jeudi 28 mars 2013

Patrimoine et santé

Patrimoine et santé : de Soufflot à nos jours
 APPEL À COMMUNICATIONS

Journées d’étude
Bourgogne, 9, 10 et 11 octobre 2013

Organisées par les associations Ghamu (Groupe Histoire Architecture Mentalités Urbaines) et Mohican (association nationale des chargés de protection au sein des CRMH)

L’année 2013 est l’année de commémoration du tricentenaire de la naissance de l’architecte Jacques- Germain Soufflot, concepteur notamment de l’hôtel-Dieu de Lyon et de l’hospice de La Charité à Mâcon. Parallèlement, un regain d’intérêt scientifique pour le patrimoine hospitalier est notable aujourd’hui avec, par exemple, la synthèse régionale publiée par le service Patrimoine et inventaire de Bourgogne en 2011, Patrimoine hospitalier en Bourgogne, ou encore l’ouvrage dirigé par Isabelle Duhau, Pierre-Louis Laget et Claude Laroche en 2012, L’hôpital en France.
L’actualité patrimoniale des dernières années fut aussi marquée par les questions de protection et/ou de
reconversion des établissements hospitaliers anciens, comme l'hôtel-Dieu de Lyon ou l’hôpital général de Dijon, et plus largement des bâtiments liés à la santé. C’est dans ce contexte que les associations Mohican et Ghamu ont souhaité organiser en 2013 des rencontres sur ces sujets.

THÈMES PROPOSÉS

1er thème - Autour de l’oeuvre de Soufflot : les hôpitaux au XVIIIe siècle 
 C’est partir de la fin du XVIIe siècle, et plus particulièrement au XVIIIe siècle, que les hôpitaux fondés au Moyen Âge connaissent une véritable évolution. Sous l’impulsion de la politique royale, ces établissements tendent à s’organiser en hôtels-Dieu, lieux de soin des malades, et en hôpitaux généraux, lieux d’accueil des déshérités. Les
prescriptions de la Contre-Réforme, ordonnant notamment la séparation des sexes au sein des hôpitaux,
contribuèrent par ailleurs à l’adoption d’un plan architectural de plus en plus caractéristique jusqu’au milieu du XIXe siècle. Dans ce contexte, les établissements hospitaliers conçus par l’architecte Soufflot à Lyon reflètent bien ces attendus à la fois religieux et sanitaires.
À ces préoccupations distributives, la question de l’hôpital au XVIIIe siècle se double de celle de son
inscription dans le tissu urbain. Sous l’impulsion de nouvelles normes hygiéniques et d’un besoin pressant de
place, les nouveaux hôpitaux civils et militaires sont en effet édifiés à la périphérie des villes. L’hôtel-Dieu de
Mâcon fut ainsi rebâti à partir de 1761 tout à fait en dehors du noyau urbain primitif où s’élevait le vieil
établissement. À l’instar des théâtres perçus comme temples des arts dans la ville, les hôpitaux y seraient-ils
devenus les temples modernes de la santé ?
Les communications permettront de se demander en quoi les édifices hospitaliers construits à l’époque de
Soufflot se placent à un moment crucial de l’histoire hospitalière, où impératifs religieux cohabitent avec les
premiers essais de médicalisation, mais aussi en quoi les oeuvres hospitalières de Soufflot furent perçues comme des modèles. Enfin, elles s’attacheront à mesurer ce rapport entre l’hôpital et la ville à l’époque des Lumières.

2e thème - Les évolutions de l’architecture consacrée à la santé, du XVIIIe siècle à nos jours
L’idée reçue voulant que hôpital soit devenu une véritable « machine à guérir » à la fin du XVIIIe siècle, recouvre des réalités plus complexes. Jusqu’aux années 1880, l’architecture des hôpitaux n’a été que marginalement influencée par la pensée hygiéniste. Les changements radicaux n’interviennent qu’après 1880 sous la double influence des découvertes médicales et des bouleversements politiques et sociaux. On assiste alors à une multiplication des établissements dédiés à la santé, avec la mise en place d’édifices spécialisés en fonction des pathologies. L’un des enjeux de la grande synthèse nationale, L’hôpital en France, fut d’expliquer ces différents bouleversements. Son propos se limite cependant à « l’hôpital à vocation universelle » ; les dispensaires, les sanatoriums ou encore les établissements thermaux ne sont pas traités. Le propos de nos journées se veut plus ouvert : il s’agira bien sur de s’intéresser aux évolutions de l’architecture hospitalière du XVIIIe siècle à nos jours, mais aussi à ses mutations à partir des années 1880, vers des bâtiments plus spécialisés en lien avec la santé.
Les communications permettront de comprendre l’organisation fonctionnelle et architecturale de ces
édifices et ainsi que leur insertion dans les politiques sociale et sanitaire de leur temps ; ainsi cette thématique
participera-t-elle à l’élaboration d’un panorama typologique de l’architecture sanitaire tant dans son évolution et que dans sa diversité.

3e thème - La politique de protection des Monuments historiques et la reconversion du patrimoine de la santé
Dès 1840, l’administration des Monuments historique protège certains bâtiments hopitaliers, principalement en raison de leur « antiquité médiévale », comme l’ancien hôpital Saint-Jean à Angers (49). Dès 1862, des édifices du XVIIIe siècle, comme l’hôtel-Dieu de Carpentras (84), sont ajoutés à la troisième liste. Depuis la loi de 1913, de nombreux édifices à vocation initialement sanitaire ont été protégés en raison de leurs intérêts artistique et/ou historique. Aujourd’hui, grâce à la base de données nationale « Mérimée », on note que 407 édifices, protégés au titre des Monuments historiques, relèvent de l’« architecture hospitalière, d’assistance ou de protection sociale ».
Parce que leur disparition n’aurait pas été un sacrifice acceptable, ces ensembles conçus pour répondre à des besoins sanitaires accueillent encore des activités de soin ; d’autres ont changé d’affectation, contraints par l’évolution des normes médicales.
À partir d’exemples concrets, les communications permettront d’établir une typologie des critères qui ont
présidé à la protection de ces établissements. La réflexion portera par ailleurs sur la façon dont l’activité médicale moderne peut perdurer dans un édifice hospitalier protégé au titre des Monuments historiques, ou au contraire se demander comment cet édifice a pu changer d’usage tout en conservant l’image de son activité d’origine.

4e thème - Les objets mobiliers et les décors dans les hôpitaux : étude et protection
Longtemps étudié pour son architecture, le patrimoine hospitalier peut être élargi aux objets mobiliers et décors que ces édifices abritent encore aujourd’hui. La synthèse régionale, Le patrimoine hospitalier en Bourgogne, a bien mis en exergue la richesse et la diversité de ces ensembles sur un territoire donné et à toutes les époques.
Songeons aux splendides apothicaireries de Chalon-sur-Saône, de Mâcon ou de Tournus, véritables écrins
d’objets à l’origine utilitaires, perçus aujourd’hui comme des objets d’art. Objets d’art ou objets du quotidien, objets anciens ou objets plus contemporains, ces journées d’étude seront l’occasion de s’interroger sur leurs problèmes de statut et de protection au sein des hôpitaux.

Comité scientifique
Isabelle Baguelin, Chargée de protection, CRMH Bretagne
Isabelle Duhau, Conservateur du patrimoine, Ministère de la Culture et de la Communication
Bruno François, Chargé de mission culture et patrimoine, Agence régionale de Santé, Bourgogne
Alexandre Gady, Professeur d’histoire de l’art, Université Paris – Sorbonne
Claudine Hugonnet, Conservateur en chef honoraire du patrimoine
Pierre-Louis Laget, Conservateur du patrimoine, Inventaire général du Nord-Pas-de-Calais
Christine Lamarre, Professeur émérite d’histoire moderne, Université de Bourgogne
Claude Laroche, Chercheur, Inventaire général d’Aquitaine
Daniel Rabreau, Professeur émérite d’histoire de l’art, Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Viviane Rat-Morris, Chargée de protection, CRMH Bourgogne
Bernard Sonnet, Conservateur des Antiquités et Objets d’art, chargé de protection, CRMH Bourgogne

Modalités pratiques
Les communications dureront 30 minutes maximum et seront accompagnées de projections. Les actes du
colloque seront publiés.
Les propositions, comportant les titres ou l’affectation de l’auteur, un titre de communication, le thème dans
lequel elles se situent et un résumé n’excédant pas 2 000 signes, sont à adresser avant le 18 mai 2013 au comité scientifique à l’adresse suivante : patrimoine.hospitalier.2013@gmail.com. Le comité scientifique vous répondra dans le mois qui suit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire