samedi 8 novembre 2014

Histoire du corps : objets, méthodes

Histoire du corps : objets, méthodes

Thierry Pillon, professeur à l'Université de Rouen (TH)
Georges Vigarello, directeur d'études à l'EHESS


Jeudi de 19 h à 21 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 13 novembre 2014 au 28 mai 2015


Le corps a longtemps été « oublié » par les historiens. Les sciences sociales pourtant en ont révélé l’importance et la profondeur. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Ses objets s’étendent des investissements les plus sensibles aux représentations les plus « travaillées ». Comment entendre pourtant, dans son trajet historique cette notion de corps qui relève de sciences et de regards différents ?

Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes, celles validant les approches de sciences biologiques autant que les approches de sciences humaines. Il s’attardera aux points de rencontres possibles : la manière par exemple dont certains imaginaires culturels nourrissent des modèles croisant les deux champs et donnant une relative unité à l’objet.

Le séminaire s’attachera surtout à montrer comment « des » objets concernant le corps (longtemps négligés ou conçus comme a-historiques) peuvent concrètement être construits dans le travail de l’historien, devenus susceptibles de révéler ruptures et changements temporels, comme ruptures et changements culturels. Les exemples sont nombreux à cet égard. Limitons-nous à quelques-uns d’entre eux : les formes du corps par exemple varient avec le temps comme varient les investissements à leur égard, les explications de leurs structures, celles de leur mode d’acquisition (l’obésité en étant une illustration parmi bien d’autres) ; la vision de l’« activité » aussi change, dans la représentation de ses « fonctionnements » (le moteur, les mécanismes, les dispositifs…) comme dans celle de ses effets. Il n’est jusqu’à la perception intime du corps qui peut être soumise à l’interrogation de l’historien : les modes de notation dont elle est l’objet, l’importance qui lui est attribuée, les indices qui en sont retenus. L’histoire du corps, dans ce dernier cas, devient tout simplement l’histoire du sujet.

Quelques grandes représentations « unifiantes », enfin, sont repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités, celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ces sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets.


Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)



Renseignements :
Chrystèle Guilloteau, Centre Edgar-Morin, 22 rue d'Athènes, 75009 Paris, cem(at)ehess.fr ou Georges Vigarello, Centre Edgar-Morin, 22 rue d'Athènes, 75009 Paris, ou par courriel.

Direction de travaux d'étudiants :
Thierry Pillon, thierry.pillon(at)wanadoo.fr
Georges Vigarello, vigarello(at)noos.fr

Réception :
Georges Vigarello sur rendez-vous.

Niveau requis :
niveau licence.


Adresse(s) électronique(s) de contact : vigarello(at)noos.fr

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