Émotions en bataille, XVIe-XVIIIe siècle. Sentiments, sensibilités et communautés d’émotions de la première modernité
Appel à communications
25-26 octobre 2018
1er colloque international du CIREM 16-18, sous la responsabilité du GRHS
En dépit de l’histoire des émotions qui constitue aujourd’hui l’un des chantiers les plus prolifiques de l’histoire médiévale, et de l’histoire des sensibilités qui permet d’explorer les différentes traces et discours des cultures sensorielles des XIXe et XXe siècles, la recherche sur l’époque moderne demeure toujours méfiante à l’égard des « émotions ». Depuis le déclin de l’histoire des mentalités, les chercheurs explorent les pratiques et les représentations, mais hésitent toujours à penser en termes d’affects, de sentiments ou d’émotions. La philosophie (Descartes, Spinoza, Hume), la rhétorique (Bernard Lamy), la poétique (Scaliger), l’esthétique (Leibniz, Kant, Burke), voire la peinture (Le Brun, Diderot, Lavater, Winckelmann) des passions, suscitent en revanche un intérêt fécond pour une réflexion commune. Plus que jamais, le dialogue interdisciplinaire devient nécessaire pour penser cet aspect fondamental de la première modernité.
Puissante, constructive et active, l’émotion est un lien social et un facteur de solidarité ; impulsive ou latente elle peut aussi, à travers la peur, le dégoût ou la colère, déchirer des communautés et provoquer des ruptures. Elle est au cœur de la pitié naturelle comme de la sensibilité sociale. Elle est à la source de nombreuses nouveautés associées à la première modernité (la piété personnelle, l’individualisation de l’enfant ou l’amour bourgeois) et constitue le moteur d'importants basculements de l’ordre ancien (le désenchantement du monde de la Réforme, ou la refondation d’un autre par la Terreur). Alors que les expériences émotionnelles des acteurs et des observateurs peuvent différer radicalement, elles peuvent aussi être étroitement liées par l'interaction sociale (dans le cadre d’espaces particuliers de sociabilité, ou par la correspondance), les représentations culturelles et visuelles (comme le théâtre et les beaux-arts) et la médiatisation (la presse périodique ou les images volantes). Les émotions et leurs usages ont aussi suscité le débat et participé à la formation et à la dissolution non seulement des groupes sociaux et des communautés, mais encore des rumeurs, des révoltes et des révolutions.
Ce colloque international prêtera une attention particulière aux interactions entre les émotions et l’imaginaire, à leurs évolutions et à leurs impacts sur les institutions sociales tels que le couple et la famille, le droit et les peines, la religion et l’anticléricalisme, la guerre et la paix, l'État et le peuple, les sciences et les arts, la ville et son architecture, parmi tant d’autres exemples. Les communications pourront intégrer des perspectives politiques, sociales et culturelles en examinant les comportements émotionnels, les expressions et les représentations des émotions dans une grande variété d’archives, de textes et d’images de l’époque moderne. Il sera possible d’interroger, en les croisant, les pratiques émotionnelles dans l’espace, les expériences émotionnelles dans les textes et les émotions médiatisées dans les arts visuels.
L’histoire de la rhétorique, l’histoire sociale et culturelle, l’histoire de l’art et la philosophie moderne seront au cœur de cette réflexion croisée : aussi, pour favoriser le dialogue interdisciplinaire, le comité d’organisation encourage la proposition de communications à deux voix, conçues par la réunion de deux disciplines autour d’un même problème. Le programme pourra donc présenter des communications solitaires (20 minutes) ou en tandem (30 minutes).
Les propositions de communication devront comprendre un titre, une présentation du projet d’environ 300 mots et une courte présentation biographique, le tout tenant sur une seule page.
Date limite de soumission des propositions : 5 janvier 2018.
Les projets sont à transmettre à bastien.pascal@uqam.ca
Le colloque se tiendra à BAnQ Vieux-Montréal (535 avenue Viger Est, Mtl) les jeudi 25 et vendredi 26 octobre 2018.
Comité scientifique : Pascal Bastien (UQAM), Peggy Davis (UQAM), Benjamin Deruelle (UQAM), Frédéric Charbonneau (McGill), Lyse Roy (UQAM)
http://cirem16-18.ca/
http://www.grhs.uqam.ca/
1er colloque international du CIREM 16-18, sous la responsabilité du GRHS
En dépit de l’histoire des émotions qui constitue aujourd’hui l’un des chantiers les plus prolifiques de l’histoire médiévale, et de l’histoire des sensibilités qui permet d’explorer les différentes traces et discours des cultures sensorielles des XIXe et XXe siècles, la recherche sur l’époque moderne demeure toujours méfiante à l’égard des « émotions ». Depuis le déclin de l’histoire des mentalités, les chercheurs explorent les pratiques et les représentations, mais hésitent toujours à penser en termes d’affects, de sentiments ou d’émotions. La philosophie (Descartes, Spinoza, Hume), la rhétorique (Bernard Lamy), la poétique (Scaliger), l’esthétique (Leibniz, Kant, Burke), voire la peinture (Le Brun, Diderot, Lavater, Winckelmann) des passions, suscitent en revanche un intérêt fécond pour une réflexion commune. Plus que jamais, le dialogue interdisciplinaire devient nécessaire pour penser cet aspect fondamental de la première modernité.
Puissante, constructive et active, l’émotion est un lien social et un facteur de solidarité ; impulsive ou latente elle peut aussi, à travers la peur, le dégoût ou la colère, déchirer des communautés et provoquer des ruptures. Elle est au cœur de la pitié naturelle comme de la sensibilité sociale. Elle est à la source de nombreuses nouveautés associées à la première modernité (la piété personnelle, l’individualisation de l’enfant ou l’amour bourgeois) et constitue le moteur d'importants basculements de l’ordre ancien (le désenchantement du monde de la Réforme, ou la refondation d’un autre par la Terreur). Alors que les expériences émotionnelles des acteurs et des observateurs peuvent différer radicalement, elles peuvent aussi être étroitement liées par l'interaction sociale (dans le cadre d’espaces particuliers de sociabilité, ou par la correspondance), les représentations culturelles et visuelles (comme le théâtre et les beaux-arts) et la médiatisation (la presse périodique ou les images volantes). Les émotions et leurs usages ont aussi suscité le débat et participé à la formation et à la dissolution non seulement des groupes sociaux et des communautés, mais encore des rumeurs, des révoltes et des révolutions.
Ce colloque international prêtera une attention particulière aux interactions entre les émotions et l’imaginaire, à leurs évolutions et à leurs impacts sur les institutions sociales tels que le couple et la famille, le droit et les peines, la religion et l’anticléricalisme, la guerre et la paix, l'État et le peuple, les sciences et les arts, la ville et son architecture, parmi tant d’autres exemples. Les communications pourront intégrer des perspectives politiques, sociales et culturelles en examinant les comportements émotionnels, les expressions et les représentations des émotions dans une grande variété d’archives, de textes et d’images de l’époque moderne. Il sera possible d’interroger, en les croisant, les pratiques émotionnelles dans l’espace, les expériences émotionnelles dans les textes et les émotions médiatisées dans les arts visuels.
L’histoire de la rhétorique, l’histoire sociale et culturelle, l’histoire de l’art et la philosophie moderne seront au cœur de cette réflexion croisée : aussi, pour favoriser le dialogue interdisciplinaire, le comité d’organisation encourage la proposition de communications à deux voix, conçues par la réunion de deux disciplines autour d’un même problème. Le programme pourra donc présenter des communications solitaires (20 minutes) ou en tandem (30 minutes).
Les propositions de communication devront comprendre un titre, une présentation du projet d’environ 300 mots et une courte présentation biographique, le tout tenant sur une seule page.
Date limite de soumission des propositions : 5 janvier 2018.
Les projets sont à transmettre à bastien.pascal@uqam.ca
Le colloque se tiendra à BAnQ Vieux-Montréal (535 avenue Viger Est, Mtl) les jeudi 25 et vendredi 26 octobre 2018.
Comité scientifique : Pascal Bastien (UQAM), Peggy Davis (UQAM), Benjamin Deruelle (UQAM), Frédéric Charbonneau (McGill), Lyse Roy (UQAM)
http://cirem16-18.ca/
http://www.grhs.uqam.ca/
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