mardi 16 septembre 2025

Une histoire politique, matérielle et sociale de l’hospice de Charenton

Encadrer et soigner la folie : une histoire politique, matérielle et sociale de l’hospice de Charenton (1797-1825)


Soutenance de thèse de Pauline Teyssier



Samedi 4 octobre 2025 à partir de 9 heures au centre Panthéon, salle 6 (12 place du Panthéon, 75005 Paris, escalier A, deuxième étage droite).



Le jury sera composé de :

- M. Jean-Luc Chappey, Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur

- Mme Anne Conchon, Professeure des Universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, examinatrice

- M. Hervé Guillemain, Professeur des Universités, Le Mans Université, rapporteur

- M. Benoît Majerus, Full professor, Université du Luxembourg, rapporteur

- Mme Mathilde Rossigneux-Méheust, Maîtresse de conférences, Université Lumière Lyon 2, examinatrice

- Mme Marie Thébaud-Sorger, Directrice de recherche, CNRS, examinatrice



Résumé de la thèse :

La fin du XVIIIe siècle est une période fondatrice pour la psychiatrie. Pourtant, les pratiques thérapeutiques et les modalités de prise en charge des patients restent encore trop peu connues.

L’histoire de la psychiatrie au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle a longtemps été celle de la pensée médicale, écrite à partir des traités théoriques canoniques et des biographies de grandes figures médicales. L’enjeu de cette thèse est plutôt de relire ce moment fondateur de la psychiatrie par le biais des acteurs – soignants et malades – et des pratiques thérapeutiques au sein de l’hôpital de Charenton. À partir d’un corpus de sources encore jamais mobilisé, les archives financières de l’établissement, l’objet de cette recherche est ainsi de proposer une histoire politique, sociale et matérielle de la maison de Charenton, depuis sa réouverture en 1797 jusqu’à 1825, année de l’arrivée du médecin Esquirol ouvrant une période mieux connue de l’historiographie.

Alors qu’en 1797, le Directoire exécutif décide d’instaurer pour la première fois un financement public partiel de l’hôpital, marquant ainsi le début d’une prise en charge par l’État d’un établissement qui se spécialise dans le traitement de la folie, le premier axe de cette étude vise à mieux comprendre l’évolution des sources de financement de la maison de Charenton. Cette analyse financière permet de mettre en lumière le degré d’engagement politique des différents régimes qui se succèdent, entre le Directoire et la Restauration, et les logiques financières qui président à la prise en charge du traitement des aliénés. Le deuxième enjeu de cette recherche est de replacer l’expérience des patients et des soignants dans un long processus de médicalisation et de professionnalisation des métiers liés au traitement de la maladie mentale. Enfin, il s’agit de mettre au jour les permanences et les innovations dans les pratiques de soin à partir d’une approche matérielle de la comptabilité qui nous révèle les achats et travaux effectués au sein de l’établissement. Cette histoire politique, sociale et matérielle de la prise en charge des aliénés permet ainsi de proposer une autre lecture de l’histoire de la psychiatrie et d’interroger plus généralement la place du fou dans la société au tournant du XVIIIe siècle et XIXe siècle.


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