lundi 16 mai 2016

L’impact de la France dans le développement des spécialités médicales au Canada français

Les bourses d’Europe et l’impact de la France dans le développement des sciences et des spécialités médicales au Canada français, 1920-1939

Conférence de Robert GAGNON et Denis GOULET

Mercredi 25 mai 2016 à 14h
Centre Alexandre-Koyré
27 rue Damesme, Paris 13e, 5e étage

De 1920 à 1959, le gouvernement du Québec a décerné plus de 600 bourses à de jeunes diplômés et artistes afin de leur permettre d’aller se perfectionner d’abord à Paris puis en Europe (c’est pourquoi ce programme est connu aussi sous le nom « bourses d’Europe ») et, à partir des années 1930, aux États-Unis et même ailleurs dans le monde. Il n’est donc pas étonnant que, pendant l’entre-deux-guerres, la majorité des boursiers se soit retrouvée dans des établissements français, pour la plupart situés à Paris.
Pendant l’entre-deux-guerres, plusieurs boursiers en sciences et en médecine vont, en effet, acquérir une formation dans les laboratoires, les universités et dans les grands hôpitaux français. Dans le cadre de séminaires, d’études supérieures, de leçons cliniques, ils ont été familiarisés à des pratiques intimement liées à la recherche (publication dans des revues spécialisées, techniques de pointe, connaissances des théories dominantes dans une discipline, initiation à des spécialités médicales, etc.). De retour au Québec, ils ont mis en pratique cet habitus dans les institutions qui les ont accueillis. En médecine, les jeunes canadiens-français, de retour de France, occuperont des postes importants dans les facultés de médecine et les hôpitaux universitaires et implanteront de nouveaux savoirs et de nouvelles pratiques. En sciences et en sciences appliquées, les boursiers d’Europe, qui ont été se spécialiser en France, ont contribué au développement de l'enseignement supérieur scientifique au Canada français et à l'émergence de la recherche. L’apport de ces derniers sera toutefois moins important que chez les médecins.
L’attrait des États-Unis, plus près du Québec, et la position centrale que commencent à occuper les institutions américaines drainent de plus en plus de jeunes scientifiques vers ce nouveau pôle d’attraction au fur et à mesure que se rapproche le déclenchement de la guerre. Il n’en demeure pas moins que près de la moitié des boursiers en sciences et en sciences appliquées étudieront en France contre un peu moins du quart pour les États-Unis.

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