La sueur et la poussière. Une histoire environnementale du travail
Appel à communications
colloque AFHMT/RUCHE
Vous trouverez ci-dessous l’appel à communication pour le prochain colloque conjoint du RUCHE et de l’AFHMT, qui aura lieu à Toulouse les 19-20-21 juin 2024.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Les propositions de jeunes chercheur.e.s sont particulièrement bienvenues. Les frais de mission seront ajustés en fonction du budget.
Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées à sueur.poussiere@gmail.com avant le 1er décembre 2023. Une réponse sera donnée avant le 30 janvier 2024.
Argumentaire
Au printemps 2020, la pandémie de Covid-19 s’est traduite par un ralentissement des circulations globales et une interruption provisoire de certaines activités productives, entraînant alors des phénomènes inédits d’un point de vue environnemental, tels que la baisse temporaire des émissions de gaz à effet de serre ou l’incursion d’animaux sauvages au cœur des plus grandes métropoles de la planète. Dans ce contexte, la question du travail s’est imposée avec force dans le débat public. Dès les débuts de la crise, l’interruption de la plupart des activités productives a en effet été l’occasion de réactiver le débat sur la définition des besoins essentiels et de l’élargir à certaines catégories de travailleuses et de travailleurs, eux aussi considérés comme essentiels et placés de ce fait en « première ligne » face au virus. L’après-confinement a ensuite été marqué par le phénomène de la « grande démission » (big quit), suscitant une pénurie de main d’œuvre dans des secteurs très variés et dans des aires aussi différentes que l’Amérique du Nord ou l’Asie du Sud-Est. Souvent silencieuse, cette prise de distance de certains travailleurs avec leurs emplois s’est enfin exprimée dernièrement de manière plus bruyante, notamment au travers des appels à « déserter » certaines professions accusées d’aggraver le réchauffement climatique. L’expérience de la pandémie et ses conséquences ont ainsi donné matière à réflexion à de nombreux auteurs désireux d’interroger le sens du travail et ses finalités au prisme de la question environnementale (Coutrot et Pérez, 2022 ; Cukier et al., 2023).
Alors que le travail est encore souvent présenté comme un facteur de dégradation inévitable de la nature, ces différents phénomènes témoignent au contraire d’une profonde interdépendance entre les activités humaines et les environnements dans lesquels elles se déploient. Fruit d’une collaboration entre le Réseau universitaire de chercheurs et chercheuses en histoire environnementale (le RUCHE, fondé en 2009) et l’Association française pour l’histoire des mondes du travail (l’AFHMT, fondée en 2013), ce colloque international propose de remettre cette relation d’interdépendance en perspective historique. Son ambition est, d’une part, de contribuer à un dialogue plus approfondi entre ces deux grands continents historiographiques et, d’autre part, de réunir de nouveaux éléments en vue de remettre à l’ordre du jour le projet ancien, mais inabouti, d’une histoire environnementale des mondes du travail.
Dès les années 1990, Richard White a en effet suggéré de faire du travail « le point par lequel devrait débuter » toute étude d’histoire environnementale. Il avait alors à l’esprit aussi bien celui, organisé et intentionnel, que fournissent les sociétés humaines, que celui de la nature elle-même (nature’s labor) et de tous les êtres qui la peuplent (White, 1996). Mettant notamment l’accent sur les pratiques de travail des bergers, des paysans, des bûcherons, des pêcheurs et des chasseurs, ou encore des ouvriers et des mineurs, il soulignait comment ces pratiques avaient non seulement constitué le principal vecteur historique de transformation et de connaissance de l’environnement, mais également contribué à déplacer sans cesse les lignes de partage entre le sauvage et le domestique ou le naturel et l’artificiel (White, 1996). Au même moment, ou presque, Arthur McEvoy proposait quant à lui « une approche écologique » des enjeux d’hygiène et de santé afin d’écrire l’histoire des « environnements de travail » du passé (McEvoy, 1995), tandis que Marco Armiero invitait de son côté les historiens et les historiennes de la pêche à rendre compte des modes d’activation des ressources de la mer au moyen d’une démarche d’« écologie culturelle » attentive à la construction dialectique des environnements et des formes d’organisation professionnelle (Armiero, 1998).
Dans le sillage de ces propositions, un certain nombre de pistes ont d’ores et déjà été explorées en vue d’écrire une histoire environnementale des mondes du travail. Ainsi, un premier ensemble de recherches a été consacré à la question de l’hygiène industrielle, envisagée comme un laboratoire historique de la réflexion sur l’état de santé des travailleurs et de leurs environnements de vie ou de travail (Sellers, 1999 ; Moriceau, 2009 ; Massard-Guilbaud, 2010 ; Rainhorn, 2019). D’autres ont interrogé le rôle de certaines professions dans la production de savoirs naturalistes savants ou subalternes (White, 1995 ; Schneider, 2000 ; McKenzie, 2010 ; Barnett, 2020), ainsi que dans la conservation des ressources naturelles (Judd, 1997 ; Faget, 2011 ; Payne, 2013 ; Grancher, 2018 ; Rivoal, 2022). D’autres encore ont mis en lumière l’émergence au sein des mondes du travail de mobilisations collectives articulant les enjeux de justice sociale et de justice environnementale (Barca, 2015 ; Bécot, 2015 ; Davigo, 2017 ; Elsig et. al., 2019). S’inspirant de l’histoire globale du travail, qui s’est affirmée ces dernières années comme un courant de recherche particulièrement dynamique (van der Linden, 2012 ; Beckert, 2015 ; Lucassen, 2016 ; Stanziani, 2020 & 2021) et dont Marcel van der Linden a mis en évidence les enjeux et le potentiel historiographiques (van der Linden, 2022), des recherches plus récentes ont enfin proposé d’explorer à partir de terrains impériaux ou coloniaux les formes de domination et de mise au travail qui s’exercent conjointement sur la nature et sur celles et ceux qui se voient contraints de l’exploiter pour la convertir en ressource (Demuth, 2019 ; Crawford, 2021 ; Fernando, 2022).
Parallèlement, plusieurs auteurs ont cherché à élaborer un cadre conceptuel commun à l’histoire du travail et à l’histoire environnementale. Sans se référer explicitement au taskscape de Tim Ingold (Ingold, 1993 ; Gruppuso et Whitehouse, 2020), Thomas Andrews a par exemple tenté d’introduire le concept de workscape, qu’il présente comme un outil permettant d’étudier « les individus comme des êtres au travail (working beings), qui ont changé et ont été changé en retour par un monde ‘naturel’ en perpétuelle reconstruction » (Andrews, 2008 : 125). D’autres se sont par ailleurs efforcés de synthétiser, sous la forme de bilans historiographiques de plus en plus denses, les principaux apports de recherches engagées à la croisée de ces deux champs (Peck, 2006 ; Montrie, 2008 ; Barca, 2014 ; Brown et Klubock, 2014 ; Andrews, 2014 ; Bécot, 2022). Leur intérêt est d’offrir un bon aperçu de la richesse et de la variété de ces recherches, mais aussi de pointer tout un ensemble de biais propre à l’histoire environnementale des mondes du travail qu’elles promeuvent, celle-ci restant en effet encore assez largement une histoire humaine, musculaire et masculine du travail dans les nations occidentales de l’époque contemporaine.
L’objectif de ce colloque consistera à poursuivre l’exploration des pistes évoquées ci-dessus et à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche tout en essayant de ne pas reconduire ces biais de lecture, voire de les corriger, en mettant par exemple l’accent sur le travail animal et les relations interspécifiques (Baratay, 2011 ; Jarrige, 2022), le travail intellectuel (Ribard, 2005 ; Dagget, 2019) ou le travail des femmes (Schwerdtner Máñez et Pauwelussen, 2016). Dans cette perspective, les propositions de communication pourront 1) porter sur l’ensemble des périodes historiques et des aires géographiques ; 2) traiter d’une large palette de travailleurs humains et non-humains engagés dans différents lieux et différentes relations de travail ; et 3) mettre en évidence la diversité des rapports au « travail » et à la « nature » d’une société ou d’une période à une autre. Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux communications proposant une approche critique et décentrée de ces catégories ancrées dans la culture occidentale. Il veillera par ailleurs à ce que les propositions retenues reflètent une variété d’approches, de disciplines (pourvu qu’il y ait une perspective historique) et d’échelles d’analyse, depuis la micro-histoire des environnements de travail jusqu’à l’histoire mondiale et connectée des migrations professionnelles.
Ces propositions pourront notamment s’inscrire dans l’un des axes suivants, mais cette liste n’est ni exhaustive, ni limitative.
La nature au travail
L’un des enjeux centraux du colloque sera de parvenir à « dévoiler » davantage encore « les connections entre le travail des humains et le travail de la nature », comme y invitait Richard White dans son article programmatique de 1996. Pour cela, il s’agira d’abord d’envisager les activités de travail comme un ensemble de pratiques, de savoirs, de techniques et d’institutions ayant contribué historiquement à la mise en ressource de la nature, c’est-à-dire à son exploitation, mais aussi à son aménagement et à son amélioration en vue de la rendre plus productive. La question des articulations entre modes de mise en valeur des environnements et formes d’organisation sociale, politique et professionnelle sera certes au cœur de la réflexion, mais l’ambition sera de tenter de la reformuler à partir d’une série d’interrogations autour du travail de la nature elle-même. Ainsi, des enquêtes d’histoire environnementale des idées centrées sur les notions de « ressources », de « don », de « rendement » ou de « produit » de la nature, par exemple, permettraient sans doute de mieux historiciser les représentations qui ont accompagné et justifié sa mise au travail (Vatin, 2013 ; Arnoux, 2023). Dans une autre perspective, il pourrait être intéressant de mobiliser les animal studies pour proposer d’envisager cette question à partir du travail des bêtes, qu’elles soient sauvages (abeilles, castors, termites, etc.) ou domestiques (chevaux, mulets, chiens, etc.). Enfin, une dernière piste pourrait consister à s’interroger sur les limites fixées, voire les résistances opposées par la nature à sa mise au travail, qui peut en effet se voir contrariée, ou du moins contrainte, par la matérialité de certains environnements, la saisonnalité de certains processus ou l’indocilité de certaines espèces.
Environnements de travail
S’appuyant sur la géographie historique, de nombreuses études d’histoire ou d’anthropologie rurale ont montré comment le travail agraire ou pastoral avait façonné de longue date les environnements et les paysages, de sorte qu’il faut les regarder comme des formes hybrides résultant de processus inséparablement naturels et sociaux (Digard, 1982 ; Barca, 2013 ; Stagno et al., 2021) – ce que William Cronon avait proposé de théoriser avec sa notion de « seconde nature » dans Nature’s Metropolis (Cronon, 1991). En parallèle, d’autres auteurs s’inscrivant dans d’autres champs de recherche ont forgé des outils conceptuels pour penser l’écologie des lieux de travail (McEvoy, 1995 ; Andrews, 2008) pendant que l’histoire de la santé a rouvert des questionnements sur la matérialité de ces lieux (Bluma et Rainhorn, 2015). Partant de là, ce colloque voudrait ouvrir une réflexion plus large sur l’histoire environnementale des lieux et des espaces du travail, en allant du champ à l’usine en passant par le navire et la mine. Une option, parmi d’autres, consisterait à s’intéresser à la fabrique des environnements par le travail des humains et de leurs auxiliaires non-humains, en mettant notamment l’accent sur les activités d’aménagement et d’amélioration, mais aussi d’entretien et de maintenance des espaces productifs et de leurs infrastructures (comme les digues ou les canaux, par exemple). L’idée serait ici d’appréhender la gestion ordinaire de ces espaces, ce qui n’exclut pas de prêter également attention à la manière dont certaines activités extractives ou industrielles ont pu contribuer à la dégradation et à la pollution, voire à la dévastation complète d’autres espaces, à l’instar de certaines formes d’agriculture intensives dont les effets délétères sur les sols ont été identifiés de longue date (Worster, 1979 ; Grove, 1995).
Conflits socio-environnementaux dans les mondes du travail
L’analyse des conflits socio-environnementaux représente un autre angle d’approche potentiellement fructueux dans la perspective d’une histoire environnementale des mondes du travail. De trop rares travaux se sont intéressés aux conflits entre différents mondes socio-professionnels autour des usages d’un environnement donné. Certains auteurs ont proposé la notion « d’écologie morale » afin de comprendre les ressorts de ces mobilisations (Jacoby, 2003 ; Santiago, 2006), mais il serait bienvenu d’explorer davantage les tensions qui peuvent s’exprimer, par exemple, entre paysans ou pêcheurs et néo-ouvriers lors de l’industrialisation de certains territoires. Il s’agirait aussi d’éclairer dans quelles conditions se construisent des arrangements entre ces différents groupes professionnels. En s’inscrivant dans le prolongement de travaux récents sur l’histoire des pollutions (Jarrige et Le Roux, 2017) ou de la santé (Sellers, 1997 ; Markowitz et Rosner, 2002), il pourrait par ailleurs être intéressant d’envisager des cas permettant d’étudier conjointement les enjeux de santé au travail et de santé environnementale. Enfin, l’étude des implications environnementales des processus de désindustrialisation pourrait retenir l’attention. D’une part, la fermeture d’usines qui furent structurantes pour la vie sociale et économique d’un territoire révèle parfois l’ampleur de nuisances longtemps passées sous silence (Rainhorn et Dumontier, 2013 ; High et al., 2017 ; Marichalar, 2017). D’autre part, elle peut se traduire par des délocalisations vers d’autres pays, notamment du Sud (Sellers et Melling, 2012), qui mériteraient d’être envisagées comme autant de processus impliquant simultanément une incidence sur l’environnement et le recours à des formes spécifiques de travail.
Vers une histoire du travail environnemental
L’ambition de ce colloque serait enfin de parvenir à articuler ces approches relevant d’une histoire environnementale du travail à une approche relevant plutôt de ce qu’on propose d’appeler une histoire du travail environnemental. Il s’agirait, en somme, d’essayer de considérer comme du travail les activités de garde, de surveillance et de protection, mais aussi d’inventaire, de cartographie, d’expertise voire d’ingénierie qui visent à préserver, conserver ou restaurer la nature. En se focalisant sur tout un ensemble d’acteurs et d’actrices dont la fonction consiste à s’occuper et à prendre soin, d’une manière ou d’une autre, de l’environnement – forestiers, garde-chasses ou garde-pêches, ingénieurs, administrateurs, scientifiques (écologues, climatologues, etc.) – l’idée serait non seulement de s’interroger sur les dynamiques de professionnalisation qui ont conduit à faire de la gestion de la nature un métier à part entière, mais aussi de relancer la discussion autour de l’histoire des « savoirs écologiques » détenus et produits par ceux qui travaillent au contact de la nature.
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Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Les propositions de jeunes chercheur.e.s sont particulièrement bienvenues. Les frais de mission seront ajustés en fonction du budget.
Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 signes maximum, court CV) devront être envoyées à sueur.poussiere@gmail.com avant le 1er décembre 2023. Une réponse sera donnée avant le 30 janvier 2024.
Bibliographie
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Comité d’organisation
Renaud Bécot (Sciences Po Grenoble/UMR 5194 Pacte)
Romain Grancher (CNRS/UMR 5136 Framespa)
Judith Rainhorn (Université Paris I/UMR 8058 CHS)
Solène Rivoal (INUC/UMR 5136 Framespa)
Comité scientifique
Didier Boisseuil (Université de Tours/EA 6298 Cethis)
Jack Bouchard, (Rutgers University, USA)
Camille Fauroux (UT2J/ UMR 5136 Framespa)
Adeline Grand-Clément (UT2J/EA 4606 PLH)
François Jarrige (Université de Bourgogne/ UMR 7366 LIR3S)
Claire Judde de Larivière (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Matti Leprêtre (EHESS/UMR 8211 Cermes3)
Thomas Le Roux (EHESS/UMR 8558 CRH)
Corine Maitte (Université Gustave Eiffel/ EA 3350 Analyse comparée des pouvoirs)
Charles-François Mathis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8066 IHMC)
Emmanuelle Perez-Tisserant (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Violette Pouillard (CNRS/ UMR 5190 Larha)
Marguerite Ronin (CNRS/UMR 7041 Arscan)
Francesca Sanna (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Alessandro Stanziani (EHESS/UMR 8558 CRH)
Laure Teullières (UT2J/ UMR 5136 Framespa)
Sandrine Victor (INUC/UMR 5136 Framespa)
Molly Warsh (University of Pittsburg)
Bruno Ziglioli (Université de Pavie)
RUCHE and AFHMT Joint Conference
Toulouse (France) – June 19-21, 2024
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Sweat and Dust. An environmental history of work and labour
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Call for papers
In the spring of 2020, the Covid-19 pandemic resulted in a slowdown in global traffic and a temporary disruption of a number of productive activities, leading to unprecedented environmental phenomena such as a temporary drop in greenhouse gas emissions and the incursion of wild animals into the heart of large cities around the world. In this context, the issue of work has become a major focus of public debate. Right from the start of the pandemic, the interruption of most productive activities provided an opportunity to reactivate the debate on the definition of essential needs and ‘front line’ workers facing the virus. After the lockdown, the ‘big quit’ phenomenon led to labour shortage in a wide variety of sectors and in areas as diverse as North America and South-East Asia. Often silent, this disengagement of many workers from their jobs has recently been expressed more loudly, notably through exhortations to quit occupations accused of worsening global warming. The experience of the pandemic and its consequences have provided material to question the meaning of work and its purposes in an environmental perspective (Coutrot and Pérez, 2022; Cukier et al., 2023). While work is frequently presented as a factor in the systematic degradation of nature, these various factors testify, on the contrary, to a deep interdependence between human activities and their environment.
The Réseau universitaire de chercheurs et chercheuses en histoire environnementale (RUCHE, French-speaking network in environmental history, founded in 2009) and the Association française pour l’histoire des mondes du travail (AFHMT, French network for work and labour history, founded in 2013), organize this international joint conference, which aims to put this interdependence into historical perspective. Its ambition is, on the one hand, to contribute to a stronger dialogue between these two major historiographical fields (work/labour and the environment) and, on the other hand, to bring back on the agenda the long-standing but yet unachieved project of an environmental history of work.
Background
Richard White suggested in the 1990s that ‘work, then, is where we should begin’ (White, 1996). He meant both the structured and purposive work provided by human societies and the work of nature itself and all the beings that inhabit it. Focusing in particular on the working practices of shepherds, peasants, woodcutters, fishermen and hunters, as well as industrial workers and miners, he emphasised how these practices had not only been the main historical vector in the transformation and understanding of the environment, but had also contributed to constantly redrawing the dividing lines between the wild and the domestic, or the natural and the artificial (White, 1996). Almost at the same time, Arthur McEvoy proposed an ‘ecological approach’ to the issues of hygiene and health in order to write a history of the ‘working environments’ of the past (McEvoy, 1995). Marco Armiero, as for him, urged historians of fishing to account for the ways in which the sea’s resources were activated, using a ‘cultural ecology’ approach paying attention to the dialectical structure of environments and forms of professional organisation (Armiero, 1998). In the wake of these proposals, a number of approaches have already been explored with a view to writing an environmental history of work. An initial body of research has been devoted to the issue of industrial hygiene, seen as a historical laboratory for examining the health conditions of workers and their living and working environments (Sellers, 1999; Moriceau, 2009; Massard-Guilbaud, 2010; Rainhorn, 2019). Other scholars have questioned the role of specific occupations in the production of scholarly or subaltern naturalist knowledge (White, 1995; Schneider, 2000; McKenzie, 2010; Barnett, 2020), as well as in the preservation of natural resources (Judd, 1997; Faget, 2011; Payne, 2013; Grancher, 2018; Rivoal, 2022). Others have shown the emergence of collective mobilisations combining social and environmental justice issues within the world of labour (Barca, 2015; Bécot, 2015; Davigo, 2017; Elsig et al., 2019). The global history of work/labour, which has emerged in recent years as a particularly dynamic research trend (van der Linden, 2012, 2022; Beckert, 2015; Lucassen, 2016; Stanziani, 2020, 2021), has highlighted the issues at stake and the historiographical potential of this field. Finally, more recent research has explored the imperial and colonial contexts in which forms of domination and labour are exerted both on nature and on those who are forced to exploit it in order to convert it into a resource (Demuth, 2019; Crawford, 2021; Fernando, 2022).
Meanwhile, a number of authors have attempted to develop a conceptual framework common to labour history and environmental history. Without explicitly referring to Tim Ingold’s ‘taskscape’ (Ingold, 1993; Gruppuso and Whitehouse, 2020), Thomas Andrews introduced the concept of ‘workscape’, a “concept [that] treats people as laboring beings who have changed and been changed in turn by a natural world that remains always under construction.” (Andrews, 2008: 125). Others have endeavoured to synthesise, in increasingly dense historiographical reviews, the main contributions of research undertaken at the crossroads of these two fields (Peck, 2006; Montrie, 2008; Barca, 2014; Brown and Klubock, 2014; Andrews, 2014; Bécot, 2022). Their interest lies in providing a comprehensive overview of the rich and diverse research conducted, but also in identifying shortcomings specific to the environmental history of work that they promote, the latter still being predominantly a human, muscular and masculine history in the modern Western nations.
The goal of this conference is to explore the avenues mentioned above and to open up new research perspectives while avoiding or correcting these reading biases, for example by focusing on animal labour and interspecies relations (Baratay, 2011; Jarrige, 2022), intellectual labour (Ribard, 2005; Dagget, 2019) or women’s labour (Schwerdtner Máñez and Pauwelussen, 2016). Paper proposals may: 1) cover all historical periods and geographical areas; 2) deal with a wide range of human and non-human workers involved in a variety of workplaces and relations; and 3) compare societies and periods regarding the diversity of their relations to ‘work’ and ‘nature’. The scientific committee will be particularly receptive to papers proposing a critical and decentred approach to these categories, which are rooted in Western culture. It will also ensure that the selected papers reflect a variety of approaches, disciplines (provided there is a historical perspective) and scales of analysis, from the micro-history of working environments to the global and connected history of occupational migration.
The papers may fall under one of the following headings, neither exhaustive nor restrictive.
Nature at work
One of the key challenges of the conference will be to reveal even more the ‘connections of our labor and nature’s labor’, as Richard White invited us to do in his 1996 seminal article. To achieve this, we will consider labour activities as a set of practices, knowledge, technologies and institutions that have historically contributed to the use of nature as a resource, i.e. to its exploitation, but also to its development and improvement with an aim to making it more productive. The links between methods of developing environments and social, political and professional patterns will certainly be at the heart of the discussion. The attempt, however, is to reformulate it through a series of questions concerning the work of nature itself. Investigations into the environmental history on the notions of nature’s ‘resources’, ‘gift’, ‘yield’ or ‘product’, for example, would undoubtedly help us to better historicise the representations of putting nature to work (Vatin, 2013; Arnoux, 2023). From another angle, it might be interesting to use animal studies to question the work of animals, whether wild (bees, beavers, termites, etc.) or domestic (horses, mules, dogs, etc.). A final avenue might be to consider how nature itself sets limits, or even resists, to its work, which may be opposed, or at least constrained, by the materiality of some environments, the seasonality of some processes or the reluctance of some species.
Working environments
Drawing on historical geography, numerous studies in history or rural anthropology have shown how agrarian or pastoral work has long shaped environments and landscapes, and must be seen as hybrid forms resulting from processes that are both natural and social (Digard, 1982; Barca, 2013; Stagno et al., 2021). William Cronon proposed to theorise this with the notion of ‘second nature’ in Nature’s Metropolis (Cronon, 1991). Authors in other fields of research have developed conceptual tools to consider the ecology of workplaces (McEvoy, 1995; Andrews, 2008), while the history of health has brought new questions to bear on the materiality of workplaces (Bluma and Rainhorn, 2015). On this basis, the aim of this conference is to explore the environmental history of workplaces and workspaces from the field to the factory, the ship or the mine. One option, among others, will be to examine the creation of environments through the work of humans and their non-human auxiliaries, with particular emphasis on the development, improvement and maintenance, of productive spaces and their infrastructures (such as dykes and canals, for example). We aim to understand here the routine management of these areas, which does not exclude paying attention to the way in which some extractive or industrial activities may have contributed to the degradation and pollution, or even the complete devastation of some areas, as in the case of intensive agriculture whose deleterious effects on soils have long been identified (Worster, 1979; Grove, 1995).
Socio-environmental conflicts at work
In the analysis of socio-environmental conflicts lies another possible promising approach for an environmental history of work. Few studies have focused on conflicts between socio-occupational groups over the use of a particular environment. Some authors have proposed the notion of ‘moral ecology’ in order to understand the driving forces behind these mobilisations (Jacoby, 2003; Santiago, 2006), but it would be useful to further investigate the tensions that may arise, for example, between farmers or fishermen and recent industrial workers during the industrialisation in specific areas: what kind of agreements are reached (or not) between these communities? Following on from recent work on the history of pollution (Jarrige and Le Roux, 2017) or health (Sellers, 1997; Markowitz and Rosner, 2002), it might also be interesting to consider cases where occupational and environmental health issues could be jointly researched. Finally, the environmental implications of deindustrialisation can be explored. On the one hand, the shutdown of factories that once played a key role in the social and economic life sometimes reveals the extent of nuisances that have long gone unspoken (Rainhorn and Dumontier, 2013; High et al., 2017; Marichalar, 2017). On the other hand, it can result in relocations to other countries, particularly in the global South (Sellers and Melling, 2012), a process that involves together an impact on the environment and the use of specific forms of labour.
Towards a history of environmental work
Lastly, the aim of this conference is to combine the approaches relating to an environmental history of work with those relating to what we propose to call a ‘history of environmental work’, considering as work the activities of guarding, surveillance and protection, but also of inventory, cartography, expertise and even engineering that aim to preserve, conserve or restore the natural environment. By focusing on a whole range of actors whose job it is to look after and care for the natural environment in various ways — foresters, game keepers or fisheries wardens, engineers, administrators, scientists (ecologists, climatologists, etc.) —, the aim is not only to examine the dynamics of increasing professional standards that have led to nature management becoming a profession in itself, but also to reopen the discussion on the history of the ‘ecological knowledge’ held and produced by those who work in contact with nature.
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The conference will be held in French and English. Proposals from doctoral candidates and early career researchers are particularly welcome. The travel expenses will be adjusted according to the budget.
Submissions (title of the paper, maximum 400 words abstract, short CV) should be sent to sueur.poussiere@gmail.com by December 1st, 2023. A reply will be given by January 30th, 2024.
References
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Organising Committee
Renaud Bécot (Sciences Po Grenoble/UMR 5194 Pacte)
Romain Grancher (CNRS/UMR 5136 Framespa)
Judith Rainhorn (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CHS – UMR 8058)
Solène Rivoal (INUC/UMR 5136 Framespa)
Scientific Committee
Didier Boisseuil (Université de Tours/EA 6298 Cethis)
Jack Bouchard, (Rutgers University, USA)
Camille Fauroux (UT2J/ UMR 5136 Framespa)
Adeline Grand-Clément (UT2J/EA 4606 PLH)
François Jarrige (Université de Bourgogne/ UMR 7366 LIR3S)
Claire Judde de Larivière (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Matti Leprêtre (EHESS/UMR 8211 Cermes3)
Thomas Le Roux (EHESS/UMR 8558 CRH)
Corine Maitte (Université Gustave Eiffel/ EA 3350 Analyse comparée des pouvoirs)
Charles-François Mathis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8066 IHMC)
Emmanuelle Perez-Tisserant (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Violette Pouillard (CNRS/ UMR 5190 Larha)
Marguerite Ronin (CNRS/UMR 7041 Arscan)
Francesca Sanna (UT2J/UMR 5136 Framespa)
Alessandro Stanziani (EHESS/UMR 8558 CRH)
Laure Teullières (UT2J/ UMR 5136 Framespa)
Sandrine Victor (INUC/UMR 5136 Framespa)
Molly Warsh (University of Pittsburg)
Bruno Ziglioli (University of Pavia)
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