Le sucre, le tabac et le cannabis
Conférence d’Henrique S. Carneiro
La conférence aura lieu à 15h au local A-6290 de l’UQAM (pavillon Hubert-Aquin).
Le 7 décembre prochain, Henrique S. Carneiro, professeur d’histoire moderne à l’USP (Universidade de São Paulo) et coordinateur du LEHDA (Laboratoire d’études historiques sur les drogues et l’alimentation), livrera une conférence portant sur l’histoire de la régulation des drogues en Amérique portugaise.
À partir de la fin du XVe siècle, les Portugais ont mis au point un commerce triangulaire atlantique qui visait à répondre, par la production nationale, à une demande européenne croissante pour le sucre. Cette production reposait sur le travail d’esclaves africains qui produisaient cette substance ainsi que, notamment, du tabac. Les profits de cette production permettaient de se procurer de nouveaux esclaves par le biais du commerce mondial. Le Brésil a été le pays qui a reçu le plus d’esclaves et produit le plus de sucre dans la période moderne.
La tolérance à l’égard de certaines formes de dépendance était liée au degré d’intégration des substances dans l’économie mondiale. Ainsi, alors que le tabac et de la canne à sucre étaient les bases de l’économie coloniale, les substances produites par les plantes utilisées par les Noirs et les Métis, comme la maconha (cannabis), étaient interdites. Voilà ce qui a permis le développement d’un modèle de régulation sociale de la consommation de drogues en Amérique portugaise. D’une certaine façon, ce modèle se poursuit dans la “guerre aux drogues” qui est actuellement un enjeu politique décisif en Amérique latine et dans le monde.
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