L’histoire de la santé en art
Rencontre
La séance aura lieu le jeudi 14 avril 2022 à 12h00 (heure de Montréal).
En ligne.
Entrée libre et gratuite
Inscription : https://framaforms.org/a-la-rencontre-des-historiennes-de-la-sante-hiver-2022-1640825458
À l’occasion de sa dixième année d’existence, le réseau de recherche Historien.nes de la santé a décidé de partir à la rencontre de celles et ceux qui font, mais surtout qui renouvellent le champ de l’histoire de la santé en français. Pour la neuvième séance de ce nouveau cycle de conférences intitulé « À la rencontre des historien.nes de la santé », il sera question de l’histoire de la santé en art
Autour des interventions de Laura Pennanec'h (EHESS) et Thibault Boulvain (Science Po)
Laura Pennanec'h (EHESS) : L’œil du médecin et la main du peintre. La mise en scène du diagnostic médical dans la peinture néerlandaise du XVIIe siècle
Ma thèse porte sur les scènes de soin peintes à Leyde, dans les Provinces-Unies, entre 1630 et 1700 et s’intéresse aux discours médicaux comme picturaux portés sur les corps malades. Dans cette présentation, je reviens sur un événement-clé que les peintres mettent en image dans leurs œuvres : le moment du diagnostic, lorsqu’un soignant pose un discours sur l’état de santé du malade. Je m’intéresse à ce processus, à l’élaboration d’un propos qui vient traduire les symptômes en mots et, parallèlement, à la traduction visuelle qu’en font les peintres. Chaque médium, qu’il s’agisse d’une visite médicale consignée à l’écrit ou d’un tableau qui la met en image, questionne la manière dont les malades sont évalués et catégorisés dans la société néerlandaise du 17e siècle. En outre, je m’interroge plus largement sur ce qu’implique de faire une thèse en histoire de la médecine avec des sources artistiques.
Thibault Boulvain (Science Po) : L’art en sida. 1981-1997
La crise du sida est un tournant majeur de l'histoire contemporaine, en art aussi. Nous nous intéresserons à son impact sur les artistes et activistes américains et européens, du premier recensement des cas de la maladie, en 1981, à la révolution thérapeutique de la fin des années 1990.
De Cindy Sherman à Derek Jarman, de Niki de Saint Phalle à Jeff Koons, de Gilbert & George à Jenny Holzer, de Michel Journiac à David Wojnarowicz, d'Izhar Patkin à Zoe Leonard, ou dans ce que produit ACT UP, on repère le même saisissement dans les représentations qui ne pouvaient alors plus être les mêmes, et pour cause.
Les images sont habitées par tout ce qui travaillait les sociétés occidentales au temps de l'épidémie, et d'abord le pire d'elles-mêmes, qui se défoulait dans un espace social miné par la crise. Elles s'en souviennent, comme des forces de résistance qui lui furent opposées. Elles sont les témoins de la volonté intraitable de ne rien céder, mais également de sortir par tous les moyens d'une situation bloquée.
À partir de très nombreuses représentations visuelles, ce récit de la crise épidémique ouvre ainsi sur une histoire politique, économique et sociale de cette époque fatalement hantée par la catastrophe.
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