vendredi 4 mai 2018

Le transfert des savoirs médicaux

De Bagdad à Constantinople – Le transfert des savoirs médicaux (XIe-XVe s.)


Colloque


Jeudi 24 et vendredi 25 mai 2018



UNIVERSITE DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE
Bâtiment 13 - Salle polyvalente
9 Boulevard de la Paix, 51100 Reims

BIBLIOTHEQUE CARNEGIE
Auditorium
2 Place Carnegie, 51100 Reims


Le colloque, De Bagdad a Constantinople – Le transfert des savoirs médicaux (XIe-XVe s.), se tient le jeudi 24 et vendredi 25 mai 2018 à Reims, et propose de mieux cerner les contours d'un mouvement d’hybridation culturelle. Il existe dans les manuscrits de nombreux textes parfois encore inédits qui se donnent comme des traductions de l’arabe, du syriaque ou du persan. Que contiennent ces textes ? Qui en furent les traducteurs ? Quels auteurs arabes ou quels types de textes ont-ils privilégiés ? Quelles méthodes ont-ils utilisées ? Quels rôles ont joués les lexiques botaniques bilingues ou trilingues ? De manière plus diffuse, on peut aussi déceler les emprunts moins explicites à des théories arabes dans les traités médicaux byzantins.

Dans le récit occidental de la translatio studiorum, on ne prête souvent aux Byzantins qu’un rôle limité : ils ont copié et préservé les textes grecs de l’Antiquité dans leur langue originale. Ils sont restés en marge du vaste mouvement de traduction qui a véhiculé les savoirs d’une rive à l’autre de la Méditerranée à mesure que se déplaçaient les centres du pouvoir. Les études récentes ont approfondi les modalités de ces triples (grec-syriaque-arabe) puis doubles traductions (grec-latin, arabe-latin, arabe-hébreu) et permis de préciser le contexte culturel de leur production dans lesquels elles avaient été commanditées. Cette nouvelle cartographie des voies de transmission du savoir invite à réexaminer l’attitude des Byzantins face à ce phénomène dont ils furent contemporains.

Entre le XIe et le XVe siècle, les savants byzantins ne se sont pas contentés de perpétuer l’héritage hellénique et patristique, ils ont aussi emprunté à leurs voisins arabes, persans, turcs ou latins des textes et des savoirs de leur temps. Pour le XIe siècle, on peut citer le cas de Syméon Seth traducteur de Kalila wa Dimna, le chef-d’œuvre de la littérature arabe. À la fin du XIIIe siècle, Maxime Planude a traduit Ovide, Macrobe ou Boèce en grec byzantin, afin de rendre accessibles aux hellénophones les grands textes littéraires du cursus latin.

Dans le domaine de la médecine, ces échanges furent particulièrement féconds. Comme les Latins, les Byzantins ont reconnu les progrès de la science arabe et ils ont éprouvé le besoin d’importer ces nouveautés scientifiques. Ce phénomène mal connu se manifeste sous différentes formes : ambassades, séjours d’études en terre d’islam, importation de produits pharmacologiques, constitution de lexiques botaniques, traductions ou adaptations de textes arabes et persans (uroscopie, sphygmologie, botanique, diététique, pharmacologie, etc.).

Ce colloque se propose de mieux cerner les contours de ce mouvement d’hybridation culturelle. Il existe dans les manuscrits de nombreux textes parfois encore inédits qui se donnent comme des traductions de l’arabe, du syriaque ou du persan. Que contiennent ces textes ? Qui en furent les traducteurs ? Quels auteurs arabes ou quels types de textes ont-ils privilégiés ? Quelles méthodes ont-ils utilisées ? Quels rôles ont joués les lexiques botaniques bilingues ou trilingues ? De manière plus diffuse, on peut aussi déceler les emprunts moins explicites à des théories arabes dans les traités médicaux byzantins.
Programme

Jeudi 24 mai 2018 à l'université de Reims Champagne-Ardenne

9h15 – Accueil des participants
9h30 – Allocution de bienvenue
09h45 – Frederick LAURITZEN (Venise, Scuola Grande di San Marco), « Les débats byzantins sur la médecine au XIe siècle »
10h30 – Jakub SYPIANSKI (Johannes Gutenberg-Universität Mainz), « La connotation du savoir médical arabe dans la société constantinopolitaine du XIe siècle »

11h15 – Pause
11h30 – Thibault MIGUET (Paris, EPHE, PSL, IRHT), « Une traduction grecque inédite de la Risāla fī al-nisyān wa ‘ilājihi (Sur l’oubli et son traitement) d’Ibn al-Ǧazzar »

12h15 – Déjeuner (Buffet)
14h – Mario LAMAGNA (Naples, Università Federico II), « Uroscopia araba in greco »
14h45 – Stavroula GEORGIOU (Athènes), « Le traité urologique byzantin De urinis de Jean Zacharias Actouarios »

15h30 – Pause
15h45 – Brigitte MONDRAIN (Paris, EPHE, PSL), « La traduction d’antidota à partir du persan dans le Marcianus gr. V 8 »

17h30 – Visite des caves du champagne Lanson (66, rue de Courlancy)

20h – Dîner à la brasserie Excelsior (96, place Drouet d’Erlon)

Vendredi 25 mai 2018 – Bibliothèque Carnegie - Auditorium
10h – Marie CRONIER (Paris, IRHT) et Antoine PIETROBELLI (Université de Reims Champagne-Ardenne), « Influences arabes dans le traité de Syméon Seth Sur les facultés des aliments »
11h – Alessia GUARDASOLE (Paris, CNRS, UMR 8167) et Antoine PIETROBELLI, « Un traité inédit de Syméon Seth : le De vita sana et ses sources »

12h – Déjeuner au restaurant Le Saint-Julien (47, rue Eugène Desteuque)
14h30 – Barbara ZIPSER (Royal Holloway, University of London), « The use of non-Latin alphabets in the transmission of Simon of Genoa’s Clavis Sanationis »
15h15 – Matteo MARTELLI (Università di Bologna), « Du syriaque à l’arabe, du latin au grec : le De plantis attribué à Aristote et ses traductions »

Responsables scientifiques
Marie CRONIER (CNRS, IRHT)
Alessia GUARDASOLE (CNRS, UMR 8167 « ORIENT ET MÉDITERRANÉE »)
Antoine PIETROBELLI (UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE/CRIMEL/IUF)

Contact et informations

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