samedi 19 janvier 2019

Biologie et médecine au prisme de l'épistémologie historique

La philosophie des sciences du vivant. Biologie et médecine au prisme de l'épistémologie historique.



Appel à Communications




5èmes Journées d’études sur l’Épistémologie Historique

Paris, 16-17-18 mai 2019


École doctorale de Philosophie ED 280
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques
(UMR 8590, Paris 1/CNRS)

Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne,
Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne (UMR 8103, Paris 1)


Depuis plusieurs années, les questions que la biologie et la médecine posent à la philosophie ont connu un net regain d’intérêt à l’échelle internationale. Les sciences biomédicales sont ainsi (re)devenues des objets d’investigation privilégiés au sein de traditions de recherche aussi différentes que l’épistémologie historique et la philosophie analytique. Si l’intérêt pour les vivants et la vie a toujours existé du côté de l’épistémologie historique, comme en témoignent par exemple les œuvres d’Auguste Comte ou de Georges Canguilhem, il est en revanche bien plus récent pour la philosophie d’orientation analytique. Dans un tel contexte, l’essor, depuis les années 1980, de la philosophie de la biologie n’en est que plus spectaculaire.

Un aspect particulièrement saillant de ces nouveaux travaux sur la biologie et la médecine est leur ambition d’intervenir le plus directement possible dans certaines dimensions des débats scientifiques contemporains. Comme si les développements de la science – et en particulier ceux de la biologie moléculaire et de la théorie de l’évolution – appelaient à questionner à nouveau certaines catégories traditionnelles comme celle d’organisme, d’individu, d’espèce, ou d’autres plus récentes, au premier rang desquelles les concepts de gène ou de cellule.

La position épistémologique particulière de la biologie explique aussi qu’elle constitue un lieu privilégié pour toute réflexion sur la normativité et le statut des normes, leur définition entre nature et société. Il n’est dès lors pas surprenant que les avancées de la biologie soient autant de nouvelles questions adressées à la société sur les plans éthiques et politiques. L’impressionnant développement des techniques médicales et des biotechnologies n’en finit pas d’interroger des notions de sens commun comme celles de « vie », « santé » ou « maladie ». De leur côté, les progrès des neurosciences, en particulier dans la localisation cérébrale des fonctions mentales, posent à la philosophie le défi d’une réflexion sans cesse à reprendre sur le « moi » et l’identité personnelle. La clarification ces notions et des enjeux attenants intéresse au premier chef l’espace public de nos sociétés contemporaines.

Enfin, la réflexion philosophique rencontre aussi très directement le problème des conditions de possibilité d’une authentique science des vivants. Cette question a traversé une part importante de l’histoire de la philosophie, depuis Kant jusqu’à Rheinberger et Müller-Wille, en passant par Bergson et Canguilhem. L’ancienne alternative entre mécanisme et vitalisme demande aujourd’hui à être retravaillée, à la faveur notamment de perspectives plus organicistes étroitement liées pour certaines à l’essor de la biologie des systèmes ou biologie intégrative.

Ce sont ces thématiques qui seront au cœur des cinquièmes Journées d’étude sur l’Epistémologie Historique. Comme les années précédentes, nous souhaitons que le sujet retenu soit l’occasion d’une rencontre entre des philosophes et historiens des sciences aux options méthodologiques variées. Nous désirons donc recevoir des propositions adoptant dans des proportions diverses une approche historique et/ou analytique appliquée à la clarification critique de certains des concepts les plus centraux des sciences biomédicales. Une nouvelle fois, une attention particulière sera donnée aux interventions qui proposent de discuter la distinction ainsi que les possibles rapports ou échanges entre épistémologie historique et tradition analytique, c’est-à-dire en l’occurrence entre « philosophie biologique » et « philosophie de la biologie ».

Les propositions d’interventions (max 500 mots, plus une courte présentation du candidat) sont à nous faire parvenir, avant le 11 février 2019 (date de réponse le 1 mars), en format word ou pdf à epistemologiehistorique@gmail.com. Les deux langues des journées seront le français et l’anglais.

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