samedi 17 février 2018

Héliopolis, laboratoire du social

Héliopolis, laboratoire du social

Appel à communication

2-3 juin 2018
Centre d’art villa Noailles
Hyères, France (83) 

Accueillies à la villa Noailles à Hyères et organisées sur deux jours, avec visite et table ronde sur l’ile, ces journées d’étude entendent situer l’histoire d’Héliopolis dans le cadre plus général de l’évolution de la société européenne.

Depuis sa création sur l’ile du Levant en 1931 Héliopolis qui fait figure de premier centre naturiste mondial a été le lieu d’expérimentations sociales tout azimut. Aux principes de l’hygiénisme des débuts qui entendaient promouvoir un nouveau mode de vie fait d’activités culturelles, artistiques, sportives, de végétarisme et de nudité s’est superposé après-guerre les prémices du mouvement de libération des mœurs et des relations intersexes.

Le colloque du 2 juin réunira une dizaine de spécialistes et sera l’occasion d’une exposition d’archives, de photographies et de documents préparé par Jean-Pierre Blanc, Jean da Silva et Bernard Andrieu. La soirée du 2 sera consacrée à une projection de film sur l’Ile du levant sur sa représentation dans les films autour d’un débat animé par Jean Pierre Blanc.

La journée du 3 juin sera une visite de l’ile avec une table ronde autour de l’histoire et des cultures de l’ile

Thématiques de recherche (provisoire)

L’histoire des loisirs
Avec Héliopolis, l’ile du Levant marque dès sa création un moment de l’évolution de l’histoire des loisirs (pleinairisme, camping, jeux d’eau). Après-guerre une conception des villégiatures « à la polynésienne » y a été inventée, préfigurant par exemple l’évolution du club méditerranée.
Aussi la pratique du canotage dans les années 1930, comme celle de la plongée libre dans les années 1950 ont trouvé au Levant leur initiateurs et promoteurs.

L’histoire culturelle et artistique
Aussi dès la Libération le Levant a accueilli un bon nombre de chanteurs (Suzi Solidor, Guy Béar, Georges Moustaki), d’écrivains dits du second rayon (Robert Charroux , Jean-Albert Foëx, Bernard Heuvelmans, Henry Vergnes Monique Watteau) et aussi des danseuses (Flore Rousseau, Rita Renoir) particulièrement actifs dans la diffusion d’une culture de masse.

L’histoire des apparences
La pratique de la nudité collective fait partie de l’histoire du Levant qu’elle soit vécue ou rêvée. Souvent sujet à débat elle ne s’en inscrit pas moins entre la mode du naturisme et la mode dans le naturisme.
Le Levant aura aussi servi de studio en plein air pour de nombreux photographes qui alimentaient tant la presse naturiste alors en plein essor, que la presse légère en plein renouveau au lendemains de la seconde guerre mondiale.

L’histoire des mœurs
La pratique de la nudité ne va pas sans accompagner les évolutions des comportements corporels et de la sexualité. Si dans un premier temps celles-ci ont respecté les normes hétéronormées à finalité procréative l’importance accordée à l’égalitarisme homme femme et à la place reconnue de la sexualité dans le couple témoigne d’une certaine évolution.
En revanche pendant les Trente Glorieuses le Levant est devenu un laboratoire très médiatisé de la « libération » sexuelle et un lieu aujourd’hui marquant pour l’histoire de l’homosexualité.

L’Histoire politique
Le rêve naturiste est au Levant concomitant de la décolonisation. La crise économique dès sa création en 1931, puis les guerres (Indochine, Algérie) et la menace nucléaire après-guerre ont marqué, certes de façon biaisée, l’histoire du Levant ; ce qui en fait le révélateur des stratégies collectives d’oubli voir de résilience dans une certaine quête du plaisir.

Proposition à adresser avant le 15 mars 2018
à
Jean.Da-Silva@univ-paris1.fr
bernard.andrieu@parisdescartes.fr

Sélection
Bernard Andrieu (Staps Univ Paris Descartes)
Jean Pierre Blac ( Dir Villa noailles)
Jean Da Silva ( Esthetique, La sorbonne Paris 1)

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