Danièle Alexandre-Bidon
Editions Picard
Espaces médiévaux
2013, 336 p.
ISBN : 978-2-7084-0949-1
ISBN : 978-2-7084-0949-1
Des sources nouvelles et variées permettent aujourd'hui d'étudier les pots de pharmacie sous l'angle d'une histoire de la santé ouverte sur les mentalités médiévales et du début de l'époque moderne. À mi-chemin entre l'histoire des sciences et celle de la consommation, les vases pharmaceutiques permettent d'envisager les différents corps de métier à l'œuvre : les médecins et les apothicaires, les peintres et les potiers, mais aussi, et pour la première fois, les scribes chargés de légender les pots. L'auteur propose ainsi une analyse des écritures, rare dans ce domaine, et aborde le choix de la langue, le lettrage, le dictionnaire des abréviations ou encore la quasi-absence des fautes de graphie. On a trop dit, et à tort, que les pots de pharmacie médiévaux ne comportaient que peu ou pas d'images médico-pharmaceutiques. Il existe pourtant des représentations de malades, jusqu'alors confondues avec des portraits caricaturaux, et surtout maintes illustrations botaniques. Leur réalisme est tel qu'il autorise l'identification précise des plantes médicinales jugées les plus remarquables par les apothicaires : les bases, les panacées, les toxiques. D'autres décors (images parlantes, rébus et images héraldiques) relèvent des arts de la mémoire et témoignent des pratiques de gestion des étagères par les apothicaires. Ainsi, ces ustensiles à usage médical, envisagés sous toutes leurs formes, dépassent leur vocation d'objets de collection pour s'imposer comme l'un des témoins les plus parlants d'une nouvelle sorte d'archéologie, l'archéologie des savoirs.
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