Conférence de Renaud Evrard
Le mardi 16 février 2016 de 19h30 à 21h30
Au siège de l’IMI, 51 rue de l’Aqueduc, 75010 Paris
Au mois d’août 1905, le futur prix Nobel de physiologie Charles Richet se rend à Alger afin d’étudier certains phénomènes qui défraient la chronique depuis quelques temps. Arrivé sur les lieux, il met en place certains contrôles pour pouvoir écarter l’hypothèse de la fraude et assiste à plusieurs matérialisations de ce qu’il appelle ectoplasme, une substance dynamique émanant d’une jeune médium. Les clichés qu’il obtient sont diffusés dans la presse et l’affaire vire rapidement au scandale. Quel mouche a piqué ce savant qui vient ainsi cautionner des phénomènes que l’on sait impossibles et donc frauduleux ? L’opinion se déchire et les collègues de Richet sont contraints de se prononcer sur son cas. Le professeur de psychologie Pascal Le Maléfan (2004) a déjà décrit comment ce scandale a précipité le divorce entre la communauté scientifique et la discipline récemment baptisée métapsychique. Ce moment charnière est à l’image de l’histoire de la parapsychologie en France, telle que je l’ai abordée dans mon livre La légende de l’esprit : enquête sur 150 ans de parapsychologie (paru chez Trajectoire). Le souvenir qui nous en reste oscille entre une légende noire où ce grand savant s’est couvert de ridicule, et une légende dorée dans laquelle les parapsychologues passent pour des héros incompris. A partir de documents méconnus, et d’une approche symétrique de l’histoire des sciences, je me propose de restituer le contexte précédant l’arrivée de Richet, de rassembler un éventail de points de vue sur les événements de 1905 et de corriger certaines des affirmations erronées qui sont passées à la postérité... même chez les métapsychistes !
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