dimanche 8 décembre 2024

Une histoire sociale et politique de la folie sur les Hautes Terres de Madagascar


Délirer la situation coloniale. Une histoire sociale et politique de la folie sur les Hautes Terres de Madagascar (1863 – années 1950)

Soutenance de thèse de Raphaël Gallien


La soutenance aura lieu le lundi 9 décembre 2024 à 14h à l’université Paris Cité (salle 209 du bâtiment Olympe de Gouges, 8 rue Albert Einstein, 75013 Paris) devant un jury composé de :



- Aude FAUVEL, Maître d'enseignement et de recherche, Université de Lausanne, IHM (Examinatrice)

- Nancy R. HUNT, Professeure, University of Florida (Rapportrice)

- Hervé MAZUREL, Maître de conférences HDR, Université de Dijon, LIR3S (Rapporteur)

- Didier NATIVEL, Professeur, Université Paris Cité, CESSMA (Directeur)

- Marie-Caroline SAGLIO-YATZIMIRSKY, Professeure, INALCO, CESSMA (Présidente)

- Violaine TISSEAU, Chargée de recherches, CNRS, IMAF (Examinatrice)



Résumé de la thèse :

À partir de l’étude des dossiers d’internement de l’hôpital d’Anjanamasina – plus de 1480, qui constituent le corpus principal –, auxquels s’ajoutent archives administratives, religieuses, littérature médicale et presse écrite, cette thèse installe le délire en son centre, comme un prisme révélateur du quotidien colonial à Madagascar durant la première moitié du XXe siècle. Le délire est analysé selon une approche multiscalaire, à partir d’une lecture microhistorique qui n’exclut pas le global, afin d’interroger l’articulation qui s’opère entre subjectivités, quotidiens coloniaux et recompositions politiques. Plutôt que de le considérer comme une expérience uniquement personnelle ou de le réduire à une histoire de la médecine et de ses catégories, l’objectif est de tirer parti de sa puissance expressive pour offrir une étude originale de la société malgache. Une grande attention est donc portée aux motifs, noms, dates, évènements convoqués par le délire, constituant autant de « survivances » qui nous renseignent sur l’articulation des mouvements de l’histoire au fondement des subjectivités. En examinant comment le trouble se construit et les réponses institutionnelles qui l’accompagnent, il s’agit d’explorer les dynamiques du pouvoir, les circulations de normes et de savoirs, ainsi que la manière dont les individus mobilisent les institutions, l’espace et l’imaginaire pour se réapproprier les frontières du monde social. À terme, là où le symptôme peut être vu comme une tentative de résolution pour le sujet, l’acte de création qu’il implique soulève des questions sur la construction sociale de l’individu au sein de la « situation coloniale », dans ses sédimentations psychiques les plus profondes.

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