Appel à communications
Université Bretagne Sud, Lorient
19-20 septembre 2019
Cet événement se veut le fruit de la rencontre de deux domaines de recherche fortement renouvelés ces dernières années en histoire ancienne : l’histoire des aristocraties, par la définition d’un groupe social, de ses modalités de représentations et des questions de prestige, d’honneur et de déshonneur qui lui sont associées1 ; et celle du corps, et particulièrement du corps, blessé, souffrant, atteint2. Ce colloque a pour vocation d’étudier cette notion de blessure dans son acception la plus large : à la fois en tant que lésion, compromission de l’intégrité du corps, mais aussi comme atteinte morale, coup porté à l’amour propre. Associée à une catégorie sociale particulière, celle des aristocrates, la blessure apparaît comme pourvoyeuse de questionnements scientifiques pertinents pour l’historien de l’antiquité.
Cet événement se veut le fruit de la rencontre de deux domaines de recherche fortement renouvelés ces dernières années en histoire ancienne : l’histoire des aristocraties, par la définition d’un groupe social, de ses modalités de représentations et des questions de prestige, d’honneur et de déshonneur qui lui sont associées1 ; et celle du corps, et particulièrement du corps, blessé, souffrant, atteint2. Ce colloque a pour vocation d’étudier cette notion de blessure dans son acception la plus large : à la fois en tant que lésion, compromission de l’intégrité du corps, mais aussi comme atteinte morale, coup porté à l’amour propre. Associée à une catégorie sociale particulière, celle des aristocrates, la blessure apparaît comme pourvoyeuse de questionnements scientifiques pertinents pour l’historien de l’antiquité.
Les pistes thématiques à explorer sont variées : l’atteinte au corps des aristocrates, leurs blessures mentales, psychiques ; qu’elles soient la résultante d’un traumatisme ou d’une dégénérescence ; mais aussi les coups portés à l’honneur. Il conviendra de se pencher sur les conséquences de ces phénomènes en envisageant, notamment, le rôle de ces blessures dans la construction de soi et dans l’élaboration des individualités, leur fonction dans l’édification de mémoires corporelle et familiale, ainsi que dans la fabrique d’une identité valorisée, voire d’exempla (comme les blessures honorables des « héros » des premiers temps de la République romaine) ou au contraire du déshonneur et de la déchéance (en raison du regard du corps social et des pairs).
Si le coeur du projet concerne l’époque républicaine, les propositions sur l’époque impériale pourront être acceptées, afin d’étudier les blessures aristocratiques sur le temps long. Les propositions de communications pourront s’inscrire dans les axes suivants (sans exclusive cependant, ceux-ci pouvant d’ailleurs ponctuellement se recouper) :
- Un premier axe s’intéressera aux dommages corporels (physiques et mentaux) pouvant toucher les aristocrates en tant que simples privati ou dans la spécificité des charges qu’ils sont, par leur qualité, amenés à occuper : commandement des troupes, magistratures, prêtrises… Le corps et l’esprit des aristocrates seront ainsi envisagés à l’épreuve du champ de bataille, de la Ville, de la vieillesse mais aussi du corps social qu’ils servent, représentent, dans lequel ils s’inscrivent mais avec lequel ils peuvent aussi entrer en opposition.
- La mémoire corporelle et familiale. Les grandes lignées aristocratiques se caractérisent notamment par des normes comportementales marquées par le service de la res publica et par la culture des exempla. Les conduites remarquables sont effectivement érigées en modèles à suivre. La question des défaillances, des blessures, des infirmités et de la vieillesse mérite alors d’être posée. La revendication et l’instrumentalisation de cet héritage ancestral nécessitent des stratégies identitaires spécifiques.
- L’injure de l’invective physique à la blessure d’amour propre. La question de la vulnérabilité physique et psychique des membres de l’aristocratie pourra être plus particulièrement examinée. Rudoyer l’adversaire, par les mots ou les gestes, semble être devenu une norme dans la vie publique à partir de l’époque médio-républicaine qui fait de la vulnérabilité de l’autre une arme politique dont l’éloquence a pu apparaître comme l’un des principaux agents.
- L’injure de l’invective physique à la blessure d’amour propre. La question de la vulnérabilité physique et psychique des membres de l’aristocratie pourra être plus particulièrement examinée. Rudoyer l’adversaire, par les mots ou les gestes, semble être devenu une norme dans la vie publique à partir de l’époque médio-républicaine qui fait de la vulnérabilité de l’autre une arme politique dont l’éloquence a pu apparaître comme l’un des principaux agents.
Cette réflexion se veut l’occasion de donner la parole à des jeunes chercheurs (doctorants et jeunes docteurs) en Histoire romaine et en littérature grecque et latine. Les communications auront vocation à être publiées.
Les propositions de communication doivent être rédigées en français et sous la forme d’un résumé de 500 mots maximum. Ces propositions doivent être accompagnées d’un bref curriculum vitae et d’une attestation du directeur de recherche pour les doctorants. Le dossier doit être envoyé à Caroline Husquin (caroline.husquin@univ-lille.fr) et à Cyrielle Landrea (cyrielle.landrea@univ-ubs.fr).
Date limite d’envoi des propositions : 01 avril 2019
Réponse pour la participation au colloque : 15 avril 2019
Le colloque aura lieu à l’Université Bretagne Sud à Lorient dans la Maison de la Recherche, sur deux journées, les 19 et 20 septembre 2019. L’hébergement, à hauteur d’une nuitée, est pris en charge par les organisateurs et une partie des frais de transport à hauteur d’une centaine d’euros maximum pour les candidats ne pouvant recevoir le soutien d’un laboratoire de rattachement.
1 Des actes de colloque ont récemment réinvesti la notion de prestige
(F. Hurlet, I. Rivoal et I. Sidéra, Le prestige. Autour des formes de la
différenciation sociale, Paris, 2014). Pour l’importance de l’honneur,
cf. M. Jacotot, Question d’honneur. Les notions d’honos, honestum et
honestas dans la République romaine antique, Rome, 2013.
2 Les références sont nombreuses, citons simplement quelques publications collectives récentes en langue française : F. Collard, É. Samama (dir.), Handicaps et sociétés dans l’Histoire : l’estropié, l’aveugle et le paralytique de l’Antiquité aux temps modernes, L’Harmattan, Paris, 2010 ; L. Bodiou, V. Mehl, M. Soria (dir.), Corps outragés, corps ravagés de l’Antiquité au Moyen Âge, Brepols, Turnhout, 2011 ; A. Allély (dir.), Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité. Dossier paru dans la revue Pallas, 106, 2018.
2 Les références sont nombreuses, citons simplement quelques publications collectives récentes en langue française : F. Collard, É. Samama (dir.), Handicaps et sociétés dans l’Histoire : l’estropié, l’aveugle et le paralytique de l’Antiquité aux temps modernes, L’Harmattan, Paris, 2010 ; L. Bodiou, V. Mehl, M. Soria (dir.), Corps outragés, corps ravagés de l’Antiquité au Moyen Âge, Brepols, Turnhout, 2011 ; A. Allély (dir.), Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité. Dossier paru dans la revue Pallas, 106, 2018.
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