettre en avant la diversité des formes d’appropriation et de négociations sociales dont elle fut l’objet afin de pouvoir appréhender cette histoire dans toute sa complexité. Il s’agit également de comprendre comment certaines institutions, comme les hôpitaux, l’armée, les administrations chargées du contrôle migratoire, se sont emparées de ces savoirs scientifiques de la race et les ont mis en oeuvre.
Cette journée portera sur l’ensemble du monde atlantique, dans une perspective transnationale, mais prêtera une attention particulière à l’Europe et aux Amériques.
Comité d’organisation : Jean-Paul Lallemand-Stempak, Juan José Heredia Neyra, Antonio de Almeida Mendes, Clément Thibaud, Aanor Le Mouël.
Entrée libre
Les sciences de la race
10h Présentation. Jean-Paul LALLEMAND-STEMPAK, Youenn COCHENEC, Juan HEREDIA NEIRA, Clément THIBAUD
10h30 Carole REYNAUD-PALIGOT (Université Paris I). Science et racialisation des identités collectives, XIXe-XXe siècles.
11h Stéphanie SOUBRIER (Université Paris I) « Races guerrières » : l’élaboration d’une ethnographie militaire en Afrique de l’Ouest (1870-1914).
11h30 Pause
11h45 Delphine PEIRETTI (Université Aix-Marseille), Du savoir médical à la pratique coloniale : le corps noir vu par les médecins de terrain français (début XIXe-milieu XXe siècle).
12h15 Commentaires, Vincent VILMAIN (Université du Maine).
Race et Politique
14h00 Aline HELG (Université de Genève), Améliorer la race : réflexions sur une obsession latino-américaine, 1900-1935.
14h30 Juan José HEREDIA NEIRA (Université de Nantes-STARACO), Revigorer l’âme nationale. La notion d’héritage dans les thèses doctorales de l'Université de San Marcos de Lima (1877-1914).
15h00 Jean-Paul LALLEMAND-STEMPAK (EHESS-CENA), Une citoyenneté pathologique ? Les Afro-Américains face à la médecine communautaire après le Mouvement pour les droits civiques.
15h30 Pause
16h00 Magali BESSONE (Université Rennes I), Race et génétique des populations : pourquoi penser que la race est un genre naturel ?
16h30 Sarah ABEL (EHESS), « La vérité vous rendra libre » ? Les discours génétiques dans les revendications de justice « raciale » au Brésil et aux États-Unis.
17h00 Commentaires, Paul SCHOR (Université Denis-Diderot).
Discussion générale.
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