Les nouveaux territoires de la folie

Les nouveaux territoires de la folie

Rencontre

Organisée par le réseau Historien.nes de la santé

Autour des interventions de Raphaël Gallien (Université de Paris) et Gregory Dufaud (IEP Lyon / LAHRA)

La séance aura lieu le jeudi 16 décembre 2021 à 12h00 (heure de Montréal).

En ligne.  Entrée libre et gratuite



Inscription : https://framaforms.org/a-la-rencontre-des-historiennes-de-la-sante-automne-2021-1624283805





Raphaël GALLIEN (Université de Paris\ Cessma) : Corps malades, corps politiques : la folie colonisée (Madagascar, 1912-1955)

Après une brève présentation de la situation malgache du point de vue psychiatrique, j’interrogerai ce que peut nous dire le fou de la situation coloniale et de ses horizons sociaux et politiques au quotidien. Pour ce faire, je m’appuierai sur l’itinéraire de quatre indigènes, une femme et trois hommes, internés durant les années 1920. Loin d’être pensé comme une simple succession de cas, l’objet de ma démonstration est de dégager le fil conducteur qui traverse ces trajectoires : tous s’effondrent au moment où la promotion sociale tant attendue se révèle inatteignable. La folie se fait alors l’expression d’un désir d’appartenance symboliquement apte à concurrencer le statut du colonisateur. Revenir sur ces situations et « l’usage de la raison qui en découle », c’est approcher le quotidien colonial dans tout ce qu’il a de plus banal à l’échelle individuelle. Progressivement, c’est tout une subjectivité indigène qui se dessine.




Gregory Dufaud (IEP Lyon / LARHRA) : Une histoire de la psychiatrie soviétique

Cette intervention présentera l’enquête que j’ai menée sur la psychiatrie soviétique et qui a donné lieu à un livre, intitulé Une histoire de la psychiatrie soviétique. Ce livre explore les relations entre la psychiatrie et le régime soviétique à travers trois questions : la place des psychiatres au sein du projet transformatif soviétique, la protection accordée aux individus investis dans la réalisation d’une société nouvelle, et le rôle des psychiatres dans la fabrication des normes sociales et politiques. L’ouvrage est organisé en quatre parties : après un court cadrage historique et méthodologique, il traite de l’ambition de la médicalisation de la folie, puis de la controverse qui oppose psychiatres et physiologiste et enfin des conséquences, y compris dans la lutte contre les « protestataires », de l’introduction des traitements chimiques.