Appel à candidatures
Chercheur(se) contractuel(le) post-doctorant(e) H/F Projet MAMA (INSHS CNRS)
Cette offre est disponible dans les langues suivantes :
Chercheur(se) contractuel(le) post-doctorant(e) H/F Projet MAMA (INSHS CNRS)
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Date Limite Candidature : mardi 28 juin 2022
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Informations générales
Référence : UMR8058-CAMBOU-011
Lieu de travail : AUBERVILLIERS
Date de publication : mardi 7 juin 2022
Type de contrat : CDD Scientifique
Durée du contrat : 18 mois
Date d'embauche prévue : 1 septembre 2022
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : entre 2817,49 et 3970,53 € bruts mensuels selon expérience
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : Indifférent
Missions
Recherche :
• Participer à un collectif de travail, à l'élaboration et à la gestion de projets dans le cadre de l'équipe MAMA (réunions du comité de pilotage, réunions scientifiques).
• Localiser les sources textuelles, graphiques, iconographiques, sonores (orales), transmises sur tout type de support qui permettront d'enrichir la connaissance sur le sujet.
Valorisation de la recherche :
• Valoriser les résultats auprès du monde de la recherche
• Co-organiser et contribuer à des manifestations scientifiques
Activités
- Recherche
• Dépouiller certains fonds archivistiques et documentaires (Paris, Londres, etc.)
• Assurer une veille scientifique
• Participer à l'élaboration et à la coordination du projet
- Valorisation de la recherche et diffusion de résultats de la recherche
• Valoriser les résultats auprès du monde de la recherche : concevoir, réaliser et alimenter un carnet de recherche numérique/blog présentant le projet (type Hypothèses)
• Co-organiser deux à trois workshops au cours du projet
• Diffuser les résultats auprès du public : concevoir et réaliser une exposition itinérante (Maison française d'Oxford/Campus Condorcet) valorisant avec pertinence les connaissances acquises
• Contribuer à la diffusion des connaissances auprès du monde de la recherche et du public, par des publications personnelles et collectives, en particulier l'ouvrage collectif illustré prévu au terme du projet
Compétences
Connaissances
• Bonnes connaissances dans le domaine de l'histoire sociale de la France et de l'Europe du XVIIIe au XXIe siècles, en particulier dans le domaine de l'histoire du travail, de l'histoire de la médecine, de l'histoire environnementale, de l'histoire des savoirs scientifiques et de l'histoire des politiques publiques en matière socio-sanitaire.
• Excellente maîtrise des pratiques de recherche en archives
• Connaissances générales du réseau des institutions de recherche et d'archives, France, Royaume-Uni.
Compétences opérationnelles
• Excellente maîtrise de l'anglais (niveau C1) et, si possible, d'une autre langue (niveau B2)
• Utilisation des méthodes de prospection et d'inventaire des sources historiques et culturelles
• Utilisation des outils numériques fondamentaux (Word press, etc.)
• Compétences rédactionnelles et éditoriales
Diplôme réglementaire exigé
Doctorat en Histoire et/ou Histoire des sciences
Contexte de travail
La pandémie de Covid-19 a fait surgir dans le quotidien de milliards d'hommes et de femmes sur la planète un nouvel objet matériel, le masque facial, destiné à limiter les contaminations virales responsables de la diffusion de la maladie. Depuis le printemps 2020, le masque a fait l'objet de controverses sur son efficacité, d'instrumentalisation politique en régime d'incertitude scientifique, d'une politique de fabrication industrielle et de diffusion à grande échelle, de recettes de fabrication artisanale diffusées sur les réseaux sociaux, d'une mise en cause de son innocuité, etc. Le masque facial s'est imposé à une vitesse vertigineuse comme un dispositif socio-technique fondamental de notre quotidien, à l'échelle globale.
Pourtant le masque facial fait partie de l'arsenal de protection contre les maladies infectieuses et contre les poussières depuis des siècles. Si vient immédiatement à l'esprit la silhouette du médecin vénitien luttant contre la peste et se protégeant des effluves morbides grâce à son bec truffé d'herbes aromatiques, des dispositifs de protection, en particulier dans le cadre du travail artisanal puis industriel, ont existé antérieurement. Le XVIIIe siècle qui a vu se développer une recherche importante de dispositifs de protection contre les poussières et les « miasmes » en même temps que s'est transformée la perception de l'air et que sont apparues des études sur le phénomène physiologique de la respiration. Depuis la fin du XVIIIe siècle, inventivité, perception scientifique et maîtrise technique se sont conjuguées pour créer des masques polymorphes, dont on a discuté la forme, la texture, les mécanismes de fonctionnement et les capacités de filtrage, objet destiné à jouer l'interface entre le corps humain et l'air corrompu et qui a donné lieu à une abondante iconographie. D'abord dans la sphère médicale et hospitalière, puis dans celle du travail pollué par les poussières et les émanations toxiques (mines, chimie, etc.), les masques, ventilateurs, respirateurs, scaphandres ont constitué un arsenal matériel dont l'évolution est elle-même soumise aux transformations des savoirs scientifiques. Loin d'être une histoire linéaire, celle de l'invention, de la fabrication et de l'usage des masques témoigne qu'ils sont un objet scientifique et technique dépendant de quantités de facteurs : la perceptibilité des risques véhiculés par l'air, la perméabilité du corps humain par l'intermédiaire de la bouche et du nez, les cultures du travail et les mises en danger dans le cadre professionnel, les pratiques culturelles liés à la place des individus dans la collectivité (distanciation physique, etc.). Ils correspondent, à bien des égards, au processus d'individualisation de la gestion des risques qui accompagne la société hygiéniste en voie de médicalisation depuis la fin du XVIIIe siècle, processus d'individualisation qui culmine avec la responsabilité laissée aux individus de se procurer ces masques, rarement (mais parfois et dans certains lieux/pays) distribués.
Aujourd'hui, alors que le consensus scientifique privilégie de plus en plus la contamination aéroportée du coronavirus responsable de la Covid-19, les masques apparaissent comme l'un des alliés de la reprise de l'activité économique et de la vie sociale, l'un des instruments socio-techniques de la sortie (durable ?) de la pandémie. Si certains opposants aux contraintes sanitaires imposées par les états refusent de le porter, il est au contraire promu par d'autres comme plus protecteurs des libertés publiques que les applications de traçage numérique censées lutter contre la propagation du virus. L'irruption de ce dispositif de protection dans la vie quotidienne pose également la question de sa pérennité dans le paysage social, en prévision de futures pandémies. Le projet se situe ainsi au carrefour de l'histoire de la médecine (épidémies, contagion, prévention), de l'histoire économique (fabrication, réseaux de distribution, prix), de l'histoire environnementale (déchets, recyclage) et de l'histoire sociale (adaptation, éducation, résistances). Relire aujourd'hui l'histoire des masques de protection depuis trois siècles consiste à interroger les problématiques liant technique et santé, valeur de la vie humaine, politiques de populations, inégalités sociales et sanitaires à l'échelle globale. Une manière pour la recherche historique de réinvestir, au sens propre, la place publique.
Le projet est, dans cette phase initiale, essentiellement centré sur une comparaison France/Royaume-Uni, sans s'interdire des incursions dans d'autres espaces géographiques européens et aires culturelles pertinentes, selon les pistes archivistiques et historiographiques qui seront mises au jour.
Contraintes et risques
• Ergonomie
• Risques liés au travail isolé
• Missions courtes à l'étranger à prévoir (notamment Royaume-Uni), financées sur le budget du projet/budget de fonctionnement de MAMA
Informations complémentaires
Le CHS est aujourd'hui un laboratoire de recherche soucieux d'éclairer l'histoire sociale, culturelle, politique des sociétés urbaines et des mouvements sociaux. Depuis les années 1990, notre Unité mixte de recherche CNRS-Université Paris 1 (UMR 8058) a accordé une importance considérable à la question des territoires et s'est aussi engagée dans le renouvellement, d'une part, de l'histoire culturelle et patrimoniale et, d'autre part, de l'histoire coloniale et postcoloniale.
Le CHS est resté un laboratoire d'intervention sociale et de diffusion de la recherche auprès d'un large public. Il continue ainsi à travailler non seulement avec les syndicats mais aussi avec de nombreuses organisations et institutions couvrant le vaste domaine des politiques publiques et des actions sociales et culturelles.
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