Petite histoire de l'embaumement en Europe au XIXe siècle
Nicolas Delestre
Avec la contribution de Michel Guénanten
Le murmure
Nicolas Delestre
Avec la contribution de Michel Guénanten
Le murmure
Collection : Borderline -
Septembre 2017
Petit extrait de l'introduction :
De tout temps, un soin tout particulier a été apporté au traitement du cadavre humain. En fonction des croyances, des cultures et des époques, ou par besoins techniques, l'homme a toujours perfectionné des pratiques et méthodes de conservation des corps pour atteindre un idéal répondant à ses exigences.
Le degré de complexité dans la réalisation des rites funéraires reste un des grands marqueurs de l'évolution de l'homme et les traces laissées par les rites employés sont des sources précieuses, pour les archéologues et les anthropologues funéraires, permettant ainsi de mieux connaître chaque civilisation. Les migrations de populations, les échanges commerciaux, les cultes pratiqués et leurs évolutions se reflètent dans l'analyse des rites funéraires, et le traitement de la dépouille reste dans bien des cas, le point d'orgue.
Les plus vieilles momies au monde sont sud-américaines et remontent à 5050 ans avant notre ère, elles ont été préservées grâce à l'isolement et à l’aridité des sols du désert d'Attacama. Ces momies furent façonnées par un peuple pré-colombien aujourd'hui dénommé « Chinchorros ».
Pourtant lorsque l'on parle d'embaumement notre esprit est conditionné et les premières images qui s'imposent à lui sortent tout droit des collections égyptiennes des musées. L'image d'un corps parfaitement et entièrement préservé avec une morphologie reflétant le vivant de l'individu nous submerge, donnant une vision trompeuse à laquelle il faut se soustraire car elle ne reflète pas ce qu'est réellement "l'embaumement" et notamment l'embaumement européen jusqu'au XIXème siècle. Pour bien comprendre cela il nous faut revenir aux sources même du terme "embaumement". Si l'on se réfère aux définitions de la majorité des dictionnaires, l'embaumement regroupe l'ensemble des pratiques visant à remplir un cadavre de substances balsamiques, dessiccatives et antiseptiques, destinées à en assurer la conservation. Tous les ouvrages s'accordent pour faire apparaître le terme au XIIème siècle et c'est par extension qu'il sera appliqué au domaine olfactif. En effet l'embaumement ayant pour effet de dissimuler l'odeur de putréfaction émanant des cadavres. Le terme en lui-même dès son origine est indissociable du mot "baume" qui désigne une résine odoriférante ou une préparation contenant des principes balsamiques. Dans la culture latine le terme "embaumer" est retranscrit sous la forme : « conduire corpus mortui ». Préserver la dépouille humaine émane de plusieurs nécessités variant suivant les peuples et les continents. Principes cultuels, appropriation des qualités guerrières d'un ennemi, ou nécessité de présenter la dépouille d'un monarque en vue de justifier la montée sur le trône de la descendance, les causes menant à de tels traitements sont multiples…
De tout temps, un soin tout particulier a été apporté au traitement du cadavre humain. En fonction des croyances, des cultures et des époques, ou par besoins techniques, l'homme a toujours perfectionné des pratiques et méthodes de conservation des corps pour atteindre un idéal répondant à ses exigences.
Le degré de complexité dans la réalisation des rites funéraires reste un des grands marqueurs de l'évolution de l'homme et les traces laissées par les rites employés sont des sources précieuses, pour les archéologues et les anthropologues funéraires, permettant ainsi de mieux connaître chaque civilisation. Les migrations de populations, les échanges commerciaux, les cultes pratiqués et leurs évolutions se reflètent dans l'analyse des rites funéraires, et le traitement de la dépouille reste dans bien des cas, le point d'orgue.
Les plus vieilles momies au monde sont sud-américaines et remontent à 5050 ans avant notre ère, elles ont été préservées grâce à l'isolement et à l’aridité des sols du désert d'Attacama. Ces momies furent façonnées par un peuple pré-colombien aujourd'hui dénommé « Chinchorros ».
Pourtant lorsque l'on parle d'embaumement notre esprit est conditionné et les premières images qui s'imposent à lui sortent tout droit des collections égyptiennes des musées. L'image d'un corps parfaitement et entièrement préservé avec une morphologie reflétant le vivant de l'individu nous submerge, donnant une vision trompeuse à laquelle il faut se soustraire car elle ne reflète pas ce qu'est réellement "l'embaumement" et notamment l'embaumement européen jusqu'au XIXème siècle. Pour bien comprendre cela il nous faut revenir aux sources même du terme "embaumement". Si l'on se réfère aux définitions de la majorité des dictionnaires, l'embaumement regroupe l'ensemble des pratiques visant à remplir un cadavre de substances balsamiques, dessiccatives et antiseptiques, destinées à en assurer la conservation. Tous les ouvrages s'accordent pour faire apparaître le terme au XIIème siècle et c'est par extension qu'il sera appliqué au domaine olfactif. En effet l'embaumement ayant pour effet de dissimuler l'odeur de putréfaction émanant des cadavres. Le terme en lui-même dès son origine est indissociable du mot "baume" qui désigne une résine odoriférante ou une préparation contenant des principes balsamiques. Dans la culture latine le terme "embaumer" est retranscrit sous la forme : « conduire corpus mortui ». Préserver la dépouille humaine émane de plusieurs nécessités variant suivant les peuples et les continents. Principes cultuels, appropriation des qualités guerrières d'un ennemi, ou nécessité de présenter la dépouille d'un monarque en vue de justifier la montée sur le trône de la descendance, les causes menant à de tels traitements sont multiples…
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