Anne CAROL
Jérôme Million
224 Pages
2021
2-84137-383-3 -
Le 31 décembre 1882, peu avant minuit, Léon Gambetta meurt. Le 2 janvier, le gouvernement envoie pas moins de treize médecins qui viennent procéder à l’autopsie du tribun. Si la tombe du «père de la république» est demeurée à Nice et son cœur transféré au Panthéon, on ne retrouva pas sa tête et c’est un corps mutilé qui est enterré. Le corps de Gambetta était déjà surexposé de son vivant: c’est le corps d’un tribun, soupçonné avant sa mort de tentations césaristes, un corps qui incarne à la fois la République (qu’il a fondée) et la nation (qu’il a défendue). Retracer les tribulations de ce corps permet de déplier les tensions dans le traitement du patient (choix des moyens thérapeutiques, gestion de la vérité), puis du cadavre (prélèvement de pièces anatomiques et/ou de reliques, culte familial des morts ou culte des grands hommes), et au-delà d’explorer les frontières entre corps privé et corps public.
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