mardi 15 janvier 2019

Race et psychiatrie

Race et psychiatrie. Histoire des sociétés post-esclavagistes (Brésil, États-Unis, Madagascar, Algérie 1900-1960)

Journée d'étude organisée au CESSMA, Université Paris Diderot, par Aurélia Michel. 


vendredi 25 janvier 2019

Université Paris Diderot
Bâtiment Olympe de Gouges, salle M019
7 place Paul Ricoeur 
Paris, France (75013) 


Dans la construction d’une science de l’homme qui se développe depuis le milieu du 18e siècle, le discours médical n’a cessé de progresser, donnant à la psychiatrie et la race scientifique un rôle important dans l’élaboration des savoirs anthropologiques et sociologiques. À partir de la fin du 19esiècle, la science médicale opère une forte articulation entre race et pathologie mentale, en particulier depuis les sociétés post-esclavagistes et post-coloniales, dans lesquelles la notion de race occupe alors un espace politique, social et intellectuel déterminant. Cette articulation sert tout autant un projet de contrôle social et de domination des populations racisées qu’elle permet de mettre à l’épreuve de l’expérience l’hypothèse physiologiste de la folie et de la race. Lors de cette séquence qui s’achève après la seconde guerre mondiale, à partir de laquelle la psychiatrie comme les sciences humaines se placent dans un rapport inversé avec la race et la folie, on peut identifier un moment charnière au tournant des années 1930, au cours duquel la « découverte de l’inconscient » par les scientifiques permet de « déphysiologiser » la race pour mettre en évidence les constructions culturelles, anthropologiques et sociologiques des comportements humains, et ainsi interroger l’ordre social. Au cours de cette journée, nous souhaitons discuter cette chronologie et les enjeux de l’interaction entre savoirs sur la race et sur la folie. Pour cela, nous confronterons différents terrains, tous traversés par la question raciale qui fait suite à l’abolition de l’esclavage et l’égalité théorique des droits dans ces États-nations : dans la France coloniale à Madagascar et en Algérie, aux États-Unis et au Brésil, autant d’endroits où la race pose en elle-même la question du politique et l’enjeu de l’émancipation. Chaque fois, nous observerons les acteurs de cette révolution intellectuelle, la plupart médecins et praticiens mais aussi patients, militants, sociologues, dans leurs pratiques et selon leur propre situation raciale et professionnelle dans ces différentes sociétés.



9h30 : Accueil et introduction par Didier Nativel (directeur du CESSMA) et Aurélia Michel (CESSMA)

10h Élodie Grossi, Université Paris Diderot, URMIS/LARCA, Race, droits civiques et psychiatrie aux États-Unis : les actions en justice menées par la NAACP pour la défense des patients noirs internés dans les hôpitaux sudistes ségrégués (1920-1960)

11h Raphaël Gallien, Université Paris Diderot, Master Histoire et civilisations comparées, Le fou colonisé ? Penser la race au détour de la folie à partir d’Anjanamasina (Madagascar, 1900-1960)

12h Ynaê Lopes dos Santos, Fundação Getúlio Vargas, CPDOC (Rio de Janeiro), Race and Insanity in Juliano Moreira’s work

13h-14h30 Pause déjeuner

14h30 Aurélia Michel, Université Paris Diderot, CESSMA/URMIS, Race, hygiénisme et émancipation au Brésil (1900-1940)

15h30 Matthieu Renault, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, LLCP, Psychopathologie du racisme : Baruk, Mannoni, Fanon

16h30 Discussion avec Paul Schor (Université Paris Diderot, LARCA), Didier Nativel (Université Paris Diderot, CESSMA), Rafael Soares Gonçalves (PUC-Rio de Janeiro)

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